Prothèse inversée d’épaule

Récapitulatif de l’article sur KS-mag

https://www.ks-mag.com/article/10716-prothese-inversee-d-epaule


Indications pour une prothèse inversée d’épaule

– les omarthroses excentrées douloureuses du sujet âgés ≥ 75 ans
– les ruptures irréparables de la coiffe des rotateurs ;
– en cas d’échec d’arthroplastie simple ou totale d’épaule ;
– les fractures de l’extrémité supérieure de l’humérus, céphalo-tubérositaires deplacées et comminutives chez le sujet âgé 


Principe d’une prothèse inversée d’épaule

  • L’articulation est ainsi inversée : la surface convexe (sphéroïde) est placé sur la scapula, et la surface concave sur l’extrémité supérieur de l’humérus.
  • L’objectif des prothèses d’épaule inversée est d’obtenir une élévation de l’épaule grâce exclusivement au deltoïde.
  • La récupération de la rotation latérale active reste sous la dépendance de l’intégrité des muscles infra-épineux, petit rond et du deltoïde postérieur.

Résultats

  • Plus de 85 % des patients indolores ou avec une douleur minime
  • Mobilité en élévation active : entre 110 et 140° selon les études sur une intervention de première intention (60 à 90° en cas d’intervention de reprise)
  • Résultats sont modestes sur la rotation externe active : entre 0 et 5° en moyenne
  • Mauvaise récupération de la force musculaire : entre 2,5 et 4 kg pour le deltoïde

Les complication

  • Instabilité de l’épaule majorée en cas de lésion du subscapulaire et lorsque la voie d’abord est delto-pectorale
  • ossifications hétérotopiques influencent significativement le score de Constant en réduisant la mobilité
  • Encoches dans le pilier de la scapula, encore appelés notch
  • Descellements (surtout de la pièce glénoïdienne)
  • Fractures de vis, sepsis, fractures de fatigue de l’acromion
  • Taux de survie de cette prothèse qui est faible dans le temps

Rééducation

  • Débute dès le 2ème jour post-opératoire
  • Résultats définitifs évalués à 6 mois post-opératoire
  • Rééducation fonctionnelle, récupération globale du membre et non analytique
  • Rééducation centrée sur la mobilité et la force du deltoïde
  • Attention particulière portée sur la cicatrisation du deltoïde

Contre-indication

  • Travail de recentrage de l’épaule
  • Port de charge lourde à bout de bras à proscrire

Principes

Sports permis

Reprise d’une activité raisonnée


ULTRA Guidelines (Upper Limb Treatment and Rehabilitation Advice) par Bardsley et al., 2022 

Pre-opératoire

  • Enseigner les mouvements actif-aidés dans une zone d’amplitude sécurisé
  • Conseils sur l’ajustement postural
  • Education du patient sur les procédures et les attentes
  • Evaluer les tendances compensatoires musculaires
  • Evaluer les fonctions du deltoïde
  • Education si les activités de la vie quotidienne

Facteurs qui peuvent altérer les résultats et la progression

  • L’état fonctionnel pré-opératoire
  • Age
  • Intégrité du deltoïde
  • Commorbidité

Phase de protection : 0-6 semaines

  • Eviter les mouvements combiné d’abduction et de RL
  • Eviter l’extension
  • Eviter de mettre la main derrière la dos
  • Eviter de se mettre en charge sur le bras (se relever d’une chaise par exemple)
  • La flexion antérieure est limitée au niveau de la boucheworn

L’écharpe

  • Elle est porté surtout pour le confort
  • A porter 2-3 semaines post-opératoire jusqu’à la fin des douleurs
  • En cas de deltoïde très faible, porté l’écharpe au moins 6 semaines

Rééducation

  • Zone de sécurité : élévation de 90° en avant du plan antérieur de la scapula, Rotation latérale de 30°
  • Exercice de coude, poignet, main
  • Actif aidé dans la zone de sécurité
  • Programme de compensation de la coiffe
  • Exerice de RL
  • Exercice de dissociation/mobilité de la scapula
  • Cross éducation

Critères de progression

  • Douleur sous contrôle
  • Fonction du deltoïde
  • Pas de signe d’instabilité
  • Pas de schéma de mouvement qui pourraient altérer la prothèse

Etape intermédiaire : 6-12 semaines

  • Eviter l’abudction et RL combinée
  • Porter une lourde charge
  • Se mettre en charge sur le bras, surtout en extension

Rééducation

  • Compensation de la coiffe contre gravité
  • Exercice RL en progression
  • Mobilisation de la scapula
  • Actif-aide la gléno-huméral sans restriction d’amplitude
  • Extension fonctionnelle et main derrière le dos

Critères de progression

  • Pas de douleur dans l’amplitude du mouvement
  • Qualité du mouvement
  • Fonction du deltoïde sur toute l’amplitude
  • Rotation latérale active
  • Pas de signe d’instabilité de la prothèse

Etape finale : 12 semaines et +

  • Eviter ABD/RL combinée
  • Mise en charge sur les bras, surtout en extension
  • Port de charge lourde

Vidéo

Comprendre la chirurgie de la prothèse d’épaule
Par EduKa Santé

2 cas de chirurgie de l’épaule présentée :

  • En cas d’arthrose de l’articulation gléno-huméral : remplacement des surfaces articulaires usées par des matériaux synthétiques tout en conservant la forme des surfaces articulaires
  • En cas d’arthrose de l’articulation et de lésion de la coiffe des rotateurs : prothèse d’épaule inversée

Les patients brûlés

Brûlure

Définition

Transfert d’énergie entre une source et la peau (ou muqueuse) entraînant une destruction plus moins importante de la peau

Types

  • Thermiques : 94%
  • Electriques, chimiques, irradiations, mécaniques (frottement) : 6%

Conséquences

  • Fuite hydro-électrolytique externe (suintement) et interne (oedème) : 2ème cause de mortalité après la cause
  • Perte calorique (hypothermie) et protéique (perte d’albumine)
  • Immuno-dépression par emballement inapproprié du système immunitaire
  • Déséquilibre glycémique
  • Infection par perte de la barrière, immunodépression + chambre chaude + humidité (patient suite)
  • Douleurs, séquelles en cas de brûlure profonde

Evaluation de la gravité

Gravité selon l’étendu

Règles des 9 de Wallace

  • Règle approximative mais utilisée couramment par les centres et les secours
  • Pourcentages valables uniquement pour les adultes

Paume de main : règle des 1%

  • La surface de la paume du patient correspond à 1% de la surface totale

Tableau de Lund and Browder

  • Pourcentage pour chaque zone du corps
  • Prend en compte l’âge du patient et la profondeur de la brûlure

Gravité selon la profondeur

1er degré

  • Erythème (rougeur) et douleur, “coup de soleil”
  • Touche les couches superficielles de l’épiderme
  • Cicatrise en moins de 7j
  • Desquamation possible mais sans cicatrice

2ème degré superficiel

  • Phlyctène (cloque)
  • Sous-sol rouge vif hyperalgique
  • Blanchiment à la vitropression puis rougit à nouveau
  • Cicatrise sans séquelle <12j
  • La bulle se décolle à l’intérieur de l’épiderme mais ne touche pas aux cellules basales qui permettent la cicatrisation

2ème degré profond

  • Phlyctène +/-
  • Sous-sol rose pâle peu sensible, pas suintant ni hypersensible
  • Cicatrise très difficile >21j, nécessite souvent une greffe
  • Scarification en surface : ne saigne pas ; scarification en profondeur : saigne

3ème degré

  • Peau totalement brûlée mais pas ce qu’il y a en dessous
  • Noir, brun ou blanc : dépend de l’agent qui brûle
  • Insensible à la piqûre et à la scarification
  • Ne cicatrise pas spontanément
  • Nécessite une greffe

4ème degré

  • Atteinte dépassant la peau

Règles des 3 semaines

  • Toute brûlure non cicatrisée à 3 semaine est une brûlure profonde : elle doit être greffée
  • Savoir quand la brûlure a été faite, ne pas se fier à ce qu’on voit sur le moment

Gravité selon la localisation

  • Organes sensoriels : oeil, main
  • Risques fonctionnels : mains, plis flexion, région faciale
  • Risques infectieux : région périnéale, problèmes urinaires et fécaux
  • Risque d’effet garrot : brûlure profonde et circulaire (inextensible -> oedème -> incision nécessaire)

Gestes en cas de brûlure

Refroidissement

  • Eau courante (15°) pendant 10-15mn le plus tôt possible : diminue l’approfondissement de la brûlure (inversion d’échange de la chaleur)
  • Gels d’eau
  • Si eau trop froide : risque de vasoconstriction et d’aggravation
  • Attention au risque d’hypothermie pour les grands brûlés

Incisions de décharge

  • Pour les brûlures circulaires et profondes
  • Brûlure inextensible sur gonflement par oedème : effet garrot
  • Geste d’urgence : sectionner la peau pour éviter l’ischémie

Complications

Approfondissement

  • Brûlure superficielle qui devient profonde
  • Causes : sepsis, drogue, diabète, cigarette

Atteintes respiratoires

  • Brûlure de l’arbre respiratoire par inhalation de fumée
  • Brûlure vibrisse nasales : poils du nez
  • Voix rauque : oedème du larynx
  • Toux avec expectoration de suie : dans les bronches
  • Sibilances : oedeme dans les bronches

Bilan par fibroscopie bronchique

Autres atteintes respiratoires

  • Blasts (explosion) : onde de choc avec des lésion de pression au niveau des alvéoles pulmonaires (examen par otoscopie)
  • Intoxication au Co (monoxyde de carbone) : oxygénation, caisson hyperbare pour remplacer le CO par de l’O2
  • Intoxication au cyanure : combustion des matières plastiques dégage du cyanure. Traitement par hydroxo-cobalamine (antidote du cyanure) à injecter rapidement

Facteurs pronostics

  • Pourcentages des brûlures
  • Profondeur (et circulaire ou non)
  • Lacalisation (visage, main, périnée)
  • Terrain / âge
  • Pathologie associée (fracture, atteinte respiratoire)
  • Score de Baux (âge + surface brûlée) : score <50 = 100% survie ; >100=20% de survie
  • Cotation UBS (unité Brûlée Standard) : surface brûlée + 3x surface en 3ème degré : mineure (25UBS), grave (100), mortelle (200)

Cas de figure

  • Pas d’hospitalisation : brûlure <10%, superficielle, jeune, sans tare ni lésions associées
  • Hors de ces critères : hospitalisation

Traitements

  • Réanimation hydro-électrolytique
    • 20 à 30ml/kg de Ringer Lactate pendant 1h
    • Règle d’Evans : 1ml/kg/% de surface corporelle brûlée
    • Critères de bons remplissages : pouls, PA, diurèse, pesée quotidienne
  • Chirurgie : incision de décharge/greffe
    • Avant 5j pour éviter les risques d’inflammation, de surinfection, de rétractions, de dénutrition
    • Plan tangentiel ou par avulsion (plan en dessous)
    • Greffe de peau pleine : meilleur résultat. Prise pas bistouri
    • Greffe de peau expansé : plus économique. Prise par dermatome
    • Technique de Meek : pouvoir d’expansion plus grand mais difficulté sur infection (collé avec du Thul) et plus chère
    • Substitut dermique : recouvrement d’attente, amélioration qualitative
    • Homogreffe (quand autogreffe impossible) : peau prélevée sur cadavre (xenogreffe : sur animaux). Marche temporairement car réaction immunologique de rejet) : couverture temporaire pour constituer une protection contre les bactéries et la fuite d’hydro-électrolytique
    • Mixte (technique du sandwich) : autogreffe recouverte d’homogreffe en cas de maille très large
    • Culture d’épiderme : exception, pour grands brûlé (70-80%), long (3 semaines), très cher, très fragile, parfois le patient meurt avant
    • Lambeau : tissu cutané avec autonomie vasculaire pour fermer une cavité ou structure incapable de cicatriser
  • Soins infirmiers : pansements complexes
  • Kiné : depuis la phase aiguë jusqu’à la fin des séquelles
  • Nutritionniste pour la perte calorique (cicatrisation consomme des calories)
  • Vaccination anti-tétanique, pas d’antibiotique (sauf en cas d’infection)

Les types de brûlure

Les brûlures électriques

  • Brûlure consécutif au passage du courant à travers le corps, avec un point d’entrée et un point de sortie, avec passage entre les 2. A différentier de l’arc électrique (flamme ou chaleur issue d’une explosion électrique)
  • Passage à travers le corps : peut léser les organes (os, nerfs, muscles)
  • L’os est un mauvais conducteur électrique. Il chauffe et brûle le muscle et peut provoquer un syndrome de loge par gonflement du muscle.
  • Les fibres musculaires éclatent et libèrent de la myoglobine qui passe dans la circulation et provoque une insuffisance rénale

Les brûlures chimiques

  • Base : nécrose molle (liquéfaction)
  • Acide : nécrose sèche
  • Traitement : lavage à l’eau pour diluer et éliminer le produit
  • Diphlotérine : bloque toute réaction chimique
  • Cas particulier : inhalation fumée toxique qui passe par les poumon puis dans la circulation systémique. En cas de doute, appeler le centre anti-poison (Fernand Widal)
  • Acide fluorhydrique : pansement au calcium qui attire le produit vers l’extérieur comme une pompe

Brûlure et fracture

  • Difficulté diagnostic car le patient est souvent sédaté
  • Traiter la fracture avant la brûlure : chirurgie par clou centro-médullaire (ouverture minime pour diminuer le risque de sepsis)
  • Commencer le plus tôt possible. Après un délai de 12h, chirurgie par fixateur externe

PEC après la phase de cicatrisation

  • Phase d’hypertrophie puis maturation : risque de démangeaison par manque de maturation : s’améliore avec le temps.
  • Crème hydratante pui relipidifiante pour remplacer la sueur et le sébum
  • Pressothérapie : vêtement compressif appui sur la cicatrice pour améliorer la maturation cicatricielle
  • Cure thermale : essentiellement intérêt de la douche filiforme, réadaptation sociale, action sur le prurit et l’hypertrophie

Evolution spontanée des greffes

  • Rétraction, séquelles esthétiques et fonctionnelles
  • Traitement des séquelles vers 1 an après la brûlure par greffe ou lambeau
  • Greffe de peau : plus elle est épaisse, plus elle sera élastique et esthétique, et moins elle se rétractera

Techniques chirurgicales

Lambeaux

  • Lambeau de transposition : faire basculer un morceau de peau pour recouvrir un trou
  • Bride du pli du coude : lambeau thoracique provisoires sur le pli du coude puis sevrage

Plastie en Z

  • Effet d’allongement par échange de laxité hauteur/largeur
  • Uniquement sur les brides linéaires (bride : corde qui empêche le mouvement)

Plasties en trident

  • Bride la première commissure

Expansion

  • Ballon sous la peau pour expandre (comme femme enceinte)
  • Seule technique qui augmente le capital de peau saine
  • Augmente la taille du lambeau

Reconstruction en 3D

  • Reconstruction d’oreille avec du cartilage costaux
  • Se fait aussi pour le nez, les paupières

Autres complications

Ostéomes

  • Fréquent chez les grands brûlés
  • Coude le plus touché
  • Parfois asymptomatique
  • Opération pour exciser l’écaille osseuse
  • Kiné post-op

Cancérisation

  • Le plus souvent sur des cicatrices de plus de 10 ans
  • Biopsie sur plusieurs endroits : certaines zones peuvent être positives, d’autres négatives

Physiopathologie des lésions cutanées

Introduction

Définition

Cicatrisation

Processus biologiques qui surviennent à la suite d’une plaie et permettent la réunion des parties divisées

Parties molles

  • Peau et tissu sous cutané + éléments qui y passent : tendons, nerfs, vaisseaux, muscles
  • Excluent les os, les articulations et les organes

Cicatrisation cutanée

Composition de la peau

  • Epiderme : tissu épithéliale (couche la plus superficielle) permet un recouvrement étanche
  • Derme : tissus conjonctif assurant l’élasticité et la solidité de la peau

2 phénomènes cicatriciels

  • La cicatrice conjonctive
  • Le recouvrement

Rôle de la peau

  • Protection contre les traumatismes mécaniques (chocs)
  • Régulation thermique (vasomotricité, sudation)
  • Barrière contre les pertes hydro-électrolytoques
  • Barrière contre les invasions bactériennes
  • Sensibilité tactile, nociceptive, thermique
  • Esthétique

Constitution de la peau

Epiderme (épithélium)

  • Constitué de cellules kératinocytes posées sur la membrane basale
  • Ce sont des cellules basales qui meurent et qui remontent à la surface
  • “Turn over” (tapis roulant) qui renouvelle l’épiderme
  • Toutes les kératinocytes sont renouvelées toutes les 2-3 semaines

Derme (tissu conjonctif)

  • Constitué de fibroblastes qui fabriquent les fibres collagènes (solidité) et d’élastine (élasticité)
  • Annexe épidermique (follicules pileux, glandes sudoripares et sébacées) capable de synthétiser des poils mais également de l’épiderme en cas de cicatrisation

Hypoderme

Couche graisseuse

Causes de blessure

  • Plaie traumatique franche : couteau
  • Plaie contuse : objet non tranchant
  • Arrachement
  • Ecrasement avec nécrose cutanée
  • Plaie chirurgicale : incision ou excision
  • Brûlure, escarre

Cicatrisation

Physiologie globale

  • Phénomène biochimique -> mécanismes histologiques -> évolution clinique
  • Blessure épiderme/derme -> nécrose cellulaire avec effraction vasculaire -> formation caillot de sang (permet l’arrêt de l’hémorragie) -> début de cicatrisation

Les 3 étapes de la cicatrisation

Détersion : évacuation de la nécrose et du caillot (nettoyage de la plaie)

  • Granulation (bourgeonnement) : cellules comblent la plaie par un bourgeonnement charnu (cicatrisation conjonctive)
  • Epithélialisation (épidermisation) : recouvre le tissu de granulation

Les phases du bourgeonnement

Prolifération de fibroblastes

  • Migre dès 48 heures à partir des berges puis multiplication
  • Synthétise la substance fondamentale de la matrice intercellulaire (glycosaminoglycanes)
  • Synthèse du collagène de type III (embryonnaire ou “immature”) puis type I et d’élastine

Les myofibroblastes

  • Proviennent des fibroblastes et contiennent des cellules contractiles
  • Les plaies se rétractent par l’action des myofibroblastes

Bourgeon charnu

  • Tissu de granulation de couleur rouge
  • Attention à l’hyper bourgeonnement (quand le tissu va plus haut que la peau)

Phase d’épidermisation

  • Quand la plaie est comblée
  • Migration des kératinocytes qui sont autour de la cicatrice
  • Les mélanocytes (pigments de la peau) et les cellules de Langerhans (cellules immunologiques) colonisent ensuite l’épiderme

Aspect bactériologique

  • La plaies n’est jamais stérile, il y a toujours des bactéries
  • Elles jouent un rôle de détersion suppurées de la plaie : elles mangent le pu de la nrécose
  • Si infection virulente : blocage de la cicatrisation et possible infection locorégionale ou générale (septicémie)

Types de cicatrisation

Cicatrisation de seconde intention

  • Correspond aux 3 phases : détersion – bourgeonnement – épidermisation
  • Les 2 berges sont à distance : perte de substance
  • Evolution avec pansement simple

Cicatrisation de première intention

  • Traitement chirurgical pour fermer directement la plaie
  • Conditions nécessaires
    • absence d’infection
    • absence de nécrose
    • parage chirurgical parfait
    • Suture bord à bord : 2 berges en contact
  • Risque de rétraction
    • évolution centripète au niveau de la plaie
    • Diminue la taille de la plaie : bénéfique ou délétère ?
    • Bord rosé autour de la plaie : début de migration kératinocytose

Remodelage de la cicatrice

  • Dernière étape: maturation cicatricielle
  • Dure plusieurs mois voire jusqu’à 2 ans
  • Derme se transforme en tissu ressemblant à un derme normal (pas de retour à l’état antérieur)

Type de cicatrice

Cicatrice normal

  • Premiers mois : phase hypertrophique (inflammatoire, rouge, chaleur, démangeaison)
  • Quelques mois après : inflammation diminue, dégonflement
  • 1 an : mature

Cicatrice hypertrophique

  • Hyperplasie persistante au-delà de 12 mois
  • Guérit en 18 mois à 2 an
  • Aspect rouge, gonflée (anomalie)

Cicatrisation chéloïde

  • Cicatrice indéfiniment immature, siège d’une inflammation chronique
  • Facteurs favorisants
    • Localisation : région deltoïdienne, pré-sternale, scapulaire, ppubienne, oreille (surtout lobule)
    • Âge : <30 ans (les vieux ont des cicatrices moins visibles)
    • Ethnie : surtout personnes noires et asiatique

Cicatrisation nerveuse

  • Dégénérescence de l’axone puis repousse de 1 à 8mm par jour
  • Tous les axones ne retrouvent pas le même chemin parfois
  • Complication : formation de névrome
  • Le courant nerveux ne repasse pas après suture

Vaisseaux

  • Section totale : rétraction avec arrêt de l’hémorragie
  • Section partielle : persistance d’une hémorragie
  • La circulation peut repartir après suture
  • Complications
    • Faux anévrisme : la plaie sur l’artère devient un espace inclus à ‘l’artère (pas issu d’une dilatation)
    • Fistule artério-veineuse : le sang de l’artère va directement à la veine sans avoir irrigué les organes
    • Thrombose

Muscles et tendons

  • Cicatrisation : remplacement des fibres lésées par un tissu fibreux non fonctionnel (non contractile)
  • Le tendon est déjà un tissu fibreux. Il peut présenter des problèmes d’adhérence : le tendon ne coulisse plus

Les escarres

Physiopathologie

  • Nécroses ischémiques par compression pouvant atteindre la peau, le tissu cellulaire sous cutané et les muscles
  • Compression entre un plan dur et une saillie osseuse entraînant une nécrose tissulaire si prolongée
  • L’escarre prend le nom de la saillie osseuse : trochantérienne, ischiatique, sacrée, calcanéenne, etc

Les facteurs de risque

Trouble de la sensibilité/motricité avec :

  • Facteurs psychologiques (démission du patient, dépression)
  • Insuffisance de PEC
  • Malnutrition avec atrophie musculaire
  • Infection urinaire/pulmonaire (maladies intercurrentes infectieuses)

L’escarre peut décompenser cet état très précaire
Traitement : traiter les FDR

Les stades de l’escarre

  • 1. Erythème : rougeur
  • 2. Désépidermisation
  • 3. Ulcération
  • 4. Nécrose (sèche ou humide)

Prévention des escarres

Paraplégique

  • PEC par le patient lui-même impérative
  • Eviter points d’appui prolongé
  • Eviter perte de poids et déshydratation
  • Regarder dans le miroir si des escarres se constituent

Patients dépendants

  • Grabataires ou comateux
  • Surveillance des zones d’appui
  • Changement de position toutes les 2h
  • Matelas de prévention anti-escarre statique ou dynamique, lit fluidisé

Traitement médical des escarres

Traiter tous les facteurs déclenchants ou aggravants

  • Dénutrition
  • Infection (locale, urinaire, pulmonaire, septicémie)
  • Soutien psychologique
  • Mobilisation et PEC kiné
  • Traitement d’une éventuelle tare associée qui se décompense (cause et conséquence)

Traitement chirurgical de l’escarre

Cicatrisation de première intention

  • Absence d’infection, enlever nécrose, suture
  • Recouvrement par un lambeau

Escarre calcanéenne

Pas de solution chirurgicale satisfaisante

Escarres sacrées

  • Chirurgie si escarre unique (les autres ont déjà cicatrisées)
  • Si escarre importante et d’évolution très lente malgré un traitement médical bien consuit
  • Patient volontaire
  • Réalisation : peau et muscle fessier pour combler -> incision en V et cicatrisation en Y ou lambeau en rotation

Escarres ischiatiques et trochantériennes

  • Nécessite toujours une intervention chirurgicale (ne cicatrise quasiment jamais)
  • Ces é localisations communiquent avec une bourse séreuse de glissement au contact de l’os qui, une fois ouverte, empêche toute cicatrisation spontanée
  • Réalisation : lambeau de l’IJ (V-Y) ou du grand fessier pour combler le trou

Escarres trochantériennes

  • Ne cicatrise pas seul
  • Lambeau musculo-cutané de fascia-lata

Escarre de fin de vie

  • Chirurgie de propreté avec parfois amputation
  • Objectif : fin de vie décente

Techniques de chirurgie

Cicatrisation centripète (avec expansion)

  • greffe de peau sur une maille
  • Les kératinocytes migrent vers l’intérieur pour refermer la maille

Cicatrisation centrifuge (technique de Meek)

  • cicatrisation à partir de petits carrés de peau prélevés sur le patient
  • Les kératinocytes migrent vers l’extérieur, démultipliant ainsi la surface de greffe

Substitut dermique

Fabriqué en laboratoire

La matrice est colonisée par fibroblaste en 3 semaines

Reconstitue mieux le derme

Greffe

  • peau qui adhère sur la plaie induisant une épidermmisation

Lambeau

  • peau et muscles vascularisés déplacés d’un endroit à un autre

Attention à la dégénérescence : toute plaie qui ne cicatrise pas depuis longtemps peut être atteint de cancérisation. Faire une biopsie.