Choix du traitement en fonction du phénotype

Quelles contraintes appliquées au patient ?

Phénotype nociceptif

Contrainte mécanique utilisée avec les concepts de mécanotransduction et de quantification au stress mécanique. La mécanotransduction parle des capacités anaboliques qui ont besoin de contraintes mécaniques. Si on veut diminuer la part nociceptive des symptômes, il faut favoriser l’anabolisme tissulaire par une contrainte mécanique adaptée.

Phénotype nociplastique

Contrainte cognitive à visée du système d’intégration de la douleur utilisée avec des concepts de neuroplasticité, d’exercices thérapeutique et thérapies cognitives

Phénotype neurogène

Contrainte mécanique sur le tissu neveux utilisée avec les concepts de neurodynamique et de quantification au stress mécanique

Les bienfaits de l’exercice

Privilégier l’actif dès que possible

Hyoalgésie induite par l’exercice (EIH)

En gros, l’effet EIH est un phénomène où la douleur diminue pendant et après l’exercice.

Cette diminution est immédiate pendant une brève période de temps.

Cette diminution de la sensibilité à la douleur se produit dans les parties spécifiques du corps qui ont été sollicitées par l’exercice (dans le cas des squats, ce seront les cuisses et les fesses)

Mais, cette diminution de la sensibilité à la douleur va également se produire dans les zones éloignées du corps qui n’ont pas été soumises à cette sollicitation. Donc, dans les squats ce serait le haut du corps.

Après l’exercice, la diminution de la sensibilité à la douleur persiste pendant 30 minutes dans les zones travaillées, tandis que dans les zones non sollicitées, elle ne dure que 10 minutes.

Et ces 10 minutes peuvent être mis à contribution. (et n’oubliez pas que lorsqu’on comprend comment ça fonctionne, ces 10 minutes peuvent doubler voir même tripler !).

QUE VA T IL SE PASSER CHEZ UNE PERSONNE QUI PRÉSENTE UNE DOULEUR ?

Imaginons que vous avez mal au genou.

Si vous faites un exercice au niveau des bras cela peut réduire la sensibilité à la douleur non seulement dans les bras mais aussi dans les jambes.

Par contre, à l’inverse, si vous faites bosser les jambes dans l’exercice, il n’y aura aucune diminution de la sensibilité à la douleur au niveau des genoux mais également à distance comme les bras.

Donc pour déclencher l’effet EIH il vos toujours stimuler une partie du corps qui ne présente pas de douleur.

Maintenant dans le cas particulier des douleurs diffuses persistantes, comme la Fibromyalgie, l’effet EIH ne s’enclenche pas lors d’exercices intenses, mais peut être observé lors d’exercices plus légers. Il faut y aller mollo quoi.

QUELS TYPES D’EXERCICES DÉCLENCHENT CET EFFET ?

Les exercices isométriques, tt comme les exos d’endurance ou contre résistance entraînent une brève désensibilisation à la douleur.

Mais les exos isométrique marchent mieux.

Qu’est ce qu’un exercice isométrique ?

Faire la chaise contre un mur, par exemple, est un exercice isométrique.

Les muscles travaillent sans qu’il y ait de mouvement visible dans les articulations. Ils consistent à contracter les muscles et à maintenir la position pendant un certain temps sans changer la longueur des muscles.

On peut citer aussi le gainage comme exercice isométrique.

Une contraction isométrique maintenue entre 2 et 9 minutes, ou jusqu’à la fatigue, entraîne une EIH. Une contraction de moins de 2 minutes n’entraîne pas d’EIH.

PLAN D’ACTION DU THÉRAPEUTE : INTÉGRER L’EFFET EIH DANS VOTRE ROUTINE DE SOINS

Maintenant que vous en savez plus sur l’effet EIH, voici mon conseil :

Commencez par des exercices pour les parties du corps non douloureuses pour maximiser les chances d’un soulagement immédiat.

Rappelez-vous que lorsque votre douleur diminue après l’exercice, c’est peut-être l’effet EIH qui est à l’œuvre. Ce n’est pas une solution magique, mais une réalité à prendre en compte.

Profitez de l’EIH pour ensuite re mobiliser les zones douloureuses.

Vous verrez qu’il y aura plus d’amplitude et plus de force musculaire. En d’autres termes, cela ouvre la porte à davantage de possibilités dans votre rééducation !

Article issu du site de Thierry Lanneau

Mechanical Diagnosis and Therapy (MDT / McKenzie)

La méthode McKenzie de diagnostic mécanique et de thérapie (MDT), un système basé sur la classification, a été conçue pour classer les patients en sous-groupes homogènes afin d’orienter le traitement.

La MDT a été conçue pour classer les patients en trois sous-groupes mécaniques

  • Dérangement
  • Dysfonctionnement
  • Syndrome postural
    Et le reste dans “Autres”

Extrait issu de https://www.em-consulte.com/es/article/1027294/cervicalgie-prevalence-des-syndromes-mckenzie-et-d

Cette classification ne s’appuie pas sur une étiologie anatomopathologique, mais sur les réponses symptomatiques récoltées lors d’un interrogatoire standardisé et de tests cliniques validés

En fonction des réponses obtenues, les patients seront provisoirement classifiés dans des groupes « mutuellement exclusif », pour lesquels une prise en charge spécifique sera utilisée. La classification sera confirmée ou ajustée en fonction de l’évolution des symptômes et des signes lors des séances suivantes, pour adapter la prise en charge à l’évolution du patient.
Les éléments récoltés lors de l’évaluation initiale reposent sur plusieurs éléments :

le 1er concerne la notion de Centralisation des douleurs (CD). Cette observation est retrouvée lorsque, en exposant les articulations à des contraintes de fin d’amplitude répétées (Tests des Mouvements Répétés) ou continues (Postures), les douleurs disparaissent de la périphérie pour se rapprocher de la racine du membre, ou se rapprochent de la colonne. Cette réponse symptomatique particulière est obtenue en utilisant une direction de mouvements spécifique. Cette direction a été dénommée la Préférence Directionnelle (PD). Lors de l’application de forces dans la direction inverse, on observe a contrario une Périphérisation des douleurs ;
le 2e concerne la diminution de la douleur en utilisant la PD et son augmentation en utilisant la direction contraire. La douleur ne change pas de localisation. Cette réponse caractéristique est observée chez certains patients ;
le 3e concerne l’amélioration des amplitudes articulaires, lors de l’application de forces dans la PD.
Ces trois types de réponses aux tests des mouvements répétés ou aux postures de fin d’amplitude permettent de constituer le premier sous-groupe, le Syndrome de Dérangement, initialement décrit par McKenzie. Il est divisé en deux catégories :
Dérangement Réductible (DR) : le patient présente une Préférence Directionnelle. Il peut être sous-classifié comme Centralisateur (la douleur reste plus proche de la colonne à la fin des tests), Centralisateur partiel (la douleur ne reste pas centralisée à la fin de l’examen), ou Non-Centralisateur (aucun déplacement de la douleur, mais diminution de l’intensité et/ou gain des amplitudes articulaires).

Dérangement Irréductible (DI) : une ou plusieurs directions aggravent ou « périphérisent » les symptômes et/ou bloquent le mouvement, mais aucune ne diminue, centralise ou abolit les douleurs, ni n’améliore les amplitudes. Certains patients répondent différemment. Ils présentent des douleurs uniquement en fin d’amplitude. Cette dernière est limitée. Par contre l’amplitude ne change pas rapidement à la répétition des compressions. Les douleurs ne persistent pas une fois la pression interrompue. McKenzie a dénommé ce sous-groupe particulier, le Syndrome de Dysfonction.
Une autre catégorie de patients ne présente aucune limitation d’amplitude, ni de douleurs durant les tests de mouvements répétés. Par contre, leurs symptômes apparaissent systématiquement lors du maintien prolongé d’une position de fin d’amplitude et disparaissent immédiatement à son interruption.
Ce sous-groupe a été dénommé Syndrome Postural. Tous les patients ne rentrant pas dans ces définitions opérationnelles sont placés dans le sous-groupe Autre. Il inclut, de fait, les pathologies spécifiques connues (pelvi-Spondylite rhumatismale, canal cervical étroit, Sténose foraminale…) mais aussi les patients que l’on ne peut classifier à ce jour.

Un fois classifiés, les patients sont traités en fonction des caractéristiques trouvées :

le Syndrome de dérangement : en utilisant la PD, par des postures ou des mouvements répétés dans cette direction, sur quelques jours ou semaines. La direction opposée est initialement évitée ou limitée, avant de chercher à la réintroduire progressivement, une fois le dérangement stabilisé ;
le Syndrome de dysfonction : par des mouvements répétés dans la direction limitée, sur plusieurs semaines ou mois, de façon à reproduire les symptômes sans les aggraver afin de remodeler les tissus, et sans restreindre la direction opposée ;
le Syndrome postural : par une prise de conscience des positions nocives et une correction posturale adaptée, au long cours, pour éviter la détérioration des structures.


Articles

Cervicalgie : prévalence des syndromes McKenzie et des Préférences Directionnelles

https://www.em-consulte.com/es/article/1027294/cervicalgie-prevalence-des-syndromes-mckenzie-et-d

Objecif : étudier la prévalence des syndromes McKenzie, de la Centralisation des douleurs (CD) et des Préférences Directionnelles (PD) de la cervicalgie commune, et leur stabilité entre la 1re et la 5e séance.

Méthode : Soixante-six kinésithérapeutes français certifiés MDT ont collecté les données de 10 patients consécutifs.

Résultats : 34 praticiens ont évalué 297 patients. Au bilan initial, étaient retrouvés 92 % de « Dérangement », 2 % de « Dysfonction », 0 % de « Postural » et 6 % de catégorie « Autre ». Une CD était retrouvée dans 75 % des cas. L’extension concernait 84 % des PD, les mouvements latéraux 14 % et la flexion 3 %. L’évaluation finale confirmait 92 % des diagnostics. La CD progressait à 82 % et la PD restait la même dans 59 % des cas.

Conclusion : cette étude confirme le fort taux du syndrome de dérangement et de CD dans la cervicalgie commune. La classification est confirmée plus de 9 fois sur 10, et la PD change dans 41 % des cas, confortant les études précédentes.