Luxation et instabilité patellaire

Définition
L’instabilité patellaire désigne un déplacement anormal de la patella qui sort de sa cavité entraînant une luxation.

Physiopathologie
– Souvent consécutif à un traumatisme du genou
– Pathologie du système conjonctif (syndrome d’Ehlers-Danlos) : la laxité pathologique des éléments péri-articulaire entraînant la possibilité de subluxation ou de luxation de la patella.


Epidémiologie
– Incidence de l’instabilité : 5,8 pour 100 000 habitants

Facteurs de risque
– Instabilité : au moins une luxation, souvent en latérale
– Patella alta / dysplasie trochléaire (trochlée plate)
– ATCD de chirurgie de genou (ligament croisé)


Diagnostic clinique

  • – Douleur à la palpation latérale ou médiale de la patella
    – Course patellaire lors de mouvements fonctionnels : montée d’escalier, squat
    – Hypermobilité de la patella, surtout latéralement

Score de Beighton pour déceler une hyperlaxité ligamentaire globale. Un score compris entre 4 et 9 indique une laxité ligamentaire.

Imagerie pour les facteurs de risque

Test d’appréhension de Smilie
Genou fléchi, la patella est poussée latéralement en même temps que le MK mobilise le genou en extension. Le test est positif en cas d’appréhension du patient.


Patient type
– Historique de trauma
– Pathologie du système conjonctif
– Palpation latérale ou médiale douloureuse
– Sensation d’instabilité subjective
– Test d’appréhension positif


Thérapeutiques

Traitement conservateur
– Stabilité active pour compenser la perte de stabilité passive
– Proprioception et contrôle moteur pour stabiliser la patella

Traitement chirurgical
– Reconstruction des ligaments médiaux arrachés (MPFL)
Tibial tubercule distalisation pour la patella alta
– Trochléoplastie pour dysplasie trochléaire majeure
– Kiné post-chirurgi


Vidéos

Instabilité fémoro-Patellaire par le Dr Tourtoulou
Par OLS – OrthoLiveStream

  • – Incidence et mécanisme lésionnel
    – Instabilité fémoro-patellaire aigü : dislocation latérale, douleur de genou, flessum, réduction par l’extension
    – Instabilité chronique décelée par 4 tests : patellar tilt test, patellar glide test, patellar apprehension sign, patellar J-sign (subluxation par l’extension)
    – Imagerie pour déceler les facteurs de risque, notamment la dysplasie trochléaire et la patella alta
    – La classification de Dejour pour la dysplasie (A, B, C, D) : signe du croisement (effacement progressif de la gorge trochléenne), le signe du double contour (asymétrie des berges de la trochlée).
    – Questions avant la PEC : premier épisode ? Fracture ostéo-chondrale associée ? Facteurs de récidive ?
    – Algorithme de traitement : traitement orthopédique pour un premier épisode, chirurgie dès la première récidive.

Rééducation de la Luxation Rotule : Genoux Forts en 3 Exercices
Par Ortho Info

Exercices proposés :
– Contraction isométrique du vaste médial
– Extension du genou contre résistance en position assise
– Flexion de genou contre résistance en décubitus ventral


Amélioré l’instabilité du genou
Par Centre Moveo Clinic

Fracture de stress fémorale

Définition et physiopathologie
– Lésion osseuse au niveau du col du fémur due à une répétition et charge mécanique entraînant une dégradation métabolique plus rapide que le processus naturel de remodelage.
– La fracture peut-être stable (fêlure) mais, si elle n’est pas traitée, peut empirer et provoquer un déplacement et une nécrose de la tête du fémur.

Epidémiologie
– 3% ds fractures de stress liées au sport (majoritairement pied ou tibia)
– Principalement chez les coureurs longue distance


Facteurs de risque

Modifiables
– Sport de course longue distance
– Mauvaise quantification de la charge

Non modifiables
– Sexe féminin
– Âge
– Densité osseuse moindre


Patient type
– Douleur mécanique d’apparition progressive à la hanche ou à l’aine
– Douleur aggravée par l’activité en charge, diminuée par le repos (pas de diminution de la douleur avec l’échauffement contrairement au tendon)
– Diagnostic tardif souvent car on pose souvent le mauvais diagnostic (tendinopathie, conflit de hanche, etc)
– Boiterie possible surtout si atteinte avancée
– Douleur en fin d’amplitude de hanche
– Douleur à la palpation antérieur de la hanche


Examens paraclinique
– Radiographie : 2/3 non visible
– IRM : gold standard
– Tests cliniques : diapason (IRM beaucoup plus pertinente)


Thérapeutiques
Prise en charge précoce
– Permet un retour à 100% des capacités fonctionnelles, évite totalement l’opération ou la nécrose
– Retour aux AVQ au bout de 6-8 semaines
– Plus on pratique un sport de haut niveau, moins on a de chance de reprendre au même niveau qu’avant

Rééducation
– Décharge complète
– La douleur rythme la remise en charge
– Tolérance 0 à la douleur concernant l’os
– Retour à l’activité sportive suite à des contrôles par imagerie

Chirurgie
– Une fracture de plus de 50% du col du fémur oriente préférentiellement vers la chirurgie


Vidéo

Comment soigner une FRACTURE DE FATIGUE ? – Explications et traitement
Par NeuroXTrain

Récapitulatif de la vidéo
Définition de la fracture de fatigue
Fracture complète ou partielle d’un os, incapable de supporter les contraintes non-violentes exercées de façon rythmée, répétée, et avec une intensité inférieure au seuil fracturaire” (Mc Bryde, 1967)
Classification
– Fractures à faible risque et fracture à haut risque (risque de complication comme la propagation de fracture, non-union, etc)
– Fracture en traction ou fracture par compression
Rééducation

  • – Repose principalement sur les facteurs de risques : contraintes biomécaniques, nutrition, surentraînement.
    – Pour la femme, penser au trouble du cycle menstruel, trouble du comportement alimentaire et à la baisse de la densité minérale osseuse.
    – Alternance avec entraînement sans impact pour améliorer le temps de récupération de l’os.
    – Les changements soudain de terrain et le dénivelé favorisent les fractures de fatigue, donc à limiter pendant la rééducation.
    – L’utilisation de semelle peut être efficace pour amortir les chocs.
    – Le facteur de risque le plus important reste la charge d’entraînement. La CWR (Chronic Workload Ratio) est un outil de mesure permettant de mesurer la charge de travail la dernière semaine (la charge aigüe) sur les 4 dernières semaines (la charge chronique).

Exercices proposées
Pour le tibia et les métatarsiens, mais voici les principes globaux :

  • – Travail du MI dans son intégralité car les muscles participent à l’absorption des chocs
    – Travail avec des sangles pour gérer le poids du corps en charge

La fracture de fatigue en course à pied
Par Passion Triathlon

Récapitulatif de la vidéo
– Notion de stress mécanique accrue provoquant des micro-fissures
– Identification de la cause qui orientera le traitement : est-ce une fatigue qui a provoqué une mauvaise cinétique du mouvement engendrant une sur-sollicitation d’une zone provoquant une fracture
– L’examen complémentaire : la scintigraphie osseuse permettant de visualiser les fissures à l’aide d’un marqueur

La prise en charge
– On commence par décharger pour permettre la cicatrisation
– On renforce également tous les pourtours pour éviter que cette zone ne soit pas encore en sur-sollicitation, en plus du travail de souplesse et de mobilité
– Eviter la récidive : analyse de la course, analyse du matériel (chaussure différente, longueur de manivelle de vélo, etc)

Entorse des ligaments collatéraux

Définition
Lésion traumatique du ligament, majoritairement le superficiel médial.
Epidémiologie
– Incidence assez élevé : 0,24/1000 hbts
– Touche plus les hommes

Facteurs de risque
– Activité engendrant de la charge sur le genou en position de valgus et/ou RL
– Peut être associé à un LCA


Diagnostic
– Traumatisme
– Palpation du ligament douloureuse
– Tests cliniques : test de la vague (gonflement ou non en aigüe), test d’abduction du genou en rotation latérale

Classification
– Grade 1 : étirement ligamentaire sans lésion, pas de laxité
– Grade 2 : rupture partielle, laxité modérée
– Grade 3 : rupture totale ou désinsertion, laxité et instabilité


Patient type
– Historique de traumatisme
– Sensation d’instabilité subjective possible (à distance du trauma)

Aigüe
– Genou gonflé douloureux
– Impact sur la marche

A distance du traumatisme
– Palpation douloureuse
– Possibles déficits d’activation musculaire, de mobilité et de proprioception


Thérapeutiques
Remise en charge progressive dès que possible :
– Techniques mettant progressivement en contrainte le ligament médial
– Technique permettant une meilleure stabilité du genou
– Renforcement des muscles de la chaîne postérieure et antérieure


Une rééducation EFFICACE pour une atteinte du LCM du GENOU – Explications & traitement
Par NeuroXTrain

Récapitulatif de la vidéo

Rappel anatomique
– Ligament collatéral médial superficiel : une insertion fémoral et 2 insertions distales tibiale (la proximale gère le valgus et la distale gère la stabilité rotatoire).
– Ligament collatéral médial profond : étroitement lié à la capsule articulaire
– Rôle contre les contraintes de valgus, les forces en rotation et les forces de translation antérieure du tibia
Mécanisme lésionnel
– Traumatisme en valgus sur un genou fléchi
– Traumatisme en rotation souvent associé au LCA
Facteurs de risque intrinsèque : peu, le genou étant une articulation stable dans le plan frontal
Facteurs de risque extrinsèque : type de sport, niveau de pratique, LCA
Diagnostic/évaluation
– Trauma avec contrainte en valgus, rotation, sensation de genou qui saute
– Examen clinique : oedeme, hématome, tuméfaction douloureuse sur l’interligne articulaire interne
– Tests clinique : valgus stress test (LCM superficiel et profond), tiroir antéro-latéral, postérieur, instabilité rotatoire (LCM superficiel)
Classification de Fetto et Marshall : grade 1 (pas de laxité en valgus), grade 2 (laxité en valgus à 30° de flexion), grade 3 (laxité en valgus à 0-30°)
– Examen des ligaments croisés et des structures latérales doivent toujours être effectué en plus du LCM
– Imagerie : radio simple, radio avec valgus, IRM

Rééducation
Pour une atteinte isolé du LCM : conservateur pour grade 1 et 2, conservateur pour le grade 3 si le genou est normal en varus (sinon chirurgie).
3 phases
1. Gain de mobilité globale
– Gain en flexion : mobilisation en actif aidé, puis autoposture (progression à genou, fesses se rapprochent des talons, puis posture accroupie)
– Gain en extension (pour éviter l’inhibition du quadriceps) : extension active en charge contre résistance élastique (commencer sur pointe du pied et poser talon au sol en contractant le quadriceps)
– Gain en rotation du tibia sous le fémur ; en position assise, maintenir le genou et faire une rotation active de la jambe en RL et RM. Puis refaire l’exercice sans maintenir le genou avec les mains.

2. Renforcement musculaire (pour stabiliser l’articulation)
– Quadriceps : squat bulgare, hamstring glider
– Adducteurs : serrer ballon entre les jambes (tendues ou fléchies) puis faire des mouvements, exercices d’adduction de Copenhague
– Moyen fessier (qui empêche le valgus dynamique du genou) : abduction contre résistance
3. Reprise d’appui et changement de directions
– Sauts latéraux altérnés (comme en patinage), sauts latéraux en unipodal
– Retour au sport : sauts unipodal en zigzag avec double tâche comme tenir un baton durant le saut et le maintenir droit par exemple
– Contrôle du valgus dynamique : saut unipodal avec résistance contre une force élastique qui entraîne en valgus


Douleur genou ( entorse ligament interne ) : Conseils et exercices KINE pour se soigner
Par Benjamin Brochet

Récapitulatif de la vidéo

Rappels de base
– Temps de cicatrisation d’une entorse : 3 à 6 semaines (bénigne à plus grave)
– Ne pas aller dans un excès de douleur : risque de cicatrisation dans une position distendue du ligament et de possibles instabilités par la suite.

Techniques proposées
Techniques antalgiques : glaçage 20mn maximum pour réduire l’oedème, argile, massage à l’arnica pour défibroser la cicatrice qui se forme et améliorer la vascularisation, massage des muscles autour de l’articulation.

Récupération des mobilités : mobiliser le ligament pour qu’il cicatrise correctement
– Flexion de genou / extension du genou en fente au seuil de la douleur
– Etirement musculaire : étirement du triceps sural, du quadriceps en flexion non douloureuse, étirement IJ par flexion du buste, jambe tendue

Stabilisation, renforcement et équilibre : prévenir la récidive d’entorse
– Renforcement triceps : monter pointe de pied unipodal
– Renfo quadriceps : chaise
– Proprioception : flexion en unipodal, appui unipodal yeux fermé + double tâche

Pour les attelles : 7-10j max, à mettre uniquement lors d’activités contraignantes

Lésion myo-aponévrotique des IJ

Définition et physiopathologie
La LMA des ischio-jambiers est caractérisée par une douleur plus ou moins aiguë dans la loge postérieure de la cuisse ayant un retentissement fonctionnel allant de la simple gêne à l’impotence fonctionnelle totale.
Elle est majoritairement due à une désinsertion au niveau de l’aponévrose en distal.
Epidémiologie
– Iincidence : 3-4 évènement pour 1000h de compétition
– Prévalence : 13% sur une période de 9 mois (sport de terrain)
– 10% des blessures de ces sports : sports de terrain, changement d’appui, de contact (foot, rugby, …)


Facteurs de risque
Activités impliquant du sprint, du saut, des shoots, des soulevés de terre, des mouvements explosifs des MI impliquant des changements de direction.

Modifiables
– Longueur du fascicule musculaire du biceps fémoral / raideur de l’unité muscle/tendon
– Force des IJ (conflictuel)
– Dysfonction d’activation des muscles fessiers (conflictuel)
– Pic d’activation du quadriceps où les IJ ne suivraient pas

Non modifiables
– ATCD de lésion des IJ / post-op LCA / Tendon calcanéen
– Âge 20-35 ans (intensité et compétitions)
– Ethnie : afro-américains, aborigènes australiens


Diagnostic clinique

Classification

Grade 1 : lésion minime
– Microlésion
– Douleur locale à l’activation ou à l’étirement
– Raideur au repos
– Petite perte de force
– Moins de 15° de déficit pour le test AKE (Test d’extension active du genou)

Grade 2 : lésion modérée
– Muscle intact
– Douleur plus étendue, plus importante à l’activation ou à l’étirement
– Impact sur la marche, surtout dans les 48h suivant la lésion

Grade 3 : lésion sévère
– Rupture complète
– Saignement et gonflement abondant
– Masse musculaire palpable
– Incapacité de marche
– 16 à 25% de déficit au test AKE assis en bord de table

Recommandation d’examen (marqueur d”évolution plutôt que diagnostic)
– Force isométrique des extenseurs et fléchisseurs de genou
– Test de force des Nordic hamstring en excentrique
Test de l’extension active du genou (AKE)


Patient type
– Mécanisme d’apparition évident, sur une activité impliquant les IJ (sprint, saut)
– Possible impact sur la marche
– Douleur musculaire localisée
– Réduction de force des IJ
– Réduction de mobilité du genou et de la hanche


Thérapeutique

Preuves modérées
– Exercices excentriques du genou (Nordic Hamstring)
– Etirement, renfo, proprioception, course à pied
– Exercices impliquant le tronc
– Exercices spécifiques au sport

Preuve faible
– Mobilisation neurale

Décision du retour au sport
– Force des IJ (au moins 90% par rapport au côté sain)
– Niveau de douleur au moment de la blessure
– Nombre de jours nécessaires pour marcher sans douleur
– Taille de la zone douloureuse initiale


Prévention
– Inclusion des Nordic Hamstring Excentric (réduction de 50% des blessures)
– Inclusion du sprint
– Inclusion de mouvements spécifiques aux sports et aux individus


Vidéos

Optimiser la rééducation des lésions musculaires des ISCHIO-JAMBIERS – Explications & traitement
Par NeuroXTrain
Quelques points importants
– Biceps fémoral le plus souvent touché
– Niveau d’impotence fonctionnel après la blessure
– Facteur de risque numéro : blessure antérieure

Objectif de la rééducation : revenir au niveau antérieure à la blessure + prévenir les récidives (faiblesse des IJ, déséquilibre de force IJ/quadriceps, déficit de force et de coordination de la musculature bassin/tronc)

Rééducation
Phase 1
– Activité cardio non douloureuse
– Amplitude articulaire et proprioception : flexion de genou en décubitus ventral
– Ecrasement talon contre swiss ball
– Pont fessier sur talon avec évolution
Phase 2
– Leg curl contre résistance
– Pont fessier sur swiss ball avec flexion/extension des IJ (+contrôle pelvien)
– Diver : se pencher en avant, buste droit en appui unipodal sur la jambe lésée
– Glider : jambe lésée en avant sur le talon, jambe arrière glisse en arrière. Retour en position initiale par traction des bras
Phase 3 : exercice neuromusculaire à haute vitesse
– Flexion de genou contre résistance en décubitus dorsal à haut vitesse et répétition
– Glider explosif : glissement de la jambe arrière, jambe avant sur le talon puis poussée en sprint vers l’avant (sans appui des bras)
– Travail de départ du sprint contre résistance élastique (juste un seul pas)
– Sprint : passer progressivement de 60% à 100% de l’intensité


Quels EXERCICES après une lésion des ischio-jambiers ? – Bulletproof
Par NeuroXtrain
L-Protocole d’Askling : 3 exercices pour l’allongement des ischio-jambiers
Permet un retour plus rapide à la compétition et la prévention des blessures
Extender : décubitus dorsal, hanche fléchi à 90% maintenue par les mains derrière la cuisse, genou fléchi à 90°. Faire une extension de genou qui va étirer les ischio-jambier.
Diver : en appui unipodal sur la jambe pathologique, genou légèrement fléchi, garder le buste aligner et fléchir en avant
Slider : jambe pathologique en avant légèrement fléchie, en appui sur le talon, la jambe arrière glisse en arrière. Retour à la position initiale par la traction des bras.


Claquage, élongation et déchirure des ischios-jambiers: Rééducation et prévention. (sans matériel)
Par Nicolas Plomb kinésithérapeute du sport


How to Set Up, Perform, & Program Nordic Hamstring Curls (Progressions | Regressions | Alternatives)
Par E3 Rehab
Exécution du Nordic hamstring
– Alignement genou-hanche-épaule
– Activer le grand fessier pour maintenir l’alignement
– Descendre lentement par une contraction excentrique

Progression
1. S’autoriser une flexion du buste pour diminuer la charge
2. Diminuer l’amplitude du mouvement en mettant des appuis face à son buste
3. Avec assistance (élastique, bâton, ballon) pour aider à la contraction excentrique


Syndrome fémoro-patellaire

Définition
Douleur antérieure du genou sans signes radiologiques associés

Physiopathologie
– Augmentation de la contrainte subie par l’articulation fémoro-patellaire (étiologie principale retenue)
– Syndrome multifactoriel

Epidémiologie
– Prévalence : 15 à 45%
– Prédomine chez les femmes


Facteurs de risque

Preuves fortes
– Sexe féminin
– Mauvaise gestion du stress mécanique (hypothèse dominante)
– Diminution de l’activité du quadriceps
– Diminution de la flexibilité musculaire

Données conflictuelles
– Hyperpronation du pied
– Diminution de l’activation des muscles de la hanche et du tronc


Patient type
– Début insidieux et aggravation
– Symptômes diffus sur l’avant, côté et parfois à l’arrière du genou
– Aggravés par les activités mettant en charge l’articulation fémoro-patellaire
– Syndrome du cinéma : mise en charge statique maintenue


Diagnostic clinique et thérapeutique

Classification JOSPT en 4 catégories pour sélectionner une orientation thérapeutique selon la ou les catégories dans lesquelles appartient le patient

ClassificationThérapeutique
Excès de contrainte sans autre déficit
– Reproduction de la douleur
– Histoire de modification de la contrainte
Test de step down
– Taping (McConnell, Mulligan)
– Modification de l’activité
Déficit de coordination du mouvement
– Valgus dynamique au step down lateral
– Valgus dynamique lors d’un single leg squat
– Reprogrammation sensori-motrice
Déficit de performance
HipSIT (Hip stability isometric test) pour évaluer la force des stabilisateurs postéro-latéraux de la hanche (grand et moyen fessiers)
– Test isométrique des muscles de la hanche : abducteurs, rotateurs latéraux, extenseurs
– Test isométrique des muscles du genou : extenseur et fléchisseurs
– Renforcement des muscles de la hanche (Abd, Ext°, RL)
– Renforcement de l’appareil extenseur
Dysfonction de mobilité
– Hypermobilité : Navicular drop test (hyperpronation). Comparer la hauteur du naviculaire entre les 2 pieds.
Hypomobilité : patella tilt, extensibilité musculaire, amplitude hanche en rotation
– Pour hypermobilité : semelle orthopédique, taping
– Pour l’hypomobilité : mobilisation patellaire, technique de gain d’extensibilité

Vidéos

Comprendre et soigner le syndrome Femoro-Patellaire.
Par ITMP
– Physiopathologie et notion d’arc douloureux
– Adaptation de la contrainte pour la thérapeutique
– Cause du SFP : faiblesse au niveau du pied ou de la hanche

Exercices proposés :
La chaise hors de l’arc douloureux pour remettre le genou en charge sans créer de la douleur
Flexion de la jambe tendue en position assise pour garder le quadriceps actif en isométrie
Monter sur une box avec la jambe pathologique et redescendre par une contraction excentrique du quadriceps


Comment soigne t-on un SYNDROME FEMORO-PATELLAIRE (syndrome rotulien) ? – Explications et traitement
Par NeuroXTrain

Rappel théorique : anatomie, étiologie, épidémiologie
Diagnostic : douleur derrière ou autour de la patella aggravée par la mise en charge du genou (s’accroupir, monter les escaliers, courir, sauter), douleur en position assise prolongée (syndrome du cinéma)
Les facteurs de risque : pronation du pied, faiblesse du quadriceps, délai d’activation du vaste médial, faiblesse des muscles de la hanche, raideurs musculaires, erreurs d’entrainement.

Rééducation basée sur le consensus de l’International Patellofemoral Research Retreat avec 6 recommandations :
– Thérapie par l’exercice (pour diminuer douleur et améliorer fonction)
– Combinaison d’exercice de la hanche et du genou (mieux que genou seul)
– Interventions combinées (renfo, étirement, glace, etc)
– Orthèses (semelles si nécessaire)
– Mobilisations passives et appareils de physiothérapie NON RECOMMANDES

Exercices
Single leg squat sur step (veiller au bon contrôle du genou et à l’alignement du bassin)
Abduction de hanche sur une jambe, contre résistance élastique, à faire des 2 côtés
Single leg bridge
Gainage en planche + extension de hanche : pour renforcer la stabilisation du tronc
Rotation du buste contre élastique sur une jambe (travail de dissociation)


Gonarthrose non opérée

Définition
L’arthrose du genou, ou gonarthrose, est une usure et une destruction du cartilage articulaire du genou, suivie d’une atteinte des différentes structures de l’articulation. C’est une maladie chronique souvent gênante au quotidien. 

Physiopathologie
– Charge qui dépasse la capacité du cartilage à se remodeler
– Dégradation du cartilage
– Fragilisation de l’os sous-chondral
– Formation d’ostéophytes
– Inflammation synoviale (douleur)
– Signes visible à la radio


Diagnostic clinique

Surtout à l’imagerie
– Signes de dégradation du cartilage
– Signes d’ostéophytes
– Signes de remodelage osseux

Examen clinique
– Douleur mécanique et inflammatoire
– Bruit
– Gonflement
– Déformation de l’os visible


Patients types
Patients consultants souvent après plusieurs épisodes de douleur :
– Diminution de la participation AVQ
– Gonflement
– Boîterie possible avec périmètre de marche restreint
– Diminution de mobilité et de l’activation musculaire (compensation avec l’autre genou)
– Appréhension pour s’sseoir, monter une marche, marcher en descente,…


Thérapeutique

Fortement recommandé
– Exercices : renforcement à haute intensité, haute résistance, Taï-Chi
– Perte de poids
– Programme d’amélioration de l’auto-efficacité (éducation)
– Programme d’auto-gestion (exercices)

Recommandé de manière situationnelle
– Cognitive Functional Therapy
– Balnéothérapie
– Génouillère tibio-fémorale

Non recommandé : massage, tens, thérapie manuelle, onde de choc, semelles

Traitement médicamenteux
– Fortement recommandé : Paracétamol
– Recommandé de manière situationnelle : AINS, opioïdes, infiltration de glucocorticoïdes
– Non recommandé : infiltration de PRP ou d’acide hyaluronique


Vidéos

Soulager l’arthrose débutante du genou, exercices musculaires : Conseils du kiné
Par Arthrolink
Exercices proposés :
– Triple extension contre résistance
– Position de la chaise contre le mur
– Exercice genoux dressés
– Gainage en planche


Soulager arthrose avancée du genou, exercices musculaires : Conseils du Kiné 
Par Arthrolink
Exercices proposés :
– Ecrase coussin avec contraction isométrique
– Travail de mobilité globale assis sur un ballon Klein, unipodal et bipodal
– Travail d’extension de genou assis sur ballon Klein avec l’autre jambe au sol qui stabilise
– Renforcement des ischio-jambier en position assise : enfoncer le talon dans le ballon et maintien isométrique, l’autre jambe au sol stabilise


Soulager l’arthrose du genou, exercices fonctionnels quotidiens : Conseils du kiné
Par Arthrolink

Exercices proposés :
– En position chevalier servant, faire des flexion/extension des bras en face puis en haut 10 fois de suite, des rotations autour du corps (tête, buste, cuisse). Le but est de maintenir la position contre les déséquilibres. Variante : alternance des positions chevalier servant.
– Marche militaire : main en contact avec le genou opposé. Marche en arrière et en avant. Variante : avec les genoux tendus.
– Marche en fente avant et arrière
– Montée sur pointes de pied. Variante avec bascule sur un pied.
– Marche talon-fesse
– Position sur une jambe : mouvement avec ballon pour induire des déséquilibres (idem chevalier servant). Variante avec les yeux fermés

Ligament croisé antérieur (LCA)

Les tests

Tests de Lachman

Pivot shift test

Test de Lelli

Test du tiroir antérieur

Quantification de la laxité du ligament en cas de rupture patielle : GNRB (le plus fiable) ou Telos

Diagnostic LCA

  • ATCD, sexe, sport
  • Mécanismes spécifiques au sport, sensation de craquement, instabilité, gonflement, douleur récente
  • Lachman, Pivot shift, tiroir ant, IRM, tests fonctionnels ?
  • Arthrométrie, IRM fonctionnelle, chirurgie

Traitement conservateur vs traitement chirurgical : pas de différence

Rééducation pré opératoire : programme de 5 semaines d’entrainement

Défaut de force quadri, d’extension : facteurs prédictifs de mauvaise récupération

Rééducation : les grandes lignes

Programme de 19s (pareil que 32 s)

Avoir un programme et un suivi

Phase 1 : limiter gonflement, extension 0°, contraction volontaire quadriceps, pattern de mouvement dynamique
Phase 1 post op : flexion 120-130°, extension 0°, gain de force, travail neuromusculaire (planche destabilisation), activité fonctionnelle (marche, vélo)

AMI

Lésion du ligament : inflammation (flexion réflexe), gonflement (augmentation de l’inhibition), laxité, lésion des récepteurs (dysfonction boucle gamma qui change la longueur du muscle pour une réponse appropriée) -> diminution de l’excitabilité du quadriceps -> AMI

Etude pilote : fatiguer les IJ pour mieux recruter le quadriceps

Post op immédiat
– Mise en charge dès les premiers jours
– Recrutement isométrique quadriceps dès s1

Critères de validation : plaie fermée, pas de douleur au genou avec exo phase 1, gonflement miinimum, mobilité normale fémoro-pat, 0° extension et 120° flexion, contrôle volontaire quadriceps, marche sans boiterie et sans béquille, qualité de mouvement bonne sur les exos

Réorientation

Si dans les jours qui suivent l’opération : laxité anormale, signe de phlébite, infection

Vers 6-8s si progrès insuffisants : défaut d’extension (syndrome du cyclope), défaut mobilité patella : syndrome de Hoffa (contracture infra patellaire, retard sur les autres points de la rééducation

Syndrome du cyclope : nodule fibreux sur l’insertion tibial du croisé ant -> perte d’extension -> nécessite chirurgie

Syndrome de Hoffa : hyperplasie fibreuse au niveau du tendon infra patellaire -> perte de flexion, perte d’extension et abaissement de la patella irréductible. FDR : chirurgie précoce avec épanchement de genou et perte d’amplitude pré-op, mauvaise récupération des amplitudes en post-op immédiat.

Phase 2 : accomplir des tâches sportives spécifiques, réussir différentes tâches physiques sans compensation

Mobilité complète, force (augmentation charge, difficulté), neuromusculaire (pliométrie, plusieurs axe, imprévisibillité), fonctionnelle (aérobie, course), sport spécifique

Force quadriceps : une priorité

Obj : déficit inférieur à 20% sur LSI (Limb symetry Index)

Evolution d’exercice
Attention au squat : éviter l’hyperflexion de hanche qui diminue l’engagement du quadriceps

Renforcement IJ

  • Déficit de force : facteur de récidive de LCA
  • Risque de LMA surtout si greffe IJ
  • Régénération du ST : 18m ou voire jamais
  • Compensation importante du BF

Autres groupes musculaires
– TS : limite la translation antérieure

  • Déficit à 8% à 6 mois chez le patient opéré du genou
  • Déficit de force dans les fessiers augmente risque de récidive (moment de force en abd genou augmenté : + de contraintes sur les genoux)

Les limites du LSI

Attention à la surestimation de capacité possible via le LSI

Pour limiter ce biais : entrainement croisé, entrainer le membre CL de manière plus importante, comparaison avec les valeurs pré-op (la jambe peut être affaiblie en post-op)

• LSI > 90%: Certains se blesseront avec un score > 90% , d’autres ne se blesseront pas avec un score

Pliométrie

Déficit de force musculaire >20% : retentissement sur les capacités pliométriques

Exos évolutifs : petite pliométrie, réception longue, de plus en plus courte, peu d’amplitude, série courte, etc

Reprise course à pied

Critère clinique, de force, de performance

Monitoring : douleur, gonflement (périmètre patella)

Critères de validation 2

  • Qualité de mouvement bonne sur les exercices
  • LSI > 80% quadri et IJ
  • LSI > 80% hop test
  • Score global KOOS ou IKDC, questionnaire psychologique (ACL-RSI)

Phase 3

Mobilité complète, force (entraînement normal) pliométrie, sollicitation interne et externe, fonctionnelle haute intensité, tâche spécifique (travail sur situation)

Prise en compte de la fatigue : quantifier la fatigue au temps d’activité + mode de vie, facteurs cognitifs -> Augmenter la résistance à la fatigue

Analyse biomécanique

  • Se baser sur les réponses de l’individu
  • Aider l’individu à trouver et améliorer ses propres stratégies motrices

Laisser l’individu réaliser une tâche sans consigne particulière, interpréter après plusieurs répétitions.

Adapter et varier l’environnement, faire des tests de mouvements contrôlés et imposés

Apprentissage moteur : focus interne et externe

Focus externe :

  • Plus efficace que le focus interne pour le développement de la précision technique du mouvement Benjaminse2015
  • Plus efficace sur le développement des performances cardio vasculaire et le développement de la force Wulf2013

Focus interne

  • Concentration sur la contraction volontaire d’un muscle
  • Apprentissage implicite : analogie plutôt qu’instructions explicites
  • Apprentissage différencié : varier les mvt intentionnellement (plus efficace que les gestes répétitifs)

Retour au sport réussi
– Retour au niveau antérieur

  • Pas de récidive

Autres critères

  • le temps
  • psychologique
  • stabilité