La méthode McKenzie de diagnostic mécanique et de thérapie (MDT), un système basé sur la classification, a été conçue pour classer les patients en sous-groupes homogènes afin d’orienter le traitement.
La MDT a été conçue pour classer les patients en trois sous-groupes mécaniques
- Dérangement
- Dysfonctionnement
- Syndrome postural
Et le reste dans “Autres”
Extrait issu de https://www.em-consulte.com/es/article/1027294/cervicalgie-prevalence-des-syndromes-mckenzie-et-d
Cette classification ne s’appuie pas sur une étiologie anatomopathologique, mais sur les réponses symptomatiques récoltées lors d’un interrogatoire standardisé et de tests cliniques validés
En fonction des réponses obtenues, les patients seront provisoirement classifiés dans des groupes « mutuellement exclusif », pour lesquels une prise en charge spécifique sera utilisée. La classification sera confirmée ou ajustée en fonction de l’évolution des symptômes et des signes lors des séances suivantes, pour adapter la prise en charge à l’évolution du patient.
Les éléments récoltés lors de l’évaluation initiale reposent sur plusieurs éléments :
le 1er concerne la notion de Centralisation des douleurs (CD). Cette observation est retrouvée lorsque, en exposant les articulations à des contraintes de fin d’amplitude répétées (Tests des Mouvements Répétés) ou continues (Postures), les douleurs disparaissent de la périphérie pour se rapprocher de la racine du membre, ou se rapprochent de la colonne. Cette réponse symptomatique particulière est obtenue en utilisant une direction de mouvements spécifique. Cette direction a été dénommée la Préférence Directionnelle (PD). Lors de l’application de forces dans la direction inverse, on observe a contrario une Périphérisation des douleurs ;
le 2e concerne la diminution de la douleur en utilisant la PD et son augmentation en utilisant la direction contraire. La douleur ne change pas de localisation. Cette réponse caractéristique est observée chez certains patients ;
le 3e concerne l’amélioration des amplitudes articulaires, lors de l’application de forces dans la PD.
Ces trois types de réponses aux tests des mouvements répétés ou aux postures de fin d’amplitude permettent de constituer le premier sous-groupe, le Syndrome de Dérangement, initialement décrit par McKenzie. Il est divisé en deux catégories :
Dérangement Réductible (DR) : le patient présente une Préférence Directionnelle. Il peut être sous-classifié comme Centralisateur (la douleur reste plus proche de la colonne à la fin des tests), Centralisateur partiel (la douleur ne reste pas centralisée à la fin de l’examen), ou Non-Centralisateur (aucun déplacement de la douleur, mais diminution de l’intensité et/ou gain des amplitudes articulaires).
Dérangement Irréductible (DI) : une ou plusieurs directions aggravent ou « périphérisent » les symptômes et/ou bloquent le mouvement, mais aucune ne diminue, centralise ou abolit les douleurs, ni n’améliore les amplitudes. Certains patients répondent différemment. Ils présentent des douleurs uniquement en fin d’amplitude. Cette dernière est limitée. Par contre l’amplitude ne change pas rapidement à la répétition des compressions. Les douleurs ne persistent pas une fois la pression interrompue. McKenzie a dénommé ce sous-groupe particulier, le Syndrome de Dysfonction.
Une autre catégorie de patients ne présente aucune limitation d’amplitude, ni de douleurs durant les tests de mouvements répétés. Par contre, leurs symptômes apparaissent systématiquement lors du maintien prolongé d’une position de fin d’amplitude et disparaissent immédiatement à son interruption.
Ce sous-groupe a été dénommé Syndrome Postural. Tous les patients ne rentrant pas dans ces définitions opérationnelles sont placés dans le sous-groupe Autre. Il inclut, de fait, les pathologies spécifiques connues (pelvi-Spondylite rhumatismale, canal cervical étroit, Sténose foraminale…) mais aussi les patients que l’on ne peut classifier à ce jour.
Un fois classifiés, les patients sont traités en fonction des caractéristiques trouvées :
le Syndrome de dérangement : en utilisant la PD, par des postures ou des mouvements répétés dans cette direction, sur quelques jours ou semaines. La direction opposée est initialement évitée ou limitée, avant de chercher à la réintroduire progressivement, une fois le dérangement stabilisé ;
le Syndrome de dysfonction : par des mouvements répétés dans la direction limitée, sur plusieurs semaines ou mois, de façon à reproduire les symptômes sans les aggraver afin de remodeler les tissus, et sans restreindre la direction opposée ;
le Syndrome postural : par une prise de conscience des positions nocives et une correction posturale adaptée, au long cours, pour éviter la détérioration des structures.


Articles
Cervicalgie : prévalence des syndromes McKenzie et des Préférences Directionnelles
https://www.em-consulte.com/es/article/1027294/cervicalgie-prevalence-des-syndromes-mckenzie-et-d
Objecif : étudier la prévalence des syndromes McKenzie, de la Centralisation des douleurs (CD) et des Préférences Directionnelles (PD) de la cervicalgie commune, et leur stabilité entre la 1re et la 5e séance.
Méthode : Soixante-six kinésithérapeutes français certifiés MDT ont collecté les données de 10 patients consécutifs.
Résultats : 34 praticiens ont évalué 297 patients. Au bilan initial, étaient retrouvés 92 % de « Dérangement », 2 % de « Dysfonction », 0 % de « Postural » et 6 % de catégorie « Autre ». Une CD était retrouvée dans 75 % des cas. L’extension concernait 84 % des PD, les mouvements latéraux 14 % et la flexion 3 %. L’évaluation finale confirmait 92 % des diagnostics. La CD progressait à 82 % et la PD restait la même dans 59 % des cas.
Conclusion : cette étude confirme le fort taux du syndrome de dérangement et de CD dans la cervicalgie commune. La classification est confirmée plus de 9 fois sur 10, et la PD change dans 41 % des cas, confortant les études précédentes.