Rééducation vestibulaire : distinguer les différentes pathologies

Introduction

Objectifs

  • Différencier les principales pathologies vestibulaires
  • Maîtriser l’examen clinique et les tests diagnostiques
  • Choisir le traitement adapté à chaque pathologie

Concepts clés

  • La rééducation repose sur :
    • la compensation centrale
    • la plasticité neuronale
  • Le diagnostic différentiel guide la prise en charge

Anatomie vestibulaire

Système périphérique

  • 3 canaux semi-circulaires : détection des rotations
  • Utricule & saccule : gravité et accélérations linéaires
  • Nerf vestibulaire : transmission de l’information

Système central

  • Noyaux vestibulaires : intégration multisensorielle et génération des réflexes vestibulo-oculaire (RVO) et vestibulo-spinal(RVS)
  • Cervelet : calibre et adaptation
  • Cortex : perception et intégration

A retenir

Le vestibule détecte, les noyaux vestibulaires génèrent les réflexes, le cervelet les calibre et les adapte, et le cortex les intègre, les régule et en fait une perception consciente


VPPB

Signes clinique

  • Aigu : vertige bref (en général <1 minute) déclenché par les changements de position
  • Chronique : instabilité persistante à la marche / position statique

Diagnostic clinique

  • Manœuvre de Dix-Hallpike → canal postérieur (nystagmus torsionnel + vertical sup
  • Roll Test → canal latéral (nystagmus horizontal géotropique ou agéotropique)
  • Caractéristique : latence courte + épuisabilité à la répétition

Traitement

  • Manœuvres de repositionnement (Epley, Sémont, Lempert)
  1. Rééducation vestibulaire si instabilité résiduelle

Consignes post manoeuvre VPPB

Reprendre les activités normales immédiatement.

  • Bouger la tête normalement, sans restriction.
  • Dormir dans la position habituelle.
  • Informer : vertiges/nausées légers possibles 24–48h (20–30%).
  • Contrôle dans 3–5 jours pour vérifier efficacité ou récidive.

En synthèse

  • Ce qu’il faut dire : « Vous pouvez bouger et dormir normalement. »
  • Ce qu’il faut éviter : consignes restrictives inutiles (ne pas bouger, dormir assis, etc.).
  • Contrôle systématique dans 3–5 jours pour suivi clinique.

Déficit vestibulaire unilatéral aigu (DVUA ou névrite)

Présentation clinique

Grand vertige rotatoire continu (24–72 h) avec :

  • Nystagmus spontané horizontal (vers le côté sain)
  • Instabilité posturale sévère (chute du côté atteint)
  • Nausées / vomissements importants
  • Sans perte auditive → oriente vers atteinte purement vestibulaire

Evolution en 2 phases

Aiguë

  • Nystagmus horizontal battant vers le côté sain
  • HIT / vHIT positif du côté atteint (déficit du réflexe vestibulo-oculaire)
  • Instabilité majeure (station debout difficile voire impossible)
  • Vertiges intenses durant 1 à 3 jours

Phase chronique (compensation centrale)

  • Instabilité résiduelle aux mouvements rapides de tête
  • Étourdissements
  • Déficit calorique unilatéral

Prise en charge

Phase aiguë : vestibulo-suppresseurs → courte durée (≤ 72 h)→ Objectif : soulager les symptômes sans bloquer la compensation centrale

  • Phase de récupération : rééducation vestibulaire +++

Rééducation précoce

  • Plus la rééducation est débutée tôt, plus la récupération est rapide et complète, moins le risque de vertiges chroniques résiduels

Maladie de Ménière

Triade symptomatique

  • 1. Vertiges rotatoires (20 min à plusieurs heures)
  • 2. Hypoacousie fluctuante prédominant sur les fréquences graves
  • 3. Acouphènes + plénitude d’oreille

Evolution

  • Crises récidivantes → perte auditive neurosensorielle progressive
  • Atteinte bilatérale : 20–40 % des cas (évolution à long terme)
  • Instabilité intercritique croissante avec la durée de la maladie

Traitement et rôle du kiné

  • Crise : vestibulo-suppresseurs + antiémétiques (≤ 72 h), repos relatif
  • Cas invalidants : gentamicine intratympanique ± corticoïdes, chirurgie en dernier recours
  • Kiné : éducation thérapeutique, rééducation vestibulaire, gestion de l’instabilité post-crise

Désorganisation sensorielle

Caractéristiques

Vertiges non rotatoires, déséquilibre et désorientation spatiale sans atteinte vestibulaire périphérique

Déclenchés par :

  • Mouvements passifs (voiture, bateau, avion)
  • Environnements visuels dynamiques (foule, supermarché, écrans)

Evaluation

  • Bilan vestibulaire négatif (pas de déficit périphérique)
  • Questionnaires validés
    • DHI (Dizziness Handicap Inventory)
    • Motion Sensitivity Quotient (MSQ)
    • Niigata PPPD Questionnaire (si suspicion de PPPD)
  • Tests fonctionnels :
    • CTSIB / mCTSIB → évalue la dépendance sensorielle
    • Posturographie dynamique → résolution des conflits sensoriels

Rééducation

  • Habituation : exposition graduée et répétée aux stimuli visuels ou posturaux déclencheurs
  • Conflits visuo-vestibulaires : entraînement optocinétique, réalité virtuelle immersive validée
  • Intégration sensorielle : réapprentissage du sensor reweighting pour résoudre les conflits multisensoriels

3 types d’exercices en rééducation vestibulaire

Habituation

  • Définition : Réduire progressivement les symptômes par exposition contrôlée et répétée aux stimuli déclencheurs.
  • Mécanisme : Désensibilisation centrale → réduction de la réactivité neuronale et de l’activité des centres émétiques/anxiogènes.
  • Principe : « S’exposer pour s’habituer » – extinction progressive de la réponse aversive.

Adaptation

  • Définition : Améliorer la performance du système vestibulaire résiduel par des exercices sollicitant les interactions sensorielles.
  • Mécanisme : Plasticité cérébelleuse → modification du gain du réflexe vestibulo-oculaire (VOR).
  • Principe : « Faire mieux avec moins» – optimisation du vestibuledéficitaire

Substitution

  • Définition : Développer des stratégies compensatoires via la vision et la proprioception.
  • Mécanisme : Repondération sensorielle centrale → augmentation du poids des signaux visuels et proprioceptifs.
  • Principe : « Compenser par d’autres voies » – suppléer la fonction vestibulaire.
  • Formes :
    • Sensorielle → vision/proprioception
    • Comportementale → ajustements moteurs

Quand arrêter la rééducation vestibulaire ?
Critères d’arrêt positifs

  • Objectifs fonctionnels atteints →retour aux activités sans limitation.
  • Réduction cliniquement significative des vertiges / instabilité.
  • Scores normalisés : DHI ≤ 30, ABC ≥80Tests d’équilibre et VOR compensés.
  • Amélioration ≥ 18 pts au DHI =significative

Critères d’arrêt négatifs

  • Plateau thérapeutique ≥ 3–4semaines malgré progression adaptée.
  • Aggravation persistante malgré ajustements du programme.
  • Comorbidités intercurrentes limitant la participation.
  • Non-adhésion : exercices <3×/semaine.
  • Avant arrêt → réévaluer diagnostic, programme et observance.

Approche centrée patient & EBP

  • Décision partagée → le patient peut interrompre à tout moment.
  • Explorer les motifs : attentes,contraintes, amélioration,motivation.
  • Proposer suivi à distance ou exercices autonomes.
  • Réévaluation toutes les 2–3semaines pour maintenir la motivation.
  • Outils : DHI, ABC, FGA, mCTSIB

Points clés à retenir

Démarche diagnostique

  • 1. Anamnèse précise : durée, déclencheurs, symptômes associés
  • 2. Recherche de perte auditive → oriente (Ménière / non Ménière)
  • 3. Tests adaptés : Dix-Hallpike, Roll test, HIT/VHIT
  • 4. Traitement aligné sur le diagnostic
  • Red Flags → orientation médicale immédiate (céphalées, diplopie, déficit neurologique, chute sansvertige, HINST)

Règles d’or

  • VPPB : bref + positionnel → manœuvre de repositionnement + rééducation si instabilité résiduelle
  • DVUA (névrite) : constant + sans surdité → rééducation précoce (idéalement < 3 jours)
  • Ménière : crises + surdité + acouphènes → éducation + rééducation
  • Plus la prise en charge est précoce, meilleure est la récupération.

HINTS : pour écarter une cause centrale du vertige

HINTS : Head Impulse – Nystagmus – Test of skew

Objectif : identifier si un syndrome vestibulaire aigu (SVA) relève d’une atteinte centrale (AVC postérieur) ou périphérique ( DVUA).

Interprétation rapide du HINTS

  • Signes périphériques (HIT+, Nystagmus unidirectionnel, Skew-) : origine périphérique probable
  • Plus d’un signe central -> Suspicion AVC post -> Imagerie urgente (IRM)

Troubles vestibulaires

Troubles vestibulaires périphériques(TVP)

  • Pathologies de l’oreille interne ou du nerf vestibulaire
  • ↓ signaux sensoriels tête (position/mouvement)
  • →atteinte de détection

Objectifs : Restaurer VOR, adaptation + substitution

Troubles vestibulaires centraux (TVC)

  • Atteinte noyaux vestibulaires, cervelet, tronc cérébral ou cortex

Perturbation intégration multisensorielle (vestibule/vision/somesthésie)

Objectifs : compensation centrale, adaptation + substitution + habituation


3 types d’éxercices en rééducation vestibulaire (bonus)

Mécanismes de plasticité

Synthèse des 3 mécanismes

Habituation : Plasticité synaptique et désensibilisation centrale
Principe : Exposition graduée + Répétition espacée = Consolidation durable

Adaptation : Plasticité cérébelleuse et recalibrage du VOR
Principe : Générer une erreur rétinienne → Recalibrage cérébelleux → Amélioration du gain VOR
Substitution : Re-pondération sensorielle et stratégiescompensatoires

Principe : Optimiser les entrées sensorielles alternatives + stratégies oculomotrices compensatoires


Trouble de l’oralité – SAOS

Anatomie buccale

Oralité succion/déglutition

  • Oralité motrice : entre 40 et 50ème jours vie IU
  • 1er mouvement ant/post : 10 SA : SUCCION
  • Déglutition : entre 12 SA ET 15 SA

Innervation

Nerf facial VIINerf hypoglosse XIINerf trijumeau VNerf glossopharyngien IX et nerf vague X
(orbiculaire des lèvres et buccinateurs)  (langue : succion, phase pharyngée de la déglutition,ouverture de la bouche et rétrusion mandibulaire)(diduction de la mandibule)    commande de la déglutition, et coordination avec la ventilation  

Succion

  • Rôle développement de la déglutition
  • Bonne croissance de la cavité buccale (par son activité motrice)
  • À terme: succion stimule la respiration

Développement normal de la déglutition

  • Si pas d’évolution de la déglutition vers déglutition adulte alors on parle de déglutition atypique
  • Question à poser à un enfant : Alimentation (de tout?), ronflement, bave,
  • Diversification alimentaire avec l’apparition des dents (aujourd’hui, on la commence à 4 mois par rapport aux allergies)
  • Mastication = unilatérale alternée

Oralité

Oralité verbale

  • Cris
  • Vocalises
  • Réflexes
    • Réflexe de succion : stimulation sensorielle, protrusion de la langue, avancé des lèvres, serrage des mâchoires → motricité riche à la naissance qui se perd peu à peu
    • Réflexe de toux (protège les voies respiratoires)
    • Réflexe nauséeux (protège les voies respiratoires)

Développement de l’oralité

  • Oralité en place dès le 3e mois de grossesse
  • Oralité secondaire à partir de 6 mois
  • 6-9 mois : début de la mastication
  • 9-12 mois : mouvements latéraux de la langue XI : trapèze et rot. tête en plus des mvt de langue (faire les liens)

Quelques repères

Déglutition

Préhension labiale: aspirationPhase volontaire
Déglutition buccale  – Motricité volontaire et automatique
– Rôles lèvres et langue (entre le palais et recule)
– Aliments insalivés
Déglutition pharyngée  Phase réflexe : ouverture du sphincter oesophagien, fermeture du larynx, contraction descendante des parois musculaires du pharynx, réouverture du larynx, fermeture du sphincter oesophagien
Déglutition oesophagiennePhase réflexe

Succion nutritive

Lèvres autour de la tétine

Les joues se contractent

Langue: travail de pompe (MVTS ANT POST) avec plusieurs pompages

Dépression intra buccale, lait accumulé vers la partie post de la cavité buccale

Voile du palais abaissé, contact avec la base de la langue: séparation de la cavité buccale de l’oropharynx= respiration

Partie post de la cavité pleine de lait : hyperpression sur l’oropharynx= respiration cesse/déglutition

Réflexes oraux nouveaux-nés

  • Les points cardinaux (commissures D/G, H/B, milieu
  • Réflexe d’orientation de la langue (la langue est tiré vers le stimulus)
  • Réflexe nauséeux
  • Réflexe de succion
  • Pression alternative
  • Réflexe de toux

Déglutition primaire et secondaire

Déglutition primaireDéglutition secondaire
– Vecteur de bonne croissance mandibulaire
Propulsion linguale stimule la croissance osseuse
– Expansion mandibulaire+maxillaire
– Changement de posture de la langue au repos
– Langue se pose sur les papilles palatines

Le pharynx

  • Rhinopharynx/nasopharynx: fosses nasales
  • Mésopharynx/Oropharynx: cavité buccale
  • Laryngopharynx: carrefour aéro digestif

Réflexe pharyngien de déglutition

  • 1) Ouverture du sphincter oesophagien
  • 2) Fermeture du larynx
  • 3) Contraction descendante des parois musculaires du pharynx
  • 4) Réouverture du larynx
  • 5) Fermeture du sphincter oesophagien

Sphère orale

1ères séquences motrices du corps et du développement

  • Gnosies (capacité de reconnaître et d’interpréter infos sensorielles)
  • Praxies (coordonner un mouvement pour faire) orales et linguales s’ébauchent en collaboration avec la main

Bouche = tétée

  • Plaisir
  • Construction de l’être humain
  • Nécessité fonctionnelle

Troubles de l’oralité

  • Liés à la motricité déficiente
  • Syndrome de dysoralité sensorielle = ensemble des difficultés d’alimentation par voie orale (catherine senez)

Carrefour aéro digestif

Croisement des voies aériennes (respiration) et des voies digestives (alimentation)

  • Voies de la digestion
  • Langue
  • Dents
  • Oesophage
  • Voies de la respiration
    • Fosses nasales (olfaction)
    • Cavum (rhinopharynx) muqueuse (tonsille pharyngienne)
    • Pharynx (oropharynx)
    • Laryngopharynx (partie du pharynx en regard du larynx)
    • Pharynx – trachée

Dysoralité

  • Troubles des fonctions orales alimentaires
  • Troubles par absence de comportement spontané d’alimentation
  • Refus d’alimentation : manger n’est pas un plaisir
  • Troubles sensoriels associés (toucher, odorat, goût, ouie, système proprioceptif et vestibulaire)
  • Troubles des fonctions oro-motrices (mastication, praxies linguales, succion)
  • Psychomotricité, troubles neurodéveloppementaux

  • Difficulté à appréhender le biberon
  • Passage à la cuillère difficile
  • Incapacité à manger les morceaux
  • Absence de plaisir au moment des repas
  • Refus alimentaire voir phobie alimentaire
  • Absence d’autonomie pendant les repas
  • Troubles de la motricité orofaciale, de la déglutition, de la sensibilité et de la succion

Etiologies

Causes organiques

  • Secondaire à une pathologie digestive (maladie coeliaque, allergie alimentaire, diarrhée)
  • Secondaire à une pathologie extra-digestive (cardiopathie, patho pulmonaire)
  • Malformations congénitales
  • Anomalies acquises de la déglutition (brûlures, tumeurs)

Causes post-traumatiques

  • Douleurs oro-digestives (RGO, oesophagite)
  • Dystimulations de la sphère orale et sensorielle (sonde, aspiration, nausée, vomissement, fausse route)
  • Alimentation artificielle prolongée
  • Privation d’expériences (orales, sensorielles)

Signes évocateurs de dysoralité sensorielle

  • Exploration orale peu importante pendant le repas
  • Introduction des premiers aliments difficile/persistance au delà de 8 mois
  • Texture lisses uniquement (au delà de 16 mois)
  • Vomissement
  • Réflexe nauséeux important
  • Répertoire alimentaire faible (moins de 20 aliments à 18 mois)
  • Temps de repas long (plus de 20 min)
  • Pas de plaisir à s’alimenter
  • Stockage de la nourriture dans la bouche sans avaler
  • Aversion sélective (température, aliment, odeur, texture…)
  • Repas source de conflit et de négociation permanents

Frein de langue et échelle de hazelbaker

Echelle de GOS12

Le GOS12 est une échelle anatomo-fonctionnelle dont le but est d’objectiver, de quantifier et d’évaluer la dysfonction oro-faciale. Il est composé de deux scores distincts permettant de différencier l’importance de la composante structurelle et fonctionnelle dans les dysfonctions.

StructuresFonctions
– Apex
– Base
– Frein : au moins ½ de l’ouverture bouche langue au palais vs langue basse
– Tonus
– Peaucier
– Atm
– Déglutition
– Phonation
– Ventilation
– Mastication
– Parafonctions
– Posture

Rééducation

Axe de rééducation

  • Positionnement, décontraction, installation
  • Education motrice et sensorimotrice (massage)
  • Abord respiratoire
  • Adaptation du matériel de repas

Tryptique de Château

  • Langue au repos : pointe de la langue en contact avec les papilles palatines, pas de contact dentaire
  • Déglutition : arcades dentaires en contact, apex de la langue plaquée contre le palais, lèvres en contact mais pas pincées, bouche fermée
  • Phonation : pas de pulsion aux palatales (l, n, d, t)

Education motrice

  • Amélioration/renforcement de la motricité labiale et de la motricité jugale
  • Renforcement lingual (organe clé, de l’oralité)
  • Education à la tétée
  • Liberté de voies nasales, ventilation naso-nasale
  • Relaxation, respiration, posture
  • Adaptation du matériel

Outils de rééducation

  • Ventilation
  • Eradiquer les parafonctions
  • Rééducation des praxies linguales
  • Rééducation des praxies labiales
  • Rééducation de la mastication
  • Proprioception de la cavité buccale
  • Correction de la position de repos
  • Travail de la mobilité linguale
  • Travail immaturité linguale (Tardieu)

Syndrome d’apnées-hypopnées obstructives du sommeil et commorbidités

Etiologies

  • HTA
  • Maladies cardiovasculaires et AVC
  • Diabète
  • Obésité
  • BPCO, asthme, allergies
  • Troubles du sommeil
  • Cancer

SAHOS à travers les âges

Enfances

  • Ronflement fréquent
  • Sommeil agité
  • Cauchemars, parasomnies (somnambulisme)
  • Enurésie, réveil difficile
  • Fatigue et somnolence la journée
  • Troubles de la concentration, difficultés scolaires, hyperactivité, troubles de l’humeur

Adulte

  • SAHOS peut survenir pendant la grossesse (prise de poids, modifications physiques et hormonales
  • SAHOS touche 3 hommes sur 10 et 2 femmes sur 10
  • Mâchoire étroite, relâchement musculaire au niveau de la gorge peuvent participer aux obstructions

Séniors

  • 20-48% des +60 ans
  • Troubles de la concentration
  • Troubles de la mémoire
  • Troubles de l’équilibre
  • Confusions nocturnes
  • Insomnies

SAHOS de l’adulte et traitement

  • Diminuer les facteurs favorisant les obstructions : résistances nasales, respiration buccale, poids, tonicité oro-pharyngée
  • Patient sous PPC (pression positive continue)
  • Patient sous OAM (orthèse avancée mandibulaire)
  • Chirurgie maxillo-faciale
  • Hypopnées et apnées : gène respiratoire liée à une obstruction totale ou quasi-totale des VAS
  • Baisse du tonus musculaire la nuit
  • Index d’apnée hypopnée (IAH)

Obstruction

  • Partie haute : en arrière du nez, voile du palais et la luette viennent se plaquer en arrière de la gorge et gênent la respiration pendant le sommeil
  • Partie basse : en arrière de la bouche, la base de la langue recule et vient s’accoler sur la paroi postérieure des voies respiratoires supérieures et gène la respiration pendant le sommeil

Sévérité du SAHOS

IAH

  • Léger : 5-15/h
  • Modéré : 15-30/h
  • Sévère : +30/h

Conclusion

  • Stimuler une bonne croissance faciale : allaitement
  • Respiration nasale exclusive : hygiène nasale et mouchage
  • Mastication, déglutition
  • Langue mobile en long, en large et en travers

Rééducation de la déglutition

Anamnèse

  • Âge
  • Etat cognitif (Degré de conscience du trouble, capacité à comprendre les consignes)
  • Entourage
  • Diagnostic posé par le médecin
  • Atcd médicaux neuro et ORL (cancer ORL, intubation en réa, patho neuro comme Parkinson, Myasthénie, Guilaine barré, SLA, SEP, AVC, chirurgie cardiaque et thoracique) + traumato/chir (face, cervical)
  • Historique et ancienneté des symptômes de la dysphagie (il y a combien de temps?, Occasionnel ou systématique ?, Est ce que ils s’aggravent ou s’améliorent ? )
  • Statut nutritionnel (IMC, amaigrissement profond ?, perte de poids récente)
  • Mode d’alimentation (per os ou entérale (sonde naso-gastrique ou poche gastrique), parentérale (voie veineuse))
  • Plainte actuelle – manifestation des troubles et sur quel aliment (Gêne/douleur ?, fausse route ? toux ? blocage ? Quelle texture pose un pb ?)
  • Exploration para clinique (Nasofibroscopie, vidéofluoroscopie, manométrie)
  • TTT ? (médicament jouant sur la sécrétion salivaire)
  • Capacités cognitives + état d’éveil du patient qui peut être perturbé par un TTT
  • Degrés de conscience du trouble : savoir expliquer au patient +++

Evaluer le statut respiratoire du patient

  • Type et qualité de la respiration (buccale, nasales…)
  • Trachéotomie ? Indication si trouble de déglutition (mise en place d’un ballonnet)
  • Tirage laryngé ? : Post extubation, larynx enflammé avec stridor (sifflement inspiratoire)
  • Qualité de la toux :efficace pour se dégager si fausse route ?
  • Présence d’encombrement bronchique ? (trace alimentaire dans les expectorations ? => attention pneumopathie inhalation))
  • Qualité des expectorations?
  • Fréquence des infections respiratoires
  • Constantes : SAT, Fréquence respi (si polypnéique va avoir du mal à tenir l’apnée de déglutition) –Synchronisation déglutition-respiration

Examen des structures impliquées dans la déglutition

  • Colonne cervicale: tient bien sa tête droite ? mobilité du rachis ? cicatrices ? 
  • Face: paralysie faciale ? bavage ? chute de la commissure des lèvres ?
  • Cavité buccale: état intérieur, sécrétions qui stagnent ? toilette buccale sinon, hydrater si cavité buccale sèche, état dentaire (dentier ? pas de dents ?), excès salive ?
  • Mandibule : toutes les praxies (ouverture (3 travers de doigts minimum), fermetures, droite/gauche, avant/arrière))
  • Langue et lèvres : toutes les praxies (cf CM)
  • Examen de sensibilité : Compresse dans la bouche et on lui demande s’ il sent bien partout.

Tests possibles :

  • Réflexe voile du palais: abaisser la langue + coton tige stimuler le voile du palais, il doit se contracter avec ascension de la luette (si pas de réaction nerf X atteint)
  • Réflexe pharyngé ou nauséeux: abaisser la langue +  stimuler avec coton tige l’oropharynx, doit avoir une contraction voile palais et ascension luette + envie de vomir (Nerf IX et X)
  • Larynx: mobilité en le palpant, 2 doigts sur gorge et déglutir, larynx doit passer au dessus des doigts, qualité de la voix (diminuée? mouillée? graillonnante? cassée? articulée?), tenir une apnée en bloquant au niveau de la gorge, capacité à produire une toux sonore

Observation de la déglutition salivaire

  • Excès de salive hors de la cavité buccale? (bavage en cavité buccale ?)
  • Présence de toux réflexe (= salive dans le larynx ou pharynx)
  • Voix mouillée
  • Ascension laryngée
  • Rythme de la déglutition

Déglutition alimentaire

Tous les paramètres d’avant doivent être OK avant de faire l’essai alimentaire ⚠️

Comment réalise-t-on le test?

  • De la texture la plus facile à la plus difficile
  • Eau gélifiée colorée (rouge ++), doit sortir du frigo (stimule les thermorécepteurs)
  • Patient bien droit sur sa chaise
  • Kiné assis à hauteur du patient
  • Donner une grosse cuillère (doser quand même), pour que ca soit détecté par les barorécepteurs

Que regarde-t-on lors de la déglutition?

  • Bavage hors de la cavité buccale ?
  • Toux au moment où l’eau gélifiée est dans la bouche ? Si oui ->pas d’abaissement voile du palais
  • Combien de temps il met pour préparer le bol alimentaire ?
  • Mouvement au niveau des cervicales ? Forçage? Tête en avant ?
  • Reflux nasal ? Mauvaise élévation du voile du palais
  • Toux au moment de la déglutition ?

Que regarde-t-on après la déglutition?

  • Toux après la déglutition ?
  • Voix mouillée ? Si oui -> eau gélifiée au niveau du pharynx et du larynx
  • Lui demander de tousser et de racler la gorge pour être sûr qu’il a bien avalé
  • Qualité des expectorations 
  • Donner 2-3 cuillères ensuite pour être sûr 
  • Tester eau gazeuse ensuite, puis les liquides (1 seule gorgée)

Comment détecter une FR silencieuse ? (Pas de toux mais quand même FR)

  • Utiliser eau gélifiée colorée
  • Désencombrement après l’essai alimentaire (demander une toux, drainage)
  • Regarder si présence du bol alimentaire dans les sécrétions
  • Stéthoscope : bruit trachéal normal puis apnée lors de la déglutition, si fausse route: bruit trachéal anormal avec graillonnement (écouter à la parti antéro-lat du cou)

Cas clinique

Cas 1 : patient présente des difficultés de préhension buccale et de contention antérieure

Quelles structures en cause ?

  • Lèvres
  • Mandibule (si arrive pas fermer bouche)

Proposer une stratégie thérapeutique

  • Renfo muscles des lèvres (cul de poule, phonèmes…)
  • Fermeture mâchoire (praxies buccales)
  • Aliments épais mous

Cas 2 : patient avec difficultés de mastication

Quelles structures en cause ?

  • Dents (présence ou dentier?)
  • Masséter (mandibule)
  • ATM

Langue (manque de mobilité pour mobiliser le bol alimentaire)

Proposer une stratégie thérapeutique

  • Travail mandibule, langue (muscle masticateur + muscle langue)
  • Essais alimentaire: mettre dentier, textures molles

Cas 3 : patient avec toux lors de la mastication du bol alimentaire

Quelles structures en cause ?

  • Pas de bon abaissement voile du palais à la base de la langue

Proposer une stratégie thérapeutique

  • Pas de technique de rééducation pour abaisser le voile du palais
  • Essais alimentaire : éviter les liquides Z
  • Interdiction de faire des bains de bouches

Cas 4 : patients avec résidus buccaux après déglutition

Quelles structures en cause ?

  • Langue (pas ramassage bol alimentaire)

Proposer une stratégie thérapeutique

  • Travail de la langue (praxies linguales)
  • Essai alimentaire : rachis cervical en extension pour la propulsion du bol alimentaire (attention il faut s’assurer que la protection des VAS est ok), demander au patient de déglutir plusieurs fois
  • Faire une toilette buccale ensuite

Cas 5 : patient avec reflux nasal lors de la déglutition

Quelles structures en cause ?

  • Voile du palais mal ascensionné/plaqué contre la partie sup du pharynx (fermeture vélopharyngée)

Proposer une stratégie thérapeutique

  • Réflexe voile du palais
  • Renifler (ascension voile du palais)
  • Bulleur (augmentation de la pression qui fait remonter le voile du palais)
  • Phonèmes A + cric crac croc
  • Essais alimentaire: éviter liquide
  • Tongue Hold Swallow

Cas 6 : patient avec toux lors de la déglutition

Quelles structures en cause ?

Larynx (de façon globale) :

  •  bascule incomplète de l’épiglotte en arrière,
  •  mauvaise ADD des cordes vocales (défaut de fermeture glottique)
  •  mauvaise ascension et antériorisation du larynx (à cause des muscles sus-hyoïdiens)

Proposer une stratégie thérapeutique

  • Travail actif aidé ascension du larynx (en DD -> relevé la tête, pousser contre résistance au front)
  • Renfo des muscles sus hyoïdiens : déglutition contre résistance frontale, manoeuvre de Mendelssohn, déglutition supra-glottique
  • Phonèmes (crac-croc-cric)

Tenir une apnée en serrant bien la gorge (manoeuvre de Valsalva)

Essais alimentaire:

  • Posture en flexion du rachis cervical, permet de mettre dans la meilleur course des muscles sus hyoïdiens
  • Maintenir le larynx le plus haut/long possible (déglutition maximale forcé) = allonger l’apnée
  • Déglutition contre résistance frontale, favorise l’action des sus hyoïdiens
  • Texture épaisse, volume, température (froid), texture gazeuse si on est au liquide
  • Déglutition supra-glottique (« Inspirez, bloquez, avalez, expirez »)
  • Déglutition super supra-glottique (Déglutition supra-glottique + déglutition maximale forcée à l’aide des dents serrés)
  • Attention à l’alimentation : gaz, température, texture, volume
  • => possibilité de combiner les manoeuvres Larynx : rôle de protection des VA (trachées) et de phonation

Cas 7 : patient avec sensation de blocage au niveau du pharynx

Quelles structures en cause ?

  • Constricteurs du pharynx (pas de bon péristaltisme)

Proposer une stratégie thérapeutique

  • Tirer langue plus loins possible, mordre langue et on déglutit très fort
  • Stimulation du pharynx : avec du froid et stimuler/crocheter les piliers pilopharagiens, doit déglutit
  • Phonèmes (cric crac croc)
  • Essais alimentaire: posture en rotation côté hémipharynx déficitaire
  • Manœuvres: déglutition multiple, maximale forcée, supra-glottique => augmenter la pression de propulsion à la base de la langue
  • -Exercice avec rotation, ou posture (pour hémipharynx déficitaire)
  • -Texture liquide (qui s’écoule plus facilement)
  • Stimulation de Logemann = stimuler les piliers amygdaliens avec du froid puis demander au patient de déglutir → favorise la contraction des muscles constricteurs du pharynx
  • Tongue Hold Swallow = patient mord sa langue et avale en même temps très fort sa salive ➙ favorise la contraction des muscles constricteurs du pharynx

Cas 8 : patient avec toux quelques secondes après avoir dégluti

Quelles structures en cause ?

  • Larynx
  • Constricteurs du pharynx (problème de propulsion pharyngée) : stase au niveau du pharynx (cf cas 7)
  • OU Défaut du SSO (sphincter supérieur de l’oesophage) qui ne s’est pas ouvert assez longtemps

Proposer une stratégie thérapeutique

  • Il faut faciliter ouverture œsophage → travail élévation du larynx le plus longtemps possible : travail muscles sus hyoïdien, résistance frontale, déglutition forcée, prolongée l’apnée, déglutition plusieurs fois

Cas 9 : patient avec voix mouillé après déglutition

Quelles structures en cause ?

  • Déficit de propulsion dans la pharynx et ouverture du sphincter oesophagien.

Trouble de la déglutition

Anatomie de la sphère ORL

Voies aériennes supérieures

VAS = Au-dessus du larynx

La cavité buccale

A l’ouverture de la bouche, on voit :

  • La langue mobilisée par des muscles intrinsèques et extrinsèques
    • Elle doit être très mobile pour la mobilisation et la propulsion du bol alimentaire
    • Très innervée : permettant la reconnaissance de la texture et du volume du bol alimentaire
    • Glandes salivaires (parotides, sous-maxillaire et sublinguales) permet la sécrétion de la salive (500ml à 1L par jour)
  • Le palais osseux, avec le voile du palais qui est la partie mobile du palais se prolonge par la luette
  • Le voile du palais (palais mou) s’abaisse et se plaque sur la base de la langue pendant la mastication du bol alimentaire pour éviter qu’il ne passe dans le pharynx trop vite. Il se relève et se plaque sur le pharynx pour le passage du bol dans le pharynx.
  • Le pharynx, conduit musculo-tendineux, fait la liaison entre les cavités nasales et buccales avec l’oesophage et le larynx. Il est constitué de :
    • Nasopharynx
    • Oro-pharynx : arrière gorge
    • Hypo-pharynx : entoure le larynx sur les côtés (zone de tous les dangers)
    • Muscles constricteurs du pharynx permettent le péristaltisme du bol alimentaire
  • Le larynx : fait la liaison entre le pharynx et la trachée
  • Ensemble ostéo-cartilagineux (un os et plusieurs cartilages) → organe de la phonation
    • Os hyoïde = seul os du larynx (partie la + supérieure en forme de fer à cheval)
    • Cartilage épiglottique = clapet qui va fermer l’accès aux VAI (en s’abaissant)
    • Cartilage cricoïde = base du larynx et est circulaire
    • Cartilage thyroïde = seulement antérieur et le + volumineux, c’est le cartilage le plus simple à palper (la pomme d’Adam pour les hommes).
    • Cartilages aryténoïdes (X2) =  insertion des cordes vocales
    • Cartilages corniculés = excroissance des cartilages aryténoïdes (- importants)

Les cordes vocales

1) Glotte = espace entre les cordes vocales

2) Cordes vocales (en ABD ou ADD)

3) Épiglotte

5) Cartilages aryténoïdes

Voies aériennes inférieures

L’oesophage

  • Conduit musculaire (ses parois restent accolées contrairement à la trachée)
  • Sphincter supérieur de l’oesophage : fermé en permanence mais s’ouvre pour le passage du bol alimentaire
  • Sphincter inférieur de l’oesophage : ferme l’accès à l’estomac et évite les reflux

Contrôle nerveux de la déglutition

  • La déglutition est un acte réflexe
  • Elle est contrôlée par le centre bulbaire (dans le tronc cérébral)
  • Les infos sensitives sont transmises au bulbe via les nerfs crâniens
  • Le contrôle cortical permet une action volontaire d’avalement de la salive, du bol alimentaire

En cas d’atteinte centrale (bulbe, cortex, nerfs crâniens), on peut s’attendre à des troubles de la déglutition. En cas d’atteinte de la moelle, pas de trouble.

Physiologie de la déglutition

Définition de la déglutition : acte par lequel le contenu buccal est propulsé de la bouche vers l’estomac

Les 3 rôles de la déglutition

  • Nutrition
  • Elimination de la salive, des sécrétions rhinopharyngées, trachéales, du contenu d’un éventuel reflux oeso-pharyngé
  • Protection des voies respiratoire

Temps buccal

  • Préhension buccal
  • Préparation / formation du bol : il doit être retenu, pas craché et pas réparti en avant
  • Bonne fermeture buccale : permise par les lèvres et les dents en avant et par le voile du palais en arrière qui s’abaisse contre la base de la langue pour éviter que le bol alimentaire ne passe directement dans le pharynx
  • Insalivation
  • Mastication : bonne mobilité de la langue puis rassemblement du bol

Temps pharyngien

  • Propulsion : du bol dans le pharynx jusqu’au sphincter supérieur de l’oesophage (SSO)
  • Réflexe de déglutition : débute lorsque le bol alimentaire atteint la base de la langue (déclenchement réflexe par les récepteurs) puis
  • Atteint le pharynx grâce aux muscles constricteurs du pharynx (péristaltisme)

Protection des VA

  • Eviter le reflux nasal
  • Inhibition des centres respiratoires
  • Fermeture vélo-pharyngée
  • Ascension et avancée du larynx
  • Bascule de l’épiglotte
  • ADD des cordes vocales
    • Le voile du palais empêche le bol alimentaire de rentrer dans les cavités nasales en s’élevant (il protège donc les VAS)
    • Bascule de l’épiglotte en arrière pour bloquer l’accès aux VAI et les protège
    • Mécanisme de fermeture de la glotte (ADD des cordes vocales)
    • Muscles sus-hyoïdiens : ascension et antériorisation du larynx qui se place sous la base de la langue (protection VAI)

Progression du bol alimentaire (masse noire) ; langue (masse blanche)

Temps oesophagien

Péristaltisme = transport du bol alimentaire tout le long de l’oesophage, du SSO au SIO jusqu’à l’estomac

  • SSO : ouverture spontanée ou ouvert par l’étirement du larynx par l’action des muscles sus-hyoïdiens qui viennent ascensionner et antérioriser le larynx
  • Péristaltisme oesophagien : contractions musculaires qui permettent de faire progresser le bol alimentaire dans un sens
  • Ouverture puis fermeture SIO : dès que le bol apparaît, le sphincter s’ouvre pour laisser le passage puis se referme

Couple fondamental déglutition/respiration

  • Coordination étroite
  • Déglutition sur le temps expiratoire majoritairement (80%)
  • Vigilance pour les patients respi
  • Modification des cycles respiratoires
  • Désaturation au cours des repas chez les insuffisants respiratoires

Sémiologie et symptomatologie des troubles

  • Dysphagie : dysfonction/gêne, douleur, blocage à la déglutition (mal à avaler)
  • Fausse route : passage d’une partie du bol alimentaire ou d’un corps étranger dans le larynx (si solide, risque d’obturation des voies aériennes et donc d’un arrêt cardio-respiratoire)
    • Fausse route sans déglutition : absence de réflexe de déglutition
    • Fausse route avant déglutition : retard du réflexe de déglution
    • Fausse route pendant la déglutition : défaut de fermeture du larynx
    • Fausse route après la déglutition : stase importante dans le larynx
    • Fausse route extra-laryngées : fistules trachéo-oesophagienne, RGO (pas d’action MK)
    • Fausse route silencieuse : passent inaperçues
  • Toux : rôle d’expulsion des corps étranger ayant pénétré dans les VA
    • Toux réflexe sans fausses routes :exemple de la moutarde piquante qui déclenche un réflexe de toux sans FR (irritation des muqueuses)
    • Toux réflexe avec fausse route
    • Toux volontaire
  • Inhalation : passage d’un corps étranger en dessous du larynx (dans la trachée voire dans les bronches)-> risque majeur/facteur favorisant de pneumopathie préférentiellement au lobe inférieur droit (car bronche souche droite plus verticale)
  • Autres signes cliniques de troubles de déglutition :
    • Raclement de gorge
    • Apnée prolongée
    • Tachycardie
    • Changement de coloration (visage, lèvres, cyanosées)
    • Voie mouillées
    • Encombrement
    • Pneumopathie
    • Pics fébriles (>38°)
    • Dénutrition, AEG, cachexie

Evaluation de la déglutition

  • Interrogatoire
  • Examen morphologique
  • Examen fonctionnel
  • Examen de la déglutition salivaire
  • Examen de la déglutition alimentaire (ne pas le faire trop rapidement = dangereux)

Examens complémentaires

  • Nasofibroscopie = permet de visualiser la déglutition grâce à une fibre optique placée dans l’oropharynx par voie nasale (réalisé par ORL)
  • Visualisation de la dynamique des cordes vocales
  • Essai alimentaire (eau gélifiée)
  • Vidéofluoroscopie = étude radiologique dynamique de la déglutition d’un bolus baryté (qui se voit à la radio) liquide, pâteux ou solide → mais beaucoup de rayonnements et peu courant dans les services
  • Manométrie : mesure des pressions à l’intérieur de la lumière du tube digestif (du pharynx à l’estomac) pour évaluer le péristaltisme (ne renseigne pas sur la protection des VA) → pareil peu courant dans les services

Techniques de rééducation

Objectif : déglutir en protégeant les VAI (voies aériennes inférieures)

Deux types :

  • Techniques de rééducation = techniques qui permettent avec le temps d’induire des changements permanents de la physiologie et des mécanismes de la déglutition du patient dysphagique → restaure la fonction
  • Techniques de compensation = stratégies permettant un effet direct mais transitoire sur l’efficacité et la sécurité de la déglutition. Ces techniques ne remédient pas au problème de dysphagie. → compenser les déficits, faciliter la déglutition

Préalables :

  • Niveau minimum de vigilance du patient
  • Installation
  • Reventilation du pharynx et le larynx
  • Kinésithérapie Respiratoire

1- Installation :

  • Au fauteuil +++ (pas au lit !!!!)
  • Tenue du tronc = buste redressé, tronc vertical
  • Tenu de la tête = droite, cou en rectitude, menton en arrière (rentré), distance pointe de menton / sternum à un travers de main
  • MS symétrique et en appui
  • MI en flexion (angle tronc-cuisse fermé), pieds en appui

2- Reventilation du pharynx et du larynx →  important pour stimulation et sensibilité

  • Mouchage
  • Toilette buccale (avec des compresses mouillées autour du doigt du MK)
  • Toilette pharyngienne (demander au patient de racler la gorge = hemmage)
  • Toilette laryngée (demander au patient de tousser)

3- Kiné respi :

  • Désencombrement bronchique (avant, pendant et après la séance) → s’assurer qu’il n’y a pas eu de fausses routes silencieuses
  • Travail ventilatoire (patient doit tenir l’apnée (3 sec) pour la déglutition)
  • Oxygénation (/!\ le bulbe est sensible à l’hypoxémie)

Rééducation des structures de la cavité buccale

Indication = troubles de la phase préparatoire de la déglutition

  • Massage
  • Mobilisations passives et étirements
  • Stimulations tactiles, stretching, tapping
  • Travail musculaire
  • Stimulations sensorielles
  • Mandibule et muscles masticateurs :  = ouvrir / fermer la bouche, serrer les dents, diduction, propulsion / rétropulsion, mastication (ex: mouillette de pain)
  • Les lèvres :  = clown gai et clown triste, lèvres en cul de poule , baiser sonore, Phonèmes ( ba,be,bi…) résistance au doigt du MK dans la bouche
  • Les joues : gonflées puis vider, de façon alternée, lèvre sup/inf, rentrer les joues,
  • La langue : tirer la langue, vers le menton, vers le nez, rentrée contre résistance, suivre le contour des lèvres, passer sur les gencives, claquer contre le palais et pousser vers le haut (tonification pour la propulsion), phonèmes (dé, té, te, ce = placement de la langue contre les incisives supérieures)
  • Le voile du palais : ascension quand : stimulation avec un coton tige, Phonème A / reniflement, bulleur
  • Le pharynx : → Indication = troubles de propulsion pharyngée
    • Stimulation de Logemann = stimuler les piliers amygdaliens dans la cavité buccale plusieurs fois puis demander de déglutir → favorise la contraction des constricteurs du pharynx
    • Tong Hold Swallow = patient mord sa langue et avale très fort sa salive → favorise la contraction des constricteurs du pharynx
    • Phonèmes : crac, cric, croc
    • Renforcement = patient en DD demander de soulever sa tête (isométrique, répétitions)

→ Indication =troubles de protection du larynx et des VA / troubles d’ouverture SSO

  • Le larynx :  indication = trouble de protection du larynx et des VA
    • Déglutition de la salive
    • Travail de la voix (pas de chuchotement = demander de pousser la voie)
    • Réaliser des apnées (bloquer la respiration et serrer fort la gorge)

Essai alimentaire

Meilleur exercice fonctionnel

  • Assis
  • Conditions : calme, coopération, concentration
  • Prendre le temps nécessaire : séance peut durer 30/45min
  • Bolus de rééducation ≠ bolus alimentaire
  • Postures de facilitation
    • Manoeuvres Posture en flexion (la + utilisée)  Flexion du rachis cervical SUP (C1-C2) = rentrer le menton et rectitude du rachis cervical moyen et INF
    • Meilleure courses des muscles sus-hyoïdiens = action facilitée
  • Indications = trouble de protection du larynx et des VA + trouble ouverture du SSO
    • Posture en rotation (si hémipharynx déficitaire) Rotation de la tête du côté des muscles constricteurs du pharynx déficitaire. (Indication = trouble de propulsion pharyngée unilatérale)
    • Posture en extension : très rarement utilisée car dangereuse !!! → pas la meilleure position pour protéger les VAI (Indication : trouble de la propulsion et de constitution du bolus au cours de la phase buccale)
  • Manoeuvres spécifiques :
    • Indication : trouble de protection du larynx et des VA, troubles d’ouverture du SSO, troubles de propulsion pharyngée
    • Contre résistance frontale / sous mentonnière (pour muscles sus-hyoïdiens) = Demander au patient de pousser contre notre main au moment de la déglutition
    • Déglutition maximale forcée : +/- manoeuvre de Mendelssohn (accompagnement de l’ascension et l’antériorisation avec les doigts du MK)  = déglutition avec ascension du larynx max et prolongée (apnée) “avaler en forçant avec dents serrées” , “prolonger volontairement l’élévation pharyngée”
    • Déglutition supra-glottique :  Déglutition précédée d’une fermeture volontaire du larynx  “ Inspirer, bloquer, avaler, expirer”
    • Déglutition super-supra glottique :  déglutition supra glottique + déglutition max forcée

Double déglutition / déglutitions multiples (avaler plusieurs fois)

  • Adaptations alimentaires :
    • Modifications des propriétés physiques des aliments : Texture, température (stimuler les thermorécepteurs → éviter la température ambiante moins bien détectée), volume (en donner suffisamment pour stimuler barorécepteurs), gaz (eau pétillante plutôt que l’eau plate)
    • Pas de régime type pour dysphagie
    • Régime haché (mou), mixé sépar (pâteux). Indications : trouble du contrôle oral du bolus, Retard de déclenchement du RD, Trouble de protection du larynx et des VA
    • Régime liquide. Indications : troubles de propulsion linguale, trouble propulsion pharyngée, trouble ouverture du SSO

Solutions palliatives

Quand alimentation per-os est insuffisante ou n’est plus possible

But : apporter les nutriments nécessaires à l’organisme afin d’atteindre et de respecter un état nutritionnel correspondant aux besoins du patient

  • Nutrition entérale : administration d’une solution nutritive directement dans le tube digestif → sonde introduite dans le tube digestif par :
    • Voie nasale (mais /!\ RGO car sphincters restent ouverts = difficulté de tolérance de la position allongée)
    • Gastrostomie / jéjunostomie par l’intermédiaire d’une stomie digestive → réservées pour le long cours
  • Nutrition parentérale : administration d’une solution nutritive dans le système veineux → via un cathéter veineux court (perfusion périphérique), cathéter central ou chambre implantable mais /!\ risque infectieux = seulement quand voie entérale n’est pas possible

Rééducation vestibulaire

Introduction

Les 3 systèmes de l’équilibre

  • Système visuel
  • Système proprioceptif
  • Système vestibulaire

Rôle du système vestibulaire

Sa fonction principale est de détecter les mouvements de la tête, surtout involontaires, et de les contrer par des mouvements oculaires réfléchis et des ajustements posturaux qui maintiennent le monde visuel stable et nous empêchent de tomber.

Le système vestibulaire est un système polarisé qui permet :

  • l’analyse de la position et des mouvements de la tête dans l’espace
  • l’adaptation de la posture et de la position des yeux : reflexe vestibulo-occulaire.

Anatomie de l’oreille interne

Cochlée

Partie de l’oreille interne enroulée en spirale, contenant les terminaisons du nerf auditif

Permet la transduction des ondes mécaniques en ondes neuronales

Canaux semi-circulaires

  • 3 canaux dans chaque oreille (antérieur, postérieur, latéral) qui permettent la transduction d’un mouvement mécanique en influx nerveux et le
  • Codage des mouvements dans les 3 plans de l’espace
    • Antérieur : mouvement vers l’avant et l’arrière (plan sagittal)
    • Postérieur : inclinaison tête vers l’épaule (plan frontal)
    • Latéral : tourner la tête à droite et à gauche (plan horizontal)

Les organes (macules) otolithiques

Sacs membraneux situés dans le vestibule. Ils sont composés de cellules ciliées recouvertes de cristaux (otolithes). Ils sont sensibles à l’accélération linéaire verticale (saccule) ou horizontale (utricule) de la tête dans l’espace et détectent l’inclinaison de celle-ci par rapport à la gravité.

Les cellules ciliées

Ce sont les capteurs à l’intérieur des organes otolithiques et des canaux semi-circulaires. Elles sont responsables de la transduction d’une force mécanique en un signal électrique et construisent ainsi l’interface entre le monde des accélérations et le cerveau.

2 types de cellules ciliées

  • Type I : fonctionne pendant les mouvements vifs
  • Type II : fonctionne tout le temps (stationnaire)
  • Le système push and pull : les canaux semi-circulaires et les organes otholitiques fonctionnent par couple, appariés en fonction du plan de l’espace auquel ils appartiennent. Un mouvement dans le plan d’un couple de récepteurs sera inhibiteur pour l’un et stimulateur pour l’autre.
  • Tonus de base : ces récepteurs ont tous un rythme de décharge de repos. Le repos correspond à une activité vestibulaire symétrique.

Voies vestibulaires centrales

  • Le nerf vestibulo-cochléaire (VIII) permet la transmission des informations résultant du système vestibulaire jusqu’au cerveau.
  • Stabilisation des yeux : activité principale de l’oreille interne. En 3 synapses, lien entre l’oreille interne et l’oeil qui induit le mouvement de l’oeil (système le plus rapide)
  • Réflexe vestibulo-oculaire (RVO) : stabilisation du regard lors des mouvements de la tête. Ces mouvements compensateurs de l’œil sont de sens inverse au mouvement de la tête. Ce réflexe est inhibé par la fixation.
  • Réflexe vestibulo-spinal (RVS) : stabilisation du corps dans l’espace

Drapeaux rouges : les pathologies centrales

Beaucoup de pathologies provoquent des vertiges sans atteinte vestibulaire. Tout vertige isolé doit être suspecté comme une pathologie centrale ou neurovasculaire. Il faut référer au médecin et faire une imagerie.

  • Vomissement en jets sans vertige associés à des céphalées
  • Signes neurologiques associés
  • Nystagmus spontané vertical et/ou torsionnel
  • Nystgamus changeant de direction sans mouvement de tête
  • Nystagmus spontané mais HIT normal
  • Gaze nystagmus : nystagmus de fixation et du regard excentré qui traduit la perte du contrôle cérébelleux du mécanisme du maintien du regard excentré.
  • Skew deviation : cacher un oeil entrâine la déviation vertical de l’autre oeil

VPPB

Physiopathologie

  • Vertige causé par le déplacement des cristaux (otolithes) vers les canaux semi-circulaires
  • Paroxystique (commence et part vite)
  • Bénin (pathologie purement mécanique) et dure de quelques secondes à une minute

Drapeaux rouges

Réorienter si

  • Nystagmus avec latence importante ou direction illogique => central
  • VPPB du canal antérieur = nystagmus vertical INF => on considère que c’est du central
  • Atteinte des 2 oreilles ou atteinte de 2 canaux dans la même oreille => avis neuro
  • Nystagmus de position > 1 min
  • Inversion de Nystagmus par rapport à ce qui est attendu

Etiologies

  • Idiopathique
  • Post-névrite vestibulaire
  • Alcool
  • Inflammation ou traumatisme labyrinthe
  • VPPB peut évoluer en l’implication de plusieurs canaux

Examen

Anamnèse

  • Vertiges positionnels + aux mvts rapides (se retourner dans le lit, s’allonger, se relever)
  • Amélioration debout
  • Survenue brusque
  • Aucun autre signe associé
  • Pas trop handicapant (pas de risque vital)

Examen clinique

  • Pas de nystagmus spontané
  • Nystagmus et vertiges lors des manoeuvres diagnostiques
  • Latence et disparition rapide des symptômes
  • Répond bien aux manœuvres libératrices

VPPB canal postérieur

Manoeuvre diagnostic de Dix & Hallpike

Elle permet de faire le diagnostic différentiel avec une pathologie centrale

Pour un VPPB droite :

  • 1. Tête préalablement tournée à 45° à droite
  • 2. Allonger le patient avec une extension cervicale de 30°
  • 3. Rechercher nystagmus verticaux torsionnels anti-horaires
  • 4. Puis remettre le patient assis et observer un nystagmus opposé

Manoeuvre d’Epley

1) Position allongée avec la tête tournée du côté atteint et en extension

2) Mouvement de rotation vers le côté

sain en maintenant la tête en extension

pour se retrouver en DL

3) Position assise

/!\ Dire au patient d’éviter de se remettre la

tête en arrière pendant 24/36h et nouvel

examen 3 jours plus tard pour vérifier

l’efficacité de la manœuvre (88% de réussite).

Ensuite on reteste la manoeuvre diagnostique

VPPB canal latéral

Manoeuvre diagnostic de Roll

Patient allongé sur le dos avec la tête légèrement relevée (30°) = tourne la tête à droite puis à gauche => recherche nystagmus horizontal ou latéral pur

Le côté le plus fort du nystagmus signe le côté de l’oreille atteinte

Manoeuvre de Lempert (barbecue roll)

  1. Pour atteinte côté droit
  2. 1. Partir en DD, tête sur oreiller. Garder la tête en contact avec l’oreiller durant toute la manoeuvre
  3. 2. Rouler vers le DL droit – attendre 30s
  4. 3. Rouler vers le DD – attendre 30s
  5. 4. Rouler vers le DL gauche – attendre 30s

5. Rentrer menton dans la poitrine et s’appuyer sur les coudes pour rouler en DV – Rester 30s

6. Rentre le bras droit sous le corps pour rouler vers le DL droit en gardant la tête alignée – Rester 30s

7. De cette position, retour en position assise en gardant la tête haute – Rester 5mn

8. Répéter la manoeuvre, puis rester assis 15mn

Traitements et récurrence des VPPB

Traitements

  • Manoeuvres de repositionnement
  • Rééducation recommandée en cas d’instabilité persistante
  • Opération pour cas récalcitrants (rare)

Récurrence

  • Hyperlipidémie et hypertension : les commorbidités vasculaires augmentent le risque
  • Troubles du sommeil (hypoperfusion)
  • Migraines : vasospasme des artères du labyrinthe -> lésions ischémiques -> mouvements des cristaux
  • Age : déminéralisation progressive -> dégradation et détachement des cristaux
  • Traumatisme

Névrite

Physiopathologie

Inflammation ou irritation ou ischémie du nerf VIII mais une étude dément cette atteinte (mais 10% des patients ont des ATCD vasculaires)

Anamnèse

  • Survenue brutale de vertiges rotatoires constants (ex : 5h du mat)
  • Vomissement pendant 3/4j
  • Instabilité (position debout difficile)/ étourdissements
  • Amélioration ++ en position allongée
  • Pas de perte auditive

Examen clinique du déficit unilatéral

  • Nystagmus spontané (inhibé à la fixation) horizontal (vers l’oreille saine)
  • Inhibition à la fixation centrale = pas de pathologie centrale
  • Très instable
  • Vomissement
  • Pas de nystagmus positionnel
  • Déficit du HIT/VHIT
  • Majoration du nystagmus au HST
  • Fukuda et Romberg déviés vers le côté sain
  • Douleurs aux cervicales

Syndrome harmonieux : Fukuda et Romberg du même côté que secousse lente nystagmus => névrite gauche = nystagmus spontané horizontal vers la droite donc secousse lente à gauche => Fukuda et Romberg déviés à gauche

Phase chronique

  • degrés variable d’instabilité posturale et étourdissements aux mouvements
  • Diminution de la réponse unilatérale aux épreuves caloriques
  • Audiogramme non pathologique

Manoeuvres diagnostiques

Head Shaking Test (HST)

  • Test de secouage de la tête ou Head Shaking test (HST):
  • est pratiqué sous vidéonystagmoscopie (VNS)
  • consiste à bouger la tête du patient de droite à gauche pendant 15-20 secondes à la fréquence de 2 Hz (2 allers-retours par seconde)
  • Le test est
  • – négatif si aucun nystagmus n’apparaît
  • – positif s’il révèle un nystagmus
  • – peut majorer un nystagmus spontané
  • Dans un syndrome périphérique, le nystagmus induit ou majoré au HST bat du coté sain.
  • Ici, le nystagmus révélé est horizontal droit, il s’agit donc d’un déficit canalaire gauche

Head Impulse Test (HIT)

Le video head impulse test (ou vHIT), est un moyen de vérifier si l’oreille interne et les yeux travaillent ensemble pour maintenir la stabilité de la vision. Ce système est appelé réflexe vestibulo-oculaire (RVO). Le réflexe vestibulo-oculaire agit comme un stabilisateur de la vision.

Manoeuvre

  • Patient fixe une ciblle visuelle et MK secoue sa tête à 10/20° (D/G/D/G)
  • Evaluation RVO : permet de valider une atteinte aux hautes vitesses des canaux semi circulaires
  • Saccade et latence de recentrage du regard quand la tête est tournée du côté atteint caractéristique atteinte périphérique

Test de Fukuda

Test de Romberg

Traitement

  • Phase aiguë : vestibulo-suppresseurs (ne doivent pas être prolongés) et corticostéroïdes
  • Rééducation pour améliorer la stabilité de la vision, contrôle postural et diminuer les vertiges persistants
  • PEC précoce : meilleure récupération. Le patient doit se mettre debout et marcher au plus tôt à partir du soulagement de ses vomissements

Rééducation

  • Stabilisation du regard (fixer un point)
  • Fauteuil : rotation du côté atteint avec arrêts brusques (favoriser l’inhibition centrale)
  • Acuité visuelle dynamique : stabiliser son regard lors des mouvements de tête pour une tâche cognitive
  • A la maison : mouvements actifs de la tête (D/G) et fixation du regard bras tendu
  • Optocinétique : stimulus vestibulaire = majoration nystagmus avec image qui bouge vers l’oreille atteinte
  • Réalité virtuelle

Urgence

Si nystagmus + signes ORL (acouphène, perte auditive) : envoyer aux urgences pour cortico intra-tympanique


Les aréflexies bilatérales

Atteinte des 2 oreilles internes : l’information ne parvient pas au cerveau des deux côtés → le liquide ne circule plus.

  • avec le casque: pas de mouvement de l’oeil
  • HST: pas de mouvement de l’oeil
  • Etiologie : cancer
  • Petits mouvements de l’oeil en lien avec des informations cervicales
  • Tombera toujours aux compétences 5-6 du test…

Peut récupérer fonctionnellement mais pas anatomiquement !


Désorganisations sensorielles

  • Pas ou peu de déficit sensoriel
  • Contexte ou évènement perturbant
  • Pas d’autres arguments en faveur d’un autre diagnostic
  • Peut être initiale ou la suite d’une perturbation vestibulaire, visuelle ou proprioceptive
  • Modification stratégies sensorielles d’équilibration = favorise entrées visuelles + somesthésiques
  • Cerveau reste en état d’alerte et réagit de manière excessive
  • Notion d’hypervigilance visuelle ++ (donc dès que la vision est perturbée => symptômes)
  • Discordance entre les informations de la vision et de l’oreille interne
  • Inhibition de la rétine périphérique (capte les mvts) au profit de la vision centrale (focus)

Syndrome persistant postural perceptif (PPPD) :

  • Pathologie fonctionnelle chronique
  • Vertiges non rotatoires
  • Pâleur, hypersudation, nausées, vomissement
  • Déséquilibre, vertiges et désorientation
  • Provoqué par un mvt passif ou par le mvt de l’environnement visuel en restant immobile
  • Handicap social (ne supportent pas la foule, les fortes lumières…)
  • Entraîne une dépendance visuelle et des perturbations sensorielles

Causes :

  • Perturbation de l’appareil vestibulaire (le corps n’intègre pas la guérison de la pathologie)
  • Hyperactivation zone corticale de la vision et inactivation de la zone corticale de l’oreille interne
  • Idiopathique (choc => mécanisme de défense => hypervision)

Examen clinique :

  • Bilan vestibulaire négatif
  • DHI et Motion Sensitivity Quotient (MSQ)
  • CTSIB (maintien équilibre dans 4 conditions sensorielles) = identifier entrées sensorielles utilisées
  • Posturographie = identifier les capacités à se rééquilibrer
  • Symptômes calmés par le tabac ou l’alcool / faible dose d’anti-dépresseurs

Rééducation :

  • Exercices d’habituation :
    • Expositions répétées aux stimulations gênantes en détournant l’hyper-vigilance du cerveau (faire des doubles tâches avec une balle ou musique et chant en marchant)
    • Pour diminuer les symptômes de vertige provoqués par le mouvement
    • Pour diminuer les informations visuelles et augmenter les informations vestibulaires
    • Pour réactiver la rétine périphérique (qui permet de capter les mouvements)
  • Optocinétique (inductrice de vection pour réduire la dépendance visuelle)
  • Réalité virtuelle

Mal des transports

  • Valise sous les pieds pour avoir les pieds posés
  • Faire de la gym avant de partir
  • Siège moins englobant pour voir l’extérieur
  • Détourner l’attention : mimer le fait de conduire, lunette citroën (placebo)

Maladie de Ménière

Définition

La maladie de Menière ou syndrome de Menière est une affection de l’oreille interne qui provoque des vertiges, des acouphènes (bourdonnements dans les oreilles), une sensation de plénitude de l’oreille (sensation d’oreille bouchée), une perte auditive, survenant brutalement par crises répétées.

Physiopathologie

On observe un hydrops dans l’oreille interne. Il s’agit d’un gonflement liquidien endolymphatique, en cela une quantité importante de liquide dans le labyrinthe membraneux de l’oreille interne pouvant s’étendre avec le temps à l’appareil vestibulaire, l’organe de l’équilibre. Ce gonflement provoque de manière soudaine une crise aiguë. 

Présent en excès, ce liquide augmente la pression dans la cochlée, l’organe de l’audition et les canaux semi-circulaires, ce qui empêche les cellules ciliées de percevoir les ondes sonores ou les mouvements correctement. Les signaux d’audition et d’équilibre qui sont envoyés au cerveau sont donc erronés, « brouillés », voire contradictoires. Le cerveau ne sachant pas comment réagir, il dysfonctionne et se met en crise. 

Signes cochléaires

Ils sont pathognomoniques : perte d’audition des sons graves et sensations de plénitude de l’oreille. Examen de référence : audiogramme (ORL)

Critères diagnostiques

  • > 2 crises de vertiges rotatoires dont la durée varie entre 20 min à 12h (parfois 24h)
  • Perte auditive (fréquences graves) pouvant évoluer depuis pls années avant l’apparition des crises
  • Perte auditive devient stable et permanente au fil du temps avec acouphènes et plénitude d’oreille
  • Fluctuation de ces signes fonctionnels auditifs et répétition des crises d’allure identique
  • Absence d’arguments pour un autre diagnostic

Diagnostique différentiel

  • Migraine vestibulaire, autres formes d’hydrops « secondaires » à une pathologie intra-cochléaire perturbant l’homéostasie de l’endolymphe
  • Etiologie tumorale et malformative (Arnold Chiari) => IRM fosse post et charnière cervico-occipitale

Discours type

  • Crises répétées de vertiges rotatoires durant de 20 minutes à plusieurs heures
  • Composante émotionnelle exacerbe les déficits
  • Unilatéral (pouvant se bilatéraliser)
  • Plénitude d’oreille, perte auditive, acouphènes, bourdonnements
  • Nausées +/- vomissements
  • Peu de symptômes entre les crises
  • Avec le temps = perte auditive progressive et instabilités

Examen clinique

  • Nystagmus irritatif = nystagmus horizontal vers l’oreille atteinte pendant la phase précoce
  • Nystagmus paralytique = nystagmus vers l’oreille saine pendant la phase ultérieure de la crise
  • Instabilité posturale sévère
  • Perte auditive des graves à l’audiogramme
  • Diminution de réponse unilatérale aux épreuves caloriques
  • Avec le temps :
  • Audiogramme montre une atteinte auditive progressive
  • Possible bilatéralisation

Traitement

  • Vestibulo-suppresseurs indiqués en phase aiguë
  • Si les symptômes sont trop handicapants et/ou les crises trop fréquentes :
    • Injections intra-tympaniques avec antibiotiques ototoxiques
    • Chirurgie (neurectomie vestibulaire, labyrinthectomie)
  • Rééducation vestibulaire (en phase aiguë et chronique) :
    • Indiquée si le patient se plaint d’instabilités ou si déficit vestibulaire
    • Indiquée par injection ou chirurgie
    • Bilan initial, éducation du patient (physiopatho)
    • Réalité virtuelle
    • Optocinétique

Commotions cérébrales

  • Souffrance du cerveau
  • Sous-jacente des pathologies vestibulaires
  • Peut déclencher d’autres pathologies vestibulaires
  • Exemple = VPPB suite à un TC ou pseudo VPPB suite à un TC
  • rééducation sub-symptomatique
  • pas d’atteinte vestibulaire
  • trouble fonctionnel
  • rééducation en double tâche + mvt oculaire (+reproduire la charge de l’activité sportive)
  • Neuro tracker : chargé cognitivement en double ou triple tâche pour rendre la fonction automatique

Diagnostic : VOMS : Test de saccade haut/bas et D/G qui majore les symptômes ! (maux de tête, vertiges…)


Neurinomes

Déficit cochléo-vestibulaire unilatéral associé à des pertes auditives (dans les aiguës)

  • Tumeur nerveuse bénigne => survenue progressive
  • évolution : 30% des tumeurs vont croître sur un suivi de 1 à 3 ans
  • 50% des tumeurs vont croître sur un suivi de 5 ans
  • Pas de lien entre le volume de la tumeur et les symptômes
  • Traitement des conséquences du neurinome

Symptômes

  • Hypoacousie unilatérale (95% des cas) progressive, rarement brutale
  • Acouphènes (75% des patients)
  • Instabilités, rarement des vertiges
  • Parésie faciale, spasmes de l’hémi-face (atteinte du nerf facial)
  • Hypoesthésie faciale (atteinte du nerf Trijumeau), céphalées

=> URGENCE


Vertiges d’origine cervicale

Modification ou restriction des mouvements = modification biomécanique normale de la colonne cervicale

Les signaux anormaux provenant de la colonne cervicale peuvent provoquer diverses sensations de désorientation spatiale et de déséquilibre :

  • Altérations vasomotrices dues à l’irritation de la chaîne sympathique cervicale
  • Insuffisance de l’artère vertébrale/compression vasculaire
  • Altération des informations proprioceptives au niveau de la colonne cervicale supérieure

/!\ Diagnostic d’exclusion principalement

  • Diagnostic différentiel = insuffisance vertébrale associée à des symptômes :
    • Hallucinations visuelles
    • Troubles visuels ou altération du champ visuel
    • Diplopie
    • Drop attacks
    • Maux de tête
  • Vertiges et migraine => 2 symptômes très présents = coïncidence de temporalité plus de causalité
  • Cervicalgie => migraine => vertiges
  • Littérature pauvre

Examen clinique

  • Examen de l’oculomotricité
  • Évaluation posturale
  • Amplitudes articulaires actives et passives de la colonne cervicale
  • Instabilité de la colonne cervicale (test du ligament alaire)
  • Mobilité de la colonne cervicale
  • Compression et distraction de la colonne cervicale
  • Palpation
  • Douleurs
  • Examen neurologique
  • Test de torsion cervicale = positif s’il déclenche un nystagmus et s’il provoque des symptômes
  • Poursuite oculaire avec des mouvements cervicaux peut également être utilisée
  • Traction cervicale manuelle = indique une composante cervicale si diminution des symptômes
  • Test de repositionnement permet d’évaluer la proprioception cervicale (vidéo)

Personne âgée et risque de chute

Possibilité de repérer un trouble de l’appareil vestibulaire :

  • TUG > 12 secondes = risque de chutes
  • Temps d’appui unipodal < 5sec = chute grave dans les 3 ans
  • Stop walking when talking test = chute grave dans les 3 mois (compétition cognition / motricité)
  • Berg > 45 / 56 = risque faible
  • 5 levers de chaise (sans les mains) > 12sec = risque de chute (force musculaire et ajustement postural)
  • Posturographie  = limite stabilité (appréhension et mauvaise appréciation capacités) => mauvaise adhérence à la VRT
  • Marche sur 10 m

Diagnostic différentiel

  • SAOS (souvent vertiges positionnel au réveil + maux de tête)
  • Oncologie : syndromes déficitaires post radiothérapie ou chimiothérapie
  • Sensibilité MI (test du diapason sur les malléoles): plus probable chez patients âgés et/ou diabétique → proba de présenter des neuropathies impactant la somesthésie. Sensation de tangage ou d’instabilité statique. 
  • Syndrome hypotension orthostatique posturale (SHOP) ou Syndrome hypertension orthostatique posturale (SHEP)

Théorie physiopathologique

L’orientation du corps dans l’espace est une construction multimodale

  • Vestibule = cadre de référence gravitaire = géocentré
    Somesthésie = cadre de référence égocentré (par rapport à nos informations proprioceptives)
  • Vision = cadre de référence allocentré
Rétine fovéale centraleRétine périphérique
– Fonctions d’exploration, de ciblage et de focalisation
– Appréciation distance entre la tête et la cible et l’orientation mouvement de la tête et corps dans l’espace (réf allocentré)
– Image nette (vision binoculaire) = 60° environ
– Fonction d’alerte, détection du mouvement
– Orientation dans l’espace par le glissement rétinien à l’origine du réflexe optocinétique (ROK)
– Perception des translations rapides  

Différents mouvements de l’oeil

  • Fixation = atteinte en cas de nystagmus
  • Stabilisation du regard au mouvement par le RVO = altérée si atteinte du RVO
  • Maintien de la fovéation (vision claire) par la poursuite oculaire = altérée si paralysie oculomotrice
  • Renonciation de fovéation par les saccades spontanées ou réflexes = altérée par dysmétrie cérébelleuse
  • Amélioration perception fovéa et distance par la vergence = altérée si paralysie ABD ou insuffisance convergence

Nystagmus optocinétique (physiologique)

  • Héritage de la vision fovéale anomale (pas de poursuite oculaire)
  • Excellente détection d’un élément mobile dans l’image stabilisé de l’environnement
  • Supplée le RVO => pour les basses vitesses et efficace dans les mvts prolongés
  • Observé lorsque des images défilent lentement devant les yeux
  • Déterminé par la vision périphérique
  • Phase lente dans le sens du déroulement et phase rapide en sens inverse

Systèmes de régulation

  • Noyau vestibulaire = 3 entrées sensorielles (proprioception, vision, vestibule) = info de mouvement
  • Intégration pluri-modalitaire = synthèse puis contrôle postural
  • Quand tout bouge (mais que le patient non) = intégration principalement visuelle
  • /!\ Rétrocontrôle par le cervelet (majoration / inhibition centrale)
  • Glissement rétinien = activation du cervelet = création du réflexe optocinétique
  • Conflit sensoriel → non cohérence avec modèle interne (erreurs de jugement, comportement inadapté) → vertige

Stimulation optocinétique

/!\ Si l’image va vers la droite = nystagmus optocinétique vers la gauche

La stimulation optocinétique (rotation de l’environnement) en rééducation :

1) Comme stimulus vestibulaire :

  • Par exemple : pour réduire une asymétrie, pour favoriser une substitution sensorielle
  • Champ de stimulation temporal ≥ 20°
  • Vitesse lente < 15° / sec (publications : 6-8°, 10°/sec)
  • Efficacité de l’inhibition du NOC

2) Comme inductrice de vection (sensation que tout bouge autour) :

  • Par exemple pour réduire une dépendance visuelle
  • Champ de stimulation ≥ 30°
  • Vitesse rapide jusqu’à 100° / sec (publications = 45° / sec)

Ex: pour une névrite vestibulaire G => nystagmus horizontal D = donc pour le diminuer on essaye de le sur-stimuler pour provoquer une inhibition centrale => via la stimulation optocinétique (image qui bouge vers la gauche =>création d’un nystagmus droit => réactivation du rétrocontrôle central)


Se situer par rapport à la gravité

Demander au patient de se pointer avec son doigt les yeux fermés

Verticale visuelle subjective :

  • Evaluation de la fonction de l’utricule (perception de la gravité)
  • Normale VVS (moyenne des ajustements sur 6 à 10 essais)
  • Peut être considérée comme normale entre 2,5 et -2,5° avec une immersion du champs visuel
  • Permet de faire des diagnostics différentiels entre pathologies périphériques et centrales

Rééducation :

  • Prise de conscience
  • Sport
  • Réalité Virtuelle
  • Vertical Visuelle Subjective (VVS)

Diagnostics fonctionnels


Mécanisme de plasticité cérébrale

Restauration = retour à la fonction originelle (30%)

  • Adaptation = nouveau mode de fonctionnement
    • Substitution sensorielle (utilisation des autres sens : proprio, visuel)
    • Substitution comportementale (saccades envoyées plus rapidement) Habituation = diminution l’excitabilité des synapses (inhibition centrale) = extinction de la fonction

Rééducation

3 piliers : trépied sensoriel

vision, proprioception, vestibulaire

Principes de rééducation

Quelque soit la pathologie vestibulaire (sauf VPPB) il faut évaluer :

  • Diminution de la fonction vestibulaire
  • Déficit de stabilisation du regard
  • Dépendance visuelle et/ou proprioceptive

VPPB : Par médecin et MK formé et équipé

/!\ Utilisation du score de handicap du vertige : Dizziness Handicap Inventory (DHI)

Facteurs limitants la rééducation

  • Environnement psycho-social
  • Pathologie des MI (Déficit sensibilité pallesthésique)
  • Pathologie neuro-musculaire ophtalmique
  • Pathologie orthoptiste
  • Non adhésion du patient

4 types d’exercices

Exercices de stabilisation du regard

  • Améliorer la stabilité du regard pendant le mouvement de la tête
  • Réduire les sensations vertigineuses et ainsi améliorer l’instabilité

Exercices d’adaptation (interaction visuo-vestibulaire)

  • Adaptation du système vestibulaire résiduel lors de certaines stimulations

Exercices d’habituation

  • Réduire l’intensité des vertiges induits par le mouvement et les changements de position
  • Expositions répétées aux stimulations gênantes
  • Recréation de sensations temporaires des étourdissements / vertiges

Exercices de substitution

  • Améliorer l’équilibre et réduire les chute 
  • Utilisation d’autres info sensorielles pour remplacer fonction vestibulaire absente / diminuée

Fin de la rééducation

  • Les principaux objectifs sont atteints ou les symptômes se résorbent
  • Les symptômes ne s’améliorent plus ou ne s’aggravent plus pendant une période prolongée
  • Restriction de participation par des comorbidités
  • Non adhésion = exercices à domicile prescrits ne sont pas effectués
  • Choix du patient

Rééducation des troubles vestibulaires périphériques (AS)

  • Incluent les pathologies de la partie vestibulaire de l’oreille interne ainsi que le nerf vestibulaire
  • Entraînent diminution des infos sensorielles disponibles concernant la position et mvt de la tête
  • Exercices d’adaptation et de stabilisation du regard

Rééducation des troubles vestibulaires centraux (HS)

  • Impliquent principalement les noyaux vestibulaires et le cervelet
  • Impliquent aussi des structures du système réticulaire, mésencéphale, centres supérieurs du cortex
  • Affectent l’intégration et le traitement des différentes afférences sensorielles
  • Exercices de substitution et d’habituation => compensation centrale
  • Permettent de réduire le déséquilibre et les vertiges

L’obésité et maladie métabolique

Qu’est-ce-que l’obésité ?

  • Une maladie chronique
  • Une épidémie
  • Un pb de santé
  • Un facteur de risque
  • un excès de masse grasse

Un handicap

Définition

Maladie caratérisée par une accumulation de graisse corporelle excessive et anormale

  • Fréquente, chronique et évolutive
  • Liée à l’environnement et aux modes de vie
  • Favorisée par une prédisposition génétique

Obésité autrefois défini que par l’IMC mais insuffisant car 2 personnes peuvent avoir le même IMC et pas les mêmes symptômes. On distingue :

  • L’obésité clinique
  • L”obésité pré-clinique : excès d’adiposité par mesure directe directe de la masse grasse, tour de taille, IMC, âge, sexe, origine ethnique

Les complications

  • Maladies cardiovasculaires
  • Anomalies métaboliques et endocriniennes
  • Troubles pelvi-périnéaux
  • Cancer
  • Respiratoires
  • Complications ostéo-articulaires
  • Retentissement psycho-social (dépression souvent associée)

La fonction respiratoire

Physiopathologie respiratoire de l’obésité

  • Accumulation de graisse au niveau de l’abdomen et cage thoracique
  • Diminution de l’espace pharyngé

Altération restrictive

  • Diminution de tous les volumes pulmonaire
  • Baisse VRE diminue Capacité vitale
  • Augmentation graisse au niveau du thorax -> baisse de la CRF
  • Baisse volume
  • Déplacement vers le haut du diaphragme : difficulté d’expansion pulmonaire
  • Augmentation du travail des muscles inspiratoires

Tolérance à l’effort

  • Déclin de la fonction respiratoire -> Augmentation du travail respiratoire -> Augmentation de la consommation O2

Changement du vol pulmonaire

Limmitation du débit expiratoire

Diminution de l’efficacité respiratoire

Altération de la mécanique respiratoire

  • FR augmentée-> Effort respiratoire plus important, dyspnée, capacité d’exercice réduite
  • Fatigue musculaire inspiratoire pendant l’exercice
  • Réduction de la capacité fonctionnelle pendant l’exercice et de la qualité de vie

Obésité et muscles inspiratoires

-> Renforcement des muscles inspiratoires ?


SAOS et SOH

Syndrome d’apnée du sommeil

2 types de syndromes

  • Central avec arrêt de l’effort respiratoire
  • Obstructif partiel ou complète avec continuité de l’effort respiratoire

Un seul examen diagnostique

  • La polysomnographie définit l’IAH (indice apnée hypopnée)
  • Diagnstic de SAS dès un IAH=5
  • Appareillage si IAH>30 (en France)

Définition

  • Apnée obstructive : arrêt du débit aérien naso-buccal pendant au moins 10s avec persistance d’efforts ventilatoires pendant l’apnée (SAOS)
  • Hypopnée : diminution de la ventilation pendant au moins 10s s’accompagnant d’une réduction du débit aérien de plus de 50%
  • SAOS : épisode répétés de collapsus du pharynx pendant le sommeil, collapsus complet en cas d’apnée, partiel en cas d’hypopnée

Mécanismes du SAOS

  • Prédisposition anatomique
  • Déséquilibre entre une charge mécanique et l’activité des muscles dilatateurs des VAS
  • Diminution du tonus musculaire
  • Augmentation pression tissulaire pharyngée
  • Contrôle ventilatoire

Dépistage SAOS

  • Présence des critères A ou B et du critère C
  • B. Deux au moins des critères suivants :
  • Ronflement sé

C. Critères polysomnographiques

Critères de sévérités

  • léger : 5<IAH<15 évènement/heure
  • Méodéré
  • Sévère : IAH>30 évènement/heure

Symptômes du SAOS

Pendant la nuit

  • Ronflement sévère et quotidien
  • etc

La journée

  • Somnolence diurne excessive
  • Asthénie
  • Difficultés à se concentrer, à mémorises
  • Troubles de l’humeur, irritabilité
  • Trouble llibido

Prévalence du SAOS

  • 2 millionsde fraçais
  • 2% des femmes et 4% des hommes de 30 à 60 ans
  • Plus on monte en âge, plus on est exposé au SAOS
  • SAOS augmente avec la sévérité de l’IMC et HTA

Complications

  • HTA
  • Stress oxydatif
  • Risque : AVC, coronapathie, etc

Dépistage

  • Diagnostic clinique
  • Sy diurnes et nocturne
  • Examen clinque, mesure anthropométrique
  • Examen ORL : obstacle ou réduction VAS, hypertrophie du palais mou avec hypertrophie de la luette, obstruction nasale
  • Examen CV et respiratoire : mesure pression artérielle, FC
  • Explorations complémentaires : obésité + SAOS, EFR, gaz du sang (si IMC>35)
  • Imagerie des VAS
  • Enregistrements nocturnes

Traitement

PEC pluridisciplinaire

  • Mesures générales : hygiène de vie
  • Traitements spécifiques : chirurgie, orthèse d’avancée mandibulaire, apareil à pression positive continue (PPC), rééducation (kiné linguale, muscle oropharynx, AP régulière)
  • Inconvénients PPC : sécheresse des muqueuse, tolérance moindre en cas de rhinites, sensation d’étouffement, image de soi (impact sur le couple), bruit, encombrement, transport, marques sur le visage
  • La plupart des arrêt de la PPC se produisent les premières semaines. En moyenne, 15 à 37% des patients abandonnent leur traitement par PPC.

Conséquence de l’arrêt de la PPC

  • Reprise des symptômes
  • Les comorbidités associées : HTA, troubles du rythme, cardiopathie

SAOS dans l’obésité

  • Obésité : important FDR
  • Graisse viscérale corrélée à SAOS
  • Obésité + SAOS : probabilité de développer diabète type II

Manque de sommeil et poids

Plus le sommeil est réduit, plus le risque d’obésité est important

Perte de poids ne signifie pas diminution des épisodes d’apnée

SAOS léger et modéré : perte de 10% de poids améliore les symptômes

SAOS et chirurgie bariatrique

Diminue la sévérité de l’apnée

En pratique

  • SAOS sévère : PPC en 1ère intention, OAM en 2ème si refus PPC
  • SAOS léger à modéré : PPC ou OAM

SOH

IMC>30

PaCO2 diurne > 45mmHg (sans autre cause d’hypoventilation)

80% ont également SAOS

SOH associé à une morbi-mortalité importante et coûts de santé élevés

Mécanisme SOH

  • Restriction vol pulmonaire
  • Diminution compliance thoracique
  • Augmentation travail muscles inspi avec coût en O2
  • Altération du contrôle des centres respiratoires avec une réponse en CO2 diminuée
  • Trouble respi nocturne
  • Obstruction pulmonaire

Traitement

En aigu : unité de soins intensifs

Traitement au long cour : VNI

Chirurgie bariatrique risquée chez ces patients


Capacités fonctionnelles et réentrainement à l’effort

Muscle périphérique

Réduction de la masse musculaire, augmentation de la masse graisseuse : perte de force

-> Obésité sarcopénique (risque CV)

Masse musculaireForcePerformance physique
Anthropométriques
TDM
IRM
Handgrip
F/E genou

Faiblesse musculaire -> cadence de marche plus lente -> problème de mobilité -> perte d’autonomie

TDM6 : 300m (normalement 600m)

Obésité et risque cardio-vasculaire

  • HTA
  • Hypertrophie ventriculaire gauche
  • anomalie du métabolisme lpidique
  • Intolérance au glucose
  • Diabète
  • Atherosclérose coronarienne
  • AVC

Métabolisme et dépense énergétique

  • De repos (métabolisme de base) : consommation O2 plus élévée au repos
  • Pour l’activité physique : 15 à 30% pour une AP importante

Obésité et activité physique

Consommation d’O2 plus importante pour les patients en situation d’obésité

Plus l’obésité est sévère, plus la diminution d’AP est importante et plus la durée d’AP quotidienne diminue

Facteurs limitant l’AP

  • Articulaires (perte de souplesse, douleur)
  • Métabolisme et musculaire : perte musculaire, diminution de la tolérance à l’effort, diminution O2 aux muscles en activité)
  • Respiratoire (dyspnée, FR élevée)
  • Cardiovasculaire

PEC pour AP

Epreuve d’effort simple : 60 à 70% de la FCmax

Absence d’épreuve d’effort : formule de Karnoven : zone de la FC cible = FC réserve x %souhaité + FC repos (FC réserve = FCmax – FCrepos)

  • Intensité déterminée en fonction des capacités aérobies et contraintes orthopédique
  • Activité à risque traumatologique faible
  • Durée 30mn/j (150mn/semaine)
  • Intensité modérée : 50-70% de la puissance max
  • 5 à 7 fois/semaine

Recommandation HAS

Aérobie + renforcement

Perte de poids en AP : pour une durée et une intensité importante

Conclusion

  • REE adapté au patient
  • Intensité modérée continue
  • HIIT, seulement après évaluation du risque CV et supervisé
  • Adapté au cas par cas

REE et chirurgie bariatrique

  • Meilleure condition pour l’opération et augmentation masse musculaire
  • Post-op : réduction de la perte de masse musculaire, bien-être
  • Maintenance : endurance, maintien masse musculaire, bien-être

Troubles pelvi-périnéaux

L’incontinence urinaire

  • Fuite involontaire avec impact social
  • 3M de femmes de toute âge affectées
  • Beaucoup de facteur à l’origine : chirurgie pelvienne, accouchement, obésité

Types d’incontinence urinaire

  • D’effort
  • Par urgenturie : désir soudain et impérieux
  • Urinaire mixte

Hypothèse physiopathologique

Obésité : hyperpression abdominale

Stade d’incontinence urinaire par l’effort

  • 1
  • 2
  • 3

Obésité et IU

L’obésité est associée à une prévalence plus élevée d’IU

Surpoids : augmentation de la pression intra-abdominale -> augmentation de la pression intra-vésicale -> force exercée sur plancher pelvien qui augmente risque IU

Une augmentation de 5 unités d’IMC -> +30% IUE et 15% IUU

Obésité : FDR établie mais causalité sous-jacente pas aussi claire

Physiopathologie

  • Augmentation du diamètre sagittal abdominal
  • Altération des fibres musculaires et nerveuses du périnée (détrusor)
  • Graisse périvésicale

IU en fonction de l’âge

Même si IMC normal à 20 ans, la prise du poids amène au même risque d’IU que quelqu’un avec un IMC déjà élevé

Recommandation de PEC

  • Perte de poids modérée réduit symptôme : traitement initial
  • Entrainement muscles du plancher pelvien
  • Exercice physique
  • Chirurgie bariatrique

POP (Pelvic organ prolapse) et IF

Dommage structurel ou dysfonctionnement neurologique dû au stress sur le plancher pelvien en raison de la pression intra abdominale

  • Femme en surpoids : 2,5x plus de risque de développer POP
  • Obésité pas forcement FDR de prolopasus (rôle controversé)
  • Chirurgie bariatrique améliore IU et POP chez femmes obèses
  • Pas d’amélioration significative sur l’incontinence fécale et activité sexuelle
  • Incontinence fécale fréquence après chirurgie bariatrique, risque de diarrhée

Type de traitement

Conservateur : perte modérée de poids entre 5 et 10% (grade A)

Activité physique

Entrainement des muscles du plancher pelvien en 1ère intention

Rééducation incontinence urinaire et obésité

  • PRIDE : Program to Réduce Incontinence by DIet and Exercice (2017)
  • Régime hypocalorique et encouragements sur l’AP
  • Diminution des épisodes d’IU
  • Même sans perte de poids, la rééducation améliore les symptômes

Obésité est un FDR de risque de récidive de POP après hystérectomie : il est donc important d’envisager des modifications du mode de vie : perte de poids, renfo muscles pelviens, AP

Conclusion

Obésité : FDR IU, réversible (chirurgie bariatrique, régime hypocalorique), rééducation périnéale (le plus important)

Place du kiné : stratégie de prévention primaire et secondaire, éducation thérapeutique, rééducation

Articulation temporo-mandibulaire

Introduction

Les 4 fonctions

  • Mastication
  • Phonation
  • Ventilation
  • Déglutition

Anatomie

  • En avant du tragus de l’oreille
  • Bicondylaire, seul articulation où 1 seul os forme 2 articulations
  • Doivent fonctionner de façon synchrone et harmonieuse

La mandibule

  • Os unique, impair et médian, mobile et articulé avec les temporaux
  • 2 fonctions : os cortical basal, os spongieux sur lequel s’implantent les dents
  • La croissance de l’os alvéolaire dépend de la stimulation masticatoire : plus on stimule les dents, plus on stimule la croissance alvéolaire
  • 2 branches montantes oblique en dehors et en arrière : angle mandibulaire
  • Processus condylaire en arrière, incisure mandibulaire en avant
  • Le disque se pose sur le condyle

L’os temporal

  • Os pair, de chaque côté du crâne entre les os sphénoïde, pariétal et occipital
  • 3 parties : rocher, mastoïde, écaille
  • Processus zygomatique avec insertions muscle masséter et muscle temporal
  • Fosse mandibulaire ou cavité glénoïde en avant

Os hyoïde

  • Très profond
  • Entre C2 et C3
  • “Squelette” de la langue” : dans le complexe naso-oro-pharyngé
  • Mobilisation de l’os hyoïde pour travailler la gaine viscérale du cou
  • Seul os non relié à un autre os par une articulation

Capsule articulaire

  • Sur le condyle mandibulaire
  • Les freins méniscaux sont constitués par les fibres du muscle (freins courts et longs)
  • Ligament
  • Ménisque : structure fibro-cartilagineuse non attaché à l’os sur lequel s’insère le ptérygoïdien médial, le masséter et le buccinateur
    • Accroches du ménisque :
    • Fibre courte profonde : temporo-méniscale et mandibulo-méniscale
    • Fibre longue superficielle :
    • – Ligament latéral externe empêche la propulsion de la machoire vers l’avant.
    • – Le ptérygoïdien latéral permet au ménisque de bien se positionner sur la tête du condyle.
    • Si le masséter est trop spasmé, c’est souvent le signe que le ptérygoïdien est en souffrance.

Équilibre de l’ATM

  • Permet une bonne occlusion, une bonne ventilation
  • Dépend de l’équilibre musculaire, des joues, de la langue, des lèvres
  • Prendre en compte : l’os temporal, l’os hyoïde, la mandibule, le rachis cervical, les ménisques et les ligaments
  • Le fascia du masséter est directement lié au trapèze : un traumatisme au niveau de l’épaule peut entraîner des répercussions sur l’ATM.
  • L’os temporal (écaille, rocher, mastoïde, apophyse zygomatique) a une action dans la mastication, la phonation, l’audition et le vestibulaire.

Dysfonction de l’ATM

  • En cas de manque de coordination entre les 2 articulations, le disque peut être endommagé ou déplacé, ce qui empêche le fonctionnement normal et harmonieux : on parle alors de trouble ou de dysfonctions de l’ATM
  • Le disque a la particularité d’être soutenu par des ligaments qui sont en réalité des expansions musculaires. Il absorbe les pressions.
  • Prendre en compte l’articulation controlatérale en de dysfonction de l’ATM : si lésion d’un côté, la compensation de l’autre côté entraînera un risque accru d’usure
  • Les acouphènes peuvent être liés à la dysfonction de l’ATM
  • Une dysfonction de l’ATM peut avoir des répercussions sur la clavicule, le sternum, l’épaule. En cas de douleur de la cheville, la chaîne ascendante peut avoir une répercussion sur l’ATM
  • Parafonction : prédisposition à mâcher plus d’un côté va entraîner le développement du masséter côté préférentiel qui va entraîner une rotation de la mandibule. Donc dans le bilan, on va demander de quel côté mâche le patient.

Objectif de la rééducation

  • Rétablir la fonction normale, harmonieuse et symétrique
  • Précocité de la prise en charge
  • Auto-rééducation à faire chez soi tous les jours
  • Le patient est l’auteur de sa rééducation, l’articulation est constamment mobilisée

Les muscles

Muscles élévateurs (fermeture)

  • Temporal : tracte vers l’arrière et élève (nerf mandibulaire)
  • Masséter
  • Ptérygoïdien latéral

Muscles de l’ouverture

  • Digastrique
  • Sous-hyoïdien
  • Sus-hyoïdien

Muscles masticateurs

  • Elévateur : temporal, masséter, ptérygoïdien latéral
  • Abaisseur : sus et sous-hyoïdien
  • Propulseur : pétrygoïdien latéral, médial, masséters
  • Rétropulseur (retour en position physiologique) : pétrygoïdien latéral, sus et sous hyoïdien
  • Diducteurs : ptérygoïdiens

La langue

Rôle de la langue

  • Croissance de la face
  • Mastication
  • Déglutition
  • Phonation
  • Ventilation

Position au repos

  • Dent non en contact
  • Langue au palais qui ne touche pas les incisives
  • Lèvres jointes sans crispation
  • Respiration nasale

L’os hyoïde est seulement tenu par la langue (squelette de la langue)

Physiologie de l’ATM

  • Ouverture/fermeture : 50mm (3doigts) et 35mm (préhension alimentaire de confort). Le mouvement comprend une combinaison translation/glissement/rotation
  • Protusion : mouvement vers l’avant avec le contact des dents. Ouverture moyenne de 9mm
  • Rétrusion : retour vers l’arrière depuis la protusion
  • Diduction : mouvement latéral à partir de la position inter cuspidienne. En moyenne 9mm symétrique (si <5mm : pathologique). Part des dents en contact, puis relâchement de la pression puis sur le côté.

Position de repos : position myo-centré, les dents ne sont pas serrées

Position inter-cupidienne : position avec les dents serrées


Biomécanique

Fonction normale de l’ATM

  • Pendant la fonction normale, le disque articulaiire demeure sur la tête du condyle et l’accompagne dans tous les mouvements
  • Les surfaces articulaires maintiennent une relation normale tout au long des mouvements mandibulaires, tant à l’ouverture qu’à la fermeture
  • Tout ceci se produit de faon simultanée et synchronisée pour les 2 ATM
  • Rose = disque articulaire

Strie = ptérygoïdien lat (inséré sur le disque)

Orange = freins méniscaux

Rouge = ligaments courts

Paralysie faciale

Rappels

Le nerfs crâniens

D’après le site ManualMSD

NERFFONCTIONSTESTS
I. OlfactifL’odorat

Le déficit de l’olfaction peut être complet (anosmie) ou partiel (hyposmie).
L’odorat est évalué en demandant au sujet d’identifier des objets à l’odeur caractéristique (savon, café, clou de girofle). Chaque narine est évaluée séparément.
II. OptiqueLa vueTest de la vue : lecture d’une échelle visuelle.
La vision périphérique est testée en demandant à la personne de regarder droit devant pendant que le médecin déplace progressivement un doigt vers le centre de la vision de la personne depuis le haut, le bas, la gauche et la droite. La personne doit alors dire à quel moment elle commence à voir le doigt.
Détection de la lumièreLa capacité à détecter la lumière est évaluée en faisant briller une lumière vive (comme celle d’une lampe de poche) dans chaque pupille dans une pièce sombre.
III. OculomoteurMouvements oculaires vers le haut, le bas et l’intérieurSuivre un objet en mouvement
Contraction ou dilatation de la pupille en réponse à des variations d’intensité lumineuseLa réponse de la pupille à la lumière est examinée en faisant briller une lumière vive (comme celle d’une lampe de poche) dans chaque pupille dans une pièce sombre.
Lever les paupièresOn recherche une éventuelle chute de la paupière supérieure (ptôse).
IV. TrochléaireMouvements oculaires vers le bas et l’intérieurSuivre un objet en mouvement.
V. TrijumeauSensation faciale (et fonction motrice moindre)

Signes cliniques :
– Hypoesthésie ou anesthésie
– Déficit de la contraction massétérine et de la diduction, avec bouche oblique ovalaire 
La sensation du visage est évaluée à l’aide d’une épingle et d’un coton.
Le réflexe de clignement est évalué en stimulant la cornée de l’œil avec du coton.
MasticationLa force et le mouvement des muscles qui contrôlent la mâchoire sont évalués en demandant au sujet de serrer les dents et d’ouvrir la bouche contre résistance.
VI. AbducteurMouvements des yeux vers l’extérieurOn évalue la capacité à tourner chacun des yeux vers l’extérieur au-delà de la ligne médiane en demandant au sujet de regarder sur le côté.
VII. FacialLa capacité à mobiliser les muscles faciaux (par exemple, dans les expressions du visage)La capacité de mobiliser les muscles faciaux est évaluée en demandant au sujet de sourire, d’ouvrir la bouche, de montrer les dents et de fermer les paupières.
Le goût des deux tiers antérieurs de la langue, la production de salive et de larmes et le contrôle d’un muscle impliqué dans l’auditionLe goût est évalué en utilisant des substances sucrées (sucre), acides (jus de citron), salées (sel) et amères (aspirine, quinine ou aloès).
VIII. VestibulocochléaireAuditionL’audition est évaluée avec un diapason ou des écouteurs qui produisent des tons de fréquences (hauteur sonore) et d’intensité différentes (audiométrie).
ÉquilibreL’équilibre est évalué en demandant au sujet de marcher en suivant une ligne droite.
IX. Glossopharyngien
X. Vague
Déglutition, réflexe pharyngé (vomissement) et langage

Nerf vague : contrôle des muscles dans certains organes internes et du rythme cardiaque (non évalué dans le cadre de l’examen des nerfs crâniens.)
Les 9e et 10e nerfs crâniens contrôlent la déglutition et le réflexe pharyngé et sont donc évalués conjointement.
Le sujet est invité à déglutir. Le sujet est invité à dire « aaaaa » pour évaluer les mouvements du palais et de la luette (petite saillie qui pend à l’arrière de la gorge).
On peut toucher l’arrière de la gorge avec un abaisse-langue, ce qui déclenche habituellement le réflexe pharyngé.
Le sujet est invité à parler pour déterminer si la voix semble nasale (un autre test du mouvement du palais).
XI. AccessoireRotation du cou et haussement des épaulesOn demande au sujet de tourner la tête et de hausser les épaules contre une résistance opposée par l’examinateur.
XII. HypoglosseMouvement de la langueOn demande au sujet de tirer la langue, qui est observée pour voir si elle dévie d’un côté ou de l’autre.

PF périphérique et PF centrale

D’après le site du Collège des enseignants en neurologie

La PF périphérique

Elle résulte d’une atteinte du noyau ou du nerf facial à un niveau quelconque de son trajet :

  • Angle ponto-cerebelleux (malformation)
  • Rocher (au niveau de l’oreille) : trauma, lésion post-opératoire
  • Glande parotide
    Elle touche autant la partie supérieure que la partie inférieure du visage.

Son diagnostic, généralement évident, repose sur l’observation du visage.

Au repos, il existe une asymétrie de la face dont témoignent, du côté atteint :

  • l’effacement des rides du front
  • l’élargissement de la fente palpébrale (lagophtalmie)
  • l’effacement du pli naso-génien
  • la chute de la commissure labiale.

Aux mouvements volontaires, on constate, du côté atteint :

  • l’occlusion incomplète de l’œil (signe de Charles Bell)
    dans les formes frustes, le signe des cils de Souques
    la bouche ouverte est attirée vers le côté sain
    la langue tirée dévie vers le côté paralysé
    le patient ne peut ni souffler ni siffler.
    une PF peut gêner l’élocution (dysarthrie) et entraîner un écoulement salivaire

La PF centrale

Ce n’est pas une atteinte du nerf facial proprement dit, mais une atteinte de la commande supranucléaire de ce nerf. C’est en fait l’expression faciale du syndrome pyramidal, par atteinte du contingent de faisceau pyramidal (faisceau cortico-nucléaire) issu de l’opercule rolandique (partie basse du cortex de la frontale ascendante).

Après décussation, il atteint les noyaux du facial : à noter que le noyau supérieur reçoit des fibres deux faisceaux cortico-nucléaires alors que le noyau inférieur ne reçoit que du faisceau contro-latéral. Cette dernière particularité anatomique explique que le territoire facial supérieur ne soit pas atteint dans la paralysie faciale centrale (pas de signe de Charles Bell). En revanche, on peut observer une dissociation automatico-volontaire : paralysie lors de la commande volontaire, disparaissant lors de mouvements automatiques comme le rire

La paralysie faciale périphérique

Introduction

Impact fonctionnel

  • La paralysie facial constitue un handicap fonctionnel avec une altération de la communication verbale et non verbale, et esthétique ayant des répercussion au niveau affectif, social et professionnel.

Causes de la PF

  • Les paralysies faciales périphériques : 80 % d’origine virale, 20% d’origine traumatique, tumorale. Il est parfois nécessaire pour le MK de demander des examens complémentaires pour appuyer le diagnostic.

Les 3 axes de la rééducation

  • le contrôle cortical
  • le contrôle moteur
  • le massage.

Bilan

Echelle de House et Brackmann

En résumé : du grade 1 au grade 3, le nerf fonctionne, et de 4 à 6, il ne fonctionne plus. Dès le grade 3, les syncinésies (mouvements parasites) apparaissent.

Rééducation selon le grade

  • Grade I et II : exercice neuro-musculaire 1 à 3 semaines avec auto-rééducation 10mn/jour (le nerf repousse 1mm/j)
  • Grade III : spastique. Faire des massages pour relâcher la tension
  • Grade IV-V-VI : priorité à la fermeture palpébrale la nuit pour la protection de la cornée (risque de kératite)

Points de vigilance

  • La contraction en force peut engendrer des séquelles (différencier paralysie périphérique d’une paralysie centrale)
  • La stimulation électrique doit être proscrite
  • Si le patient ne récupère pas après 1 mois d’antiviraux, il gardera des séquelles à vie. On ne guérira pas le patient mais on peut les aider à accepter ce visage.

La paralysie séquellaire

  • Elle peut être spastique quand la rééducation a été faite en force. La toxine botulique peut alors s’avérer nécessaire pour récupérer des territoires.
  • Elle peut être flasque
    • dans un contexte congénital (agénésie d’un nerf ou bourgeon pas assez développé)
    • dans un contexte de traumatisme per opératoire.
      • Si l’opération a été faite au niveau de l’angle ponto-cerebelleux sans section du nerf facial avec stimulation en fin de l’opération, le patient peut être pris en charge en rééducation. Si après 10 mois, la paralysie est toujours flasque, il n’y a plus de récupération possible. Il faut alors réorienter vers un médecin pour une chirurgie réparatrice.
      • Si l’opération à été faite au niveau de l’oreille, on réoriente après 7 mois
      • Si la lésion est au niveau de la parotide, la récupération se fait en 3 mois. Au dessus de 4 mois : réorienter

Chirurgie réparatrice (palliative)

  • Donner du tonus à la face par le nerf en stimulant le muscle : on travaille en force dans ce cas

PF récidivante ou bilatéral (diplégie)

Causes

  • 30% de risque d’en faire une seconde
  • Diabète, amylose, syndrome syndrome de Melkersson-Rosenthal (triade oedème oro-facial, paralysie faciale récurrente et langue plicaturée), sarcoïdose, lyme, SEP, syndrome de Moebius (congénital, atteinte du VI, enfant avec un pied bot)

Rééducation

  • Pas de forçage, pas de mastication de chewing gum pendant 1 an
  • Hygiène : conduite à tenir et surtout à ne pas avoir
  • Faire des schéma pour montrer les maassages au quotidien : du centre vers la périphérie, du supérieur à l’inférieur, chaleur pour détendre. Cryothérapie à proscrire

Evaluation

  • Evaluer ce qui est préservé et ce qui déficitaire
  • Trouble de déglutition durant la phase où le bol est dans la bouche
  • Echelle de Sunnybrook (seul échelle qui prend en compte les séquelles)
  • Echelle de Lazarini (reprend les critères de House et Brackmann sous forme de représentation graphique. Elle peut être proposée en échelle d’auto-évaluation pour le patient).

La rééducation

  • Si le patient peut serrer le zygomatique, c’est un pronostic de récupération favorable
  • Etablir un contrat avec le patient : les enjeux de la rééducation se font sur la durée
  • Si à 3 mois le patient est au grade II et avec un score de 85% au Sunnybrook, alors il peut récupérer avec aucune séquelle à 1 an
  • Si le traitement est pris dans les 2 jours, cela améliore le pronostic
  • PROMS (patient reported outcomes mesures) : repère pour une rééducation efficace

Neuromuscular training

  • 3 principes
    • Lenteur d’exécution
    • Petits mouvements
    • Mouvements symétriques
  • Facial flexion pour la myoplastie (mais pas pour la PF idiopathique)
  • FACS (Facial action coding system) : 6 expressions de base
  • Pour les syncinésie : travail avec le regard opposé à la PF
  • Utilisation de toxine botulique

Réhabilitation

  • Nerf extra-crânial exploitable ou non ?
  • AHF (anastomose hypoglosso facial) : la rééducation commence le lendemain de la chirurgie
    • Termino-terminal : axone du XII colonise le VII
    • Latéro-terminal : réanimation de l’hémiface paralysée
  • Si paralysie supérieure à 4 ans, on peut procéder à une myoplastie d’allongement du muscle temporal (MAT). La rééducation commence 1 mois après la chirurgie

Escarres

Définition

Lésion cutanée d’origine ischémique liée à une compression des tissus mous entre un plan dur et une saillie osseuse

  • L’atteinte neurologique entraîne une perte de mobilité et de sensibilité
  • 30% des patients blessés médullaire en phase aiguë
  • >85% en présenteront dans leur vie

Les stades

L’escarre peut se former en moins de 3 heures et est décrite en 4 stades

  • Stade 1 : rougeur qui ne part pas à la pression. Modification de la température, de la consistance du tissus, de la sensibilité
  • Stade 2 : phlyctène ou désépidermisation. Perte de l’épiderme au derme, possible écoulement (sanglant, purulent, séreux), fibrine
  • Stade 3 : nécrose (mort et décomposition des tissus). Perte de toute l’épaisseur de la peau, nécrose des tissus sous-cutanée jusqu’au fascia, possible écoulement, fibrine
  • Stade 4 : nécrose ouverte allant jusqu’à l’os. Perte de toute l’épaisseur de la peau, atteinte des tissus jusqu’à l’os, décollement de la plaque noire, possible écoulement, fibrine
  • Stade 5 : plusieurs escarres

Zones à risque en fonction des positions

En position assise

Ischion
Sacrum
Styloide du 5
Coude

En décubitus dorsal

Sacrum
Ischion
Tête fibula
Occiput
Scapula
Styloïde ulna
Olécrâne
Epineuses

En décubitus latéral

Grand trochanter
Tête fibula
Malléoles latérale et médiale
Epaule
Coude
Condyle fémoraux

Facteurs favorisant l’apparition d’escarre

IntrinsèquesExtrinsèques
Perte de mobilité (surpoids)
Age (personne âgée)
Etat psychologique détérioré
Perte de sensibilité/motricité
Dénutrition / déshydratation
ATCD escarre
Troubles de la circulation (diabète)
Incontinence
Cisaillement
Concentration de la pression sur un point (ex : ischion)
Frottements lors d’un transfert
Macération
Crevaison du coussin
Etat du matériel

Echelle de Braden

Rôle du MK sur les escarres

  • Il alerte le patient de la présence d’une escarre
  • Il participe à la prévention de la formation des escarre auprès des patients et de leur famille
  • Il soulage les points d’appui

Les services concernés sont

  • La pédiatrie
  • La gérontologie
  • La neurologie
  • La traumatologie

Comment se forme une escarre ?

  • Perte d’oxygénation des cellules de la peau
  • Dénutrition des cellules de la peau
  • Frottement
  • Fatigue

Comment limiter la formation d’une escarre

  • Faire des push-up
  • Soulager ses points d’appui
  • Faire ses retournements au lit
  • Palper/inspecter sa peau
  • Regarder ses points d’appui (avec un miroir)

Conséquence d’une escarre

  • Le patient ne doit plus mettre de bas de contention sur l’escarre

Quels sont les signes d’alerte ?

  • Masse intramusculaire
  • Chaleur
  • Peau cartonnée

Matériels

Coussins

Coussin en mousse

Pour confort/prévention

Coussin en gel

Plus rigide que l’air, donc plus adapté au transfert. Mais le gel se déplace sur les côté (fluage) donc éduquer le patient pour remettre le gel en place.

Coussin à mémoire de forme

Adapté au transfert

Coussin à air composite
Avec surface dur pour créer un appui stable pour les transferts

Coussin à air
Permet de décharger facilement une zone
Possible de ne gonfler qu’un seul côté en cas de déséquilibre du bassin

Coussin à air avec tétine

Pour décharger le sacrum (si surface concave contre le dossier) ou pour ne pas déplacer la pose endo-urétrale (si surface concave vers l’avant)

Coussin à nid d’abeille

Bonne restitution d’énergie : adapté pour le sport
Permet un bon équilibre

Coussin berlingot à air

Berlingots dissociables donc très adapté pour un travail de repositionnement
Ne peuvent être crever contrairement au coussin à air.

Réglages du coussin

Comment vérifier si le coussin est assez gonflé ?

Mettre les mains sous les ischions du patient : on doit être capable de toucher la toile du fauteuil sous 2 travers de doigt en appuyant. Sinon, le coussin est trop gonflé.

Toujours vérifier que le coussin est toujours adapté.

En règle général, plus le patient est capable de faire des transferts, plus il faut mettre des coussins durs (mémoire de forme ou à air composite par exemple)


Réglage fauteuil

  • Largeur : 1 travers de doigt de chaque côté du bassin
  • Hauteur des cale-pied : 90° de flexion de genou. Si trop de flexion alors surcontrainte sur les ischions. Si trop bas alors risque de glissement et contrainte en cisaillement.
  • Profondeur : 2 travers de doigts entre creux poplité et fauteuil. Si trop peu de profondeur, surcontrainte sur les ischions, si trop de profondeur alors contrainte sur le creux poplité.
  • Hauteur du dossier : sous les scapulas pour les laisse libre
  • Toujours vérifier que le fauteuil est toujours adapté.

Rééducation périnéale

Le pelvis féminin

Ceinture osseuse

  • Ceinture osseuse : os coxaux, sacrum, coccys
  • Pelvis major : promontoire sacrum, bord antérieur aile iliaque->pubis
  • Pelvis minor : bord inférieur symphyse pubienne, tubérosités ischiatique, sommet coccyx, forme entonnoir

Anatomie du petit bassin

Disposition des viscères dans l’enceinte pelvienne

Vagin, utérus et rectum forment un triple coudure qui évite le glissement des organes dans l’axe vaginal aux cours des efforts de poussée.

Limites du pelvis


Le périnée

Définition

Ensemble musculo-fibreux : ferme le pelvis, supporte les viscères en position debout. Limité par le cadre ostéo-fibreux en avant : symphyse pubienne et branche ischio-pubiennes ; en arrière : sacrum, coccyx et grand ligament sacro-sciatique

Ensemble des parties molles en dessous du diaphragme pelvien comprenant les organes génitaux externes. La solidité est assurée par le plancher musculaire périnéal. Il ferme le détroit inférieur.

Topographie périnéale

Forme losangique : périnée antérieur urogénital, périnée postérieur anal

Les 3 plans musculaires

Plan superficiel

Rôle des muscles périnéaux superficiels et moyens

Muscles bulbo-spongieux et ischio-caverneux jouent un rôle dans l’érection du clitoris et son décapuchonnage, compression des glandes vestibulaires, fermeture de l’orifice vaginal.

Les muscles élévateurs de l’anus

Latérale : c’est la portion sphinctérienne. Lame mince formant un appentis oblique.

3 faisceaux : pubococcygien, iliococcygien, ischiococcygien

Les fibres convergent vers la région rétro-anale (anal sling), s’entrecroisent avec celles du côté opposé et participent à la constitution du raphé ano-coccygien.

Paramédiane : c’est la portion élévatrice. Plus épaisse et solide, moins large.

Origine pubienne, 2 faisceaux : puborectal (rectal sling) qui se termine dans la paroi du canal anal, pubovaginal qui présente des rapports intimes avec le vagin et se termine dans la région rectovaginale. Il constitue la sangle musculaire à concavité antérieure qui délimite le hiatus uro-génito-digestif.

Portion sphinctérienne : mince et peu puissante, peu mobile. Origine : ligne pubis-épine sciatique, terminaison : raphé ano-coccygien et aux bords latéraux du coccys.

Rôle des muscles périnéaux profond

Muscles élévateurs de l’anus créent un dôme vaginal permettant l’aspiration pénienne, la fermeture de l’orifice vaginal par une augmentation maximale de leur tension.

Structure musculaire

Fibres I tonique (slow twitch)Fibres II phasiques (fast twitch)
Contraction lente, peu fatigables
75% du potentien périnéal
Donne le tonus (sphincter…)
Contraction rapide, fatigables
25% du potentiel périnéal
Donne le mouvement (élévateur…)

Composition des fascias

Fascias : formé de tissu conjonctif. Fibres musculaires lisses, collagène, élastine, vaisseaux sanguins et nerfs. Différents niveaux de suspension antérieurs, latéraux et postérieurs du vagin. Soumis au vieillissement.

Fascia pelvien

Entre plancher pelvien et péritoine, formé de tissu conjonctif.

2 feuillets : pariétal recouvre les muscles pelviens, viscéral recouvre les viscères pelviens. Continuité entre les 2 fascias par un septum.

Ligaments viscéraux antérieurs, latéraux, postérieurs diffférenciés. Arcade fascia pelvien en lien avec l’arcade tendineuse levatores ani qui s’insère sur l’obturateur interne.


La vessie

Structure de la vessie

La vessie est constituée de 3 couches :

  • Couche interne muqueuse
  • Couche moyenne musculaire (détrusor) avec mécano-récepteurs pour besoin mictionnel normal et nocicepteur pour besoin impérieux
  • Couche externe séreuse en lien avec le fascia

L’utérus

Un organe unique

Position centrale dans l’excavation pelvienne, trait d’union entre 2 systèmes fonctionnement indépendants mais étroitement liés

Fonction d’organe de gestation, soumis à des contraintes de volume et de poids inégalées (station debout, sport), contraintes fonctionnelles imposées par la vessie et le rectum (réplétion-vidange)


La sphère digestive terminale


Vascularisation et innervation

Les pédicules neuro-vasculaires du périnée

Artère pudentale interne, branche du tronc antérieur de l’artère iliaque interne

Veine pudentale interne issue du plexus de Santorini se termine dans la veine iliaque interne

Nerf pudental issue des racines sacrées S2-S3-S4 se termine au niveau périnéal profond et superficiel

Innervation périnéale

Nerf pudental (S2-S3-S4) : tous les muscles du périnée

  • Maintien du tonus urétral pendant la phase de remplissage
  • Inhibition de la contraction détrusorienne
  • Relâchement sphincter strié pour la miction

La sensibilité périnéale et sexuelle sont véhiculées par le nerf pudental depuis les branches terminales jusqu’au cerveau

Contrôle neurologique du système vésico-sphinctérien

  • Système végétatif : sympathique et parasympathique
  • Système somatique

Innervation de l’utérus

L’innervation de l’utérus et de ses annexes est assurée par le plexus nerveux hypogastrique complétée par les fibres sympathiques qui accompagnent les artères utérines.

Innervation sensitive

  • Les nerfs pelviens innervent le vagin, le col utérin et la peau périnéal
  • Les nerfs hypograstriques innervent le col utérin et les 3/5 proximaux de l’utérus
  • Les nerfs pudentaux innervent la peau périnéale
  • Il est probable que les nerfs pelviens et pudentaux sont activés pendant la copulation

Le vagin

Anatomie du vagin

S’étend du col utérin à la vulve, mesure environ 8cm de long.
Situé en avant du rectum et en arrière de la vessie et de l’urètre. Plus étroit au niveau de son 1/3 inf près de la vulve, s’élargit au 1/3 moyen et surtout au 1/3 sup.

Ses parois reposent l’une contre l’autre lui donnant un aspect aplati. Ses parois ne sont pas lisses ais ridées et très élastiques permettant ainsi la pénétration d’un doigt, d’un spéculum ou d’un pénis. Son élasticité est maximale lors de l’accouchement.

Physiologie du vagin

Le vagin est riche en vaisseaux sanguins, artères et veines, lymphatiques. Il est pauvre en terminaisons nerveuses sur ses 2/3 supérieurs, sauf au niveau du 1/3 inférieurs (élévateurs de l’anus). Pas de récepteur superficiels mais des récepteurs profonds (tensio et baro récepteurs)

Biomécanique pelvi-périnéale

Respiration

  • Action de la gravité
  • Enceinte de pression hydroaérique
  • Soutènement périnéal
  • Muscle diaphragme inspirateur
  • Muscles abdominaux toniques
  • Muscles pérniéaux

Action de la pression abdominale

  • DIaphragme
  • Muscles abdominaux
  • Suspension viscérale
  • Soutènement périnéal
  • Cinétique viscérale

Repos

  • Cavité virtuelle vaginale
  • Tonicité périnéale formant le cap vaginal 140° participant au soutènement vésico-utérin

Relaxation

  • Effacement du cap vaginal 180°
  • Rectitude vaginale
  • Décontraction des muscles périnéaux

Contraction

  • Fermeture du cap vaginal 110°
  • Ascension du CTP
  • Formation du dôme périnél
  • Augmentation de 20 à 40mmHg

La contraction périnéale

La statique pelvienne

  • Supension par les ligaments viscéraux
  • Cohésion par les fascias viscéraux
  • Soutènement par le plancher pelvien

Etiopathogénie des troubles de la statique pelvienne

Les maladies congénitale, l’accouchement, la défécation, le sport, la chirurgie, le vieillissement peuvent entraîner :

  • Une modification de la résultante de la pression abdminale
  • Une dégradation neuro-musculo-aponévrotique
  • Une anomalie des viscères pelviens

-> Dégradation du plancher pelvi-périnéal

Les prolapsus vaginaux

Définition

” Toute saillie permanente ou à l’effort, dans la lumière vaginale ou à l’orifice vulvaire ou hors de celui-ci, de tout ou partie des parois vaginales plus ou moins doublées de la vessie, du rectum et des culs-de-sac péritonaux adjacents, ainsi que du fond vaginal solidaire du col utérin.” (Cerbonnet, 1970)

Autres définitions

  • Colpocèle : prolapsus de la paroi vaginale
  • Elytrocèle : prolapsus du cul-de-sac de Douglas
  • Rectocèle : prolapsus du rectum de la paroi vaginale postérieure

Types de prolapsus

LocalisationTermes utilisées
Étage antérieurColpocèle antérieur : Hernie de la paroi antérieure
Urétrocèle : Contenant l’urètre
Cystocèle : contenant la vessie
Étage moyenHystrocèle : Prolapsus utérin
Trachélocèle : Prolapsus du col utérin fréquemment anormalement allongé
Étage postérieur vaginalColpocèle postérieure : Hernie de la paroi postérieure du vagin
Rectocèle : contenant la face antérieure du rectum
Elytrocèle : contenant le cul-de-sac de Douglas
Entérocèle : contenant les anses grêles
Sigmoïdocèle ; contenant le sigmoïde
Epiploocèle : contenant le grand épiploon
Étage postérieur analHédrocèle : Hernie à travers l’anus souvent béant du cul-de-sac de Douglas, accompagnant un prolapsus rectal
Intussuception: Invagination rectale ou “prolapsus rectale interne”
Prolapsus rectal : Extériorisation du rectum par l’anus

Symptomatologie

  • “Boule à vulve”
  • Pesanteur pelvienne
  • Troubles fonctionnels : dysurie, dyschésie (constipation terminale), rapports sexuels difficiles
  • Incontinence urinaire associée 50%

Classification des prolapsus vaginaux

Latin : “pro”= en avant ; “labi” = tomber

  • Examen manuel : toucher vaginal
  • Manoeuvre des valves : pose du speculum
  • Type de prolapsus : reconnaissance de l’organe prolabé
  • Degré du prolapsus : gradation du prolapsus

Degré du prolapsus

  • Grade 0 : pas de prolapsus même à l’effort
  • Grade 1 : prolapsus isolé à l’effort
  • Grade 2 : organe engagé dans la filière vaginale
  • Grade 3 : organe extériorisé du vagin

Cotation POP-Q


Définition

Prolapsus antérieur : cystocèle

Hernie de la vessie entraînant la paroi vaginale antérieure

Prolapsus moyen : hystéroptose

Chute de l’utérus dans le fond vaginal

Prolapsus postérieur : rectocèle

Hernie du rectum entraînant la paroi vaginale postérieure


La rééducation pelvi-périnéale

Fonction du plancher pelvien

  • Fonction vésico-sphinctérienne
  • Fonction de statique pelvienne (maintien des organes)
  • Fonction ano-rectal
  • Fonction génito-sexuelle

Bilan ROMP

Relater

  • Motif de consultation : fuites urinaires depuis 2 ans
  • Âge : 58 ans (ménopause souvent autour de 50 ans. Les grossesses permettent de retarder la ménopause par économie des ovules)
  • Profession : cadre supérieur
  • Mode de vie : sport, projet, etc
  • Poids : prise de poids récente de 8kg (ménopause)
  • Surpoids et obésité
  • ATCD obstétricaux : accouchement voie basse par forceps
  • Rééducation post-grossesse
  • Âge de l’enfant : savoir si grossesse tardive car pas le même potentiel de récupération
  • ATCD chirurgicaux et médicamenteux : cancer, endométriose, infections urinaires, diabète, anorexie, maladie neuro, inflammatoire, hormonale, métabolique (thyroïde)
  • ATCD traumatiques : agressions sexuelles, violence au quotidien (périnée lieu de la peur)
  • ATCD familiaux : mère opérée pour un prolapsus
  • TTT médical : médicaments pouvant modifier le tonus musculaire (psychotrope de pallier 3)
  • Rééducations antérieures : 10 séances qu’avec que du bio-feedback (il manque le passage debout)

Relaté et fonctionnement vésico-sphinctérien
  • Circonstance/mécanisme des fuites : toux/éternuement, à la course, rire, sauts => incontinence urinaire d’effort (UIE)
  • Après sortie, boisson alcoolisée (bière) => incontinence urinaire par urgenturie (IUU)
  • Volume : quelques gouttes
  • Fréquence des mictions : 3x/j, boisson 1L/j => ne boit pas car peur des fuites

Relaté et statique pelvienne

  • Sensation de lourdeur périnéale
  • Béance vulvaire

Relaté et fonction ano-rectale

  • Fréquence des selles : 3x/semaine : trop bas, donc il faut boire plus : difficulté à retenir les gaz et les selles absente.
  • Génito-sexuelle : douleur ? perte de sensation ? sécheresse ?

Observer

  • Consentement écrit
  • Le consentement peut s’arrêter à tout moment.
  • Avoir une ordonnance
  • Possible de garder paréo, jupe, serviette, etc

Examen global

  • Bilan abdominal assis/debout
  • Bilan respiratoire
  • Examen périnéal : position en DD ou semi-assis, en délordose, genoux fléchis et pieds écartés
  • Examen visuel
    • prolapsus/béance
    • apparence de la muqueuse (en bonne santé : rose et humide ; en vieillissant ; devient plus blanc)
    • Contraction du périnée (retenir une envie d’uriner) : si le centre tendineux du périnée remonte, alors testing à 3/5
    • Effort de toux (1 seule toux) : on doit pouvoir voir une contraction réflexe de fermeture avec une ascension du centre tendineux du périné
    • Pousser le périné (comme pour chasser un gaz) : on doit pouvoir observer une petite descente du périné qui ne doit pas dépasser la ligne bi-ischiatique

=> “Périnée descendant” (à la toux ou à la poussée) ou “périnée descendu” (déjà en bas)

Ecarter les lèvres pour dégager l’orifice vaginal et faire le même déroulé

  • Déroulement vaginal antérieur (cystocèle= : ici C1 (petite)
  • Déroulement vaginal postérieur (rectocèle) : ici R1
  • Sortie de l’utérus (hystérocèle) : ici rien (H0)

Examen endo-cavitaire : avec gant lubrifié et avec l’autre main écarter l’orifice vaginal puis introduire à 45° vers le bas puis à plat et enfin écarter. Consigne : serrer et remonter (comme pour se retenir).

  • Tetsing à 3/5 pour remonter, 4/5 avec fatigabilité, 5/5 sans fatigabilité

Mesurer

  • Calendrier mictionnel (volume boisson et volume urine) : heure, volume (faire pipi dans un bol), fuite ?, pad test (peser la protection pour peser la fuite), circonstances. A faire sur 3j consécutifs dont 1j travailler.
  • Schéma PERFECT :
    • Power : force
    • Endurance : combien de seconde sans perdre 30% de la force
    • Répétition : combien de répétitions à la force max
    • Fast contraction : combien de contractions enchaînées
    • Elévation
    • Coactivation périnée/abdo
    • Toux : réflexe à la toux
  • Echelle de qualité de vie spécifique aux fuites urinaires

Planifier

  • Rééduquer avec sonde biofeedback
  • Boisson
  • Calendrier mictionnel
  • Stabilisation lombo-pelvi-périnéale
  • Travail contre résistance
  • Electrothérapie : excito-motrice (50-80Hz)/inhibiteur (1-10Hz)

Cas clinique

Cas 1

  • Madame G. est une femme de 45 ans, agent de voyage.
  • Elle n’est pas ménopausée
  • Pour se « remettre en forme », elle pratique des séances de powerplate entre octobre et avril
  • à raison de deux séances par semaine, ce qui provoque un prolapsus extériorisé (apparition
  • d’une « boule » s’extériorisant hors de la vulve).
  • Elle a deux enfants, de 8 ans et 4 ans, poids normal, ni épisiotomie ni forceps.
  • Elle n’a pas de fuites urinaires mais des envies plus fréquentes, 7 à 10 par jour, 0 par nuit, non
  • poussées.
  • Elle boit beaucoup, 1l 1/2 eau et 3 cafés par jour.
  • Elle dit qu’elle se sent « descendre », « ça se voit », elle est très paniquée
  • Elle n’est pas constipée, ne pousse pas, une selle tous les deux jours, bonne vidange, sensation
  • de besoin présente, mais petite difficulté à retenir les gaz.
  • Elle ressent une pesanteur pelvienne++, une sensation d’ouverture vaginale+++.
  • Pas de gêne aux rapports.
  • Examen :
  • Vulve fermée
  • Lors de l’effort de poussée descente NFCP, pas à la toux,
  • C2H2R0, même après 10 accroupissements1
  • R2/5 avec inspir+++, mauvaise commande périnéale, lâcher OK
  • Très catastrophée, refusant absolument d’envisager une solution chirurgicale.

Objectifs de rééducation

  • Eviter agravation
  • Orienter l’activité physique
  • Soulager les symptômes

Moyens

  • Encourager l’activité physique : éviter la sédentarité qui aggrave le prolapsus
  • Activités conseillées : yoga, natation, vélo, course avec précaution (chaussures, foulée, terrain souple, pessaire cube)
  • Pour la vessie, établir un calendrier mictionnel et diminuer le café
  • Pour la commande périnéale : ne pas associer de temps respiratoire à la contraction (l’inspiration augmente la pression dans le périnée). Privilégier une action imagée : serrer l’anus comme pour se retenir.
  • Pour vérifier la contraction, on peut observer l’élévation du centre tendineux du périnée et par la palpation de la contraction.
  • 3 gestes à maîtriser : contracter / maintenir / relâcher

Eviter les facteurs d’aggravation

  • Surpoids
  • Perte de poids rapide
  • La toux : faire sa toilette bronchique par les AFE

Entraînement musculaire

  • Biofeedback permet de renforcer les fibres lentes (toniques) et les fibres rapides (phasiques). Faire les exercices en position debout et en dynamique/déstabilisation
  • Pour le maintien : stimuler le maintien sur une durée de plus en plus longue progressivement
  • Contre résistance manuelle
  • Electrothérapie : courant excito-moteur (50-80Hz) pour le gain de force et pour stimuler la proprioception, largeur d’impulsion (250-300 microseconde), temps de passage du courant de 4 secondes et temps de pause 2x plus long (ou plus si fatigabilité), temps de séance de 15mn
  • Entre les séances
  • Refaire quotidiennement à la maison les exercices maîtrisés. Les exercices non maîtrisés ne doivent pas être fait seul sous risque de prendre de mauvaises habitudes
  • Etre régulier : trouver des temps courts dans la journée pour faire les exercices (métro, feux rouge, etc)
  • Avoir un programme d’auto-entraînement
  • Gymnastique hypopressive
  • Postures inversées (poirier, chien la tête en bas, pont fessier surélevé, etc)

Cas 2
Mme L., 27 ans, postpartum, pesanteur pelvienne + IUE dans le post-partum immédiat
Enseignante, 27 ans, premier enfant : bébé 2 mois, poids de naissance 3,3kg.
Accouchement long et difficile (18h), forceps, périnée complet (circulaire du cordon)
Pas d’allaitement, pas de retour de couches, a du mal à être examinée
IUE rare (2x dans les 1ers jours, actuellement OK), urgences mictionnelles, délai raccourci, 7
à 8 mictions/j, 0/nuit, ne pousse pas pour uriner mais ne vide pas toujours bien
Retient gaz et selles, ne pousse pas
Pesanteur, gêne permanente même en position assise
Rapports non repris, cicatrice non douloureuse
Examen : vulve ouverte ; poussée et toux : statique pelvienne OK ; ERV : tendance à l’ICP ;
Testing vaginal : élévateurs cotés à 1/5, ne lâche pas, ne va pas jusqu’à la symphyse ;
cicatrice d’épisiotomie : indurée, douloureuse à la pression, peu mobile.