Traumatisme du rachis

Fracture du rachis cervical

Généralités

  • Localisation la plus fréquente : C6-C7
  • Radio du rachis cervical obligatoire pour tout traumatisé cranio-cérébral comateux

Transport d’un accidenté se plaignant du cou

  • Eviter tout mouvement du cou
  • Légère traction manuelle sur la tête, collier cervical
  • Alignement tête-cou-tronc

Examen (score ASIA)

  • Localisation de la douleur
  • Rechercher déficit de la motricité, sensibilité, réflexes sur tout le corps (abolition des réflexes si atteinte des racines, réflexes vifs si atteinte médullaire)

Indication chirurgicale

Critères d’instabilité
Forte comminution des corps vertébraux (en petits morceaux)
Angulation importante rachis/disque > 11°
Subluxation ou luxation d’un vertèbre
Atteinte de l’arc postérieure (compression postérieure)
Critères radiographiques d’entorse grave
Augmentation de l’écart interépineux
Baillement articulaire postérieur (subluxation)
Antélisthésis de plus de 3,5mm
Cyphose discale (entre plateau inf et sup) de 11° de plus que les étages adjacents

Traitement conservateur

  • Fracture stable : minerve rigide 4 à 6 semaines ou semi-rigide
  • Fracture instable (si patient pas opérable) : traction continue par étrier ou par halo pendant plusieurs semaines puis minerve rigide

Traitement chirurgical (arthrodèse)

Impératif en cas de :

  • Paraplégie ou tétraplégie
  • Entorse grave du rachis

Chirurgie par voie antérieur (voie privilégiée) : plaque d’ostéosynthèse fixée aux vertèbres saines sus et sous-jacentes pour créer un bloc de fusion. Meilleur taux de consolidation par devant et moins de risque d’infection.

Chirurgie par voie postérieure (plus conséquent et plus douloureux) : libération de la moelle épinière en enlevant l’arc postérieur, puis on remet l’os pour solidifier le tout

Fracture odontoïde

  • Antérieure : visée dans la dent
  • Postérieure : vissée au niveau de C1 et C2 pour immobiliser

Fracture du rachis thoraco-lombaire

Généralités

  • 80% des fractures se font au niveau de la charnière T10-L2, lieu d’inversion des courbures
  • Fortement favorisées par l’ostéoporose
  • Déplacement des accidentés en rectitude, décubitus dorsal et plan dur ou matelas coquille => monobloc

Examen

  • Recherche troubles neurologiques (mais rares)
  • Localisation de la douleur (palpation apophyses épineuses)
  • Recherche complications abdominales dues à un hématome rétropérinéal (lésion rénale, fracture de la rate ou dissection aortique)

Indication chirurgicale

Critères d’instabilité
Forte comminution des corps vertébraux (en petits morceaux)
Angulation importante rachis/disque > 11°
Subluxation ou luxation d’un vertèbre
Atteinte de l’arc postérieure (compression postérieure)

Si instabilité : traitement chirurgical d’urgence !

Traitement conservateur

  • Fracture stable du rachis dorsal supérieur et moyen : traitement antalgique, lever précoce, apprentissage à une maintien en hyperlordose
  • Fracture stable du tiers inférieur du rachis dorsal et du rachis lombaire : immobilisation par corset jour et nuit en s’appuyant sur 3 points (sternal, pubien, crêtes iliaques) pour 6 à 8 semaines. Examen de contrôle avant retrait.
  • Fracture instable : décubitus prolongé de 8 à 12 semaines avec mise en lordose du rachis (Ne se fait plus)

Traitement chirurgical

  • Impératif si paraplégie (lésions neuro associées)
  • Recommandé si fracture instable sans lésion neurologique

=> Libération chirurgicale du canal si déficit neurologique. Après libération, stabilisation par vis pédiculaire + tiges. Le matériel peut être retiré une fois l’os consolidé.


PEC des traumatismes médullaires

Traitement général

  • Traitement du choc hypovolémique (diminution du débit cardiaque à cause d’une diminution du retour veineux)
  • Prévention des escarre
  • Prévenir la distension vésicale par vessie paralysée
  • Evacuation intestinale
  • Kinésithérapie dès que possible (J0)
  • Médicaments

Hernies discales

Constitution de la hernie

  • Touche le plus souvent les travailleurs de force ou les sportifs
  • Essentiellement traumatique
  • Facteurs essentiels : génétique, tabac, obésité

Mécanismes

  • Distension postérieure de l’anneau fibreux qui occasionne des douleurs (lombalgie)
  • Rupture de l’anneau fibreux par répétition de l’effort ou par traumatisme violent
  • Expulsion du nucléus pulposus en infra-rachidien qui vient irriter la racine nerveuse voisine et entraîne une sciatalgie

La plupart des hernies se font dans les zones de mobilités maximales : L4-L5 ou L5-S1

Symptôme maître : la sciatalgie

  • Douleur unilatérale toujours du même côté
  • Trajet précis
  • localisation : fesse, cuisse
  • Irradiation : mollet, cheville, pied
  • Impulsivité à l’effort physiologique
  • Rebelle au repos et aux antalgiques
  • Evolue par étapes et tendance à s’installer de plus en plus souvent avec des phases d’accalmie de plus en plus courtes

Examen clinique

  • Contracture des muscles lombaires
  • Douleur vive par élévation de la jambe tendu (signe de Lasègue)
  • Diminution du réflexe achiléen en cas de souffrance de la racine S1
  • Zone d’hypoesthésie et/ou paresthésie au niveau du pied et des orteil

Attention au syndrome de la queue de cheval : absence de sensibilité en selle, incontinence, douleur radiculaire
=> Hospitalisation d’urgence

Examen complémentaire : IRM (gold standard)

Traitement

  • 90% des hernies se résorbent seules (douleurs radiculaires de plus de 4 mois : beaucoup moins de chance de résorption)
  • Infiltration en cas d’échec des traitements médicaux et kinésithérapie
  • Chirurgie en dernière intention : ablation de la hernie
Indication pour chirurgie
– Déficit moteur inférieur à 3/5 (n’arrive pas à pousser la main)
– Syndrome de la queue de cheval
– Fortes douleurs” (critère subjectif, moins fiable)