Neuropathies périphériques

Introduction

Aspects cliniques généraux en cas de lésion du SNP

  • Diminution/abolition des réflexes ostéotendineux
  • Fasciculations : contractions musculaires brèves visibles à l’oeil nu n déplaçant pas le membre
  • Déficit moteur
  • Amyotrophie (signe majeur) usuellement absent au début
  • Rétraction tendineuse
  • Déficit sensitif : superficiel, thermo-algique, ataxie proprioceptive (le patient regarde vers le bas pour voir ses MI)
  • Troubles végétatifs : hypotension orthostatique, troubles vasomoteurs, anomalies de la peau
  • Pas de signes en faveur d’une atteinte du SNC (sauf lésion associée)

Examens complémentaires usuels

  • Electromyogramme : permet de différencier les atteintes axonales (diminution des amplitudes des PA, activité spontanée au repos) d’une atteintes démyélinisantes (diminution des vitesses de conduction, allongement des temps de latences distales motrices)
  • Biologie : cause métabolique, diabète
  • Imagerie : recherche de compression nerveuse/radiculaire

Arbre décisionnel pour le diagnostic des neuropathies périphériques


Les syndromes canalaires (mononeuropathie)

Définition : compression mécanique des nerfs périphériques
Mononeuropathie : atteinte d’un tronc spécifique

Syndrome du canal carpien : compression du nerf médian

  • Paresthésie et hypoesthésie des 3 premiers doigts
  • Signes de Tinel et Phalen peuvent être positifs
  • Parfois secondaire à la grossesse, hypothyroïdie, diabète
  • Traitement : orthèse de repos, injection de corticoïde, chirurgie

Syndrome du nerf ulnaire au coude

  • Compression du nerf ulnaire dans la gouttière épitrochléo-olécranienne : mouvements répétés de F°/Ext° de coude, appui statique prolongé, séjour en réanimation

Clinique

  • Paresthésies du V + face médiale du IV
  • Signe de Froment positif
  • Faiblesse des interosseux : signe du croisement (impossibilité de superposer médius sur index)
  • Amyotrophie éminence hypothénar

Syndrome du canal de Guyon

  • Compression du nerf ulnaire
  • Paresthésie des 2 derniers doigts
  • Amyotrophie hypothénar, interosseux, adducteur du pouce
  • Beaucoup plus rare que syndrome du canal carpien

Syndrome du nerf interosseux postérieur

  • Compression du nerf radial
  • Mouvements de pronosupination répétés, violonistes
  • Extension de poignet préservé mais déficit des extenseurs des doigts

Compression du nerf fibulaire commun

  • Au niveau du col de la fibula le plus souvent
  • Travailleurs du bâtiment, agriculteur (travail au sol/à genou), patients en réanimmation (amyotrophie, compression sur barrière de lit)
  • Déficit des releveurs du pied
  • Amyotrophie de la loge antéro externe de la jambe

Les syndromes radiculaires

  • Compression des racines nerveuses lors de leur sortie de la moelle épinière, avant le foramen intervertébral
  • Souvent sur pathologies ostéo-articulaires dégénératives (herbie discale, arthrose) mais aussi pathologies infectieuses et tumorales
  • Attention aux souffrances médullaires associées (éléments centraux surajoutés)
RacineDéficit sensitifDéficit moteur
C5Moignon de l’épauleDeltoïde
C6Face antérieure du bras
Face latérale de l’avant bras
Doigt : pouce +++
Biceps brachial + brachial antérieur
C7Face postérieure de l’avant-bras
Doigt : majeur +++
Triceps brachial
C8Face médiale du bras et avantèbras
Doigt : 5e +++
Fléchisseurs des doigts + interosseux
RacineDéficit sensitifDéficit moteur
L3-L4Fesse
Face antéro-latérale de la cuisse
Face antéro-médiale du genou et de la jambe
Quadriceps +++
Tibial antérieur +
L5Fesse
Face post de la cuisse
Face latérale de la jambe
Face dorsale du pied
Extenseur des orteil
Tibial antérieur
Fibulaires
S1Fesse
Face postérieure de la cuisse et de la jambe
Face plantaire du pied
Triceps sural +++

Syndrome de la queue de cheval

Clinique

  • Troubles sensitifs : hypo ou anesthésie avec topographie variable, anesthésie en selle caractéristique (périnée, OGE, marge anale)
  • Troubles moteurs : troubles de la marche ou paraplégie complète, souvent déficit moteur asymétrique
  • Abolition des ROTS et des réflexes périnéaux
  • Troubles vésico-sphinctériens : rétention aiguë d’urine, urgenturie, constipation

Etiologies

  • Hernie discale +++
  • Tumeurs : épendymomes ++
  • Spondylodiscite : infection du disque vertébral
  • Canal lombaire rétréci

=> Urgence neurochirurgicale +++


Polyradiculonévrite

Syndrome de Guillain Barré

Atteinte de la racine et du nerf

Contexte post infectieux fréquent
2 grandes formes

  • Atteinte démyélinisante
  • Atteinte motrice pure (AMAN)

Physiopathologie

Pathologie auto-immune complexe

Clinique

  • Déficit sensitivomoteur ascendant avec aréflexie ostéo-tendineuse

Evolution en 3 phases

1 – Phase d’extension

  • Durée variable : de quelques jours à quelques semaines
  • Début par phénomène sensitifs (paresthésie, picotements distaux) puis progressivement ascendants
  • Symétrie des symptômes
  • Paralysie distale qui touche les membres d’abord en proximal
  • Parfois atteinte des muscles respi, déglutition -> réanimation

=> Plus la phase d’extension est rapide, moins bon est le pronostic pour les formes démyélinisantes

2 – Phase de plateau

  • Déficit moteur d’intensité et de durée variable
  • Aréflexie tendineuse
  • Syndrome dysautonomique (tachycardie, bradycardie)

3 – Phase de récupération

  • En ordre inverse de l’apparition des déficits
  • En cas d’absence de récupération à 12-18 mois : état définitif
  • 5% de décès, 15% de séquelles définitives

Complications à long terme : douleurs neuropathiques, déficits persistants, troubles proprioceptifs, rétractions

Examens complémentaires

  • Clinique : histoire de la maladie
  • Ponction lombaire
  • Electromyogramme : ralentissement vitesse de conduction, blocs de conduction, augmentation des latences distales
  • Biologie

Traitement

  • Le plus rapidement possible
  • But : stopper la réaction inflammatoire
  • Points de vigilances en séance de rééducation : toujours bien évaluer la proprioception (ataxie, risque de chute), la motivation (récupération parfois très longue)

Polyneuropathies

Atteinte de toutes les fibres nerveuses en fonction de leur longueur (atteinte longueur-dépendante)
Attaque les fibres les plus longues en premier
Atteinte de plusieurs fibres en même temps, mais pas les racines

Polyneuropathie diabétique

Le diabète est responsable de nombreuses complications dans l’organisme, on parle d’organes cibles : coeur, cerveau, oeil, rein, pied, nerf, infections

Poolyneuropathie axonale longueur dépendante : atteinte diffuse et symétriques qui touche les extrémités distales des fibres nerveuses les plus longues (donc les membres inférieurs)

Mécanisme

  • Ischémique : altération de la paroi des artères de petits calibres qui vont vasculariser les nerfs
  • Toxicité directe de l’hypoglycémie (stress oxydatif)

Clinique

  • Atteinte distale d’évolution ascendante, symétrique, à prédominance sensitive+++
  • Atteinte des petites fibres : paresthésie, altération de la sensibilité thermo algique (mal perforant plantaire)
  • Atteinte dysautonomique (trouble vésico-sphinctérien, trouble du transit, impuissance)

Eléments de vigilance sur le plateau technique

  • Risque d’hypoglycémie (signe de tachycardie, sensation de faim brutale, frisson, tremblements, trouble de la coordination, de la concentration, etc)
  • Attention aux troubles podologiques et si plaies
  • Troubles visuels, facteurs de risque cardiovasculaire associés

Polyneuropathie alcoolique

  • Toxicité de l’alcool sur les fibres nerveuses ou par carence vitaminiques associées (B1 B9)
  • Hypoesthésie en chaussette
  • Crampe nocture, fatigabilité à la marche
  • Déficit moteur, amyotrophie distale
  • Troubles cutanés et trophiques (dépilation anhydrose, ongles cassants)

Neuromyopathie de réanimation

  • Faiblesse acquise en réanimation
  • Syndrome qui recouvre polyneuropathie et la myopathie
  • Touche les muscles périphériques et les muscles respiratoires
  • Définition clinique : score MRC<48 (sur 60)

Facteurs de risque

  • Sévérité du tableau médical, sepsis sévère
  • Hyperglycémie
  • Immobilisation prolongée

Physiopathologie complexe

  • Dysfonction musculaire
  • Altération de la capacité de régénération musculaire

Echelle pour s’assurer de la bonne coopération du patient

  • RASS : niveau de conscience (+4=combatif; 0=éveillé et calme; -3=diminution modérée de la vigilance, -5= non réveillable). Si RASS supérieur ou égale à 3, procéder au CAM-ICU
  • CAM-ICU : 4 critères (fluctuation de l’état mental, inattention, niveau de conscience altéré, pensée désorganisée)

Autres méthodes

  • Handgrip : <11kg H ou <7kg F
  • Evaluation M respiratoire PIM < 30cm d’H2O

Syndromes plexiques

  • Surtout plexus brachial
  • Lésions favorisées chez les patients sous anesthésie générale + curares
  • Tableau complexe, en “mosaïque” : déficit moteur et sensitif, abolition ROT
  • Risque rétractions myotendineuse
  • Récupération très longue, parfois incertaine

Tumeurs cérébrales

  • Tumeurs primitives : nées dans le SNC
  • Tumeurs secondaires : nés ailleurs dans le corps et métastasent jusqu’au cerveau
  • Les tumeurs secondaires sont dix fois plus fréquent que les primitives

Examen histologiques systématique

  • Toutes les lésions expansives intracrâniennes ne sont pas des tumeurs
  • Stratification pronostique et décision thérapeutique

Classification de l’OMS

  • Tumeurs neuroépithéliales : gliomes
  • Tumeurs méningées primitives : méningiome
  • Lymphomes primitif du SNC
  • Tumers de la région sellaire
  • Métastases intracrânienne (cérébrales, durales)

Classification histomoléculaire des gliomes

  • 4 grades de malignité croissante
  • I Astrocytome pilocytique ; II astrocytome ; III anaplasique, IV glioblastome

Métastases cérébrales : épidémiologie

Certains cancers donnent volontiers des métastases cérébrales :

  • Mélanome
  • Choriocarcinome
  • Sein, poumon

Mode de découverte

3 grands modes de découverte des tumeurs intracrâniennes :

  • Syndrome d’hypertension intracrânienne (HTIC) : céphalée, vomissement, oedème papillaire. Chez l’enfant : accroissement anormal du périmètre crânien, élargissement des fontanelles, dysjonction des sutures crâniennes. URGENCE
  • Crise d’épilepsie
  • Déficit focal : dépend de la localisation du processus expansif. Le déficit s’installe progressivement puis s’aggrave en “tâche d’huile”

Signes cliniques et localisation

  • Frontal/calleuse : syndrome frontal
  • Pariétale : hémihypoesthésie
  • Temporale : aphasie, trouble mnésique
  • Occipitale : QHL, HLH controlatérale
  • Chiasmatique/sellaire : hémianopsie, déficit hormonaux par envahissement de la région hypothalamo-hypophysaire
  • Noyaux gris et capsule interne : hémiparésie proportionnelle
  • Méningiome : pas agressif, né depuis la dure-mère
  • Lymphome : agressif
  • Métastase

Prise en charge

  • Objectif principal : conserver une bonne qualité de vie
  • PEC multidisciplinaire

Céphalées, migraines et syndrome méningé

Céphalées

  • Symptôme subjectif
  • Douleur de l’extrémité céphalique

crânienne ou faciale

Définition par ICHD-3 : International Classification of Headaches Disorders

Céphalées primaires

  • Définition : dysfonctionnement du SNC par activation des voies neurologiques de la douleur sans facteur causal
  • Diagnostic : écarter une céphalée secondaire

Migraines

  • Crise >4h
  • Physiopathologie : hyperexcitabilité neuronale et dysfonctionnement des voies de régulation de l’hypothalamus et hypersensibilité lors de la libération neuropeptides vasodilatateurs
  • Prévalence : 15%, 2F:1H (oestrogènes accroissent l’excitabilité cérébrale)
  • Episodique <15j/mois ; chronique >15j/mois

Migraine sans aura

Céphalées ayant des caractéristiques spécifiques et des symptômes associés. 5 crise durant entre 4 à 72h chacune présentant 2 des 4 critères :

  • Unilatérale
  • Pulsatile
  • Intensité modérée à sévère
  • Aggravation par l’activité physique (dont la marche)

Associé à au moins 1 des 2 symptômes :

  • Photophobie et phonophobie
  • Nausées et/ou vomissements

Migraines avec aura (déficit neuro focal)

  • Installation progressives en quelques minutes et dure moins de 60mn
  • Plusieurs déficits possibles qui se succèdent : visuels, aphasie, sensitifs
  • Facteur de risque indépendant d’AVC
  • Puis mêmes critères que migraines sans aura

Facteurs déclenchant une crise de migraine

Facteurs psychologiques, hormonaux, stress, facteurs sensoriels (lumière, bruit), aliments, climatiques, habitudes alimentaire (jeûne, sevrage caféine)

Examens complémentaires si

  • Modification du type de migraine, de la durée, de l’intensité
  • Migraine débute après 50 ans
  • Anomalie à l’examen clinique
  • Migraine avec aura > 60mn
  • Si doute sur autre diagnostic différentiel

Traitement

  • de la crise : aspirine, AINS, triptans
  • de fond (pour diminuer fréquence et intensité) : bétabloquant, antidépresseur, anti-épileptiques

Céphalées par abus médicamenteux

  • 15j/mois par surconsommation des traitements de crise depuis plus de 3 mois
  • Conséquences ou cause de l’augmentation des fréquences : risque de migraine chronique
    => Sevrage !

Céphalées de tension

  • Interaction entre douleurs myogène (muscles péricranien) + neurologiques centraux (dysfonctionnement centre de régulation de la douleur)
  • Forme épisodique (<15j/mois) ou chronique (>15j/mois pendant plus de 3 mois)
  • Durée variable : quelques minutes à plusieurs jours
  • Topographie : frontale en barre, postérieures avec irradiation vers le rachis cervical – bilatérales
  • Intensité faible à modérée
  • Caractère : serrement, brulure, étau, fourmillement
  • Peuvent être améliorer par l’exercice physique
  • Peuvent survenir dans un contexte psychologique particulier

Algies vasculaires de la face (AVF)

Céphalée trigémino-autonomiques : céphalées unilatérales et signes dysautonomiques

Prédomine chez l’homme jeune, association fréquente avec le tabac

Episodique : crises surviennent par période avec intervalle libre (90%)

Chronique : les crises se répètent au long cours sans rémission de plus de 3 mois (10%)

Durée variable : quelques minute, inférieur à 3h

Unilatérale, périorbitaire

Signes végétatifs : larmoiements, congestion nasale, transpiration de l’hémiface, myosis, ptosis

Quotidienne

Agitation psychomotrice important : irritabilité

Toujours faire imagerie devant une première crise d’AVF
Traitement médicamenteux


Céphalées secondaires

  • En rapport avec une cause sous-jacente : traumatisme, AVC, tumeur, toxiques, infection, affections des éléments péri-crâniens (dents, oreilles, nez, bouche)
  • Céphalée perçues par le patient comme récentes et inhabituelles : céphalées secondaires
  • Toute modification récente d’une céphalée ancienne

Drapeaux rouge

  • Âge >50 ans
  • FRD CV
  • Traumatisme
    Cancer, AEG

  • Toute céphalée brutale est une hémorragie sous-arachnoïdienne (HSA)
  • Toute céphalée progressive est un syndrome d’HTIC
  • Toute céphalée fébrile est une méningite

Syndrome méningé

Triade

  • Céphalées diffuses, constantes
  • Raideur méningée, raideur de la nuque, manoeuvre méningées positive
  • Vomissement, nausée : inconstants, parfois en jet

Etiologies

  • Infectieuses : méningite/méningo-encéphalite
  • Inflammatoire : auto-immune
  • Neoplasiques (méningite carcinomateuses)
  • Hémorragie méningée : rupture d’anévrisme

HTIC

Mécanisme : augmentation de la pression intra-crânienne par augmentation de volume d’au moins un des 3 compartiments physiologiques intracrânien : parenchyme, volume sanguin cérébral, volume du LCR

Symptômes

  • Céphalées progressive intenses, durables, frontales ou occipitales
  • Matinale ou seconde partie de la nuit
  • Augmentée par les manoeuvres de Valsalva
  • Vomissement soulagent momentanément la céphalée
  • Antalgique peu efficace, peut aller jusqu’au coma

Complications

  • Engagement cérébral
  • Retentissement circulatoire sur la perfusion cérébrale
  • Retentissement sur le nerf optique
  • Risque d’ischémie

Causes d’une HTIC

  • ACSOS (agression cérébrale systémique d’origine seocndaire)
  • Parenchyme : tumeur, oedème
  • Liquide céphalo spinal : hydrocéphalie
  • Vaisseaux : AVC, hématome, thrombophlébites cérébrales
  • Autres : embarrure, abcès

Traitement

Dérivation ventriculaire interne

Dérivation ventriculo péritonéal ou ventriculo atriale

Céphalées fébriles

URGENCE VITALE surtout avec purpura fulminans et une gangrène périphérique

Méningites : syndromes méningé + fièvre
Méningo-encéphalite : sd méningé + sd encéphalite + fièvre

Syndrome encéphalitique : inflammation de l’encéphale

  • Trouble de la conscience
  • Confusion, trouble du comportement
  • Déficit neurologique
  • Crise épileptiques

Hémorragie sous arachnoïdienne

  • Irruption de sang artériel dans les espaces méningés
  • Age médian 55 ans, rupture d’anévrisme dans 85% des cas (tabac, HTA)
  • Céphalée brutale, explosive, sévère
  • Radio : citernes (LCR) hyperdenses

Complications précoces

  • Resaignement
  • Vasospasme et ischémie cérébrale retardée
  • Hydrocéphalie : accumulation du LCS

Complications chroniques

  • Hydrocéphalies chroniques
  • Epilepsie
  • Troubles cognitifs

Traumatisme crânien

Introduction

  • Une pathologie fréquente et silencieuse : plus de 150 000 cas en France en 2018, grave dans 10% ds cas
  • Transfert de modalité de PEC avec d’autres lésions cérébrales acquis (LCA) comme les AVC ou d’autres maladies neuro-dégénératives (MND) comme Alzheimer, SEP ou Parkinson
  • Touche tous les âges : enfant (chute;accident), jeune adulte (accident), personne âgée (chute). 1ère cause de décès de l’adulte jeune
  • Cause de TC : AVP (50-70%), chute (20-30%), agression, tentative de suicide (défenestration, arme à feu)

Evaluation du traumatisme crânien

Evaluation de la sévérité initiale : Glasgow Coma Scale

Sur 15 points : ouverture des yeux/4 ; réponse verbale/5 ; meilleure réponse motrice/6

TCGCSParcours
TC grave (10%)entre 3 et 8réanimation
TC modérés (10-15%)entre 9 et 12hospitalisation
TC légers (75-80%)entre 13 et 15domicile

Evaluation du devenir : Glasgow Outcome Scale

  • GOS 1 : décès
  • GOS 2 : état végétatif
  • GOS 3 : handicap sévère. Dépendant pour les AVQ
  • GOS 4 : handicap modéré. Indépendant dans les AVQ
  • GOS 5 : bonne récupération. Retour à la vie normal, légère déficiences motrices ou cognitives

Classifications lésionnelles

Lésions primaire

Immédiatement présentes au moment du traumatisme

1. Plaie du scalp

2. Lésion osseuse

  • Fracture voûte du crâne (embarrure)
  • Fracture base du crâne (massif facial)
  • Risque de fuite de LCR qui peut provoquer une infection
  • Risque d’atteinte des nerfs crâniens

3. Lésions intra-crânienne extra-cérébrales

  • Hémorragie méningée traumatique
  • Hématome extra-dural (HED) : urgence vitale absolue, lentille biconvexe hyperdense
  • Hématome sous-dural (HSD) aigu : chute de la personne âgée, du consommateur d’alcool, sd du bébé secoué. Lentille hyperdense à concavité interne et externe
  • Hématome sous-dural (HSD) chronique : complication tardive. Aspect hypodense

4. Lésions encéphaliques

  • Focales : occasionnées par le coup et le contre-coup du traumatisme, hématome intra-cérébral hyperdense au TDM à la phase initiale
  • Lésions axonales diffuses : lésions de très petites tailles de la substance blanche

Lésions secondaires

Soit par évolution des lésions primaires, soit par agressions nouvelles

1. Hypertension intra-crânienne (HTIC)

  • Secondaire à un effet de masse (oedème, hématome)
  • Céphalées, vomissements
  • Engagement cérébral : risque vital

2. Hydrocéphalie

  • Dilatation ventriculaire
  • Triade de symptômes : trouble de la marche, troubles cognitifs, troubles vésico-sphinctériens

3. Traumatisme crânio-facial

  • Pronostic vital, fonctionnel, esthétique
  • Déficit hypothalamo-hypophysaire : trouble sexo, fatigue

Le TC grave

Prise en charge phase aigüe

  • Par le SAMU : signes de détresse vitale (ventilation, hémodynamique), état de conscience (GCS), durée de la perte de conscience, bilan des lésions associées
  • Vigilance : polytraumatisme, traumatisme cervicale associée
  • Scanner cérébral en urgence : souvent total body scan pour le bilan des lésions associées
  • Lésions chirurgicales d’emblées : HED, certains HSD, plaies cranio-cérébrale

Coma

  • Définitions du coma : absence d’éveil et de manifestation de conscience
  • Eveil (ou vigilance) : ouverture spontanée des yeux
  • Perception consciente : capacité à interagir avec son environnement et avoir la conscience de soi
  • Evaluation de la conscience : échelle CRS-R

Prise en charge : 3 objectifs

  • Eviter l’aggravation des lésions cérébrales initiales
  • Eviter l’aggravation secondaire des lésion
  • Maintenir le patient en vie en assurant les fonctions essentielles (réanimation)

Phase de réveil du coma

  • Etat pauci-relationnel : état de conscience minimal
  • Evaluation : Wessex Head Injury Matrix (WHIM)
  • Accueil en unité spécialisée

Amnésie post traumatique

Présentation clinique

  • Confusion, agitation
  • Désorientation temporo-spatiale
  • Amnésie rétrograde (lacune amnésique)
  • Amnésie antérograde (oubli à mesure)

La duré APT est un élément de sévérité, un critère pronostique
Evaluation sur échelle de GOAT (Galvston Orientation and Amnesia Test) : si score supérieur à 78 durant 3 jour de suite -> sortie APT

Séquelle neurologique d’un TC grave

  • Atteinte neurologique : atteinte pyramidale, syndrome cérebelleux, mouvements anormaux, hypotonie axiale
  • Atteinte des paires crânienne
  • Troubles vésico-sphinctériens
  • Troubles cognitifs et comportementaux : désorganisé, distrctible, rigide, persévérations frontales, hyperproductivité ou hypoproductivité globale
  • Troubles de l’humeur : anxiété, dépression
  • Autres : épilepsie, hydrocéphalie, ostéomes (POAN), SDRC, troubles endocriniens
  • Troubles de la mémoire : rétrograde, antérograde, prospective (souvenir des événements à venir), mémoire de travail
  • Troubles de l’attention et de la concentration
  • Anosognosie
  • Fatigue neurologique
  • Syndrome frontal / dysexécutif : trouble de l’initiation, planification et contrôle de l’action, défaut de flexibilité, incapacité d’auto-correction

Prise en charge multi-disciplinaire

  • Kinésithérapie : rééducation neurologique des déficiences
  • Ergothérapeuthe, neuro-psychologue, orthophoniste

Le TC léger

Définition

  • Perte de connaissance initial inférieure à 30mn
  • GCS entre 13 et 15
  • APT < 24h
  • Altération mentale au moment de l’accident : confusion, désorientation
  • Anomalie neurologique transitoire

Evolution du TC léger

A 2 semaines

  • Symptômes post trama : céphalée, vertige, asthénie
  • Troubles émotionnels : anxiété, dépression, stress post traumatique

A 6 mois

  • 44% de guérison incomplète
  • Stress post-traumatique : 45%
  • Retour au travail/étude : 1/3 n’ont pas repris
  • Facteurs défavorables pour le retour au travail : lésions associées extra-crâniennes, douleurs, niveau d’éducation <11 ans d’études

Syndrome post-commotionnel

  • Troubles somatiques : céphalée, vertige, troubles du sommeil, fatigue, troubles sensoriels (éblouissement à la lumière, intolérance au bruit)
  • Troubles cognitifs : troubles de l’attention et de la mémoire de travail
  • Troubles émotionnels : irritabilité, anxiété, dépression

Fréquents à la phase initiale
Persistance des troubles >3mois = syndrome post-commotionnel persistant

Syndrome post-commotionnel persistant

  • Synptômes très variés : organique, psychologique et neuro-fonctionnel
  • Red flag : ATCD de TC, psychiatriques, tiers responsable de l’accident, isolement, situation personnelle complexe

Conduite à tenir

  • Activité physique : reconditionnement à l’effort
  • PEC psychothérapeutique
  • PEC courte, sans trop médicaliser

Complication du coma et de la réanimation

  • Cardio-vasculaires, respiratoires : TVP, AVC, encombrement, désadaptation à l’effort, pneumopathies acquise sous ventilation mécanique (PAVM)
  • Cutanées : escarres
  • Nerveuses : lésions tronculaires, compression, lésions plexiques (plexus brachial), spasticité (si lésion pyramidale)
  • Musculaire : neuromyopathie de réanimation (atteinte nert et/ou muscle), rétraction
  • Articulaire : capsulite d’épaule, SDRC, perte d’amplitude articulaire
  • Cognitive, psychiatrique et psychologique : syndrome post-traumatique, anxiété
  • Trouble de la déglutition

Les lésions médullaires

La moelle épinière

La substance blanche est constituée de :

  • Fibres nerveuses au sein de leur gaine (faisceaux sensitifs ascendant et faisceaux moteurs descendants)
  • Cordons médullaires ventraux, latéraux et dorsaux

La substance grise (corps cellulaire) est constituée de :

  • Corne ventrale pour la motricité
  • Corne dorsale pour la sensibilité

Les nerfs spinaux

  • Racines dorsales (sensitives)
  • Racines ventrales (motrices)
  • Foramen intervertébral

Les voies motrices

Fasiceau pyramidal (cortico-spinal)

Lésion sur la voie cortico-spinale : paralysie spastique

Lésion sur le deuxième motoneurone : paralysie flasque

Les voies extra-pyramidales

  • Faisceau rubro-spinal
  • Faisceau vestibulo-spinal : stabilité du regard lorsque le corps se déplace
  • Faisceau tecto-spinal : orientation du regard
  • Faisceau réticulo-spinaux : maintien de la posture

Les voies sensitives

Voie lemniscale

  • Faisceau cordonal postérieur
  • Tact épicritique, proprioception, pallesthésie
  • Faisceaux dorsaux de la moelle
  • Décussation au niveau du bulbe

Voie extra-lemniscale

  • Tact protopathique, sensibilité thermique, sensibilité algique
  • Cordon latéral
  • Croise la ligne médiane au niveau de chaque neuromère

Les grands syndromes cliniques

Syndrome transverse total

  • Déficit sensitif à tous les modes
  • Déficit moteur complet

Syndrome de Brown-séquard

Lésion d’une hémi-moelle

Homolatéral

  • Déficit moteur (faisceau pyramidal)
  • Anesthésie épicritique et proprioceptive (faisceau cordonal postérieur)

Controlatéral

  • Anesthésie thermo-algique (faisceau spino-thalamique)

Syndrome synringomyélique

Lésion centro-médullaire

Anesthésie thermo-algique suspendue à quelques métamères

Respect de la sensibilité tactile et proprioceptive


Syndrome lésionnel

Correspond à l’atteinte au niveau du siège de la compression, équivalent à un syndrome périphérique

  • Sensibilité : douleur dans le dermatome, hypoesthésie
  • Motricité : déficit, abolition ROT dans le territoire métamérique en cause, amyotrophie

Syndrome sous-lésionnel

Correspond à l’atteinte des voies longue descendantes et ascendantes au niveau de la lésion

  • Motricité : déficit moteur, syndrome pyramidal
  • Sensibilité : anesthésie/hypoesthésie, dysesthésies
  • Troubles vésico-sphinctériens, ano-rectaux, génito-sexuels

Phase 1 : choc spinal

  • Paralysie flasque : paralysie complète (volontaire et réflexe)
  • Anesthésie à tous les modes
  • Fonction neurovégétative altérée : troubles circulatoire, de la régulation thermique, digestif, vésico-sphinctériens

Phase 2 : automatisme médullaire

A 2 semaines – 2 mois

  • Persistance des troubles sensitivo-moteurs
  • Paralysie spastique : réapparition des ROT et apparition de la spasticité
  • Conséquences : exagération ROT (vifs, polycinétiques, diffusés), hypertonie spastique, spasme en flexion/extension, contractures

Evaluation des niveaux d’atteinte


Score ASIA

Evaluation motrice : cotation MRC

5 groupes musculaires clés au MS

  • C5 Flexion de coude
  • C6 Extension de poignet
  • C7 Extension de coude
  • C8 Flexion du médius
  • T1 Abduction du 5ème doigt

5 groupes musculaires clés au MI

  • L2 Flexion de hanche
  • L3 Extension du genou
  • L4 Dorsiflexion de cheville
  • L5 Extension de l’hallux
  • S1 Flexion plantaire de cheville

Définir le niveau moteur et sensitif

Niveau moteur défini par le dernier muscle clé côté supérieur ou égale à 3, à condition que les muscles sus-jacents soient intacts (côtés à 5)

Niveau sensitif défini par le dernier dermatome sain pour la piqûre et le toucher
Evaluation sensitive : cotation 0 (absente), 1 (diminuée, incluant hyperesthésie), 2 (normale), NT (non testable)

Echelle de déficience ASIA : caractère complet/incomplet

  • A = Complet : aucune sensibilité ou motricité dans le territoire S4-S5 (pas de sensibilité anale)
  • B = Incomplet sensitif : récupération sensitif (sensibilité anale) mais pas la motricité
  • C = Incomplet moteur : motricité préservée au-dessous du niveau lésionnel avec plus de la moitié des muscles inférieur à 3 (motricité non fonctionnelle)
  • D = Incomplet moteur : idem mais avec au-moins la moitié des muscles à un niveau supérieur ou égal à 3
  • E = Normal : sensibilité et motricité normales. Il peut persister des anomalies des réflexes

Prise en charge et objectifs fonctionnels

Niveau de lésion et autonomie

  • C4 et au-dessus ; pas de préhension possible, dépendance complète AVQ
  • C5 : prise bi-manuelle, conduite FRE avec fourche
  • C6 : préhension monomanuelle possible avec effet ténodèse
  • C7 : idem + transferts en autonomie, FRM sur terrain régulier
  • C8 : indépendance complète FRM
    T1 : idem + alimentation, sondage et toilette autonome
  • T2-T9 : indépendant pour tout, pas de marche
  • T10 – L2 : marche possible avec orthèse en intérieur
  • L3-L5 : autonomie marche avec orthèses

Objectifs

  • Prévention des complications
  • Aide à la récupération (lésions complètes)
  • Gestion des incapacités (lésions incomplètes)
  • Valorisation des capacités restantes
  • Réadaptation

=> Autonomie maximale en fonction du niveau, éducation thérapeutique

Rééducation

Verticalisation

  • Sur table de verticalisation
  • Prévention des complications respiratoires, transit, réadaptation assise, prévention ostéoporose

Lutte contre déformation

  • Flessum du coude, extensum poignet, doigts
  • Eviter limitation flexion de hanche et rotation, flexion de genou

Travail des transferts

  • Types de transferts
  • Protection des épaules
  • Protection sous-lésionnelle

Travail de l’autonomie

  • Toilettage, habillage, sondage, exonération, alimentation
  • Prévention des escarres

Complications

Hypotention orthostatique

  • 80% des paraplégiques
  • Mettre bas de contention et gaine abdominale en cas de verticalisation

Hyper-réflexie autonome (HRA)

  • Patient avec lésion médullaire supérieur ou égale à T6
  • Décharge sympathique à cause d’un stimuli nociceptif sous-lésionnel : augmentation brutale de la tension artérielle, malaise, céphalée, sueurs, hyperthermie
  • Urgence thérapeutique : appeler médecin
  • Faire baisser TA : retirer les contention, baisser les jambes

Accidents thrombo-embolique

  • Thromboses veineuses profondes : fréquentes dans les premiers mois
  • Embolie pulmonaire
  • Prévention : traitement anticoagulant, bas de contention

Spasticité

  • Libération des réflexes spinaux par manque d’inhibition corticale
  • Hypertonie spastique
  • Conséquences : raideur, rétractions articulaires, attitudes vicieuses, majoration du risque d’escarre
  • Spasticité peut être majorée par des épines irritatives

Les épines irritatives

  • Problèmes urinaires : infections urinaires, lithiases
  • Escarre, plaie, ongles incarné
  • Constipation, fécalome
  • Paraostéoarthropathies/ostéomes
  • TVP

Douleurs

  • Douleurs neuropathiques sous-lésionnelles : sensations de brûlure, décharges électriques, piqûres
  • Douleurs d’épaules dues à la surutilisation des MS

Troubles vésico-sphinctériens

  • Dyssynergie vésico-sphinctérienne, rétention
  • Hyperactivité détrusorienne : incontinence sur urgenturie, risque de reflux vésico-urétal
  • Risque de complications infectieuses et insuffisance rénale
  • Sondage : minimum 5 par jour (autonomie parfois possible à partir de C6)

Troubles ano-rectaux

  • Constipation fréquente : 45 à 95%
  • Paralysie motrice des abdominaux
  • Dyssynergie ano-rectale
  • Traitement par laxatifs, adaptation alimentaire, irrigation colique trans-anale

Troubles génito-sexuels

  • Dysérection, dyséjaculation, dysorgasmie
  • Traitement par médicament, vacuum, prothèse pénienne, injection intra-caverneuses

Escarres

  • Lésion cutanée ischémique liée à une compression prolongée des tissus mous entre un plan dur et les saillies osseuses
  • 4 stades : érythème (rougeur), désépidermisation, plaque de nécrose, perte cutanée profonde
  • Prévention : matelas adapté, alternance position au lit, soulèvement par push-up toutes les 15mn au fauteuil, observation régulière de l’état cutanée

Para-ostéo-arthropathies neurogène (POAN)

  • Ossification de localisation anormale se développant dans le tissus conjonctif des parties molles périarticulaires (ostéome)
  • Toujours en sous-lésionnel, au voisinage des grosses articulations (hanche, genou, coude, épaule)
  • Clinique : douleur, limitation amplitude articulaire (ankylose complète), tuméfaction
  • Prévention : kinésithérapie précoce

Respiratoire

  • Lésion au-dessus de C4 : paralysie phrénique impose une assistance ventilatoire
  • Lésion entre C4 et moelle dorsale haute : autonomie respiratoire avec fonction diaphragmatique préservée, mais précaire car paralysie des muscles intercostaux et abdominaux
  • Perte des muscles expiratoires : toux inefficace et risque d’encombrement bronchique

Synringomyélie

  • Développement d’une cavité remplie de liquide céphalo-spinal à l’intérieur de la moelle
  • Peut menacer une perte fonctionnelle d’un ou plusieurs métamères
  • Toute modification de l’examen neurologique doit y faire penser ++

Ostéoporose

Se développe rapidement en sous-lésionnel : diminution des contraintes en pesanteurs et en sollicitation, diminution du débit sanguin osseux

Risque de fractures spontanées

Syndrome vestibulaire

Le système vestibulaire

Le système vestibulaire constitue l’oreille interne. Il permet le maintien de l’équilibre de l’axe du corps et le maintien de la stabilité oculaire pendant le mouvement.

Le vestibule : partie centrale du labyrinthe osseux de l’oreille interne, lui-même constitué par les canaux semi-circulaires et l’utricule et le saccule

Le nerf vestibulaire : chemine avec le nerf cochléaire dans le conduit auditif interne des noyaux vestibulaires

Les noyaux vestibulaire du tronc cérébral, en connexion avec le vermis cérébelleux, la moelle cervicale, la formation réticulée du tronc cérébral, les noyaux oculomoteurs et le cortex cérébral


Le vestibule

Il contient :

3 canaux semi-circulaires

canal semi-circulaire horizontal : détecte les mouvements de rotation sur un axe vertical

canal semi-circulaire antérieur : détecte les mouvement avant/arrière

canal semi-circulaire postérieur : détecte les mouvements d’inclinaison

2 organes otholites : saccule (vertical) et utricule (horizontal)

Permettent la sensation de gravité et la détection des mouvements d’accélération linéaire grâce au mouvement des récepteurs sensoriels qui baignent dans le liquide endolymphe, faisant un lien avec les cellules ciliées.


Le syndrome vestibulaire

Syndrome vestibulaire périphérique (harmonieux)

Atteinte périphérique (labyrinthe ou nerf vestibulo-cochléaire) : association de signes cochléaires et vestibulaires

  • Vertige avec grande crise rotatoire, vomissement, anxiété
  • Signes cochléaires souvent présents : acouphène, hypoacousie
  • Romberg labyrinthique

Etiologie : vertige positionnel paroxystique bénin (VPPB), maladie de ménière, névrite vestibulaire

Syndrome vestibulaire central (dysharmonieux)

Atteinte centrale (noyaux et voies vestibulaires) : signes vestibulaires seuls

  • Trouble de l’équilibre au premier plan
  • Vertiges modérés ou absents
  • Nystagmus franc, parfois localisateur : rotatoire (lésion bulbaire) ou vertical (lésion mésencéphalique)
  • Autres anomalies d’examens (Romberg) absentes ou non systématisées
  • Signes neurologique d’atteinte du tronc cérébrale associés
  • Pas de signes cochléaires
  • Etiologies : AVC, tumeur tronc cérébral, SEP

Description des signes et symptômes

Vertiges : illusion de déplacement du sujet (rotation, tangage, verticale) par rapport aux objets environnants (ou inversement). Impression de “tête qui tourne”, déclenchement ou aggravation par des changement de position. Signes végétatifs d’accompagnement : nausée, pâleur, sueurs, bradycardie, anxiété

Troubles de la marche et de l’équilibre : enbardées latérales toujours du même côté, instabilité

Nystagmus : mouvement oculaire involontaire fait de deux secousses inégales (l’une lente et l’autre rapide). La saccade rapide définit le sens du nystagmus.

Ataxie vestibulaire : signe de Romberg labyrinthique (inclinaison latérale toujours du même côté après fermeture des yeux), déviation index, déviation de la marche

Lésion des nerfs crâniens

Les 12 paires de nerfs crâniens

I – Olfactif
II – Optique
III – Oculomoteur
IV – Throcléaire
V – Trijumeau
VI – Abducens

VII -Facial
VIII – Vestibulo-trochléaire
IX – Glossopharyngien
X – Vague
XI – Accessoire
XII – Hypoglosse


Fonctions des nerfs

I – OlfactifOdorat (+goût)
Si lésion : anosmie (perte de l’odorat)
II – OptiqueVision
III – OculomoteurMotricité occulaire
Si lésion : ptosis, regard vers le bas et en dehors + mydriase
IV – TrochléaireMotricité occulaire
Si lésion : impossibilité de regarder en bas et en dedans, oeil surélevé dans le regard horizontal
V – TrijumeauSensibilité de la face + 2/3 ant de la langue
Innervation muscles masticateurs
VI – AbducensMotricité occulaire
Si lésion : impossibilité de porter l’oeil en dehors. Au repos, l’oeil est légèrement dévié vers le dedans
VII – FacialSensitif : pavillon de l’oreille
Sensoriel : goût du 2/3 ant de la langue
Moteur : la plupart des muscles peauciers du visage
VIII – vestibulo-cochléaireAudition (partie cochléaire)
Equilibre (partie vestibulaire)
IX – GlossopharyngienMoteur : muscles du pharynx, dont déglutition
Sensorielle : 1/3 post de la langue
Si lésion : Fausses routes
Signe du rideau : déviation de la luette du côté sain (la partie non paralysée attire la luette de son côté)
X – VagueFonctions végétatives : coeur, poumons, intestins, surrénéales, pancréas
Motricité : pharynx (voile du palais), larynx (cordes vocales)
Si lésions : asymétrie du voile, trouble déglutition, trouble de la phonation (voix bitonale)
Signe du rideau
XI – AccessoirePharynx, larynx
SCOM, trapèze
XII – HypoglosseMotricité de la langue
Si lésion : langue déviée du coté lésé si la langue est tirée à l’extérieure, du côté sain si la langue est dans la bouche

Nerf optique

Les voies optiques

1. Rétines : hémi-rétine nasal (reçoit le champ visuel latéral) et hémi-rétine temporal (reçoit le champ visuel médial)

2. Les nerfs optiques émergent derrière chaque oeil et se croisent au niveau de la selle turcique du sphénoïde. Les fibres nerveuses de l’hémi-rétine nasale décussent et se projette en controlatéral.

3. Après le chiasma, les fibres prennent le nom de bandelette optique (ou tractus) et font relais dans le corps géniculé latéral (dans le mésencéphale)

4. Les radiations optiques se projettent dans le cortex occipital et constituent les voies visuelles

Déficit visuel selon la localisation de la lésion

Les zones colorées dans les cibles de droite représentent les zones d’amputation du champ visuel

A : cécité unilatérale gauche totale par lésion complète du nerf optique

B : hémianopsie bitemporale par lésion chiasmatique

C : hémianopsie latérale droite de l’oeil gauche par compression latérale du chiasma

D : (+G) hémianopsie latérale homonyme droite par atteinte de la bandelette optique gauche

E : (+F) quadranopsie latérale homonyme


Motricité occulaire

NerfMuscleMouvement
III (oculomoteur)Droit supérieur
Droit inférieur
Droit interne
Oblique inférieur
Elévation
Abaissement
Adduction
Haut et dehors
IV (trochléaire)Oblique supérieurBas (dedans)
VI (abducens)Droit externeAbduction

Nerf facial

Anatomie

Noyau supérieur : fibre des aires motrices des 2 hémisphères

Noyau inférieur : fibres de l’aire motrice controlatérale

Paralysie facial périphérique (PFP)

Etiologies : traumatisme, maladies auto-immunes (Guillain-Barré, sarcoïdose), infectieuses (zona, syphilis), idiopathique (“A frigore”)

Lésion : ensemble de l’hémiface homolatérale touchée (supérieure et inférieure).

Signe de Charles Bell

Fermeture de l’oeil impossible, l’oeil est déviée en haut et en dehors

Paralysie faciale centrale (PFC)

Etiologie : AVC, TC

Atteinte : moitié inférieure du visage controlatérale à la lésion (partie supérieure aussi possible mais plus discrète)

Dissociation automatico-volontaire : si on demande au patient de sourire, la paralysie faciale est franche. En cas de rire spontanée, l’asymétrie est moins importante et peut même disparaître

Schéma récapitulatif

Différence entre paralysie faciale périphérique et paralysie faciale centrale


La langue

MotricitéSensibilitéSensoriel
Intégralement par le XII2/3 ant par le V
1/3 post par le X
2/3 ant par le VII
1/3 post par le IX