Issu de l’article Severity, Irritability, Nature, Stage, and Stability (SINSS): A clinical perspective
Comprendre le SINSS du patient permet d’éviter l’erreur d’une collecte et d’une vérification inefficaces des données. Obtenir les informations nécessaires à l’identification des composantes du SINSS nécessite une écoute active et un questionnement systématique. Des questions ouvertes (par exemple, des questions commençant par Qui, Quoi, Quand, Où, Pourquoi et Comment) sont utilisées pour recueillir des informations auprès du patient, tandis que des questions fermées (par exemple, des questions auxquelles on peut répondre par oui ou par non) doivent être utilisées pour clarifier ou vérifier les informations fournies par le patient.
La capacité du clinicien à filtrer ou à regrouper les informations est également améliorée par l’utilisation du concept SINSS comme moyen de segmenter les réponses du patient en catégories d’informations. Le clinicien peut ensuite s’en servir pour prioriser la liste des hypothèses et commencer à construire le plan de l’examen physique. Enfin, le clinicien peut utiliser la gravité et l’irritabilité des symptômes du patient pour déterminer le nombre de tests et de mesures que le patient pourra tolérer avant que son état ne s’aggrave et que les résultats ne deviennent peu fiables.
Sévérité
- Intensité de la douleur du patient
- Impact de la douleur sur les activités de la vie quotidienne (AVQ)
- Quantité et type de médicament contre la douleur pris pour contrôler la douleur
- Présence ou absence de douleurs nocturnes
Mineure
- ENS entre 0 et 3/10
- Pas à peu d’impacts sur AVQ
- Travail/loisirs peu impactés
- Communication verbale et non verbale exprime pas ou peu de douleurs
- Absence d’attitudes de protection, mouvements spontanés
- Faible utilisation médicamenteuse
- Absence de douleur nocturne
- Douleurs décrites comme superficielle, intermittentes, gènes etc..
Modérée
- ENS entre 4 et 7/10
- Impacts modérés sur AVQ
- Travail/loisirs modérément impactés
- Evitement des activités physiques difficiles
- Communication verbale et non verbale exprime de la douleurs
- Utilisation médicamenteuse AINS/antalgique possible pour être actif
- Perturbation sommeil possible, (ré)endormissement sans difficulté
- Douleurs décrites comme constante mais variable, brûlure, profonde
Majeure
ENS entre 8 et 10/10
- Impacts majeurs sur AVQ
- Activités simples comme s’habiller, se laver sont impactées.
- Travail/loisirs fortement impactés
- Travail possiblement non réalisable, tout comme les loisirs
- Communication verbale et non verbale exprime de la douleur intense
- Utilisation médicamenteuse fréquente et régulière pour gérer les douleurs
- Douleurs nocturnes et/ou perturbation significative du sommeil
- Douleurs décrites comme constante et stable, brûlure, profonde, décharge etc..
Irritabilité
- Rapport entre l’ampleur des facteurs aggravants et celle des facteurs atténuants
- Quantité et type d’activité pouvant aggraver les symptômes
- Quantité et type d’activité pour soulager les symptômes
Mineure
- 2 fois plus d’actions qui diminuent la douleur que d’actions qui la majore.
- Capacité à faire de nombreuse répétions / une intensité significative / une durée prolongée avant l’apparition des symptômes
- Lorsque les symptômes sont présent, ils disparaissent facilement avec l’arrêt de l’activité ou un changement de position.
Modérée
- Autant d’actions qui diminuent la douleur que d’actions qui la majore.
- Tolère une activité modérément intense avec un temps de disparition des symptômes = au temps nécessaire pour les produire.
- Quand les symptômes réveillent la nuits, le temps de re-endormissement est < 30 minutes
Majeure
- 2 fois plus d’actions qui majorent la douleur que d’actions qui la diminue.
- Faible tolérance à l’activité physique, temps de récupération post effort significatif
- Perturbations du sommeil fréquentes et prolongées. Nécessite >30min pour re-endormissement
- Médication possiblement nécessaire pour dormir
Nature
- Terme large et conceptuel qui inclut non seulement le diagnostic ou l’état spécifique dont souffre le patient, mais également la nature de la douleur elle-même.
- Caractéristiques ou facteurs individuels des patients eux-mêmes et de la manière dont ils gèrent leur état.
Type de douleur
- Nociceptif mécanique
- Nociceptif inflammatoire
- Neurogène
- Viscérogène
- Central
- autonome
- Affectif
Condition, classification ou pathologie spécifique
- Maladies des systèmes corporels (cardiovasculaires, pulmonaires, viscérales, immunitaires, etc.)
- Syndromes (douleur sous-acromiale, douleur fémoro-patellaire, conflit fémoro-acétabulaire, etc.)
- Blessures anatomiques spécifiques (fracture, entorse, foulure, déchirure, luxation, etc.)
Conditions nécessitant une prudence ou une action particulière
- Conditions de drapeau rouge
- Signes de pathologie grave
- Comorbidités qui pourraient soit entraver le rétablissement et le fonctionnement d’un patient, soit exposer le patient à des risques de conséquences médicales graves
- Conditions de drapeau jaune
- Facteurs associés à la douleur et à la détresse psychologique
- Facteurs qui augmentent le risque de développer ou de perpétuer une invalidité à long terme et une perte d’emploi associée à la douleur
Stage
Évaluation par le clinicien du délai dans lequel une affection se présente
Aigu/subaiguë/chronique
Aigu : durée des symptômes inférieure à 3 semaines, apparition récente
Subaiguë : durée des symptômes supérieure à 3 semaines, mais inférieure à 6 semaines
Chronique : durée des symptômes supérieure à 6 semaines
Aiguë ou chronique
- Combinaison d’une affection sous-jacente chronique (par exemple, une lombalgie chronique légère) avec une exacerbation aiguë ou un épisode de douleur plus intense (par exemple, une nouvelle blessure récente de la même région lombaire)
- Les symptômes aigus peuvent également être différents, mais liés à l’affection chronique (par exemple, lombalgie chronique avec apparition aiguë de douleurs dans les jambes ou d’engourdissements et de picotements)
Subaiguë sur Chronique
- Combinaison d’une affection sous-jacente chronique (par exemple, une douleur chronique légère au coude) avec une exacerbation subaiguë ou un épisode de douleur plus intense (par exemple, une nouvelle blessure subaiguë de la même région du coude)
- Les symptômes subaiguës peuvent également être différents, mais liés à l’affection chronique (par exemple, douleur chronique au coude avec apparition subaiguë de douleur à l’avant-bras et au poignet ou engourdissement et picotements dans la main)
Stabilité
- Progression des symptômes du patient au fil du temps
- Peut se rapporter à l’épisode actuel ou à tous les épisodes au fil du temps
Amélioration
- Diminution globale des symptômes en intensité, en fréquence ou en localisation
- Retour aux mouvements ou aux fonctions normales
- Restauration des habitudes de sommeil régulières
- Moins de dépendance aux analgésiques
Détérioration
- Augmentation globale des symptômes en intensité, en fréquence ou en localisation
- Régression du mouvement ou de la fonction
- Perturbation plus importante des habitudes de sommeil régulières
- Une dépendance accrue aux analgésiques
Ne change pas
- Les symptômes généraux ne changent pas avec le temps ; ni pire, ni mieux
- Les progrès vers une fonction normale peuvent être stagnants
- Aucun changement dans les habitudes de sommeil actuelles
- Aucun changement dans la quantité/le type de médicament contre la douleur
Croissance et décroissance
- Parfois, l’état semble s’améliorer, mais d’autres fois, il empire.
- Peut dépendre de facteurs externes tels que l’environnement, le contexte psychosocial ou l’heure de la journée.



























