| Motricité | Préhension | Langage | Compréhension | |
| Naissance – 1 mois | -Hypertonie des membres -Hypotonie axiale -Assis : cyphose dorsale -V : position foetale | Grasping | Attentif aux sons | |
| 2 mois | -Tenu tête qq instants et vacille -D : attitude asymétrique V : appui avant-bras, soulève tête à 45° | -Grasping plus discret – Mains souvent ouvertes | Vocalises | |
| 3 mois | -Intérêt pour son corps : âge du “regard de la main” -D : mouvement de f° et d’ext° des MI -V : appui avant-bras, soulève tête de 45 à 90° | Préhension au contact | -Cris de plaisir -Gazouillis | |
| 4 mois | -Assis : tient sa tête -D : roule dos-côté -V : appui coude, tête 90°, ext° MI | -Mains au centre -Essaie d’atteindre les objets avec les mains -Joue avec hochet mais le perd souvent | -Rit aux éclats -Gazouille beaucoup | |
| 5 mois | -D : pédalage -V : appui AB en hyper-ext°. Fait l’avion, essaie de se retourner ventre-dos | -Préhension volontaire cubito-palmaire -Objets à la bouche | Ton moqueur “agueu” | Sourit à son image dans le miroir |
| 6 mois | -Assis en trépied -D : saisit ses pieds, se retourne D-V -Debout : stade du sauteur | -Préhension volontaire globale bien acquise -Tient 2 cubes | Lallations | -Permanence de l’objet -Tend les bras |
| 7 mois | -Assis : stade du parachutisme -D : pieds à la bouche -V : poids du corps sur une main pour saisir objet | -Relâchement volontaire global -Début de préhension en pince inférieur | Syllabes : ba, da, ka | -Imite actes simples -Répond à son prénom |
| 8 mois | -Tient assis seul -D : peut s’asseoir seul en prenant appui sur un côté -Fait l’ours 1er mode de locomotion : les retournements | -Perfectionne pince inférieure -Déliement de l’index | -Imite des sons -Combine des syllabes : dada – baba | -Comprend le non -Cherche jouets jetés |
| 9 mois | -Assis, pivote sur ses fesses -V : rampe – Se met debout en se tenant aux meubles | Préhension en pince supérieure | Syllabes redoublées : “papa” “mama” non différencié | -Notion d’outil -Apprend à tendre un jouet -Compare 2 cube |
| 10 mois | -4 pattes -Se met debout, chevalier servant | Pince sup plus fine | “papa-maman” bien différencié | -Fait “au revoir”, “bravo” -Notion de contenant et de contenu |
| 11-12 mois | -Marche de l’ours -Début des 1er pas -Marche le long des meubles | Pointe son index | -Langage global significatif -Mots phrases -2 mots significatifs | -Emboîte les objets -Encastrement -Envoie balle -Comprend phrases simples |
| 15 mois | -Marche seul -Monte escalier à 4 pattes -Se met debout sans appui | -Relâchement manuel fin et précis -Tient sa cuillère, gribouille | -Perfectionne son langage global significatif -4-6 mots significatifs | -Demande objets en pointant du doigt -Tour de 2 cubes |
| 18 mois | -Monte-decend escalier en se tenant à la rampe -Début course, saut 2 pied -Marche à reculons | -Lance balle -Mange seul -Aime faire des gribouillis | -Jargon mature -7-10 mots | -Intérêt pour livres d’images, désigne 1-2 images -Comprend 1-2 ordres -Montre 2-3 parties du corps |
| 2 ans | -Monte-descend escaliers sans alterner les pieds -Court vite -Tape dans ballon | -Souplesse du poignet -Dévisse couvercle | -Explosion du vocabulaire -Phrases explicites -Utilise “je-moi-tu” | -Propreté de jour (18-24mois) -Aide pour se déshabiller -Compte jusqu’à 3-4 -Nomme 4-5 images |
| 3 ans | -Monte-descend escaliers en alterné -Saute sur 1 pied -Fait du tricycle | -Bonhomme tétard -Copie une croix -Tour de cube -S’habille seul | -Avalanche de questions : “pourquoi ?” -Utilise correctement le temps des verbes | -Connaît comptines -Compte jusqu’à 10 -Nomme 8 images et 8 parties du corps |
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Amputation
Introduction
Définition
- Amputation : ablation d’un membre ou segment d’un membre
- Amputation mineure : en dessous de la cheville (MI) / en dessous du poignet (MS)
- Amputation majeure : au-dessus de la cheville (MI) / au-dessus du poignet (MS)
- Désarticulation : section à l’articulation (donc moins d’exostose)
- Amputation : section trans-osseuse
Epidémiologie
- 20 000 actes d’amputation en France
- 65% mineures
- Plus de 90% au MI pour amputation majeure
Etiologie
Répartition
| Membre inférieur | Membre supérieur |
| – Vasculaire (60%) – Traumatique (20%) – Tumoral (10%) – Septique – Congénital | – Traumatique (80%) – Tumoral (10%) – Septique – Vasculaire – Congénital |
Etiologie vasculaire AOMI
Artérite des membres inférieurs – cadre nosologique
- AOMI athéromateuse : 95% athérosclérose (la plus retrouvé en kiné)
- Artériopathie inflammatoire : maladie de Bueger (thrombo-angéite inflammatoire)
- Artérites radiques (post-radiothérapie)
- Artérites infectieuses (syphilis)
- Artérite par maladie fibro-musculaire de la paroi (Ehler Danlos)
Facteurs de risque de l’AOMI athéromateuse
- Age, antécédent familiale
- Alcool, tabac
- HTA
- Diabète
- Hypercholestérolémie
- Obésité
- Sédentarité
Signes cliniques
- Longtemps asymptomatique
- Douleur à l’effort ou au décubitus : claudication intermittente des MI (douleur qui apparait toujours au même périmètre de marche)
- CTV : oedème des MI, froideur
- Ablation de pouls à la cheville
- Ulcères, nécroses, gangrène
- Temps de recoloration cutané supérieur à 6s
- Paresthésies (fourmillement)
- Cyanose ou érythrose des extrémités
Classification de Leriche et Fontaine
| Caractéristiques cliniques | Stade Leriche et Fontaine |
| Abolition d’un pouls à la palpation | I |
| Claudication intermittente | IIa PM>200m IIb PM<200m |
| Douleur au repos | III |
| Stade évolué du trouble trophique | IV |
Examens complémentaires
- IPS : index de pression systolique
- Echodoppler : artériel des MI
- Angio TDM/IRM
- Artériographie
Principes de prise en charge
- Chirurgie : pontage/thrombectomie/amputation
- Lutter contre les FDR CV
- Traitement médical
- Rééducation kiné
Etiologie vasculaire – diabète
AOMI diabétique
- Athérosclérose liée à l’athérome (due à l’hyperglycémie)
- Calcification des artères (pas souple et pulsatile) : médiacalcose
- -> IPS augmenté = faux négatif
Mal perforant plantaire
- Neuropathie : plaie insensible
- Artériopathie : défaut de cicatrisation
- -> Risque infectieux augmenté
Etiologie infectieuse – Sepsis
- Sepsis : réponse inflammatoire systémique à une infection
- Choc septique : forme la plus grave, défaillance multiviscérales
Malformations congénitales
Agénésies
- Transversales : absence de développement en dessous de la lésion
- Longitudinales : un des éléments du membre est malformé
- Maladie des brides amniotiques

Chirurgie
Principes chirurgicaux
- Os : extrémités osseuses mousses (biseauté ou émoussé)
- Vaisseaux : ligature distale pour que la plus grande portion possible soit vascularisée
- Nerfs : recoupe proximale (car risque de névrome lors de la repousse si distale)
- Muscles : capitonnage osseux
- Peau : Valves (languettes de peau pour refermer l’amputation) de bonne qualité
Niveaux d’amputation MI
Pied
- Orteil : appui distal
- Trans-métatarsienne : appui distal, attention aux spicules osseux (repousse osseuse sous forme de dent)
- Lisfranc : désarticulation tarso-métatarsienne, conservation appui distal
- Chopart : désarticulation médio-tarsienne – à éviter à cause de la bascule du pied en équin sauf double arthrodèse
- Tibio-tarsienne : section des malléoles – à éviter
Trans-tibiale
- Intérêt : conservation du genou
- Niveau : conservation de la TTA, idéalement 1/3 moyen/inférieur
- Section osseuse : angle de faraboeuf (biseauté et émoussé)
- Fibula sectionnée 2 cm plus haut que tibia car repousse périostée plus importante, pas trop court car risque de subluxation et pas trop long car risque de saillie. Emoussée en oblique en bas/dedans
- Plan musculaire : myoplastie
- Risque principal : flessum (iatrogène avec position assise genou fléchi prolongé, douleur, ischémie)
Désarticulation du genou
A éviter cher le patient vasculaire
Autorise un appui distal
- Qualité de la valve antérieure
- Chaussage assis (gériatrie)
- Bras de levier : nécessité d’ajout d’un genou articulé à la prothèse la rallonge -> asymétrie marche
Amputation de Gritti : section supra-condylienne, arthrodèse fémoro-patellaire (pour appui sur la patella comme un nouveau talon)
Trans-fémorale
- Inconvénient : perte du genou
- Niveau : limite supérieur à 8cm sous le petit trochanter, limite inférieure à 10-12cm de l’interligne fémoro-tibiale
- Plastie : myoplastie médiale-ant-post-latérale
- Risques principaux : flessum de hanche (positon assise), abductum (car section des adducteurs)
Trans-pelvienne et désarticulation de hanche
- Etiologies : tumorale, traumatique, vasculaire (pronostic vital engagé)
- Difficultés rencontrées : coloscopie, pistonnage à l’appui
Plastie de rotation
- Contexte : agénésie, tumoral
- Fonctionnel +++
- Impact physiologique et social
Niveau d’amputation MS
- Digital : appareillage avec prothèse esthétique digitale
- Partielle de la main : préserver la pince, prothèse esthétique possible
- Désarticulation du poignet à éviter
- Trans-radio-ulnaire : conserve le coude, mais bras de levier peut-être insuffisant
- Désarticulation du coude : à éviter
- Ttrans-huméral : permet mise en place de matériel (prothèse esthétique, mécanique ou myoélectrique) mais attention à l’excès de parties molles et brides axilaires
- Désarticulation d’épaule : conserver galbe deltoïde si possible, attention saillie claviculaire
- Désarticulation intersacpulo-thoracique : étiologie de cancer, attention aux protrusions osseuses. Rôle kiné : posture, équilibre, paracervical
Complications
Conséquences et complications immédiates et à cours terme
- Impact psychologique
- Douleur
- Névrome
- Complication du décubitus et risque de chute
- Cutanée et trophique
- Orthopédique
Impacts psychologiques
- – Amputation : choc/atteinte directe à l’intégrité et à l’image de soi
- Différentes phases du deuil : choc/déni – Colère/révolte – Marchandage – Dépression – Acceptation
Douleurs
Quasi-systématique
2 types de douleur à distinguer
| Douleur du membre résiduel (du moignon) | Douleur du membre fantôme (trauma+++) |
| – Nociceptif : post-op, trauma, mécanique (conflit) – Neuropathique : névrome – Inflammatoire : infection, bursite, allergie | – Algohallucinose : sensation désagréable/douloureuse ressentie dans la partie amputée du membre – Traitement kiné : thérapie miroir, hypnose |
Névrome
- Prolifération non-néoplasique de tissus nerveux composé de repousses axonales désorganisées et de cellules variées
- Douleur d’allure neuropathique : décharge électrique, brûlure, paresthésie (pas forcément douloureux)
- Examen : échographie/IRM
- Traitement : adapter la prothèse, infiltration, chirurgie
Complication du décubitus et risque de chute
- Phlébite
- SDRC
- Hypotension orthostatique
- Escarres : 4 stades et FDR avec échelle de Norton


Complication de la chute
- Sur le moignon : hématome, désunion de la cicatrice, fracture
- Général : traumatisme crânien, fracture, plaie
Complication cutanée et trophique
- Défaut de cicatrisation : ischémie (artères de nouveau bouchées), infection, cicatrice défectueuse
- Excès ou défauts de parties molles
- Complication de la greffe cutanée
Complications orthopédiques
Attitudes vicieuses
- Pied : équin-varus
- Tibia : flessum de genou
- Fémur : flessum et abductum de hanche
Pourquoi ces attitudes ?
- Chirurgie : déséquilibre des différents plans
- Iatrogène : position assise au fauteuil
- Ischémie : hypoextensibilité musculaire
Complications orthopédiques importantes
- Exostose : excès de repousse osseuse
- Infection : ostéite
- Défaut de consolidation
Moignon défectueux
Causes :
- Vasculaire : ischémie
- Os : défaut des coupes, exostose, défaut de consolidation
- Nerf : névrome
- Morphologie
- Cicatrice-greffe
- Fragilité-allergie
Prise en charge
Principes de PEC
Objectifs initiaux
- Gestion de la douleur
- Cicatrisation
- Verticalisation et mobilisation (attitude vicieuse)
- Automatisation
- Soutien psychologique
- Traiter la maladie causale
Pourquoi mettre une contention du membre résiduel ou bandage du moignon
- Drainer l’oedème : modeler le moignon
- Favoriser la cicatrisation et préparer le membre résiduel
- Lutte contre la douleur
- Dès le post-op
Début de la kiné
- Dès que possible : attitude vicieuse et transfert
Conséquences de la marche appareillée
La marche chez le patient amputé du MI
- Plus lente
- Appui côté sain > côté amputé : vieillissement accéléré côté sain
Dépense énergétique
- +20 à 30% chez le transtibial
- +60% chez le transfémoral (attention aux patients cardiopathes)
- Importance du niveau d’amputation, de l’adaptation de la prothèse, du choix des effecteurs
Côté membre amputé
- Amyotrophie
- Ostéopénie/ostéoporose : augmentation du risque de fracture (supra-condylienne chez TT, col fémoral chez TF)
Côté sain : arthrose
- Gonarthrose x1,4 chez TT et x3,3 chez TF
- Coxarthrose x3 à x6
Conséquence sur le rachis
- Rachialgie (65%) : lombalgie>cervicalgie>dorsalgie
- Asymétrie des appuis
- Attitudes vicieuses : flessum de hanche, hyperlordose
- Adaptation et alignement de la prothèse
Conséquences sur MS
- Syndrome canalaire : poignet/coude
- Douleur d’épaule : patho coiffe des rotateurs
- Cause : utilisation de béquille, canne, fauteuil roulant
Appareillages
Prothèses de membres inférieurs
-> rétablir la continuité patient-sol
- Manchon
- interface moignon/emboîture
- Système de suspension : accrochage distal (plongeur), dépressurisation
Enboiture
- Tibiale : système à contact total avec dépressurisation
- Fémorale : au niveau de l’ischion
- Prothèse canadienne : coque/hémi-coque
Genou
- Monocentrique (un seul axe), polycentrique (élastique et verrin qui ajuste le mouvement)
- Pneumatique / hydraulique
- Microprocesseur – électronique
- Aquacompatible
Fonctions recherchées pour le genou
Phase d’appui : sécurité
- Contrôle statique de la phase d’appui
- Genou à contrôle dynamique : flexion amortie en phase d’appui (permet descente de pente et d’escalier)
- Genou à axe simple postériorisé
Phase pendulaire
- Raccourcissement du segment jambier
- Adaptation à la cadence de marche avec rappel mécanique (ressort)
Pied
- Multitude de pieds
- Aujourd’hui, ils sont à restitution d’énergie
Les lombalgies
Les catégories de lombalgie
Catégorie patho-anatomique
| Primaire | Secondaire |
| Facettaire : clinical diagnostic tool Discogénique Myofascial Radiculalgie Radiculopathie Sténose spinale MODIC : comportement inflammatoire de plusieurs mois sans autres pathologies visible à l’imagerie Sacro-iliaque Spondylolisthésis | Arthropathie de hanche (douleur référées) Ostéoporose Infection (hanche, projeté, discale) Néoplasique (cancer) Systémique : spondyloarthrite, rhumatisme psoriasique, polyarthrite rhumatoïde, lupus, vascularite, Cardio-vasculaire Endométriose Néphrologique Myélopathie |
Catégorie idiopathique
- Sans cause ou non secondaire à une pathologie particulière
- A risque de chronicité
- Avec douleur référée somatique : pas de trajet spécifique
Recommandation thérapeutique
Les drapeaux


PEC non médicamenteuse

Non recommandé
- Semelles
- Ultrasons
- Traction lombaire
Pas de données pour savoir si on recommande ou pas
- Dry needling
- Méditation
- Acupuncture
- Hypnose
- Corset
PEC médicamenteuse
Court terme en rouge / long terme en vert
-Antidépresseur (prescrit par MK) particulièrement intéressant pour des douleurs neuros (pas d’accoutumance)
Opioïde : accoutumance
Non recommandés : myo-relaxant, antibiotique, vitamine D, patch lidocaïne et anti-TNF alpha

L’infiltration
- Non recommandé en l’absence de signes évocateurs d’une radiculalgie
- Indiquée si radiculalgie persistante sévère et résistante aux traitements
- Si chirurgie du rachis, l’infiltration doit être à distance de l’étage opéré
- Voie foraminale contre-indiquée
Traitement des lombalgie
| Lombalgie aiguë | Lombalgie chronique |
| Consensus global : Rester actif Exercice thrépeutique AINS Opioïde | Approche multidisciplinaire Rester actif Exercice thérapeutique AINS CBT (Cognitive Behavioral Therapy) |
Auto-gestion du patient

Approche personne centrée
PDDM : indication pour adapter la PEC
Voir le site
Transition vers APA
Prévention : hygiène de vie (effets bénéfiques à long terme)
- Régularité : pas d’interruption > 3 semaines
- Récurrence : 4 à 6 fois/semaine
- Réchauffement : 30mn de légère transpiration ou accélération FC
- Récompense : format plaisir
Cervicalgie – Introduction
Epidémiologie
- F>H
- Population entre 20 et 75 ans, plutôt les personnes qui travaillent
- 5ème cause de consultation en France, la prévalence ne fait qu’augmenter
- 25 à 75% de la population française déclarera des douleurs de cou dans l’année à venir
Facteurs de risque
Environnement : stress, anxiété, variables cognitives (croyances), sommeil, travail, entourage social, personnalité, comportement vis-àvis des ses propres douleurs/symptômes surtout passifs
Biologique : âge, genre, génétique, pathologie neuro-musculo-squelettiques, maladies auto-immunes
Anatomie
- 7 cervicales dont 2 particulières : C1 sans processus épineux et C2 avec processus odontoïde
- Rachis cervical peut être divisé en 2 parties (supérieur et inférieur) ou en 3 partie (C1+C2, C3+C4, C5+C6+C7)
- Muscles profonds stabilisateurs : ne créent pas de mouvement, ont une action antigravitaire, en particulier les fléchisseurs
- Départ du plexus brachial avec anastomoses et paquets vasculaires : origine de douleurs nerveuses
Catégorisation
Catégorie patho-anatomique
Selon les 3 grandes structures incriminées dans les cervicalgies :
- Articulaire/facettaire : articulations zygapophysaires
- Nerveux : diminution de l’espace (canal médullaire, trou de conjugaison)
- Musculaire : syndrome myofascial
Catégorie réponse à l’examen physique (MDT)
Mechanical Diagnosis & Therapy (McKenzy) : 4 grandes catégories

Catégorie des déficits
- Cervicalgie associée à un déficit de mobilité : douleur au cou et difficulté de mouvement
- Cervicalgie associée à un déficit de coordination motrice : douleur au cou et déficit de contrôle moteur
- Cervicalgie associée à des irradiations
- Cervicalgie associées à des céphalées
- Voir Cervicalgie – Recommandation 2017
Cervicalgie – Recommandation (2017)
Douleurs au cou avec déficits de mobilité
Symptômes communs
- Douleur au cou central et/ou unilatérale
- Limitation de mouvement du cou qui reproduit les symptômes
- Douleur associée à la ceinture scapulaire ou aux membres supérieurs peut être présente
Résultats attendus à l’examen
- Amplitude cervicale limitée
- Douleur au cou reproduite en fin d’amplitude active ou passive
- Mobilité segmentaire cervicale et thoracique réduite
- Douleur au cou et douleur référée reproduite
- Test de la mobilité intersegmentaire révèle des restrictions caractéristiques
- Douleur de cou ou douleur référée reproduite par un test de provocation du segment cervical ou thoracique impliqué ou de la musculature cervicale
- Déficit de force et de contrôle moteur cervico-scapulothoracique peut être présent chez des individus avec des douleurs de cou subaiguê ou chronique
Stratégies d’intervention
Aiguë
- Manipulation thoracique
- Manipulation ou mobilisation cervicale
- Amplitude cervicale, étirement, exercice de renforcement isométrique
- Conseil pour rester actif et mobilisation et exercice isométrique des cervicales à la maison
- Exercices supervisées comprenant étirement, renforcement et endurance cervico-scapulothoracique et MS
- Exercice de condition physique générale (rester actif)
Subaiguë
- Manipulation ou mobilisation cervicale
- Manipulation thoracique
- Exercice d’endurance cervico-scapulothoracique
Chronic
- Manipulation ou mobilisation cervicale
- Manipulation thoracique
- Exercices combinés cervico-scapulatothoracique et mobilisation/manipulation
- Exercices mixtes pour les régions cervico-scapulothoraciques : exercices neuromusculaire (coordination, proprioception et entrainement postural), étirement, renforcement, entrainement d’endurance, conditionnement aérobie, éléments cognitifs et affectifs
- Exercices supervisés et individualisés
- Dry needling, laser de bas niveau, ultrason, traction mécanique intermittente, stimulation cérébrale répétitive, TENS, stimulation musculaire électrique
Douleur au cou avec trouble de la coordination
Symptômes communs
- Mécanisme d’apparition lié à un traumatisme ou whiplash
- Douleur associée à la ceinture scapulaire ou aux membres supérieurs peut être présente
- Signes et symptômes de commotion cérébrale non spécifique associés
- Vertige, nausée
- Mal de tête, trouble de la concentration ou de la mémoire, confusion, hypersensibilité aux stimuli mécaniques, thermiques, acoustiques, olfactifs ou lumineux, détresse affective accrue
Résultats attendus à l’examen
- Test positif de la flexion cervicale crânienne
- Test positif pour l’endurance des muscles fléchisseurs du cou
- Positif à la pression de l’algomètre
- Déficit de force et d’endurance des muscles du cou
- Douleur de cou en amplitude moyenne qui empire en fin d’amplitude
- Les points sensibles peuvent inclure des triggers point
- Les troubles sensorimoteurs peuvent inclure une altération de l’activation musculaire, un déficit proprioceptif, d’équilibre postural ou de contrôle
- Douleur de cou et douleur référée sont reproduite par des tests de provocation des segments cervicaux impliqués
Stratégies d’intervention
Aiguë si le pronostic indique un rétablissement rapide et précoce
- Education : conseil pour rester actif, bouger comme d’habitude
- Exercices à la maison : sans douleur, amplitude cervicale et élément postural
- Surveiller les progrès notable
- Réduire le port de collier
Subaiguë si le pronostic oriente vers une trajectoire de récupération prolongée
- Education : activation et conseil
- Exercices combinés : mouvement actif cervical et renforcement isométrique à basse contrainte et thérapie manuelle (mobilisation, manipuation) et adjuvants (froid, chaud, TENS)
- Exercices supervisés : mouvement actif cervical ou étirement, renforcement, endurance, exercice neuromusculaire (posture, coordination, stabilisation)
Chronic
- Education : connaissance, encouragement, réassurance, gestion de la douleur
- Mobilisation cervicale et progression d’exercice individualisée : renforcement à basse contrainte de la cervico-scapulothoracic, endurance, souplesse, entrainement fonctionnelle utilisant les principes de la thérapie cognitive et comportementale, la rééducation vestibulaire, la coordination yeux/cou, et la coordination neuromusculaire
- TENS
Douleur au cou avec mal de tête (cervicogénique)
Symptômes communs
- Douleur unilatérale discontinue avec mal de tête associé
- Mal de tête précipité ou aggravé par les mouvements du cou et les positions/postures maintenues
Résultats attendus à l’examen
- Test de flexion rotation cervicale positif
- Mal de tête reproduit avec un test de provocation des segments cervicaux supérieurs
- Amplitudes cervicales limitées
- Déficit de force, d’endurance et de coordination des muscles du cou
Stratégie d’intervention
Aiguë
- Exercice : automobilisation C1-C2 en SNAG (Sustained Natural Apophyseal Glide)
Subaiguë
- Mobilisation et manipulation cervicale
- Exercice : automobilisation C1-C2 en SNAG
Chronic
- Manipulation cervicale
- Manipulation cervicale et thoracique
- Exercice pour la région cervicale et scapulothoracique : renforcement, endurance, exercices neuromusculaires incluant contrôle moteur et des éléments de biofeedback
- Combinaison de thérapie manuelle et d’exercice
Douleur au cou avec douleur irradiante (radiculaire)
Symptômes communs
- Douleur au cou douleur irradiante dans l’extrémité impliquée
- Paresthésie ou engourdissement dans l’extrémité supérieure du dermatome, faiblesse musculaire au niveau du dermatome
Résultats attendus de l’examen
- Douleur au cou ou douleur irradiante en lien avec le cou reproduite ou réduite avec un test de radiculopathie : regroupement de tests positifs inclut la mobilité des nerfs du MS, test de Spurling, la distraction cervicale, les degrés d’amplitude cervicale
- Possible déficit des extrémités du MS au niveau sensitif, de la force ou des réflexes assciés aux racines nerveuses impliquées
Stratégie d’intervention
Aiguë
- Exercice : mobiliser et stabiliser les éléments
- Laser à bas niveau
- Possibilité de porter un collier à court terme
Chronique
- Exercice combiné : étirement, renforcement et thérapie manuelle pour les régions cervicale et thoracique
- Education : conseil pour encourager à participer à des activités physiques et professionnelle
- Traction intermittente
Cervicalgie – Règle Canadian C Spine
Règles de prédiction clinique d’une lésion sévère du rachis cervical après
un traumatisme “Canadian C Spine Rule”
La règle s’applique aux patients :
- de 16 ans et plus
- conscient avec un score de Glasgow à 15
- stables avec des signes vitaux normaux (pression systolique>90mmHg et FR 10 à 24/mn
- ayant eu un traumatisme à la tête ou au cou récent (dans les 48h précédents)
La règle ne s’applique pas aux patients :
- de moins de 16 ans
- en cas de grossesse
- ayant eu un traumatisme pénétrant
- revenant consulter aux urgences pour la même lésion
- présentant : un score de Glasgow <15 ou des perturbations des signes vitaux ou une parésie/paralysie aiguë ou une pathologie cervicale préexistante

Cervicalgie avec indice de suspicion élevée
L’indice de suspicion
Il n’existe pas de red flag absolu. L’indice de suspicion permet de se positionner pour savoir si on doit suspecter une pathologie grave et réorienter ou non.

Fracture
Première cause de fracture : AVP
La Canadian C-Spine Rule permet de savoir si on doit faire une radio ou non. (très bonne clinimétrie)
Voir Cervicalgie – Règle de la C Spine

Les instabilités ligamentaires
Lésion du ligament transverse qui protège la ME du processus odontoïde. En cas de suspicion : réorienter vers le médecin, voire les urgences
Population à risque :
- Patient avec la maladie Ether-Danlos (atteinte du tissus conjonctif)
- Post trauma (entorse ou ligament rompu)
- Chirurgie récente
Diagnostic
- Signes subjectifs : difficultés à tenir la tête, sensation d’instabilité, bruits au niveau du cou
- Examen physique : extrême mobilité
- Test Sharp Purser : maintien du processus épineux de C2 et flexion puis extension cervicale du patient. Test positif en cas de ressaut.

Dysfonctions artérielles
- Dissection artérielle si trauma récent
- Occlusion artérielle si FDR cardio-vasculaire (sédentarité, alcool, tabac)
- Examen physique peu fiable
Anamnèse : 5D 3N 1A (urgence)
- 5D : Diplopie, Dysphagie, Drop attack, Dizziness, Dysarthrie
- 3N : Nausée, Nystagmus, Numbness (engourdissement surtout au visage)
- 1A : Ataxie
1 signe : urgence
Myélopathie
Rétrécissement au niveau du cordon médullaire -> compression de la ME
Règle de prédiction de Cook
- Âge > 45 ans
- Anomalie de la marche : chute, marche déviée, besoin de s’asseoir
- Hyperréflexie : Hoffman, Babinski, supinateur inversé positif
2 signes -> réorienter
Névralgies amyotrophiantes
Ex : Parsonage Turner
- Douleur violente d’apparition à l’épaule
- Suivie d’une paralysie et d’une amyotrophie
- Muscles de la ceinture scapulaire et parfois distaux
- Recherche d’un épisode viral : les problèmes viraux peuvent amener à des problèmes nerveux
-> redirection
Métastase médullaire
Syndromes centraux en lien avec l’altération de l’état général. Les métastases osseuses thoraciques sont très souvent les premiers foyers osseux des métastases
Pancoast-Tobias
Tumeur de l’apex pulmonaire. Quand elles grossissent, elles peuvent comprimer le bas du plexus brachial et donner des syndromes radiculaires (C8-T1)

Cervicalgies avec excès de contrainte
Processus articulaires postérieurs
Physiopathologie
Excès de contrainte sur les PAP ou facettes postérieures provoquant des informations nociceptives (pas forcément visible à l’imagerie)
PAP pourraient provoquer des douleurs projetées (irradiation) :
- C1/C2/C3 (rachis cervical sup) irradie en casque -> à l’origine de certaines céphalées cervico-génique
- C5/C6 irradient plus dans l’épaule

Diagnostic
| Examen subjectif | Examen physique |
| – Historique d’excès de contrainte – Douleur en extension et/ou en rotation – Possible douleur référée | – Diminution de mobilité globale et intervertébrale – Douleur PA – Test d’extension-rotation – Test de flexion-rotation (cervicales hautes) |
- Excès de contrainte ou diminution de la capacité à accepter la contrainte : sensibilisation de la structure qui peut entraîner de la douleur
- Diminution de la mobilité intervertébrale à un étage précis
- Test spécifique de flexion-rotation : flexion max + rotation
Traitement
- Priorité : gestion de la charge
- SIN : petit mouvement de mise en contrainte provoque la douleur
- – Traitement de la mobilité : mobilisation passive, spécifiques, globale, active, PA grade 3-4
- – Traitement de la douleur : mobilisation, activation musculaire, PA grade 1-2

Syndrome myofascial
Physiopathologie
Douleur d’origine musculaire (douleur projeté possible)
Physiopathologie non claire aujourd’hui : excès de contrainte sur les muscles provoquant des infos nociceptives / triggers points / création de complexes fibreux engendrant douleur / manque d’oxygénation du muscle
Diagnostic
| Examen subjectif | Examen physique |
| – Historique d’excès de contrainte – Possible douleur référée – Amélioration par auto-massage | – Reproduction des symptômes connus – Muscle douloureux quand mis en contrainte |
Traitement
Gestion de charge
- Contraction du muscle pour oxygénation et diminution de la douleur
- Massage, étirement
Torticolis
Autres dénominations : Acute neck pain
Physiopathologie
- Douleur axiale aiguë
- Début : nociception des PAP
- Spasmes musculaires (profonds et/ou superficiels)
Diagnostic
| Examen subjectif | Examen physique |
| – Apparition brutale – Sensation de “malposition” – Fort impact fonctionne | – Diminution de mobilité globale – Diminution de mobilité inter-segmentaire – Diminution de mobilité inter-vertébrale – Sensibilité globale de la zone |
Traitement
- Diminution des douleurs à court terme
- Mobilité dans les secteurs disponibles
- Traitements passifs
- Eviter la chronicisation : éduquer sur les conduites à tenir, réassurance pour éviter coping passif (décorrélation douleur/gravité structurelle)
- Détournement attentionnel (réalité virtuelle)
Cervicalgies avec déficit de contrôle moteur
Physiopathologie
inhibition des muscles fléchisseurs profonds : les fibres musculaires sont infiltrés par de la graisse entraînant la dégénérescence des fibres musculaire.
- Douleur liée à la contusion
- Appréhension liées à l’événement traumatique potentiel
- A long terme : modification des fibres, perte d’endurance, changements posturaux, centre oculo-moteur perturbé
Pronostic
- Pas très bon avec persistance des symptômes à 1 an (50%)
- Plus l’événement initial est violent, plus les symptômes persistent
- Lié à l’auto-efficacité
Diagnostic
| Examen subjectif | Examen physique |
| – Historique de traumastisme – Intolérance aux postures statiques prolongées – Fatigue et difficulté à tenir la tête en l’air – Diminution des symptômes avec un soutien externe – Besoin de s’auto-manipuler – Sensation d’instabilité | – Mouvements aberrants – Diminution de mobilité – Hypomobilité du rachis thoracique haut – Cranio-cervical flexion test positif (évaluation de la force des muscles fléchisseurs profond) – Test d’endurance positif – Test de proprioception positif |
Traitement
- Activation analytique des muscles profonds
- Activation des muscles profonds dans des situations fonctionnelles
- Traitement des problèmes comportementaux (coping passif) et émotionnels
