Névrome de Morton

Définition
Neuropathie compressive de l’avant-pied liée à l’irritation chronique des nerfs interdigitaux

Epidémiologie
Incidence : F=87/100 000 > H=50/100 000


Facteurs de risque

Intrinsèque
– Anatomie du pied : os, déformation hallux, pied plat, épaisseur du nerf interdigital

Extrinsèque :

  • – Chaussage inadapté : serré, talon
    – Activité physique : charge excessive sur l’avant-pied comme la course à pied, sport d’impact

Physiopathologie
– Neuropathie compressive liée à l’irritation chronique des nerfs interdigitaux
– Compression répétée du nerf plantaire commun -> inflammation, oedème, démyélinisation, fibrose péri-neurale -> épaississement du nerf et formation cicatricielle autour du nerf entraînant de la douleur
– Nerf plantaire commun entre les têtes des métatarses et le ligament transverse inter-métatarsien
– 3ème espace interdigital le plus souvent atteint
– Présence d’une bursite interdigitale concomitante possible


Diagnostic clinique

  • – Douleur lancinante de l’avant-pied
    – Exacerbée à la marche avec chaussures spécifiques

Test de Mulder : test diagnostic de référence

Examen paraclinique
– Echographie privilégiée : masse hypoéchogène dans l’espace interdigital
– IRM pour cas complexe (névroses asymptomatiques)
– Radio pour exclure les pathologies osseuses


  • Prototype clinique
    – Douleur entre le 3e et le 4e orteil
    – Irradiation paresthésique vers les orteils

Thérapeutique

1ère intention : conservateur
– Orthèse : redistribuer la charge sur l’avant-pied et réduire la compression sur les nerfs interdigitaux
– Chaussure large et talons bas
– Injection pour faire diminuer la douleur à court terme
– Onde de choc

2ème intention : chirurgie
– Névrectomie du nerf affecté
– Voie dorsale privilégiée car incision sur zone non portante du pied mais risque accru de récidive car section du ligament transverse inter-métatarsien
– Voie plantaire : cicatrisation plus lente et potentiellement cicatrice plus douloureuse

Prévention
– Gestion des FDR extrinsèques


Vidéos

Soulager le Névrome de Morton : Exercices Kiné
Par Benjamin Brochet
9 recommandations : conseil de chaussage et de semelle orthopédique, massage, pression du trigger-point, mobilisation des métatarses, étirement de la face plantaire du pied, solliciter les muscles pieds, renforcer la voûte plantaire

Aponévrosite plantaire

Définition
Affection chronique dégénérative impliquant l’aponévrose plantaire, souvent à son insertion sur le tubercule median du calcanéus.
Les études montrent son caractère dégénératif plutôt que inflammatoire. On parle alors de fasciopathie plantaire.


Epidémiologie
– 15% des blessures du pied
– Incidence : 3/1000 patients/an
– Femme entre 40 et 60 ans
– 3,6% des coureurs
– Cause la plus fréquente des douleurs au talon de l’adulte


Facteurs de risque

Intrinsèques
– Déficit de flexion dorsale de cheville
– Augmentation de la flexion plantaire
– Pied creux/plat
– Muscles du pied faible
– IMC élevée

Extrinsèques
– Activité en charge prolongée
– Contraintes répétées : course à pied


Physiopathologie
– Affection dégénérative chronique
– Tubercule médial du calcanéus
– Microlésions répétées de l’aponévrose en réponse à des contraintes mécaniques excessives entraînant une réparation tissulaire inadéquate -> épaississement/fibrose de l’aponévrose + nécrose du collagène + métaplasie chondroïde + calcifications


Diagnostic

Test de Windlass pour mettre en évidence une apnovrosite plantaire

Prototype clinique
– Douleur au talon aux premiers pas le main, augmente en fin de journée
– Sensibilité du tubercule calcanéen médial

Examen paraclinique
– Echographie : fibrome plantaire, aponévrosite plantaire
– Analyse histologique : épaississement marqué + fibrose de l’aponévrose
– Radio : épine calcanéenne


Thérapeutique

1ère intention : conservateur
– Etirement et renforcement à haute charge pour diminuer la douleur et l’amélioration fonctionnelle
– Orthèse pour le maintien en dorsiflexion et l’étirement de l’aponévrose
– Chaussage : éviter chaussures plates, privilégier le bon soutien de l’arche plantaire
– Onde de choc : diminue la douleur à court et moyen terme

2ème intention
– Injection corticostéroïdes avec prudence (risque fragilisation aponévrose) ou PRP

3ème intention
– Chirurgie (10-15%) : aponévrosectomie plantaire partielle ou totale en cas d’échec (complication possible : effondrement de l’arche plantaire)


Prévention
– Gestion des facteurs de risque : poids, chaussage, activité physique
– Adaptation des activités prolongées et répétées
– Travail des muscles du pied et du mollet


Vidéos

La FASCIITE PLANTAIRE, finissons-en ! – EXPLICATIONS ET TRAITEMENT
Par NeuroXTrain
Exercices proposés :
– Gain de mobilité pied-cheville
– Etirement chaîne postérieure
– Massage avec balle
– Renforcement triceps sural + voûte plantaire
– Renforcement arche interne
– Renforcement moyen fessier contre résistance

Tendinopathie des fibulaires

Défiinition
Pathologie de surcharge du tendon pouvant produire une réaction inflammatoire quand le processus de réparation est dépassé, et un épanchement autour du tendon (ténosynovite).

Epidémiologie
– 77% des patients avec une reconstruction ligamentaire pour une instabilité chronique de la cheville
– Associée aux entorses en inversion
– Activité physique intense et répétée (surtout après une période d’inactivité)
– Sports à impact : basket, course


Facteurs de risque
– Instabilité chronique de la cheville : entorses en inversion à répétition
– Pied en varus
– Malformations anatomiques : sillon rétro-malléolaire peu profond, hypertrophie de la trochlée des fibulaires
– Activités sportives avec mouvements répétés d’éversion de la cheville
– Âge et maladies chronique (diabète, HTA)


Physiopathologie
– Microtraumatismes répétées sur les tendons des long et court fibulaire, responsable de l’éversion et de la stabilisation latérale de la cheville
– Tendons vulnérables (sillon rétro-malléolaire en latéral)
– Traumatisme à répétition : la lésion du rétinaculum supérieur des fibulaires entraîne une subluxation des tendons et un risque plus élevé de tendinopathie


Diagnostic

Diagnostic différentiel
– Entorse latérale de cheville
– Tendinopathie du tendon calcanéen

Examen paraclinique
– IRM : plus précise pour déceler une déchirure tendineuse longitudinale potentielle des fibulaires
– Echographie : évaluation dynamique de la sub luxation des tendons

IRM et echographie de fibulaire sur le site du centre d’imagerie ostéo-articulaire


Prototype clinique
– Douleur face latéral rétromalléolaire
– Eversion contre résistance douloureuse
– Etirement en inversion douloureux
– Claquement rapportée pouvant indiqué une subluxation potentielle (voir image)


Thérapeutique

1ère intention : conservateur
– Repos relatif : immobilisation avec attelle ou orthèse si besoin
– Rééducation : renforcement excentrique des fibulaires
– AINS temporaire pour la douleur

2ème intention : injections (corticoïde, PRP) ou onde de choc
– Soulager les symptômes

3ème intention : chirurgie
– En cas d’échec du traitement conservateur
– Réparation du rétinaculum ou approfondissement du sillon rétro-malléolaire

Prévention
– Renforcement des fibulaires
– Stabilité et proprioception de la cheville dans le plan frontal


Vidéo

Rééducation patient suite à une chirurgie des tendons fibulaires
Par Chirurgie du Pied/Cheville Nantes St-Herblain Dr Cyril Perrier
Exercices de rééducation post-opératoire :
– Mobilisation hanche et genou durant la phase d’immobilisation dans la botte
– Mobilité pied et cheville
– Déroulé de la marche
– Renforcement flexion/add/abd contre résistance
– Pas de côté
– Déroulé du pas avec la marche arrière
– Amplitude articulaire en fente
– Equilibre unipodal dynamique
– Etirement en flexion plantaire
– Double tâche : marche avec mouvement du membre supérieur

Lésion myo-aponévrotique du triceps sural

Définition
La LMA du triceps surale désigne à une lésion de la jonction musculo-tendineuse entre le gastrocnémien (médial le plus souvent) et le soléaire.

Mécanisme lésionnel
– Accélération/décélération brusque
– Contraction intense et rapide en course externe
– Contraction excentrique lente dépassant le seuil de résistance et d’extensibilité du muscle

Epidémiologie
– 3 à 16% des athlètes
– Sports avec accélérations et décélérations soudaines

Facteurs de risque
– Âge : le changement neuro-musculaire entraîne une diminution de l’élasticité et de la force
– ATCD de lésion musculaire au mollet
– ATCD au MI (IJ, Q, ADD)
– Sports explosifs / changement de direction rapide
– Longue période de course


Diagnostic

Examen clinique
– Anamnèse : sensation de claquement ou de “coup de fouet” au moment de la lésion
– Point de sensibilité à la palpation (local = gastrocnémien ; diffus = soléaire)
– Etirement et/ou contraction contrariée
– Difficulté à marcher/courir
– Faiblesse marquée lors de la flexion plantaire

Diagnostic différentiel
– Rupture du tendon d’Achille
– Syndrome des loges

Examen paraclinique


Examen paraclinique
– Echographie : diagnostic précis, différencie le gastrocnémien du soléaire et les autres pathologies du mollet.


Thérapeutique

Conservateur en plusieurs phases :
– Repos initial, gestion de la douleur
– Récupération précoce : repris progressive des mouvements
– Réintroduction de la charge
– Renforcement spécifique du mollet
– Préparation spécifique au sport : intégration des mouvements spécifiques à l’athlète et le mouvement lésionnel
– Retour à la compétition

Prévention
– Suivi de la charge d’entraînement : éviter la surcharge
– Entraînement progressid : quantification du stress mécanique, charge/volume


Vidéos

Votre guide complet de rééducation pour une DECHIRURE au MOLLET ! – Explications & traitement
Par NeuroXTrain

Exercices proposés :
– Isométrie
– Marche avec déroulement du pied (et port de charge)
– Excentrique sur step
– En position lésionnelle : poussée contre le mur avec le pied arrière sur la pointe de pied
– Saut en évolution : avec prise d’élastique pour diminuer la charge, sur un ou deux pieds, saut en avant, cloche pied, etc

Fracture malléolaire

Définition
Fracture de la cheville à la partie basse de la fibula (malléole latérale) et/ou du tibia (malléole médiale) Elle peut être associée à les lésions des ligaments de la cheville.

Epidémiologie
– 60% de toutes les fractures de cheville
– Incidence : 170/100 000 personnes


Facteurs de risque
– Hommes jeune : sports de combat ou mouvements de torsion (foot, basket), accident de la voie publique
– Femmes âgées : chute (ostéoporose)
– Facteur saisonnier : froid

Physiopathologie
– Une force exercée supérieure aux capacités de résistance de l’os
– Torsion (ou compression)
– Lésion associée aux ligaments (deltoïde, syndesmose) et l’instabilité de cheville.

Mécanisme lésionnel
– Force de torsion ou mouvement extrême
– Supination et rotation latérale


Examen paraclinique
Radio : examen de référence pour évaluer la gravité de la blessure

Prototype clinique
– Douleur
– Oedème
– Difficulté à supporter le poids du corps en charge
– Déformation visible


Thérapeutique

Fracture stable : traitement conservateur
– Immobilisation par plâtre ou botte
– Remise en charge progressive

Fracture instable ou déplacée : chirurgie
– Réduction ouverte avec fixateur internes (plaques et vis) : méthode de référence pour les fractures complexes, bimalléolaire avec un déplacement important.
– Fixation intra-médullaire : fracture moins complexe comme celle de la malléole latérale ou avec un alignement conservé

Rééducation
– Mobilisation et mise en charge rapidement après chirurgie


Vidéo

Education thérapeutique cheville par le CHRU de Tours
Apprendre à se déplacer avec une botte de marche
– Comment choisir la bonne hauteur de canne
– Apprentissage de la marche : appui en 3
– Monter et descendre les escaliers
– Marcher avec un déambulateur


Travail cicatrice cheville par le CHRU de Tours


Fracture de la cheville : des exercices de force (niv 1 – débutant) par Denis Fortier
Exercice à faire après consolidation et après accord du médecin :
– Automassage avec une balle
– Relever voûte plantaire (en position assise)
– Pointe de pied (assis)
– Relever bord latéral du pied (assis)
– Pointe de pied unilatéral (assis)
– Saisir et soulever une serviette avec les orteils
– Pont sur pointes des pieds
– Flexion dorsale contre résistance
– Flexion dorsale aidée

Fracture de stress tibiale

Définition
Lésion osseuse due à une sollicitation répétée et excessive, généralement sur une longue période. Elle se produit lorsque les contraintes mécaniques (pression, traction, cisaillement) sont supérieures à la résistance de l’os. 

Epidémiologie
Elles constituent 1/4 des fractures de stress (les plus fréquentes). La prévalence est élevée chez les pratiquants de sports à fort impact, les militaires et les coureurs de fond.

Facteurs de risque


Physiopathologie
Les contraintes mécaniques répétées dépassent les capacités de réparation de l’os. Cela engendre une perturbation du schéma de remodelage osseux entraînant des microfissures pouvant aller jusqu’à la fracture.

Incidence de la localisation de la fracture
– Postéro-médiale : risque faible et plus rapide à guérir
– Antérieur : haut risque mais plus rare et moins rapide à guérir (résistance au traitement non chirurgical)

Prototype clinique
– Douleur le long du tibia, ressemblant à une périostite mais plus précise et localisée
– Exacerbée par l’activité physique avec impact entraînant l’arrêt de l’activité
– Soulagée par le repos


Diagnostic
– Palpation : sensibilité sur une zone inférieure à 10 cm (souvent 5cm)
– Test du saut sur une jambe provoque une douleur dans le tibia
– Test de Fulcrum : pression sur le tibia (sensibilité faible)

Examen paraclinique
– IRM : outil de référence permettant de visualiser un oedème osseux ou une micro-fracture (non visible à la radio)
– Scintigraphie osseuse (moins spécifique)


Thérapeutique
1ère intention : conservateur
– Repos et adaptation de l’entraînement
– Activités physique à faible impact : natation, vélo pour maintenir la condition physique

2ème intention : rééducation active
– Renforcement
– Correction des anomalies biomécaniques
– Introduction progressives d’impacts

3ème intention : chirurgie pour fracture antérieure notamment
– Clou intramédullaire, plaque de compression ou forage osseux


Prévention
Education : temps de récupération entre les séances (repos adéquat)
Gestion de l’entrainement : augmentation progressive de la charge d’entraînement (gestion de stress mécanique)
Renforcement musculaire des muscles stabilisateurs de la jambe et du pied permettant de diminuer la surcharge tibiale.


Vidéos
Renforcement des muscles du pied par PhysioAcadémie

Exercices de renforcement musculaire course à pied : 10′ par jour suffisent [Exercices + évolutions] par Running Addict

Périostite tibiale

Définition
Aussi appelé syndrome de stress tibial médial, la périostite tibial désigne une inflammation de la partie périphérique de l’os tibial (la corticale)

Epidémiologie
Entre 13% et 20% des athlètes coureurs

Facteurs de risque
– Sexe féminin
– IMC élevé
– Chute du naviculaire : le pied plat engendre une surcharge de l’os tibial
– Rotation latérale de la hanche : accentue les contraintes sur le tibia
– Antécédents de maladies chroniques/allergies


Physiopathologie
– Remodelage osseux : la contrainte répétée entraîne des micro-fissures lorsque la résorption osseuse devient supérieure à la formation osseuse
– Traction fasciale : LFO, soléaire, TP tractent excessivement les fascias du tibia entraînant une inflammation du périoste

Mécanisme lésionnel
– Surcharge mécanique
– Course répétée sur l’os et ses attaches musculaires


Diagnostic différentiel
– Fracture de stress tibial -> imagerie
– Syndrome des loges
– Syndrome de piégeage de l’artère poplitée (plus rare)

Examen paraclinique
– IRM
– Radio (pour écarter fracture)
Dans la majorité des cas, l’anamnèse et l’examen clinique suffisent au diagnostic


Prototype clinique
– Douleur diffuse, le long du tiers inférieur du bord médial du tibia sur 10cm environ
– Douleur exacerbée à la palpation, augmentée à l’activité physique et soulagée au repos
– Course à pied


Thérapeutique
Passif : onde de choc (efficacité discutée)
Actif : renforcement musculaire ciblé sur les muscles de la jambe et du soléaire
Education : gestion de l’entrainement
– Privilégier l’augmentation du volume avant l’intensité ou le dénivelé
– Suivre un programme de retour à la course : fractionné préconisé
– Gestion de la technique de course : augmenter la fréquence de foulée pour diminuer les contraintes sur le tibia


Prévention
Quantification du stress mécanique (QSM)


Vidéo

Comment en FINIR avec ta PÉRIOSTITE ? – EXPLICATIONS & TRAITEMENT
Par NeuroXtrain

Récapitulatif de la vidéo
Aussi appelé “syndrome du stress tibial médian” (médial tibial stress syndrome en anglais, MTSS)

Douleur qui se manifeste lors de l’exercice physique, palpable le long du bord postéro-médial du tibial (5 à 10 cm)
Courant chez les coureurs, militaires et les danseurs
Physiopathologie
L’appui en course à pied favorise l’hyper-pronation : forçant le tibial postérieur à travailler excessivement pour contre cette pronation. Cela entraîne une traction sur son insertion sur le tibia et sur la MIO. Les vibrations peuvent se propager aux fascias de la jambe et causer la périostite. Le pied plat sollicite excessivement le tibial postérieur également. Les vibrations engendre la formation de microfracture du périoste provoquant une rupture des petits vaisseaux sanguins. Une nécrose locale s’ensuit et une réaction inflammatoire se développe afin de nettoyer les zones nécrotiques.

Facteurs de risque
– Surmenage des structures autour de la cheville
– Pronation excessive
– Hyperpronation peut être liée à plusieurs mécanismes compensatoires : le valgus du genou qui accentue une chute du bassin dans le plan frontal, une augmentation du pic de rotation médiale de la hanche à l’appui, un affaissement de l’os naviculaire à l’appui, une course “apropulsive” (absence de déroulé talon-pointe) donc levée précoce du talon entraînant une activité plus importante du tibial postérieur.
– Femmes plus exposées : différences de cinématique de course à prendre en compte
– Facteurs de risque extrinsèque : augmentation brutale de la charge de travail
– Périostites plus fréquente en début de saison ou chez les athlètes qui ont pris du poids

Prévention
– Analyse biomécanique
– Technique de course adaptée
– Programme de course progressif avec temps de récupération adaptés

Exercices
Gain de flexion dorsale de cheville
– En fente, genou avant va vers l’avant. Majoration avec pied sur plan incliné.
Renforcement voûte plantaire
– Arche en suspension entre 2 blocs : en unipodal, arrière du pied sur un bloc et orteils sur un autre bloc avec mouvements destabilisateurs du haut ou squat unipodal.
– Pression de l’hallux sur un élastique en tension (relève l’arche médial) avec mouvements destabilisateurs.
Renforcement tibial postérieur
– Mouvement d’inversion contre résistance
– Rotation latérale du tibia contre résistance : en bipodal, genoux fléchi, élastique au niveau des chevilles, pousser sur l’hallux pour faire une RL du tibia
Renforcement du moyen fessier
– Abduction contre résistance : allongé sur le côté ou debout

Entorse de l’orteil (Turf toe)

Définition
Le turf toe est une entorse des ligaments de la face inférieure de l’articulation du gros orteil. Le turf toe est une blessure courante impliquant une immobilisation chez les sportifs.


Physiopathologie
Blessure liée à une hyperextension de la MP de l’hallux

Mécanisme lésionnel
Mouvement rapide avec pression intense appliquée sur le pied, avec pied fixé au sol et talon soulevé.

Facteurs de risque
– Nature du terrain : sablle, synthétique (beach volley, football américain)
– Faible protection des pieds (pieds nus ou chaussures légères)
– Fréquence des impacts directs
– Changement de direction explosif
– Hyperextension du gros orteil (gymnastes, les lutteurs et les danseurs)


Examen paraclinique
IRM : examen de choix
– Evaluer la gravité de la lésion
– Identifier les structures endommagées (plaque plantaire, ligaments collatéraux, sésamoïdes)
Radio


Prototype clinique
– Athlète
– Douleur intense après contact direct sur l’orteil
– Après impact
– Aggravée par appui au sol, phase de poussée (marche/course)
– Gonflement
– Ecchymose
– Mobilité réduite


Thérapeutique
Grade I et II : conservateur
– Repos partiel, cryothérapie et immobilisation partielle (orthèse, chaussure à semelle rigide)
– Rééducation : mobilisations passives puis actives, restaurer l’amplitude complète de F° et Ext°, renforcement des intrinsèques du pied
Grade III : chirurgie


Vidéo d’exercice
Par E3 Rehab
Build Strong Feet: Exercises To Strengthen Your Foot & Ankle

Entorse médiale

Définition
Atteinte de l’appareil ligamentaire médial de la cheville.
Epidémiologie
5% de la population, plus fréquente dans la popuation sportive, chez les gymnastes féminines notamment.


Facteurs de risque
Antécédent d’entorse de cheville, IMC élevé, sport à risque, anatomie du pied (plat, valgus)

Physiopathologie
Atteinte du ligament deltoïde ayant un rôle dans la limitation de l’éversion subtalaire et de la rotation latérale du pied.
Mécanisme lésionnel
Eversion forcée de cheville (même mécanisme que syndesmose donc atteinte combinée possible).


Examen physique
– Palpation du ligament deltoïde
– Test de stress pour vérifier l’intégrité du ligament
– Manoeuvre d’éversion forcée pour vérifier s’il y a une laxité



Critères d’Ottawa
Si suspicion de fracture, positif si 1 critère sur 4 :

– Incapacité de marcher sur 4 pas
– Sensibilité osseuse de la partie post de la malléole lat sur 6 cm
– Sensibilité osseuse de la partie post de la malléole méd sur 6 cm
– Sensibilité au naviculaire ou base du 5e méta

Critère de Burnese si Ottawa positif
– Compression manuelle tibia-fibula 10 cm au dessus de la malléole
– Compression du talon dans l’axe longitudinal du pied
– Pression directe sur le côté médial et latéral de la cheville


Examens paracliniques
– IRM : examen de référence
– Radio : exclure des fractures associées et évaluer l’intégrité structurelle


Prototype clinique
– Douleur aigüe en regard du ligament
– Oedème
– Ecchymose
– Craquement audible lors du trauma
– Sensation d’instabilité depuis l’entorse


Thérapeutique
1ère intention : conservateur si atteinte partielle isolée
2ème intention : chirurgie du LCT (grade 2b et 3) si
– rupture complète
– échec traitement conservateur
– atteinte grave du deloïde
– atteinte combinée avec d’autres lésion (syndesmose, osseuse)


Prévention
Rééducation : mise en contrainte progressive du compartiment médial. Travail vers le mécanisme lésionnel en éversion, sans douleur, dans une situation fonctionnelle pour le patient, avec déstabilisation intrinsèque ou extrinsèque.

Instabilité chronique de la cheville

Définition
Condition caractérisée par une sensation récurrente de “cheville qui part” et une instabilité perçue au niveau de la cheville.
Facteurs de risque
Intrinsèques : antécédents d’entorse, IMC élevé, condition physique générale (déficit hanche, fibulaire)
Extrinsèques : sport (sauts et changements de direction rapides), chaussage, surface de jeux


Physiopathologie

Altération mécanique de la cheville : une mauvaise guérison d’une entorse de cheville peut entraîner une laxité ligamentaire persistante et instabilité chronique.
Altération sensorimotrice : les mécanorécepteurs au niveau des ligaments lésés ne transmettent plus efficacement les information nécessaire à la proprioception et au contrôle postural.
Altération neuromusculaire : déconditionnement et faiblesse musculaire entraîne un cercle vicieux de l’instabilité.

Voir le modèle de Hertel pour la modélisation de la physiopathologie.


Diagnostique clinique

Pour tester la laxité mécanique

Score fonctionnel : Cumberland Ankle Instability Tool (CAIT)


Examen paraclinique
– IRM : pour les structures ligamentaires et les changements du cartilage
– Radio de stress en inversion : si l’inclinaison talienne est supérieur à 7° par rapport au côté controlatéral, cela indique une instabilité chronique.


Thérapeutique
1ère intention : conservateur
Rééducation sur la force, la stabilité, l’équilibre, avec l’utilisation de strap si nécessaire.
2ème intention : chirurgie
Reconstruction ligamentaire par greffe pour les cas sévère ou réfractaire au traitement conservateur.


Déceler un cas réfractaire
Ankle Go Score : risque de récidive sur 1 an si le score est inférieur à 11/25 (voir vidéo)
Liste des tests et questionnaires utilisés pour la construction du Ankle-GO score

FAAM (Foot Ankle Ability Measurement) : évaluation fonctionnelle du pied et de la cheville dans les AVQ et le sport. Instabilité chronique de la cheville si AVQ<80% / sport<90%
ALR-RSI (ankle ligament reconstruction-return to sport injury ) : évaluation psychologique avant la reprise du sport
SLS : single leg stance
YBT : Y Balance Test
SHT : Side Hop Test
F8T : figure of eight


Vidéo
L’INSTABILITÉ CHRONIQUE de la CHEVILLE, inévitable ? – En théorie par NeuroXTrain

Peut-on en FINIR avec l’INSTABILITE de CHEVILLE ? par NeuroXTrain
Plusieurs exercices :
– Équilibre unipodal dynamique
– Équilibre position mécanisme lésionnel
– Proprioception dynamique
– Proprioception imprévisible
– Fente instable dynamique
– Fente bulgare mécanisme lésionnel