Le développement de l’enfant

La plasticité cérébrale chez l’enfant par Céline Alvarez

Pour construire son intelligence et stimuler la création d’un foisonnement de connexion synaptique, il est nécessaire que l’enfant interagisse positivement avec le monde et l’explore.
Puis en grandissant, il ne gardera et développera que les connexions les plus utiles par un “élagage synaptique”. Le cerveau conserve les expériences les plus fréquentes, mais pas forcément les meilleures.
“L’expérience précoce est inscrite dans notre corps, pour le meilleur comme pour le pire”.
Les habitudes structurent le cerveau de l’enfant.
“Le cerveau se nourrit du monde”.

Le développement moteur de l’enfant par Michèle Forestier

Quand un enfant à 1 an, la première question que les gens posent est : “est-ce-qu’il marche”. Or, on devrait se demander si un enfant est bien passer par les étapes du développement (se retourner, ramper, se relever) avant la marche. On doit veiller à ce que l’enfant n’ait pas été précipité dans ses acquisitions, au risque d’éprouver des difficultés à la marche comme l’insécurité. “L’important, ce n’est pas de marcher, c’est d’être à l’aise dans son corps”. De la naissance aux premiers pas : laissons le bébé bouger !
Le cheminement qui mène bébé à la marche
Construction d’étapes successives, chacune s’appuyant sur la précédente
– Retournement dos/ventre -> Glisser -> Installation à 4 pattes -> Marche à 4 pattes -> Se mettre debout -> Marche.
Si on laisse la motricité libre, le bébé passe par ses étapes. Selon la motricité libre, le bébé apprend à marcher tout seul si l’environnement lui permet : on n’a pas besoin de lui apprendre.
Note : le bébé n’a pas besoin de savoir s’asseoir pour marcher (donc pas forcément intéressant pour le bébé).
Age de la marche : entre 9 et 22 mois. Mais le plus important c’est la qualité de la motricité et l’ordre des étapes.

Motricité du bébé dépend de :
– Maturation du cerveau (10-18 mois)
– Aptitudes de l’enfant
– E,environnement : matériel, humain
– Expérience motrice : entrainement, répétition
Les phases
I – La fondation : découverte du corps
Position horizontale
Sur le dos : découverte des mains et des pieds : s’enroule, puis roule sur les côtés
La position plat ventre : lui faire découvrir avant qu’il sache se retourner. Cette position est fondamental, elle va lui permettre de se mettre assis, de relever sa tête et d’explorer visuellement. Travail de la musculature, relever tête, appui bras, flexion hanche -> préparation à ramper.

Découverte de l’espace
Premiers changement de position : retournement dos-ventre. Touche le sol avec la totalité de son corps donc beaucoup de sensation.
Pousser sur les bras et pivot, en poussant plus sur un bras que l’autre.
Puis étirement pour chercher un objet. Puis il comprend qu’en poussant sur le sol, il peut avancer. A force d’essais de changement de position 4 pattes/plat ventre, ils vont commencer à se balancer en avant/en arrière jusqu’à provoquer le premier pas à 4 pattes.
Le quatre patte : nécessite un travail de coordination, de force et d’équilibre. A quatre patte, il apprend les réactions de protection en cas de chute.
Découverte de la verticalité
Par le maintien de la tête (3-4 mois), puis maintien du dos
La position assise : à partir de 4 pattes et quand il se sent à l’aise. Il faut qu’il arrive à s’asseoir seul et repartir en 4 pattes. Il peut avoir le choix entre rester assis et repartir.
Les positions à genoux
Depuis 4 pattes, appui sur un plan avec ses mains et redressement du buste. C’est cette séquence qui va conduire à la position debout (et pas de savoir être assis). Il peut aussi se déplacer en position genou buste redressé, ce qui conduit à une dissociation des ceintures.
Le bébé apprend à pousser ses jambes et arrivera à la position debout seul. Il apprend l’équilibre seul par essais. Puis il retourne au sol, tout seul.
Avant la marche, le bébé escalade.
Franchir les obstacles : apprend les appuis et redressement tête.
Monter les escaliers (attention pour sa protection) : meilleur exercice pour apprendre à marcher
Grimper sur une hauteur et en descendre (depuis le canapé par exemple)
Enjamber quelque chose
Marche avec appui : franchir un angle, passer d’un support à un autre, déplacement le long d’un mur. L’enfant fait tout ça tout seul, l’adulte veille à sa sécurité. Puis bébé se met debout avec quelque chose qui roule, il apprend à gérer les déséquilibres. Puis la dernière étape : se tient debout tout seul, au milieu d’une pièce. A partir de là, il va aller marcher seul.

Favoriser le développement du bébé par les actes de la vie quotidienne.

Quand on le prend dans ses bras : faire s’enrouler le bébé sur le côté et le porter (éviter de passer par la position assise).
Le portage : le bébé n’a pas assez de tonus. On prend le bébé dans les bras en l’enroulant. Quand le tonus axial est suffisant, on privilégie toujours l’enroulement (éviter les réactions d’hyperextension du bébé).
En grandissant, alterner les positions du bébé. Favoriser les sols plats pour laisser son expression motrice.

Position plat ventre à proposer au bébé tout petit et veiller à ce qu’il soit confortable.
Pour le sommeil : le bébé dort sur le dos (HAS). Mais il doit être libre de bouger, de s’étirer. La liberté de mouvement permet de prévenir la plagiocéphalie.
L’alimentation : position enrouler, alterner côté.
Bain : laisser de l’espace pour que l’enfant bouge.

Le mobilier : pas de tapis mou ou couverture au sol, parc peut être utile mais le bébé doit pouvoir explorer un grand espace, pas d’aide à la position assise, pas de youpala.
Le chariot de marche ou le porteur peut être intéressant.
Les vêtements : doivent permettent la liberté de mouvement. Les chaussures ne servent qu’à protéger les pieds mais pas d’aide pour se maintenir debout. Les chaussures peuvent même aller à l’encontre du développement du pied. Donc jamais de chaussure dans la maison.
Les erreurs à éviter
Pas d’écran avant 3 ans. Encourager le bébé à pousser sur ses jambes. Tenir le bébé pour lui apprendre à marcher : n’apprend pas à se protéger, peut créer une dépendance.

Intérêt d’un bon développement
– L’autonomie
– Sécurité : la gestion du danger à 4 pattes le prépare au danger debout
– L’estime de soi renforcé par les expérience
– Relation parentale : le bébé sait qu’il peut rejoindre ses parents s’il est laissé seul
– Relation à l’autre
– Schéma corporel : connaissance du corps, sensation
– Connaissance de l’espace
– Richesse des découvertes
– Meilleure ventilation : le mouvement libre mobilise plus le corps
– Plaisir de bouger
– Prévention de trouble de l’apprentissage, problème de dos, troubles de la coordination.

Le développement sensori-moteur de l’enfant de 0 à 2 ans

Introduction

Développement sensori-moteur

Outils de dépistage, de bilan et de rééducation; pour comprendre la construction sensori-motrice de l’enfant, pour émettre des hypothèses (Pourquoi l’enfant se construit de cette manière ?), pour proposer des objectifs réalisables, (comment aider l’enfant et son entourage ?) à court, moyen et long terme.

Interdépendance des champs du développement

En tant que rééducateur il faut poser un regard global sur l’enfant.

Importance du ressenti des expériences positives primaires (il faut éviter que l’enfant pleure longtemps sinon il ne voudra pas revenir => si c’est le moment de faire un calin, de changer la couche, de manger, le donner aux parents)

Exemple :

  • Si un bebe a du mal à tourner la tête à droite, se placer de ce côté pour lui parler + asymétrie de succion du sein …
  • Si un bébé pleure, l’apaiser dans les bras de ses parents
  • Si un bébé a une hypoextensibilité, ne pas forcer l’étirement car contraction réflexe +++

Le chemin du développement

  • Des facteurs influençant les capacités développementales du nourrisson:
  • La maturation du cerveau (Céline Alvarez, Les lois naturelles de l’enfant, Vidéo sur la plasticité cérébrale)
  • Les aptitudes personnelles de l’enfant (capacité de base)
  • Les expériences motrices (accompagner l’entourage pour favoriser les expériences motrices positives)
  • L’environnement, l’attitude des adultes (tapis ferme/mou, accroche T-Shirt, ses parents, ses frères et soeurs, les nounous mais aussi le matériel de puériculture qui est souvent plus délétère qu’autre chose)

L’apprentissage et l’intégration de la posture et du mouvement chez l’enfant “normal”

Quelques définitions

L’apprentissage et l’intégration de la position, de la posture et du mouvement
« normal » se font dès la petite enfance par des expériences sensori motrices lentes, répétées et donc contrôlées à travers la sensation de la position de départ L’enfant aura envie d’y revenir si l’expérience a été positive.

  • Position univers référentiel avec de nombreux contacts
  • Contact sert à toucher avec non figé
  • Posture résulte d’une activité musculaire, dynamique
  • L’appui support, soutien « Un appui se quitte, on pousse sur cet appui »

Les différentes étapes de la construction du mouvement

  • Construction de postures dynamiques des 2 côtés
  • Construction de l’axe dans les 3 plans de l’espace
  • Recherche de l’ouverture du côté porteur
  • Passage d’une asymétrie à …une autre asymétrie

Expérimentation du bébé

  • Postures non contrôlées avec contacts et motricités réflexe
  • Postures dynamiques stables avec transfert du CDG et modifications de points d’appui
  • Mouvements “finalisés” avec combinaisons de schémas dans les 3 plans de l’espace

Les étapes fonctionnelles de mouvement

Les positions fondamentales

Les chemins pour combiner les 3 plans de l’espace

  • Coucher : DD <-> DV (DL)
  • DV <-> assis (réaction amphibienne)
  • Assis <-> position quadrupédique
  • Position quadrupédique <->à genoux
  • A genou <-> genoux redresssés
  • A genoux redressés <-> Chevalier servant
  • Chevalier servant <-> Debout

Le chemin vers la marche

Des étapes qui constituent un édifice

  • Les fondations : tout ce que l’enfant construit dans les 6 premiers mois (exploration de son propre corps)
  • Les murs : les différents “ramper”, la réaction amphi, 4 pattes, retournement, pivot : déplacement sans verticalité du tronc
  • Le toit : construction de la verticalité : passage assis, debout, redescente, déplacements
  • La finalité : maison solide = marche sécurisée et autonome ( quelques mois entre debout et marcher)
  • Ne pas sauter les étapes motrices !

Une progression non linéaire

  • Une succession d’étapes qui s’entremêlent
  • Chaque étape s’appuie sur la précédente
  • Une motricité qui s’installe par paliers et par aller-retour

Des essais, des erreurs, des échecs, des réussites, un perfectionnement => Confiance en soi, utile pas seulement pour l’acquisition de la marche

Les différents flux sensoriels

  • Des systèmes fonctionnels avant la naissance mais avec une maturation pas achevée : vue, ouïe, odorat, toucher, goût, sensibilité vestibulaire, proprioceptive
  • Adaptation des PEC, utilisation des compétences sensorielles du nouveau-né

Les 3 sens les + développés à la naissance sont :

  • l’odorat (bénéfique : vanille, odeur maternelle / aversive : odeur hôpital et gel hydroalcoolique)
  • l’ouïe (importance d’avoir un environnement calme : pas de sonnette)
  • le toucher (importance d’avoir un toucher franc → il n’arrive pas à traiter les informations diffuses de type effleurage)

Au niveau visuel, le bébé est quasi myope, ce qu’il arrive à voir ce sont des contrastes (panneaux vichy…)

Au niveau vestibulaire comme le proprio c’est encore immature  (il peut être hypo/hypersensible)


A la naissance

  • Adaptation à la vie extra utérine, impact de la pesanteur
  • Hypotonie de l’axe et hypertonie des membres
  • Prédominance des réflexes archaïques

Réflexe tonique asymétrique du cou (RTAC)

  • Membres côté visage tendus
  • Membres côté nuque fléchis
  • Permet de passer d’une
  • asymétrie à l’autre
  • Découverte du main bouche
  • Disparaît avec le contrôle de
  • tête

Grasping

  • Réflexe archaïque d’agrippement
    Celui du membre supérieur disparaît
    quand l ’enfant commence à prendre
    appui sur ses mains (vers 3 4 mois)
    Celui du membre inférieur est
    inhibé par l’appui au sol c’est à dire
    quand l’enfant se met debout

Réflexe de Moro

  • Réflexe de défense
  • déclenchant une extension des
  • bras et du tronc
  • Déclenché par bruit fort ou
  • sensation de chute
  • Disparait vers 5 6 mois avec le
  • contrôle de la zone dorsale
  • Démontre de la difficulté du
  • nourrisson à se représenter
  • dans l’espace

Réflexe de succion

  • Un nouveau né a le réflexe de
  • téter lorsque nous mettons un
  • doigt dans sa bouche.
  • Ce réflexe lui permet de boire
  • et d’avaler.
  • Le réflexe de succion permet
  • aussi au bébé de se calmer et de
  • s’auto apaiser.
  • 2 types de succions : non
  • nutritive mature dès 10 SA et
  • nutritive à partir de 34 SA

Mouvements généraux sur le dos

  • Position de regroupement en
  • flexion
  • Rotation de la tête d’un côté ou
  • de l’autre et mouvements globaux
  • du tronc en torsion (dans les 3
  • plans)
  • Hypotonie de l’axe et hypertonie
  • des membres ( mvts riches,
  • complexes et fluides…)
  • Suit du regard , vision à 20 cm et
  • essentiellement les contrastes (oeil
  • de boeuf, vichy…)
  • Motricité réflexe

Mouvements généraux sur le ventre

  • Positionnement en
  • grenouille: membres en
  • flexion
  • La tête repose d’un côté
  • et peut être tournée un
  • court instant pour
  • reposer de l’autre côté

Vers 1 à 2 mois

  • Début de flexion active de la tête
  • Position sur le dos :
    • Posture en flexion, importance du regroupement
    • RTAC +++:
      • passe d’une asymétrie à une autre en allongeant la nuque
      • Côté nuque: membre en flexion
      • Côté visage: membre en extension
  • Position sur le ventre :
    • Asymétrie plus visible avec position de l’axe en flexion
    • Préhension globale en flexion: influence des réflexes, début d’ouverture des mains.
  • Position asymétrique
  • Sensation « espace droit , espace gauche »

Vers 3 à 4 mois

=> Début de construction des plans sagittal et frontal

Position sur le dos :

  • Réflexes diminués et RTAC inhibé
  • Appuis sur la tête et la partie dorsale du tronc, déplacement du CDG vers le crânial et latéral
  • Stabilité du haut du tronc : le bébé dissocie le mvt de la tête et celui du tronc, passage sur le côté
  • Début de coordination main-main, mains-bouche, oeil-main-bouche à 4 mois
  • Début construct° de l’axe corporel avec contrôle de la tête, notion d’espace gauche et droit (jonct°)

Position sur le ventre :

  • RTAC inhibé
  • Appuis thoraciques, stabilité du haut du tronc
  • Début de transfert du poids du corps de gauche à droite par appui sur les coudes
  • Diminution grasping MS et diminution réflexe de succion
  • Préhension cubitale vers palmaire
  • Déplacement du CDG vers le caudal et latéral

Les jonctions droite-gauche :

  •  Permettent de faire le lien entre la droite et la gauche du corps
  •  La jonction main-main/ Pied-pied
  • Quand la stabilité dans l’axe est acquise
  • Favorisée par l’enroulement du bassin
  • Participe à la construction du schéma corporel

Vers 5 à 6 mois

=> Début de construction du plan horizontal

Position sur le dos :

  • Disparition des réflexes (sauf grasping du MI et réflexe de réactivité de support)
  • Stabilité de l’axe : appuis sur la tête et le dos, allongement plan post = flexion active du plan antérieur
  • il passe d’un côté à l’autre volontairement (côté nuque ouvert)
  • Construction de l’axe corporel +++

Position sur le ventre :

  • Début de la réaction amphibienne volontaire :
  • Apprentissage du repoussé sur les mains (nécessaire pour passage assis)
  • Amélioration de la manipulation et de la préhension pouce-index (8-9 mois)
  • Utile pour les passages ultérieurs (nécessaire pour passage debout)

Allongement +++ du plan postérieur

Ouverture du côté porteur pour permettre la stabilité

Préhension volontaire par prise palmaire (pas encore d’opposition)

Jonction haut-bas

  • Permet de faire le lien entre le haut et le bas du corps
  • Mobilisation des articulations des hanches
  • Nécessite une bonne stabilité dans l’axe
  • Nécessite un bon enroulement global actif
  • Participe à l’allongement du plan postérieur

Vers 6 mois

3 plans construits
Axe corporel construit

Position sur le dos

  • Bassin très mobile dans les 3 plans de l’espace
  • Lien entre le haut et le bas enroule le bassin et amène volontairement les pieds
  • à la bouche
  • Déplacement du CDG vers le crânial et latéral, diffusion de l’information aux
  • membres inférieurs

Position sur le ventre

La réaction amphibienne est construite, elle permet :

  • De se repousser sur les mains
  • Améliorer la préhension pouce index
  • Développer la manipulation

Le retournement

  • Eviter les stratégies en extension
  • Mouvements dans les trois plans de l’espace
  • Enroulement du bassin puis bascule sur un des côtés
  • Passage en DV
  • Transfert du poids du corps pour dégager le bras
  • 1 er mode de déplacement, le roulé boulé

Les différentes étapes près 6 mois

  1. Les roulés-boulés
  2. Ramper
  3. Passage assis par les 2 côtés
  4. Posture assis (se mettre assis et sortir de la posture assise seul)
  5. Passage assis / quadrupédie
  6. Quadrupédie
  7. Vers la position genoux dressés
  8. Escalade (ex : monter les escaliers à quatres pattes)
  9. Passage chevalier servant
  10. Passage debout
  11. Marche latérale avec appui
  12. Marche autonome…. Et de plus en plus fluide…

Vers 7-8 mois : stade des rotations

  • Construction du plan horizontal : début de dissociation des ceintures
  • Diffusion de l’information jusqu’au bassin: mobilité
  • Connait la position assise car le bébé y a été mis dans les bras
  • Se repousse et transfère ses appuis d’une main à l’autre

Les différents mode de déplacements

Les pivots

Apport des pivots
  • Utilisation des transferts d’appui
  • Utiles plus tard pour descendre d’un support
  • Préparation pour le rampé
Accompagner les pivots
  • Aide au transfert d’appui au niveau du bassin
  • Appuis coude et genou opposé
  • Placement du jouet : jamais trop éloigné au début

Le rampé arrière

  • Importance du repoussé: placer la stimulation sur les côtés
  • Permet d’augmenter l’espace d’exploration
  • Pour se mettre à 4 pattes
  • Pour se mettre assis
  • Pour se mettre debout avec appui
  • Pour se protéger en cas de chutes

Les rampés avant

  • Le rampé avant : ne pas l’inciter. 1er déplacement vers l’avant initié par le MS, souvent asymétrique
  • 2 stratégies : par traction symétrique des bras, par alternance de transfert d’appui G-D (on est déjà sur un schéma de marche)

Vers 9-10 mois

Conquête de l’espace

  • Notion d’aller/retour essentielle
  • Construction de l’axe corporel par rapport à la
  • verticalité: ne lutte pas mais se repousse
  • Elaboration d’un espace de locomotion, gère son
  • espace et choisit selon son intérêt, son intention

Passage assis et la sortie

  • Demande une bonne mobilité du bassin, une bonne
  • coordination et un bon équilibre
  • S’acquiert grâce aux acquisitions des étapes
  • précédentes
  • Ces passages sont plus riches sur le plan
  • psychomoteur que la position assise tenue
  • Le bébé va jouer constamment avec l’entrée et la
  • sortie de la position

Le quattre-pattes

  • La meilleure préparation qui soit pour la marche
  • Travail de l’équilibre, de la coordination, de la dissociation
  • Permet d’accéder à la position à genoux dressés avec
  • appui

Comment favoriser le passage vers le 4 pattes

  • Une tenue adaptée : éviter les robes, pas de chaussures
  • Proposer différentes hauteurs à escalader
  • Poser les jouets en hauteur sur un support horizontal
  • Faire jouer le bébé avec ses appui d’avant en arrière et de droite à gauche

Vers 11-12 mois

Le chemin vers la positon debout

  • Position déjà connue, il a été mis par ses parents…
  • Il va monter par petites étapes
  • Notion d’enroulement pour le passage debout

Le passage debout et la redescente

  • Accompagner le passage debout et la sortie
  • Pied toujours libre
  • Proposer des supports pour travailler le passage en chevalier
  • servant et la poussée verticale
  • Proposer les escaliers

Les déplacements debouts

  • Les déplacements latéraux avec support horizontal : nécessitent le déplacement du poids du corps de droite à gauche, 1 ère autonomie de déplacement debout
  • Le passage des angles : demande une plus grande coordination entre le haut et le bas du corps
  • Les déplacements débout le long d’un support vertical : moins de possibilité d’aide avec les membres supérieurs
  • Passage d’un support à un autre : permet de stimuler l’équilibre et la coordination
  • Les déplacements debout avec chariot de marche : donne une grande autonomie de déplacements debout, permet d’explorer les changements de directions

Comment accompagner les déplacements debout ?

  • Proposer des jeux en hauteur, déplacer les jouets sur les cotés pas trop loin au début
  • Placer des jouets proche des angles
  • Coller des post it, des cartes postales sur les murs et les déplacer
  • Aménager l’environnement dans les 3 plans de l’espace pour que l’enfant puisse passer d’un support à un autre.
  • Proposer des supports à pousser, type petite chaise, petite table au début : c’est le bébé qui pousse, il ne se fait pas entraîner

Vers le chemin de l’éveil et de la communication

Dès la naissance

Eveil

  • Intérêt sensoriel
  • Co sensorialité : source sonore, cible noir et
  • Exploration corporelle: auto contacts
  • Dialogue tonico émotionnel

Communication vie de relation

  • Sourire réflexe puis réponse (2 mois)
  • Intérêt relationnel: toucher, prosodie de la voix, contact oeil à oeil, imitation
  • visage

Langage

  • Sons végétatifs avec cris, bruits gutturaux, pleurs…
  • Gazouillis vers 2 mois

Mise en place de l’attachement

  • Besoin primaire de contact pour le nourrisson : empreinte, attentes sensorielles
  • Préoccupation maternelle primaire : ocytocyne (“bonne folie des mères”)

Le soutien corporel

  • Une condition nécessaire à l’intéraction
  • Bain d’affects
  • Soutien postural adapté <->interactions facilitées
    • Position non adaptée : recrutement tonique important
    • Instabilité axe corporel : tête non soutenue
    • Attitude en extension : position non regroupée
    • Signaux d’inconfort non repérés : déséquilibre sensori-tonique

Vers 3-4 mois

Eveil

  • Intérêt pour l’objet et le mouvement
  • Commence à porter à la bouche
  • Exploration intentionnelle du corps

Communication et vie de relation

  • Attention conjointe
  • Tour de rôle dans l’échange ( turn talking)
  • Expression corporelle (agitations, cris…)

Langage

  • Babillage simple

Vers 5-6 mois

Eveil

  • Actions intentionnelles (répète un geste au départ réussi par hasard)
  • Intérêt pour les objets , les explore, les touche…
  • Pemanence de l’objet

Communication et vie de relation

  • Attention conjointe, sollicite l’attention de l’autre
  • Pleurs intentionnels
  • Imite les mimiques (environ 6)
  • Intersubjectivité: fait la différence entre son corps et celui de l’autre

Langage

  • Réagit à son prénom et au NON
  • Babillage canonique simple avec plus de modulations
  • Imite les sons

Vers 8-9 mois

Eveil

  • Intelligence pratique : se fixe des objectifs et trouve le moyen de les réaliser
  • Exploration de l’environnement
  • Mécanisme de causes à conséquences (Vidéo: lien de cause à conséquence
  • Trouver l’objet caché

Communication et vie de relation

  • Réagit à son reflet dans le miroir
  • Peur de l’étranger (angoisse de séparation)
  • Début d’autonomie et d’indépendance

Langage

  • Emergence du babillage diversifié
  • Imitations gestes (au revoir, coucou, bravo…)
  • Comprend son prénom et le NON

Vers 11-12 mois

Eveil

  • Notion de contenant/ contenu : vide et remplit
  • Mémorise un événement pendant un mois

Communication et vie de relation

  • Pointage impératif
  • Veut manger seul
  • Peur de l’étranger mais se rassure
  • Aime qu’on s’intéresse à lui

Langage

  • Comprend 15 mots et phrases simples (interdit, donne…
  • Babillage diversifié complexe
  • Premiers mots (papa, maman…)

Vers 15-16 mois

Eveil

  • Améliore son attention, écoute et regarde un livre
  • Empile deux cubes
  • Visse et dévisse

Communication et vie de relation

  • Plaisir dans l’activité partagée
  • S’éloigne de sa mère pour explorer
  • Communication par gestes, mimiques et jargon

Langage

  • Expression; environ 25 mots, répète et jargon modulé
  • Comprend: 100 mots : consignes verbales (images, parties du corps)

Vers 18-20 mois

Eveil

  • Encastre le rond et +/ 3 formes
  • Tour de 3 cubes avant 21 mois
  • Se souvient d’un événement pendant un an

Communication et vie de relation

  • S’éloigne de sa mère mais revient fréquemment pour être rassuré
  • Période du NON et de l’opposition mais accepte les interdits
  • Pointage déclaratif
  • Jeux de faire semblant

Langage

  • Explosion lexicale : 200 mots

Vers 2 ans

Eveil

  • Attention pendant 10 min
  • Reconnait 3 formes, empile 6 cubes…
  • Apparie 2 images identiques
  • Action à deux étapes (ex: catapulte avec une

Communication et vie de relation

  • Importance des rituels , peur de la nouveauté
  • Jeu d’imitations (poupées,
  • Attachement possible à une autre figure que sa mère

Langage

  • Emergence du « moi » vers 2 ans
  • Emergence du « je » vers 2 ans et demi
  • Commence à poser des questions

Les difficultés transitoires

Plagiocéphalie et brachicéphalie

Plagiocéphalie : conséquence d’un torticolis postural ou
musculaire
Brachycéphalie : souvent liée à une hypotonie axiale et /ou un schéma en hyper extension

Les bébés en hyperextension

  • Recherche permanente d’informations et de contacts en provenance de l’extérieur
  • Difficultés à se poser et à entrer en relation
  • Difficultés dans la construction de l’axe corporel : stabilité dans l’axe, jonctions gauche/droite et haut/bas, coordinations oeil main bouche
  • Difficultés à construire des appuis de qualité et à savoir les quitter
  • Tensions au niveau du dos et non travail musculaire
  • Portage difficile pour les parents si ils ne sont pas guidés

Les risques pour les bébés en hyperextension

Le bébé à risque apprend par ses expériences sensori-motrices qui sont ses références. En les utilisant, il les renforce, ces mouvements deviennent une habitude et le bébé s’enferme dans sa pathologie.

Il faut le prend en charge précocement pour libérer les tensions, faciliter le mouvement, stimuler la répétition du mouvement dans la vie quotidienne

Les bébés bloqués assis

Cause : bébés précocement assis au sol avant de s’asseoir tout seul

  • La musculature n’est pas prête, l’équilibre est précaire et la sortie de la position n’est pas possible
  • Cette position va devenir la référence pour le bébé, recherche systématique de
  • celle ci.
    • Position statique peu riche sur le plan psychomoteur Ce sont les passages qui sont importants
    • Exploration d’un seul plan de l’espace par l’enfant
    • Le bébé n’est pas dans le processus d’essais/erreurs/ réussites
  • Peut entraver la construction de la motricité au sol
  • Rend le bébé passif et insécure
    Risques : absence de 4 pattes, déplacement sur les fesses

Les bébés se déplaçant sur les fesses

PEC souvent longue et complexe

  • Non physiologique
  • Mauvaise préparation à la marche:
    • Morcellement du corps: le bas du corps travaille indépendamment du haut
    • Pas d’exploration des transferts d’appui
    • Pas de construction de la dissociation des ceintures
    • Mauvaise préparation des hanches et des pieds
    • Déplacement dans un seul plan de l’espace
    • Escalade difficile
    • Passage debout acquis par traction des bras
  • Bébé en général pas à l’aise dans leur corps

Conclusion

  • Ne pas sauter les étapes , laisser expérimenter l’enfant
  • Importance du regroupement pour la mise en place des jonctions haut bas , droite gauche et leur dissociations.
  • Aller retour entre les différentes étapes nécessaires
  • Importance de l’environnement humain et matériel

A retenir

  • Sur le dos pour faire dodo
  • Sur le côté pour jouer et téter
  • Sur le ventre pour sentir et apprendre

Paralysie obstétricale du plexus brachial (POPB)

Introduction

Définition

  • Paralysie partielle ou totale périphérique
  • Naissance : traction de la tête
  • Dystocie des épaules (épaules bloquées dans le bassin alors que la tête est sortie)
  • Lésion du plexus brachial

Prévalence et épidémiologie

  • 1 naissance/3000
  • Côté droit > Côté gauche
  • Facteurs maternels : prise pondéral>20kg (plus gros bébé, déconditionnement à l’effort), primiparité (accouche pour la première fois)
  • Facteurs foetaux : poids de naissance>4kg, présentation en siège
  • Facteurs obstétricaux : dystocie des épaules

Physiopathologie du POPB

Le plexus brachial

5 racines nerveuses

  • C5-C6 : tronc primaire supérieur
  • C7 : tronc primaire moyen
  • C8-T1 : tronc primaire inférieur

Dermatome

  • C4 : diaphragme
  • C5: épaule (ABD et RL)
  • C6 : loge ant du bras (sus et sous-épineux, deltoïde, biceps, brachial antérieur) -> épaule (abd et RM), coude (F° et supination)
  • C7 : loge postérieur du bras et de l’avant-bras. Poignet (E° et pronation), main (E° des doigts)
  • C8 : loge antérieure de l’AB + thénariens. Poignet (F°) , main (F° et opposition du I)
  • T1 : mains (hypothénariens et interosseux)

Impact sensitif : attention aux risques de blessures pour les enfants hyposensibles

Types de lésions nerveuses

  • Neuropraxie : élongation, récupération sans séquelles
  • Axonotmésis : rupture de la structure nerveuse, moins bon pronostic
  • Avulsion : rupture complète ou section de tous les éléments du nerf, récupération impossible

Types de paralysies

Paralysie partielle

  • Hautes : C5-C6++
  • Les plus fréquentes
  • Déficit d’élévation/RL/abd épaule
  • Déficit de flexion de coude et supination de l’AB
  • Acquisition du main-bouche difficile

Paralysie complète

  • Pronostic plus médiocre
  • C8-T1
  • Bras/poignet/main

Evolution

  • Dès la naissance -> 2-3 ans
  • Précocité des soins et étendue des lésions
  • Récupération
    • Massive/flasque : premiers jours jusqu’à 6 mois
    • Intermédiaire : repousse nerveuse plusieurs mois
    • Séquellaire

Séquelles

  • Attitudes vicieuses
  • Torticolis congénital associé
  • Raideurs articulaires
  • Troubles sensitifs
  • Déséquilibre musculaire
  • Membre atteint plus petit
  • Difficultés psychomotrices

Attitudes vicieuses

  • Epaule : RL/ADD/élévation ; rétraction du subscapulaire et déformation de la tête humérale
  • Coude : légère flexion du coude si C7 et pronation
  • Poignet et main : main en breloque, poignet et main non fonctionnels

Traitement chirurgical

Chirurgie nerveuse : greffe et/ou transfert nerveux

  • Biceps : cotation <3 à l’âge de 3 mois
  • Récupération absente ou partielle
  • Plâtre ou corset en RL de l’épaule 3 semaines
  • Bon résultat
  • Date d’intervention discuté entre 3 et 6 mois

Chirurgie palliative

  • Plus de récupération nerveuse
  • Améliorer la fonction du MS
  • Transferts musculaires
  • Intervention osseuse : arthrodèse épaule/poignet – ostéotomie de dérotation humérale
  • Injection de toxine botulique
  • Moins efficace que la chirurgie nerveuse

La prise en charge en rééducation du POPB

Bilan

Fichier PDF du bilan

Anamnèse

  • Âge
  • Poids à la naissance
  • Taille à la naissance
  • Courbe périmètre crânien
  • Grossesse : prise de poids
  • Accouchement
  • Parcours de soins
  • Professionnels de santé
  • Fratrie
  • Mode d’alimentation et installations
  • Reflux
  • Traitements
  • Sommeil
  • Pleurs, douleurs
  • Mode de garde
  • Mode de portage et installation
  • Conseils déjà mis en place

Observation

  • Vigilance / interaction
  • Poursuite visuelle
  • Attitude spontanée : du bébé + position du bras (épaule/coude/poignet)
  • Jonctions – Succion (asymétrie ?)

Bilan de la motricité

Tonus passif
  • Signe du foulard (majorité à la naissance chez POPB) : coude ne dépasse pas l’axe du corps normalement. Le POPB rend l’épaule laxe
  • Souplesse rachis globale
  • Ration F°/Ext°
Tests de motricité provoquée
  • Suspensions latérales
  • Retournements
  • Rampé : réaction amphibienne ?
  • Balancier des MI
  • Petite sirène
NEMS
Types de préhension

Bilan orthopédique

  • Amplitudes articulaires : rachis cervical (R/F/S), épaule/coude/poignet/main
  • Déformations : crâne/face
  • Mobilité du sacrum dans les 3 plans de l’espace

Bilan musculaire

  • Testing des muscles touchés
  • Cotation de 0 à 3 : 0 (aucune contraction) ; 1 (contraction perçue à la palpation) ; 2 (mouvement complet en apesanteur ou incomplet contre pesanteur) ; 3 (mouvement complet contre pesanteur)
  • Epaule/coude/poignet/doigts

Objectifs

  • Préserver les mobilités articulaires
  • Lutter contre les rétractions musculaires
  • S’assurer de la mise en place de la motricité volontaire globale (tronc et MS)
  • Veiller à l’intégration et l’exploration du côté atteint
  • Surveiller la récupération nerveuse spontanée ou en post-opératoire

Principes

  • Mobilisations douces et indolores et proche de l’articulation
  • Mobilisation en décoaptation : respect du cartilage de croissance
  • Pas de rééducation avant 3 semaines de vie
  • Optimiser les prises bi-manuelles
  • Ne pas intercaler d’autres articulations dans les mobilisations
  • Vision globale de l’enfant
  • Associer les parents à la rééducation
  • Respecter les rythmes d’acquisitions motrices de l’enfant

Torticolis et plagiocéphalie

Introduction

Définitions

Torticolis

Position anormale et permanente de la tête et du cou par rapport au plan des épaules. Il peut être congénital, musculaire ou positionnel. On parle aussi d’asymétrie posturale du nourrisson.

Triple déformation dans les 3 plans de l’espace
  • Plan frontal : inclinaison et translation (décalage tête/axe), le plus dur à récupérer. Important à repérer
  • Plan horizontal : rotation de la tête du côté opposé à l’inclinaison
  • Plan sagittal : tête en hyperextension

Plagiocéphalie

  • “Syndrome de la tête plate”
  • Ce n’est pas une pathologie mais une conséquence orthopédique du torticolis
  • Ce n’est pas qu’un problème de tête : la tête s’aplatit car le bébé ne bouge pas bien son corps
virgule à concavité droite et convexité gauche

Importance de la PEC précoce et du dépistage

Quelques chiffres

  • Déformations crâniennes positionnelles du nourrisson (Hutchinson et al. 2004) : 16% des nourrissons à 6 semaines, 19% des nourrissons à 4 mois
  • Présence d’une asymétrie à 3 ou 6 semaines de vie prédictive d’une plagiocéphalie à 9 semaines
  • 8,2% des nourrissons présentent une asymétrie posturo-motrice avant 6 mois
  • 2,4% des enfants conservent cette asymétrie à l’âge de 2 à 3 ans

Efficacité d’une PEC précoce en kinésithérapie

  • PEC précoce avant 1 mois : efficacité à 98% et 1,5 mois de rééducation
  • PEC après 6 mois : efficacité modérée et 9 à 10 mois de rééducation

Les facteurs de risques et les acteurs de la prévention


Diagnostic différentiel

Torticolis musculaire congénital

Physiopathologie

  • Lié à une rétraction du SCOM avec un impact sur le muscle CL qui en course externe
  • Inclinaison de la tête du côté du muscle en tension
  • Translation et rotation du côté opposé
  • Hyperextension cervicale
  • Hypotonie du tronc associée
  • Présence masse fibreuse : olive disparaît entre 6 à 12 mois spontanément (75% avant 8 mois)

Etiologie

  • Anténatale liée à une flexion du cou foetal ou suite à un traumatisme obstétrical entraînant une ischémie musculaire et un syndrome des loges puis une rétraction

Epidémiologie

  • 3% des naissance
  • atteinte du SCOM gauche plus fréquente
  • Le plus souvent garçon car périmètre crânien plus grand donc accouchement plus difficile

Traitement

  • Pas d’étirement du muscle contracté : il va renforcer en luttant
  • Mobilisations douces : allongement, décoaptation, travail actif

Torticolis congénital (rare)

Déformation associée à une anomalie du SNC

  • Paralysie neurologique ou oculaire (bébés qui ont tendance à rester en inclinaison : paralysie du nerf optique)
  • Déformation causée par une tumeur

Déformation associée à une malformation congénitale (très rare)

  • Malformation des vertèbres cervicales
  • Déplacement de vertèbres cervicales (accouchement traumatisant)
  • Absence congénitale unilatérale de SCOM (ultra rare)

Ne touche pas de zone musculaire au départ
Attendre les examens complémentaires pour agir

Torticolis positionnel/postural (le plus fréquent)

Physiopathologie

  • Attitude vicieuse de la tête et du cou liée à l’hypotonie/asymétrie de l’axe
  • Débute dans les premiers jours de vie et s’installe progressivement

Facteurs de risque

  • Difficultés du nourrisson à la verticalité favorisé par tout matériel rigidifiant (cosy ou cocoonbaby : trop de points d’appui, le bébé va les repousser et renforcer asymétrie)
  • Prématurité : le bébé n’a pas le temps de s’adapter à la pesanteur

Si aucune PEC

  • Aggravation avec raideur musculo-tendineuse (douleur, difficultés, succion, pleurs)
  • Déformation osseuse (crâne, hanches, …)
  • Douleurs dûes aux tensions locales (tête, cou, épaules) ou à distance (bassin)


Mécanismes d’installation du torticolis positionnel

Anténatal

  • Notion d’empreinte in utéro
  • Installation progressive les derniers mois
  • Intensité variable, +/- marqué en fonction de la position du bébé dans le ventre de la maman

Périnataux

  • Contexte de l’accouchement

Environnement

  • Position préférentielle dans matériel rigidifiant (transat, cocoona baby)

Position en virgule : intégration d’une position globae entraînant un syndrome postural


Les facteurs de risque

Anténatal

  • 1ère grossesse : bassin non préparé à l’accouchement
  • Grossesse multiple : moins de place pour bouger in utero
  • Gros bébé : plus gros périmètre crânien, +35cm (norme=taille/2+10)
  • Oligoamnios : pas assez ou trop de liquide, donc moins de contraintes utérines
  • Bassin étroit
  • Alitement
  • Siège
  • Garçon

Périnataux

  • Naissance longue(>30mn)/rapide (<5mn)/intrumentale (ventouse, forceps) – NB : accouchement normal : 10-12h de travail et expulsion <30mn
  • Naissance traumatique : fracture de clavicule/plexus brachial
  • Prématurité : hypotonie et immaturité posturale
  • APGAR faible (évaluation de la vitalité d’un nouveau-né)

Environnementaux

  • Ils peuvent entraîner un manque de mobilité du bébé
  • Transat/doomoo/cocoonbaby/arche/cale tête
  • Pas de changement de position sur les moments d’éveil : dos, ventre, côté
  • Style de vie : voiture, promenade en cosy (enfant plus posé en DD et stimulé en extension)
  • Trouble de l’attachement : favorise la position en extension
  • La position de couchage sur le dos n’est pas un fdr

Risques et conséquences orthopédiques pour les bébés présentant un torticolis

Au niveau du crâne de l’enfant

  • Plagiocéphalie postérieure d’origine positionnelle (PPOP)
  • Malformation du crâne due à la fermeture d’une seul côté d’une suture coronale (entre os frontal et os pariétal)
  • Craniosténose : fermeture prématurée par soudure d’une ou plusieurs sutures de la voûte crânienne entraînant un arrêt du développement
  • Déformation du visage : orbite de l’oeil, bouche
  • Cause : intra-utérine, traumatisme obstétrical, origine positionnelle et gravitationnelle

Le développement du crâne de l’enfant

  • 29 pièces cartilagineuses reliées entre elles par des membranes: grande capacité d’adaptation et de
    déformations
    Fontanelles: sutures larges , espace plus grand permettant la mobilité entre différentes surfaces
    cartilagineuses
    Sutures: structures malléables permettant l’adaptation aux structures non malléables

PEC kiné : action sur le corps de l’enfant qui va permettre de diminuer les pressions au niveau du crâne du bébé

La plagiocéphalie

  • Plagios : oblique ; Képhale : tête
  • Congénitale : suture prématurée des fontanelles
  • Mécanique : force compressive à l’arrière crâne
  • Brachycéphalie : court
  • Dolichocéphalie : long
  • Plagiocéphalie postéro-latérale : asymétrie à cause d’un torticolis

Au niveau de la colonne vertébrale et du bassin

Au niveau de la colonne vertébral : attitude scoliotique

  • Développement respiratoire : diminution mobilité thoracique, développement alvéolaire les premiers mois de vie
  • Au niveau digestif : reflux entretenu par cette position de l’axe en extension

Au niveau du bassin

  • Bassin oblique et fixé en extension
  • Déficit de mobilité du sacrum

Au niveau des membres inférieurs

  • Construction des hanches : risque de dysplasie de hanche (touche plus les petites filles)
  • Eviter la position grenouille qui entraîne une hyper-extension du tronc

Conséquences des troubles orthopédiques au niveau du développement psychomoteur

  • Perturbé
  • Difficulté de la jonction gauche/droite: il ne ramène pas ses mains au centre de son corps
  • Difficulté de la jonction haut/bas: trouble au niveau de l’enroulement
  • Perturbation de la construction de l’axe corporel : risque d’asymétrie motrice (se retourne, rampe et ne s’assoit que d’un côté)
  • Persistance du réflexe tonique asymétrique du cou (RTAC), du schéma en extension et contrôle de tête retardé

Ne pas lutter contre les troubles orthopédiques mais empêcher qu’ils s’installent grâce à l’utilisation de relais


Conséquences des asymétries posturales sur le développement sensori-moteur du bébé

Renforcement des schémas moteurs anormaux

  • Le bébé apprend par ses expériences sensori-motrices qui sont ses références
  • Si ce sont des mouvements anormaux, il les renforce en les utilisant
  • Par le feedback de ces mouvements anormaux, ils deviennent une habitude
  • Le bébé s’enferme dans sa pathologie

Dépistage, bilan et rééducation

  • Pour comprendre la construction sensori-motrice de l’enfant
  • Pour émettre des hypothèses
  • Pour proposer des objectifs réalisables : comment aider l’enfant et son entourage ?

Le bébé à risque

Dès la naissance

Dès la naissance

  • Contacts éloignés de l’axe : difficulté à s’enrouler
  • Recherche de contacts postérieurs : tête en extension, ne peut pas se poser dans le plan sagittal, sensation d’être écrasé par la pesanteur
  • => Construction de l’axe corporel perturbé

Vers 1 à 2 mois

Expérience du mouvement limité

  • RTAC perturbé et passage d’une asymétrie à l’autre difficile
  • Roulement de tête difficile d’où recherche de contacts

Construction du champ visuel perturbé

  • Orientation du regard vers le haut
  • Ouverture de la bouche majorée
  • Troubles digestifs et respiratoire

Interactions perturbées

  • Hypotonie de l’axe avec difficulté de mise en place du contrôle de la tête
  • Persistance des réflexes qui perturbent la coordination oculo-manuelle

Vers 3 à 4 mois

  • Tête en extension, asymétrique
    Renforcements des contacts côté visage : nuque courte
    Passage d’une asymétrie à l’autre difficile
  • => Construction d’une posture vers la symétrie difficile

Vers 6 mois

  • « Bébé vulnérable » non enroulé
    Difficulté à diffuser l’information jusqu’au bassin
    Construction du retournement en extension

Après 6 mois

  • Difficulté d’ouverture du côté porteur sur le ventre
  • Risque de construction de rampé asymétrique
  • Inclinaison de la tête persistante dans la construction de l’axe corporel
  • Persistance de l’hypotonie axiale avec hyperlaxité périphérique,
    effondrement des pieds en interne
  • Bilan orthoptique

Bilan du torticolis et de la plagiocéphalie

Pour qui, pourquoi et comment

  • Etablir le diagnostic kinésithérapique
  • Fixer les objectifsde rééducation
  • Orienter les actions thérapeutiques
  • Adapter les conseilsdonnésaux parents
  • Suivi de notre prise encharge : démarche EBP
  • Ne pas passer à cotéd’un problèmeneuromoteur

Les différents temps du bilan

Ecouter / regarder / toucher

Anamnèse

  • La naissance : complications, poids, périmètre crânien, plagiocéphalie ?
  • Les examens complémentaires : échographie de hanche, ETF
  • Torticolis/plagiocéphalie : âge d’apparition
  • L’installation sur les moments d’éveil : bras, tapis d’éveil, transat, arches, positions proposées (dos, ventre, côté), fréquence
  • Le sommeil : installation (nuit/journée), position, orientation du lit, pouce/tétine, quantité
  • L’alimentation : allaitement/biberon/diversification, installation, difficultés particulières, RGO
  • L’entourage : contexte familiale, mode de garde

L’observation

Prise de contact
  • Moment important du bilan qui commence dès la salle d’attente
  • Environnement calme, bébé déshabillé si possible, bien installé
  • Parent à côté du bébé
  • Prise de contact avec le bébé : se présenter, le prévenir de ce qu’on va faire
  • Qualité des interactions : sourire-réponse
Attitude spontanée
  • Attitude de la tête : rotation/inclinaison/extension
  • Elévation de l’épaule
  • Attitude du bassin : position en virgule
  • Attitude des pieds
Motricité spontanée
  • Rotations de tête? Bébé qui reste dans l’axe?
  • Enroulement actif?
  • Coordination oeil-main-bouche à droite à gauche
  • Jonctions? Droite/gauche ; Haut/bas
    Mobilité des membres supérieurs identique?
    Ouverture des mains? Individualisation des doigts?
    Qualité du mouvement : fluidité/complexité/variabilité
Sur le côté droit ou gauche
  • Organisation lors du guidage du dos à la position sur le coté
  • Capacité de maintien de la position
  • Capacité à reposer la tête
  • Qualité de l’enroulement cervical, MS, bassin
Sur le ventre
  • Qualité de l’organisation lors de la guidance dos ventre et vice-versa
  • Qualité des appuis coudes + AB / sternum / Pubis
  • Capacité à relever la tête, qualité du redressement
  • Capacité à reposer la tête à droite et à gauche
  • Capacité d’orientation de la tête à droite et à gauche

Examen clinique

Les mobilités actives dirigées
Stimuler la rotation active cervicale

Dans différentes positions :

  • Bien installé à plat dos, posture corrigée, libre de bouger
  • Installé à plat ventre avec de bons appuis
  • Dans les bras en enroulement

Plusieurs flux possibles (visuel, auditif, olfactif)
Points de vigilance :

  • Qualité de la poursuite oculaire des 2 cotés
  • Amplitude en rotation : comparaison droite/gauche
  • Qualité du mouvement : composante d’extension? d’inclinaison?
  • Capacité de maintien de la rotation?
  • Attention aux compensations : décollement des épaules, inclinaison du bassin
Mobilités actives dirigés des MS
  • Préhension fonction de l’âge
  • Bébé bien installé à plat dos libre de bouger ou en soutien postural
  • Préhension de contact à droite et à gauche
  • Le bébé ramène t-il ses deux mains vers le jouet placé sur le sternum ?
  • Le bébé attrape t’il le jouet à distance à droite et à gauche ?
  • Le bébé suit-il le jouet déplacé vers l’axe ? Croise t-il l’axe à droite et à gauche ?

Les mobilités passives
Examen de la rotation et de l’inclinaison cervicale passive

Permet le diagnostic différentiel entre torticolis postural et musculaire

  • Si l’amplitude active n’est pas complète
  • Des gestes doux, lents, sans forcer
  • Sans que le bébé n’oppose de résistance
  • Positionner l’épaule pour éviter les compensations
  • Sur le dos bien installé ou dans les bras
Examen de la mobilité passive du bassin
  • Si attitude en virgule, on teste la réductibilité de l’inclinaison du bassin sur le dos/dans les bras

Examen du tonus passif

  • Mobilisations douces, lentes, sans forcer
  • Tonus passif de l’axe corporel
  • Examen passif des adducteurs de hanche
  • Test du foulard
  • Examen de l’angle poplité

Tonus évolue (Amiel Tison)

  • Bébé raide au début puis angle s’ouvrent
  • Avant 6 mois : prédominance des extenseurs
  • A 6 mois : autant d’enroulement que d’extension

Objectivation de la plagiocéphalie

  • Classification d’Argenta : base sur la clinique
  • La plagiocéphalométrie

PEC Sensori-motrice globale et précoce

Généralités

Il faut prendre son temps pour :

  • Observer
  • Analyser
  • Libérer le bébé
  • Alterner les positions
  • Favoriser les réactions du bébé dans un environnement adapté

Principes de rééducation

  • En fonction de l’âge
  • Diagnostic différentiel
  • Vision globale
  • Respecter les rythmes d’acquisitions motrices de l’enfant
  • Etre Infra-douloureux et à l’écoute des pleurs du bébé
  • Ne pas réaliser d’étirement musculaire sur le SCOM
  • Ne jamais être en résistance avec l’enfant lors de la guidance motrice et des mobilisations

Objectifs

  • Rendre le mouvement possible, facile, utile pour le bébé
  • Permettre la construction qualitative de l’axe corporel
  • Retrouver une posture équilibrée
  • Retrouver l’enroulement actif physiologique
  • Retrouver des appuis de qualités
  • Retrouver une mobilité cervicale symétrique
  • Retrouver une motricité globale symétrique et de qualité

Objectifs d’une PEC précoce

  • Faciliter le confort et le bien-être du bébé
  • Prévenir des positions préférentielles, douleurs, tensions et conséquences orthopédiques
  • Utiliser les compétences psychomotrices du bébé et l’accompagner dans son développement moteur
  • Associer les parents au projet
  • Relais matériel
  • Travailler avec les autres professions: crèche, ostéopathe, pédiatre, etc…

Intérêt pour les bébés à risque

  • Libérer les tensions
  • Faciliter le mouvement
  • Stimuler la répétition du mouvement dans la vie quotidienne

Education thérapeutique des parents

  • Un travail d’équipe avec les parents, l’assistante maternelle, la crèche.
  • Des conseils aux parents sur les gestes de la vie quotidienne, sur le matériel de puériculture, sur l’adaptation de l’environnement.
  • Pratique des parents pendant la séance sur les mouvements, le portage et les positions à proposer à leur bébé sur les temps d’éveil calmes, sur des temps courts.
  • Des explications aux parents sur l’histoire de la construction du développement moteur.
  • => Nous devons réussir à impliquer les parents au maximum

Guidance parentale

  • Conseil pour les portages : favoriser les portages physiologiques
  • Conseils pour les installations
  • Comment accompagner son nouveau-né dans son développement
  • Les relais matériels : portage écharpe, porte bébé, coussin d’allaitement, nacelle
  • Pièges à éviter : transat, cosy, youpala

Conclusion

Selon B. Moulis, la rééducation s’inscrit dans l’organisation posturale globale du bébé en utilisant ses compétences psychomotrices. Elle induit un accompagnement de la famille et s’adapte à l’évolution du bébé.

Alternance des positions dans le plan horizontal dès le début !
«sur le dos pour faire dodo
sur le côté pour jouer et téter
sur le ventre pour sentir, apprendre…»

Rééducation du pied du nourrisson – Les malformations

Pied en Z

Physiopathologie

  • Malformation du 1er cunéiforme en trapèze, déportant le 1er métatarse en ADD
  • Translation latérale des cunéiformes et du cuboïde, portant l’arrière pied en valgus (augmentation de la divergence talo-calcanéenne de face)

Caractéristiques

  • Souvent confondu avec un simple métatarsus-varus
  • Se distingue par une absence de guérison dans un délai normal
  • Présence d’une saillie dorso-latérale sur le médio-pied (correspondant aux cunéiformes ou à la translation latérale du cuboïde)
  • Importance d’avoir l’avis d’un orthopédiste infantile, avec radio pour confirmation du diagnostic

Traitement

  • Mobilisations passives (correction adduction avant-pied et valgus arrière-pied)
  • Plaquette impérativement pour corriger précisément la déformation et éviter de majorer la déviation de l’arrière pied
  • Poursuite des soins jusqu’à obtention de la correction

Pied bot varus équin (PBVE)

Etiologie

  • Forme idiopatique dans 90% des cas : causes exogène (tabac), génétique, contrainte intra-utérines peuvent majorer mais pas être à l’origine du ¨PBVE
  • Formes secondaires dans 10% des cas : spina bifida, patho neuro-musculaire, génétique, etc

Formation du pied

  • La palette du pied apparait vers 33e jour de vie intra-utérine (5/7 mm).
  • A la 8e semaine, le pied est en position de PBVE physiologique.
  • Il se redresse progressivement (9e à 12e semaine)
  • Dans le cas du PBVE, une perturbation se produit avant la 13e semaine.

Physiopathologie

  • Le Naviculaire se subluxe en dedans et en haut, pour se placer sur la partie supéro-interne du col du talus.
  • Le Naviculaire entraîne le Cuboïde en dedans et en bas.
  • Le Cuboïde entraîne la partie antérieure du Calcanéum, qui part donc en dedans et en bas.
  • La tête du Talus est alors découverte: le diastasis péronéo-tibial va se réduire, le talus est chassé, subluxé en avant et en bas (équin).

-> Le Pied bot Varus Equin a perdu sa fonction d’orientation dans les trois plans de l’espace: le pied est fixé sans mobilité.

Les déviations

4 déviations dans les 3 plans de l’espace

  • Varus de l’arrière pied : divergence talo-calcanéenne diminuée dans la sub-talaire
  • Equin de l’arrière-pied : flexion ou équin dans la talo-crurale
  • Adduction du bloc calcanéo-pédieux : naviculaire luxé en ht/dd, cuboïde entraîné en bs/dd, calcanéum entraîné en bs/dd
  • Varus de l’avant-pied : 3 cunéiforme en add, métatarsus varus, Lisfranc en supination, cavus

Diagnostic anténatal

  • 1ère écho (11/13ème semaine d’aménorrhée) : PBVE pas encore formé. Pas de diagnostic possible.
  • 2ème écho (21/23ème ) : PBVE formé. Meilleur moment pour le diagnostic.
  • 3ème écho (31/33ème ) : Peu de liquide amniotique.
  • Il s’effectue par échographie et est réalisé dans environ 50 % des cas (dépend de l’opérateur, du matériel, de la position du foetus, de la quantité de liquide amniotique, de la corpulence de la mère…).
  • Il permet aux parents : de se renseigner sur la pathologie, de choisir avant la naissance une équipe hospitalière et le type de traitement proposé, de contacter un kinésithérapeute spécialisé pour anticiper la prise en charge.

Le bilan

Observation

Sillon médio-tarsien dominant : pied à dominance avant-pied

Sillon tibio-tarsien postéro-interne : pied à dominance arrière-pied

Sillons imbriqués : pied sévère

Palpation

  • malléolaire
  • talus
  • colonne interne du pied
  • Lisfranc
  • voûte plantaire
  • coque talonnière
  • tendon d’Achille
  • mollet
  • torsion du tibia
  • rotation interne du segment jambier

Evaluation musculaire

  • Réponse musculaire : oui/non
  • Evaluer le caractère fibreux ou contracturé des muscles

Evaluation articulaire

Le varus

Déviation de l’arrière-pied dans le plan frontal.
Se mesure en examinant la face postérieure du pied.
Il s’agit de l’angle entre l’axe du tendon d’Achille et l’axe du talon.

L’équin

Déviation de l’arrière-pied dans le plan sagittal.
Il siège au niveau de l’articulation talo-crurale.
Se mesure de profil et représente l’angle entre l’axe du tibia et l’axe du talon.

La rotation du bloc calcanéo-pédieux

Déviation de l’arrière-pied dans le plan horizontal.
Se mesure de face et représente l’angle entre la perpendiculaire passant par l’axe bi-malléolaire et le grand axe de l’arrière-pied.

L’adduction médio-tarsienne

Angle entre l’axe du calcanéum et l’axe des métatarsiens.
Cette déviation se situe dans l’articulation de Chopart et correspond à la déviation du naviculaire sur la face médiale du talus.

Évaluation de la qualité des tissus

  • La qualité des articulations et des muscles est notée :
  • La raideur articulaire est le témoin de rétractions capsulo-ligamentaires.
  • Des articulations souples permettent une bonne mobilisation articulaire.
  • Des muscles de mauvaise qualité sont des muscles fibreux répondant mal aux stimulations et se laissant peu distendre par manipulation.
  • Des muscles de bonne qualité sont des muscles contracturés qui se laissent distendre lors des manipulations.

Évaluation de la naissance à la fin du traitement

  • La classification du pied bot varus équin permet :
  • le suivi d’un enfant de la naissance à l’âge adulte.
  • d’étudier l’évolution au fil du temps.
  • d’analyser les résultats d’un service en fonction du temps.
  • d’évaluer une méthode et ainsi de comparer des séries de différents services.

Echelle de Diméglio

  • Elle permet de noter les PBVE de 0 à 20 selon leur sévérité, en fonction de critères quantitatifs et qualitatifs.
    L’évaluation quantitative tient compte des quatre déformations principales : varus, équin et rotation médiale de l’arrière pied, adduction du médiotarse.
    Ces quatre déviations sont notées chacune de 0 à 4 par rapport à leur degré de réductibilité, la normale étant de 0.
  •  réductibilité entre 90° et 45° : score de 4
  •  réductibilité entre 45° et 20° : score de 3
  •  réductibilité entre 20° et 0° : score de 2
  •  réductibilité entre 0° et – 20° : score de 1
  •  réductibilité supérieure à – 20° : score de 0

Évaluation du varus sur 4 points
Angle entre l’axe du tendon d’Achille et l’axe du talon

Évaluation de l’équin sur 4 points
Angle entre l’axe du tibia et l’axe du talon.

Évaluation de la rotation médiale sur 4 points
Angle entre la perpendiculaire passant par l’axe bi-malléolaire et le grand axe de l’arrière-pied.

Évaluation de l’adduction sur 4 points
Axe du calcanéum et axe des métatarsiens

  • Présence de sillons profonds : sillon postérieur (1 point) ou médio-plantaire (1 point).
    L’évaluation qualitative apprécie la qualité des tissus, articulations et muscles.
    Articulations souples (0) ou raides (1).
    Muscles fibulaires et Eco répondant (0) ou non (1) à la stimulation.

Total sur 20 point :

  • Grade I ou pied bot bénin: total < 5
  • Grade II ou pied bot modéré : total entre 5 et 10
  • Grade II ou pied bot sévère : total entre 11 et 15
  • Grade IV ou pied bot très sévère : total > 15

Rééducation

Mobilisation

  • 1°) Décoaptation Talo-Naviculaire
  • 2°) Correction de l’Avant-pied : étirement de la voûte plantaire et correction de la supination
  • 3°) Réintégration du Talus
  • 4°) Correction du Varus calcanéen
  • 5°) Dérotation du bloc Calcanéo-Pédieux
  • 6°) Correction de l’Équin

Stimulations musculaires

  • Extenseur commun des orteils et fibulaires
  • Jusqu’à 16 mois la stimulation musculaire se base sur des réactions réflexes

Ensuite, elle est réalisée par stimulation tactile, auditive et par le jeu = travail actif

Appareillage à la fin de chaque mobilisation


Traitements actuels

Fonctionnel (French méthode)

  • Consensus sur la PEC dès la naissance avec mobs quotidiennes par MK spécialisé – Selon équipes = divergences sur appareillage : Hôpital Debré = tensoplast + attelles suro-pédieuses puis soft-cast (hypo correctif ++)Hôpital Necker = plaquettes + attelles cruro-pédieuses puis suro-pédieusesHôpital Montpellier = tensoplast + soft-cast suro pédieuses + arthromoteur

Intervention chirurgien (ténotomie) en fonction des résultats de la kiné vers 5-6 mois ou marche

Mixte (plâtres + rééducation)

  • Naissance = 4 à 6 plâtres successifs d’une semaine chacun
  • Puis PEC par kiné pour mobilisation (récupération de l’équin +++)
  • Appareillage par plaquettes et attelles cruro-pédieuses puis suro-pédieuses
  • Ténotomie percutanée décidée entre 4 et 6 mois

Méthode Ponsetti (pas de kiné)

  • Correction sous TTT séquentiel par plâtres successifs (cruro-pédieux) :
  • Réalisés en plâtre de Paris (et non en résine) = faciles à modeler
  • Chaque plâtre pendant 1 semaine sauf les 2 derniers pendant 10j – 6e plâtre (10j) = réalisé sous AG après ténotomie percutanée d’Achille – 7e plâtre (10j)
  • Attelle uni-bar = réglée par le chirurgien = pied fortement tourné vers EXT (60°) 24h/24
  • Attelles (attelle AFO de Mitchell-ponseti, attelle UNI-BAR, attelle de Horton Click) + chaussures = nuit et jour pendant 6 mois (1h de liberté matin et après midi)
  • Entre 6 mois et marche = phases liberté augmentées progressivement (2h matin et 2h l’aprèm)
  • Après marche = attelle et chaussures seulement la nuit et pendant la sieste
  • Attelles et chaussures jusqu’à 3/4 ans modulées en fonction de l’évolution de chaque pied  

Après l’âge de la marche, les enfants peuvent être chaussés normalement dans la plupart des cas.

Si besoin, il est mis en place des chaussures thérapeutiques à usage prolongé (C.H.U.P.),destinées à maintenir la partie avant du pied en position de correction.

Rôle du MK = très limité => mobiliser calcanéum vers le bas  

Inconvénients :

  • Risque d’hyper-ABD des métatarsiens
  • Raideur arrière pied = plâtre glisse facilement
  • Risque d’oedème ou lésions cutanées
  • Formes complexes difficiles à traiter par plâtres

Chirurgie

La chirurgie doit être réalisée en complément de la rééducation et est réalisée à la carte en fonction des résultats de la kinésithérapie.  

Allongement percutané d’Achille

  • Entre 4 et 6 mois ou au moment de la verticalisation (avant la marche)
  • Parfois = 1ers pas renforcent brièveté du triceps => intervention après marche
  • Sous AG = réalisé au bistouri ou à l’aiguille (pas de cicatrice = – de fibrose)
  • MI immobilisé par plâtre cruro-pédieux genou en flexion (90°) et pied en FD/RL max
  • Plâtre conservé 4 semaines
  • Ablation du plâtre = pied doit être spontanément en position neutre

Critères d’indication

  • Correction complète RM bloc calcanéo-pédieux confirmée par la normalisation de la divergence talo-calcanéenne (radio de face)
  • Persistance d’un défaut de la FD (nulle ou négative)
  • Palpation d’un tendon d’Achille tendu

Si le tendon d’Achille n’est pas palpé comme une corde tendue, l’équin est également en rapport avec la fibrose postérieure, articulaire et péri-articulaire. La ténotomie percutanée ne sera donc pas suffisante.   L’allongement du tendon d’Achille n’est réalisé que s’il est strictement nécessaire (80%).

Libération interne et POST : seulement si pied trop raide

  • Se fait en dedans, de l’avant vers l’arrière, afin d’obtenir d’abord une dérotation du bloc calcanéo-pédieux puis une correction de l’équin résiduel qui est la clé de la réintégration du talus.
  • Désinsertion complète et excision de l’add du gros orteil et ablation de l’aponévrose plantaire
  • Libération de l’articulation talo-naviculaire et de l’articulation talo-crurale si nécessaire
  • en arrière, la libération se poursuit jusqu’au fibulaire si nécessaire
  • Ténotomie possible
  • Dérotation du bloc calcanéo-pédieux puis correction de l’équin résiduel
  • Puis broches et plâtres 45 jours

Rééducation post plâtre

Reprise d’appui (aide déambulateur ou chaise), passage d’un appui à l’autre, flexion dorsale, équilibre, remusculation, trampoline
avec les enfants ça peut aller vite “en quelque jours ils cavalent”
Travail de la cicatrice


Rééducation à la marche

Phase de pré-appui

  • Posture au trotteur avec les skis
  • Les séances vont s’espacer, avec contrôle de la souplesse des articulations et mise en place progressive d’un travail de musculation et de proprioception.
  • Entre les séances de rééducation, la marche avec les skis devient un élément essentiel de la poursuite du traitement.

Intérêts des skis

  • Réguler l’angle du pas
    Corriger la rotation interne du membre inférieur
    Posturer le pied
    Corriger l’équin résiduel
    Travail actif des fibulaires

Exercices

  • Proprioception
  • Musculation
  • Etirements

Attelle de Perlstein

  • vers 2 ans ½ / 3 ans
  • porter la nuit pour gagner en flexion dorsale équin résiduel
  • triceps court
  • creux plantaire

Séquelles inhérentes à tout pied bot

  • Différence de longueur de pieds
  • Atrophie du mollet
  • Raideur des différentes articulations, dans le sens des déformations initiales
  • Hypercorrection
  • Rotation médiale du MI
  • Add de l’avant-pied
  • Varus de l’arrière pied plus ou moins associé à un équin
  • Déviation des orteils
  • Cavus
  • Pied plat valgus

Pied convexe

Physiopathologie

  • Association d’un équin irréductible de l’arrière-pied (équin Talien et Calcanéen) et d’une luxation dorsale irréductible du Naviculaire sur le col ou la tête du talus
    Beaucoup plus rare que le PBVE
    Erreurs de diagnostics fréquentes

Le Pied Convexe Congénital, ou vertical talus, est considéré comme un vrai pied bot, car il ne repose pas sur ses points d’appui normaux à l’âge de la marche.

Le pied convexe associe :

  • Luxation dorsale du naviculaire et équin du talus
  • Abduction du médio tarse

Diagnostic par radio

De face

  • L’angle de divergence talo- calcanéen de face est augmenté.
  • Les alignements des axes calcanéus/5ème métatarse et talus/1er métatarse ne sont plus respectés.

De profil

  • L’équin calcanéen est irréductible.
  • L’angle tibio-talien de profil est augmenté. Il signe l’équin talien.

Les manipulations

  • Elles doivent viser à restituer en priorité l’entité médio-tarsienne.
    Son intégrité aidera à la correction de l’arrière pied.
    Les mobilisations visent donc à repositionner le naviculaire en bonne position et, par la suite, à réduire les déviations de l’arrière-pied.
    Réduction difficile, car hyperlaxité de la médio-tarsienne et raideur de l’arrière pied. Hyperactivité de 2 muscles antagonistes : Tibial ant et triceps.
    Les mobilisations se feront dans le sens du pied bot varus équin

Appareillage

  • Selon les réactions de l’enfant et selon les équipes
    Contention en Tensoplast, seule ou avec attelle
    Plaquette, avec rappel en varus équin, seule ou avec attelle
    Attelle antérieure ou postérieure.
  • Le traitement kinésithérapique est complété, dans la majorité des cas, par une chirurgie.

Arbre décisionnel

Observation générale du pied

Pied dans l’axe, FD exagéré

Pied en DH

Pied en DD

Rééducation du pied du nourrisson – Les malpositions mineures

Définition

«Les malpositions sont des modelages posturaux dus au maintien d’un pied normal dans une même position extrême pendant une période suffisamment longue pour provoquer un déséquilibre musculaire»
(Métaizeau)

  • Fréquentes, non douloureuses
    Souvent dues à des contraintes in-utéro, surtout en fin de grossesse, mauvais positionnement foetal
    Le plus souvent idiopathiques mais peuvent être associées à d’autres pathologies
    Rassurer et informer les parents sur l’évolution de la pathologie et sur le développement psychomoteur de l’enfant (marche)

Evolution et pronostic

  • Évolution favorable la plupart du temps surtout si la prise en charge est précoce
    6 semaines – 2 mois maximum
    Si résultats insuffisants : orientation vers orthopédiste infantile

Pour les déformations bénignes

  • Prise en charge systématique et précoce
    Risque aggravation sans traitement
    Une prise en charge tardive sera de moins bon pronostic

Fréquence des séances

  • 2 à 3 fois/semaine
  • Puis espacement des séances, afin de vérifier le maintien des corrections.
  • Possibilité de surveiller l’évolution jusqu’à la marche, voire plus si besoin.

Pied calcanéus (talus)

Physiopathologie

  • Naissance : exagération de la FD (physiologique)
  • Simple surveillance avec contrôle à 1 puis 2 mois selon le tonus de l’enfant
  • Rétraction du tibial ant et limitation FP à 90° = pathologique

Traitement

  • Postures manuelles en FP
  • Stimulations musculaires des FP

Appareillage

  • Contention souple ou/et attelle postérieure/antérieure

A éviter : risque de renforcement des releveurs car stimulation en FD


Pied valgus

Physiopathologie

  • Association d’un valgus du bloc calcanéo-pédieux au pied talus
ATTENTION : différent du pied convexe congénital (si on a un doute = radio) = mvt du médiotarse – flexion dorsal de l’arrière pied.
Palpation tubercule calcanéus + Flexion dorsale : si pas flexion dorsale, renvoi chirurgien !

Traitement

  • Postures en flexion plantaire et en inversion du pied
  • Stimulations musculaires fléchisseurs plantaires
  • Stimulations des muscles fléchisseurs des orteils
  • Stimulations du tibial postérieur

Appareillage

  • Contention souple en équin et varus
  • Attelle postérieure et plaquette

Pied supinatus

Physiopathologie

  • Attitude du bloc calcanéo-pédieux en supination
    Hyperactivité du Tibial Antérieur
    Hyperactivité de l’Adducteur et du Long Fléchisseur du Gros orteil
    Pas d’équin de l’arrière pied

Traitement

  • Postures manuelles (étirements muscles inverseurs)
    Stimulations des éverseurs

Appareillage

  • contention souple adhésive
  • gouttière postérieure

Métatarsus adductus

Physiopathologie

  • Déviation articulaire dans le plan frontal des métatarsiens, donc très rigide
  • Avant-pied en adduction sans composante de supination
  • Bord interne concave
  • Styloïde du Vème métatarsien saillante
  • Hyperactivité de l’ADD du gros orteil

Traitement

  • Assouplissement du bord interne
  • Etirement de l’Adducteur du Gros Orteil

Appareillage

  • Avec plaquette

Métatarsus varus

Physiopathologie

  • Déviation au niveau de l’articulation tarso-métatarsienne
  • Supination (face plantaire regarde en DD) et adduction de l’avant pied (origine articulaire)
  • Hyperactivité de l’Adducteur du gros Orteil et Tibial Antérieur
  • Hyperactivité du Long Fléchisseur du gros Orteil

Clinique

  • Bord externe convexe, bord interne concave
  • Equinisme du 1er métatarse
  • Saillie de la styloïde du 5ème métatarse (ADD +++)
  • Cavus de la voute plantaire, en regard de M1
  • Arrière pied normal sans aucune déviation du calcanéum
  • Rétraction du Tibial Antérieur
  • Rétraction de l’Adducteur du Gros orteil
  • Long Fléchisseur du Gros Orteil : supination+++

Classification de Beck

Traitement

  • Mobilisations-Postures manuelles: en abduction
    et pronation de l’avant-pied
  • Etirement de la voute plantaire
  • Etirement du Tibial Antérieur et de l’Adducteur du gros orteil

Travail musculaire des fibulaires et extenseur commun par stimulations cutanées : stabilisation de la correction obtenue

Appareillages

  • Plaquettes
  • Plaquettes + attelle postérieure en thermo formable
  • Si l’enfant lutte contre appareillage, contention adhésive souple/attelle (attention au valgus arrière pied)

Pied creux

Physiopathologie

  • Augmentation de la voute plantaire
  • Rétraction de l’aponévrose plantaire
  • Pas de déviation dans le plan frontal
  • Aggravation durant la croissance
  • Cause souvent neurologique

Traitement


Pied plat de l’enfant

Physiopathologie

  • Genu valgum
  • Pied plats
  • Valgus d’arrière pied
  • Typique à 3 ans

Caractéristiques

  • Souple, indolore, réductible en digitigrade

Etiologie

  • Pathologies musculaires, neurologiques
  • Hyperlaxité, hyper antéversion fémorale
  • Obésité

Traitement

  • Kinésithérapie peu efficace
  • Vérifier qu’il n’existe pas de rétraction du tendon d’Achille (pied plat secondaire)
  • Surveillance
  • Semelles après 3-4 ans (Podologue) si douleur en charge uniquement

Rééducation du pied du nourrisson – Généralités

Rappels anatomiques

Angle de divergence talo-calcanéen

Rappels sur les ossifications

Le pied est cartilagineux chez l’enfant, donc fragile. Il y a une ossification progressive :

  • Talus : à la naissance
  • Calcanéum : à la naissance
    Cuboïde : 0 à 4 mois
    Métatarses et Phalanges : Diaphyses à la naissance, épiphyses entre 3 et 5 ans.
    Cunéiforme 1 :12 à 25 mois
    Cunéiforme 2 : 20 à 48 mois
    Cunéiforme 3 : 1à 7 mois
    Naviculaire : 5 ans
    Apophyse postérieure du calcanéum : 8 ans
    Le pied n’est totalement ossifié que vers 9 ans.

Rappels muscles et aponévrose

  • Tibial ant.
    Tibial post.
    Triceps sural
    Extenseurs, fléchisseurs des orteils
    ABD de l’hallux (important chez les enfants)
    Fibulaires
    Carré plantaire…
    Aponévrose : rétracté (pied bot) / distendu (pied plat)

Principes généraux de prise en charge

  • Traitement à la carte
    Connaissance de l’enfant
    Respect de la maturation psychomotrice
    Respect de la maquette cartilagineuse
    Respect de la non douleur
  • Enfant, parents / entourage, équipe médicale (coopération, concertation, libre choix des techniques)
    Associer l’enfant à son traitement = « le bébé est une personne »

«Laisser un pied partiellement dévié, n’est pas une faute. Mais le corriger faussement, par certains remaniements, crée une pathologie iatrogène qu’il est difficile, voire impossible à rattraper.» André Guillaume

Relation avec l’enfant

  • S’adapter, communiquer
    Le connaître et le comprendre (cris, pleurs, réactions)
    Le respecter, obtenir sa confiance
  • Schémas cinétiques de l’enfant = connaissance (adaptation du TTT) et respect (TTT en harmonie avec l’enfant)
  • Rôles des parents = rassurer, sécuriser, expliquer, responsabiliser
    Chanter est une bonne façon de communiquer avec les enfants

Développement psychomoteur de l’enfant

0 – 6 semaines – Schéma de triple flexion (activité dominante des muscles F hanche, genou, pied)
6 – 20 semaines – Passage progressif vers le schéma d’extension
– Palier maximum entre la 12e et 16e semaine (puis va en décroissant)
Vers 5e mois– Équilibration entre schéma extension et flexion
– L’enfant cherche à se retourner = sollicitation musculature varisante
Vers 8e moisL’enfant cherche à se mettre debout
Pied = appui presque en permanence sur l’avant pied (digitigrade)
Réapparition du schéma d’extension
Vers 9e/10e moisBaisse du tonus
Période du ramper et de la quadrupédie
ATTENTION : 10mois est la période d’inquiétude max pour l’enfant
Puis progressivement :– Enfant cherche à nouveau la position verticale, mise debout, marche
– De nouveau il y a une prédominance du schéma d’extension
– En moyenne = marche vers 14 / 15 mois

Les parents

Leur rôle est de

  • Rassurer
  • Sécuriser
  • Expliquer en quoi consiste la pathologie
  • Responsabiliser : respecter l’appareillage

Exigence du kiné

  • Ne pas coucher l’enfant sur le ventre : risque de mort inattendue du nourrisson (Important : prévention de la mort inattendue du nourrisson par le CHU de Lyon)
  • Participer à la séance en calmant et apaisant l’enfant : donner le biberon avant ou pendant la séance
  • Ne jamais ôter l’appareillage, sauf autorisation du praticien

Examen clinique du pied

  • Taille du pied à la naissance : 5 à 7 cm

Palpation

  • Palpation malléolaire
  • Appréciation de l’axe bimalléolaire
  • Palpation du calcanéum et de la coque talonnière (pied à angle droit)
  • Appréciation de l’axe du tendon tricipital
  • Recherche d’une saillie de la tête du talus, du naviculaire ou de la styloïde du Ve métatarsien
  • Palpation de la voûte plantaire à la recherche d’un cavus médio-tarsien

Dynamique

  • Recherche griffe des orteils
  • Vérification des amplitudes articulaires : FD/FP, ADD/ABD, prono-supination
  • Recherche activité des fléchisseurs des orteils par une pression sous la tête du 1et et 2e matétarse
  • Recherche activité du tibial antérieur et postérieur par une position du MI en schéma varisant et en exerçant de petites pressions répétées au niveau du naviculaire ou de la tête du 1er méta
  • Recherche activité des fibulaires en exerçant des stimulations sur le bord externe du pied
  • Recherche d’activité des extenseurs communs des orteils par des stimulations sur la face dorsale du pied

Clés d’une séance réussie

  • Pièce calme et silencieuse
    Lumière non agressive
    Installation confortable de l’enfant
    Enfant propre et rassasié ou repas durant la séance
    Installation confortable du thérapeute
    Concentration du thérapeute

Les mobilisations

  • Gestes précis et réguliers
    Pressions bien dosées
    Étirement, décoaptation
    Contact permanent
    Ordre des manoeuvres précis et suivi

L’appareillage

  • Efficacité manuelle du kinésithérapeute
    Hypo-correctif
    Limiter les contraintes pour l’enfant
    Adapter la contention en fonction de l’enfant et de l’effet recherché
    Respecter la fonction de la talo-crurale
    Privilégier l’information et le conseil aux familles
    Surveiller l’état cutané du pied

Conséquences d’un appareillage inadapté

L’hypercorrection peut entraîner :

  • Des conséquences au niveau des zones cartilagineuses qui sont très fragiles: aplatissement du dôme du talus, aplatissement du rebord antérieur du tibia, lésion de la malléole externe.
    Des fausses corrections, difficilement réductibles, même par le chirurgien: rupture partielle ou totale de l’articulation médio-tarsienne, rotation exagérée de la pince bimalléolaire…
    Des réactions de défense de l’enfant : Déséquilibres musculaires, aggravation des différentes rétractions existantes (Triceps, cavus de l’avant-pied, griffe des orteils).

Vidéos de mobilisation en pédiatrie

Par Céline Perrot

  • 1 – Diagnostic différentiel entre un torticolis postural et un torticolis musculaire
  • 2 – Travail de détente de la chaîne postérieure
  • 3 – Travail de détente cervico-occipitale et stimulation crânienne
  • 4 – Technique de portage en enroulement
  • 5 – Autres techniques de portages
  • 6 – Portage pour enfant plus grand
  • 7 – Changement de couche et habillage
  • 8 – Positionner le bébé pour l’allaitement
  • 9 – Comment alimenter le bébé à la cuillère
  • 10 – Installation du bébé sur les temps d’éveil
  • 11 – Guider le bébé pour le passage dos-ventre

Développement psychomoteur de l’enfant de 0 à 3 ans

MotricitéPréhensionLangageCompréhension
Naissance – 1 mois-Hypertonie des membres
-Hypotonie axiale
-Assis : cyphose dorsale
-V : position foetale
GraspingAttentif aux sons
2 mois-Tenu tête qq instants et vacille
-D : attitude asymétrique
V : appui avant-bras, soulève tête à 45°
-Grasping plus discret
– Mains souvent ouvertes
Vocalises
3 mois-Intérêt pour son corps : âge du “regard de la main”
-D : mouvement de f° et d’ext° des MI
-V : appui avant-bras, soulève tête de 45 à 90°
Préhension au contact-Cris de plaisir
-Gazouillis
4 mois-Assis : tient sa tête
-D : roule dos-côté
-V : appui coude, tête 90°, ext° MI
-Mains au centre
-Essaie d’atteindre les objets avec les mains
-Joue avec hochet mais le perd souvent
-Rit aux éclats
-Gazouille beaucoup
5 mois-D : pédalage
-V : appui AB en hyper-ext°. Fait l’avion, essaie de se retourner ventre-dos
-Préhension volontaire cubito-palmaire
-Objets à la bouche
Ton moqueur “agueu”Sourit à son image dans le miroir
6 mois-Assis en trépied
-D : saisit ses pieds, se retourne D-V
-Debout : stade du sauteur
-Préhension volontaire globale bien acquise
-Tient 2 cubes
Lallations-Permanence de l’objet
-Tend les bras
7 mois-Assis : stade du parachutisme
-D : pieds à la bouche
-V : poids du corps sur une main pour saisir objet
-Relâchement volontaire global
-Début de préhension en pince inférieur
Syllabes : ba, da, ka-Imite actes simples
-Répond à son prénom
8 mois-Tient assis seul
-D : peut s’asseoir seul en prenant appui sur un côté
-Fait l’ours
1er mode de locomotion : les retournements
-Perfectionne pince inférieure
-Déliement de l’index
-Imite des sons
-Combine des syllabes : dada – baba
-Comprend le non
-Cherche jouets jetés
9 mois-Assis, pivote sur ses fesses
-V : rampe
– Se met debout en se tenant aux meubles
Préhension en pince supérieureSyllabes redoublées : “papa” “mama” non différencié-Notion d’outil
-Apprend à tendre un jouet
-Compare 2 cube
10 mois-4 pattes
-Se met debout, chevalier servant
Pince sup plus fine“papa-maman” bien différencié-Fait “au revoir”, “bravo”
-Notion de contenant et de contenu
11-12 mois-Marche de l’ours
-Début des 1er pas
-Marche le long des meubles
Pointe son index-Langage global significatif
-Mots phrases
-2 mots significatifs
-Emboîte les objets
-Encastrement
-Envoie balle
-Comprend phrases simples
15 mois-Marche seul
-Monte escalier à 4 pattes
-Se met debout sans appui
-Relâchement manuel fin et précis
-Tient sa cuillère, gribouille
-Perfectionne son langage global significatif
-4-6 mots significatifs
-Demande objets en pointant du doigt
-Tour de 2 cubes
18 mois-Monte-decend escalier en se tenant à la rampe
-Début course, saut 2 pied
-Marche à reculons
-Lance balle
-Mange seul
-Aime faire des gribouillis
-Jargon mature
-7-10 mots
-Intérêt pour livres d’images, désigne 1-2 images
-Comprend 1-2 ordres
-Montre 2-3 parties du corps
2 ans-Monte-descend escaliers sans alterner les pieds
-Court vite
-Tape dans ballon
-Souplesse du poignet
-Dévisse couvercle
-Explosion du vocabulaire
-Phrases explicites
-Utilise “je-moi-tu”
-Propreté de jour (18-24mois)
-Aide pour se déshabiller
-Compte jusqu’à 3-4
-Nomme 4-5 images
3 ans-Monte-descend escaliers en alterné
-Saute sur 1 pied
-Fait du tricycle
-Bonhomme tétard
-Copie une croix
-Tour de cube
-S’habille seul
-Avalanche de questions : “pourquoi ?”
-Utilise correctement le temps des verbes
-Connaît comptines
-Compte jusqu’à 10
-Nomme 8 images et 8 parties du corps