Les patients brûlés

Brûlure

Définition

Transfert d’énergie entre une source et la peau (ou muqueuse) entraînant une destruction plus moins importante de la peau

Types

  • Thermiques : 94%
  • Electriques, chimiques, irradiations, mécaniques (frottement) : 6%

Conséquences

  • Fuite hydro-électrolytique externe (suintement) et interne (oedème) : 2ème cause de mortalité après la cause
  • Perte calorique (hypothermie) et protéique (perte d’albumine)
  • Immuno-dépression par emballement inapproprié du système immunitaire
  • Déséquilibre glycémique
  • Infection par perte de la barrière, immunodépression + chambre chaude + humidité (patient suite)
  • Douleurs, séquelles en cas de brûlure profonde

Evaluation de la gravité

Gravité selon l’étendu

Règles des 9 de Wallace

  • Règle approximative mais utilisée couramment par les centres et les secours
  • Pourcentages valables uniquement pour les adultes

Paume de main : règle des 1%

  • La surface de la paume du patient correspond à 1% de la surface totale

Tableau de Lund and Browder

  • Pourcentage pour chaque zone du corps
  • Prend en compte l’âge du patient et la profondeur de la brûlure

Gravité selon la profondeur

1er degré

  • Erythème (rougeur) et douleur, “coup de soleil”
  • Touche les couches superficielles de l’épiderme
  • Cicatrise en moins de 7j
  • Desquamation possible mais sans cicatrice

2ème degré superficiel

  • Phlyctène (cloque)
  • Sous-sol rouge vif hyperalgique
  • Blanchiment à la vitropression puis rougit à nouveau
  • Cicatrise sans séquelle <12j
  • La bulle se décolle à l’intérieur de l’épiderme mais ne touche pas aux cellules basales qui permettent la cicatrisation

2ème degré profond

  • Phlyctène +/-
  • Sous-sol rose pâle peu sensible, pas suintant ni hypersensible
  • Cicatrise très difficile >21j, nécessite souvent une greffe
  • Scarification en surface : ne saigne pas ; scarification en profondeur : saigne

3ème degré

  • Peau totalement brûlée mais pas ce qu’il y a en dessous
  • Noir, brun ou blanc : dépend de l’agent qui brûle
  • Insensible à la piqûre et à la scarification
  • Ne cicatrise pas spontanément
  • Nécessite une greffe

4ème degré

  • Atteinte dépassant la peau

Règles des 3 semaines

  • Toute brûlure non cicatrisée à 3 semaine est une brûlure profonde : elle doit être greffée
  • Savoir quand la brûlure a été faite, ne pas se fier à ce qu’on voit sur le moment

Gravité selon la localisation

  • Organes sensoriels : oeil, main
  • Risques fonctionnels : mains, plis flexion, région faciale
  • Risques infectieux : région périnéale, problèmes urinaires et fécaux
  • Risque d’effet garrot : brûlure profonde et circulaire (inextensible -> oedème -> incision nécessaire)

Gestes en cas de brûlure

Refroidissement

  • Eau courante (15°) pendant 10-15mn le plus tôt possible : diminue l’approfondissement de la brûlure (inversion d’échange de la chaleur)
  • Gels d’eau
  • Si eau trop froide : risque de vasoconstriction et d’aggravation
  • Attention au risque d’hypothermie pour les grands brûlés

Incisions de décharge

  • Pour les brûlures circulaires et profondes
  • Brûlure inextensible sur gonflement par oedème : effet garrot
  • Geste d’urgence : sectionner la peau pour éviter l’ischémie

Complications

Approfondissement

  • Brûlure superficielle qui devient profonde
  • Causes : sepsis, drogue, diabète, cigarette

Atteintes respiratoires

  • Brûlure de l’arbre respiratoire par inhalation de fumée
  • Brûlure vibrisse nasales : poils du nez
  • Voix rauque : oedème du larynx
  • Toux avec expectoration de suie : dans les bronches
  • Sibilances : oedeme dans les bronches

Bilan par fibroscopie bronchique

Autres atteintes respiratoires

  • Blasts (explosion) : onde de choc avec des lésion de pression au niveau des alvéoles pulmonaires (examen par otoscopie)
  • Intoxication au Co (monoxyde de carbone) : oxygénation, caisson hyperbare pour remplacer le CO par de l’O2
  • Intoxication au cyanure : combustion des matières plastiques dégage du cyanure. Traitement par hydroxo-cobalamine (antidote du cyanure) à injecter rapidement

Facteurs pronostics

  • Pourcentages des brûlures
  • Profondeur (et circulaire ou non)
  • Lacalisation (visage, main, périnée)
  • Terrain / âge
  • Pathologie associée (fracture, atteinte respiratoire)
  • Score de Baux (âge + surface brûlée) : score <50 = 100% survie ; >100=20% de survie
  • Cotation UBS (unité Brûlée Standard) : surface brûlée + 3x surface en 3ème degré : mineure (25UBS), grave (100), mortelle (200)

Cas de figure

  • Pas d’hospitalisation : brûlure <10%, superficielle, jeune, sans tare ni lésions associées
  • Hors de ces critères : hospitalisation

Traitements

  • Réanimation hydro-électrolytique
    • 20 à 30ml/kg de Ringer Lactate pendant 1h
    • Règle d’Evans : 1ml/kg/% de surface corporelle brûlée
    • Critères de bons remplissages : pouls, PA, diurèse, pesée quotidienne
  • Chirurgie : incision de décharge/greffe
    • Avant 5j pour éviter les risques d’inflammation, de surinfection, de rétractions, de dénutrition
    • Plan tangentiel ou par avulsion (plan en dessous)
    • Greffe de peau pleine : meilleur résultat. Prise pas bistouri
    • Greffe de peau expansé : plus économique. Prise par dermatome
    • Technique de Meek : pouvoir d’expansion plus grand mais difficulté sur infection (collé avec du Thul) et plus chère
    • Substitut dermique : recouvrement d’attente, amélioration qualitative
    • Homogreffe (quand autogreffe impossible) : peau prélevée sur cadavre (xenogreffe : sur animaux). Marche temporairement car réaction immunologique de rejet) : couverture temporaire pour constituer une protection contre les bactéries et la fuite d’hydro-électrolytique
    • Mixte (technique du sandwich) : autogreffe recouverte d’homogreffe en cas de maille très large
    • Culture d’épiderme : exception, pour grands brûlé (70-80%), long (3 semaines), très cher, très fragile, parfois le patient meurt avant
    • Lambeau : tissu cutané avec autonomie vasculaire pour fermer une cavité ou structure incapable de cicatriser
  • Soins infirmiers : pansements complexes
  • Kiné : depuis la phase aiguë jusqu’à la fin des séquelles
  • Nutritionniste pour la perte calorique (cicatrisation consomme des calories)
  • Vaccination anti-tétanique, pas d’antibiotique (sauf en cas d’infection)

Les types de brûlure

Les brûlures électriques

  • Brûlure consécutif au passage du courant à travers le corps, avec un point d’entrée et un point de sortie, avec passage entre les 2. A différentier de l’arc électrique (flamme ou chaleur issue d’une explosion électrique)
  • Passage à travers le corps : peut léser les organes (os, nerfs, muscles)
  • L’os est un mauvais conducteur électrique. Il chauffe et brûle le muscle et peut provoquer un syndrome de loge par gonflement du muscle.
  • Les fibres musculaires éclatent et libèrent de la myoglobine qui passe dans la circulation et provoque une insuffisance rénale

Les brûlures chimiques

  • Base : nécrose molle (liquéfaction)
  • Acide : nécrose sèche
  • Traitement : lavage à l’eau pour diluer et éliminer le produit
  • Diphlotérine : bloque toute réaction chimique
  • Cas particulier : inhalation fumée toxique qui passe par les poumon puis dans la circulation systémique. En cas de doute, appeler le centre anti-poison (Fernand Widal)
  • Acide fluorhydrique : pansement au calcium qui attire le produit vers l’extérieur comme une pompe

Brûlure et fracture

  • Difficulté diagnostic car le patient est souvent sédaté
  • Traiter la fracture avant la brûlure : chirurgie par clou centro-médullaire (ouverture minime pour diminuer le risque de sepsis)
  • Commencer le plus tôt possible. Après un délai de 12h, chirurgie par fixateur externe

PEC après la phase de cicatrisation

  • Phase d’hypertrophie puis maturation : risque de démangeaison par manque de maturation : s’améliore avec le temps.
  • Crème hydratante pui relipidifiante pour remplacer la sueur et le sébum
  • Pressothérapie : vêtement compressif appui sur la cicatrice pour améliorer la maturation cicatricielle
  • Cure thermale : essentiellement intérêt de la douche filiforme, réadaptation sociale, action sur le prurit et l’hypertrophie

Evolution spontanée des greffes

  • Rétraction, séquelles esthétiques et fonctionnelles
  • Traitement des séquelles vers 1 an après la brûlure par greffe ou lambeau
  • Greffe de peau : plus elle est épaisse, plus elle sera élastique et esthétique, et moins elle se rétractera

Techniques chirurgicales

Lambeaux

  • Lambeau de transposition : faire basculer un morceau de peau pour recouvrir un trou
  • Bride du pli du coude : lambeau thoracique provisoires sur le pli du coude puis sevrage

Plastie en Z

  • Effet d’allongement par échange de laxité hauteur/largeur
  • Uniquement sur les brides linéaires (bride : corde qui empêche le mouvement)

Plasties en trident

  • Bride la première commissure

Expansion

  • Ballon sous la peau pour expandre (comme femme enceinte)
  • Seule technique qui augmente le capital de peau saine
  • Augmente la taille du lambeau

Reconstruction en 3D

  • Reconstruction d’oreille avec du cartilage costaux
  • Se fait aussi pour le nez, les paupières

Autres complications

Ostéomes

  • Fréquent chez les grands brûlés
  • Coude le plus touché
  • Parfois asymptomatique
  • Opération pour exciser l’écaille osseuse
  • Kiné post-op

Cancérisation

  • Le plus souvent sur des cicatrices de plus de 10 ans
  • Biopsie sur plusieurs endroits : certaines zones peuvent être positives, d’autres négatives

Physiopathologie des lésions cutanées

Introduction

Définition

Cicatrisation

Processus biologiques qui surviennent à la suite d’une plaie et permettent la réunion des parties divisées

Parties molles

  • Peau et tissu sous cutané + éléments qui y passent : tendons, nerfs, vaisseaux, muscles
  • Excluent les os, les articulations et les organes

Cicatrisation cutanée

Composition de la peau

  • Epiderme : tissu épithéliale (couche la plus superficielle) permet un recouvrement étanche
  • Derme : tissus conjonctif assurant l’élasticité et la solidité de la peau

2 phénomènes cicatriciels

  • La cicatrice conjonctive
  • Le recouvrement

Rôle de la peau

  • Protection contre les traumatismes mécaniques (chocs)
  • Régulation thermique (vasomotricité, sudation)
  • Barrière contre les pertes hydro-électrolytoques
  • Barrière contre les invasions bactériennes
  • Sensibilité tactile, nociceptive, thermique
  • Esthétique

Constitution de la peau

Epiderme (épithélium)

  • Constitué de cellules kératinocytes posées sur la membrane basale
  • Ce sont des cellules basales qui meurent et qui remontent à la surface
  • “Turn over” (tapis roulant) qui renouvelle l’épiderme
  • Toutes les kératinocytes sont renouvelées toutes les 2-3 semaines

Derme (tissu conjonctif)

  • Constitué de fibroblastes qui fabriquent les fibres collagènes (solidité) et d’élastine (élasticité)
  • Annexe épidermique (follicules pileux, glandes sudoripares et sébacées) capable de synthétiser des poils mais également de l’épiderme en cas de cicatrisation

Hypoderme

Couche graisseuse

Causes de blessure

  • Plaie traumatique franche : couteau
  • Plaie contuse : objet non tranchant
  • Arrachement
  • Ecrasement avec nécrose cutanée
  • Plaie chirurgicale : incision ou excision
  • Brûlure, escarre

Cicatrisation

Physiologie globale

  • Phénomène biochimique -> mécanismes histologiques -> évolution clinique
  • Blessure épiderme/derme -> nécrose cellulaire avec effraction vasculaire -> formation caillot de sang (permet l’arrêt de l’hémorragie) -> début de cicatrisation

Les 3 étapes de la cicatrisation

Détersion : évacuation de la nécrose et du caillot (nettoyage de la plaie)

  • Granulation (bourgeonnement) : cellules comblent la plaie par un bourgeonnement charnu (cicatrisation conjonctive)
  • Epithélialisation (épidermisation) : recouvre le tissu de granulation

Les phases du bourgeonnement

Prolifération de fibroblastes

  • Migre dès 48 heures à partir des berges puis multiplication
  • Synthétise la substance fondamentale de la matrice intercellulaire (glycosaminoglycanes)
  • Synthèse du collagène de type III (embryonnaire ou “immature”) puis type I et d’élastine

Les myofibroblastes

  • Proviennent des fibroblastes et contiennent des cellules contractiles
  • Les plaies se rétractent par l’action des myofibroblastes

Bourgeon charnu

  • Tissu de granulation de couleur rouge
  • Attention à l’hyper bourgeonnement (quand le tissu va plus haut que la peau)

Phase d’épidermisation

  • Quand la plaie est comblée
  • Migration des kératinocytes qui sont autour de la cicatrice
  • Les mélanocytes (pigments de la peau) et les cellules de Langerhans (cellules immunologiques) colonisent ensuite l’épiderme

Aspect bactériologique

  • La plaies n’est jamais stérile, il y a toujours des bactéries
  • Elles jouent un rôle de détersion suppurées de la plaie : elles mangent le pu de la nrécose
  • Si infection virulente : blocage de la cicatrisation et possible infection locorégionale ou générale (septicémie)

Types de cicatrisation

Cicatrisation de seconde intention

  • Correspond aux 3 phases : détersion – bourgeonnement – épidermisation
  • Les 2 berges sont à distance : perte de substance
  • Evolution avec pansement simple

Cicatrisation de première intention

  • Traitement chirurgical pour fermer directement la plaie
  • Conditions nécessaires
    • absence d’infection
    • absence de nécrose
    • parage chirurgical parfait
    • Suture bord à bord : 2 berges en contact
  • Risque de rétraction
    • évolution centripète au niveau de la plaie
    • Diminue la taille de la plaie : bénéfique ou délétère ?
    • Bord rosé autour de la plaie : début de migration kératinocytose

Remodelage de la cicatrice

  • Dernière étape: maturation cicatricielle
  • Dure plusieurs mois voire jusqu’à 2 ans
  • Derme se transforme en tissu ressemblant à un derme normal (pas de retour à l’état antérieur)

Type de cicatrice

Cicatrice normal

  • Premiers mois : phase hypertrophique (inflammatoire, rouge, chaleur, démangeaison)
  • Quelques mois après : inflammation diminue, dégonflement
  • 1 an : mature

Cicatrice hypertrophique

  • Hyperplasie persistante au-delà de 12 mois
  • Guérit en 18 mois à 2 an
  • Aspect rouge, gonflée (anomalie)

Cicatrisation chéloïde

  • Cicatrice indéfiniment immature, siège d’une inflammation chronique
  • Facteurs favorisants
    • Localisation : région deltoïdienne, pré-sternale, scapulaire, ppubienne, oreille (surtout lobule)
    • Âge : <30 ans (les vieux ont des cicatrices moins visibles)
    • Ethnie : surtout personnes noires et asiatique

Cicatrisation nerveuse

  • Dégénérescence de l’axone puis repousse de 1 à 8mm par jour
  • Tous les axones ne retrouvent pas le même chemin parfois
  • Complication : formation de névrome
  • Le courant nerveux ne repasse pas après suture

Vaisseaux

  • Section totale : rétraction avec arrêt de l’hémorragie
  • Section partielle : persistance d’une hémorragie
  • La circulation peut repartir après suture
  • Complications
    • Faux anévrisme : la plaie sur l’artère devient un espace inclus à ‘l’artère (pas issu d’une dilatation)
    • Fistule artério-veineuse : le sang de l’artère va directement à la veine sans avoir irrigué les organes
    • Thrombose

Muscles et tendons

  • Cicatrisation : remplacement des fibres lésées par un tissu fibreux non fonctionnel (non contractile)
  • Le tendon est déjà un tissu fibreux. Il peut présenter des problèmes d’adhérence : le tendon ne coulisse plus

Les escarres

Physiopathologie

  • Nécroses ischémiques par compression pouvant atteindre la peau, le tissu cellulaire sous cutané et les muscles
  • Compression entre un plan dur et une saillie osseuse entraînant une nécrose tissulaire si prolongée
  • L’escarre prend le nom de la saillie osseuse : trochantérienne, ischiatique, sacrée, calcanéenne, etc

Les facteurs de risque

Trouble de la sensibilité/motricité avec :

  • Facteurs psychologiques (démission du patient, dépression)
  • Insuffisance de PEC
  • Malnutrition avec atrophie musculaire
  • Infection urinaire/pulmonaire (maladies intercurrentes infectieuses)

L’escarre peut décompenser cet état très précaire
Traitement : traiter les FDR

Les stades de l’escarre

  • 1. Erythème : rougeur
  • 2. Désépidermisation
  • 3. Ulcération
  • 4. Nécrose (sèche ou humide)

Prévention des escarres

Paraplégique

  • PEC par le patient lui-même impérative
  • Eviter points d’appui prolongé
  • Eviter perte de poids et déshydratation
  • Regarder dans le miroir si des escarres se constituent

Patients dépendants

  • Grabataires ou comateux
  • Surveillance des zones d’appui
  • Changement de position toutes les 2h
  • Matelas de prévention anti-escarre statique ou dynamique, lit fluidisé

Traitement médical des escarres

Traiter tous les facteurs déclenchants ou aggravants

  • Dénutrition
  • Infection (locale, urinaire, pulmonaire, septicémie)
  • Soutien psychologique
  • Mobilisation et PEC kiné
  • Traitement d’une éventuelle tare associée qui se décompense (cause et conséquence)

Traitement chirurgical de l’escarre

Cicatrisation de première intention

  • Absence d’infection, enlever nécrose, suture
  • Recouvrement par un lambeau

Escarre calcanéenne

Pas de solution chirurgicale satisfaisante

Escarres sacrées

  • Chirurgie si escarre unique (les autres ont déjà cicatrisées)
  • Si escarre importante et d’évolution très lente malgré un traitement médical bien consuit
  • Patient volontaire
  • Réalisation : peau et muscle fessier pour combler -> incision en V et cicatrisation en Y ou lambeau en rotation

Escarres ischiatiques et trochantériennes

  • Nécessite toujours une intervention chirurgicale (ne cicatrise quasiment jamais)
  • Ces é localisations communiquent avec une bourse séreuse de glissement au contact de l’os qui, une fois ouverte, empêche toute cicatrisation spontanée
  • Réalisation : lambeau de l’IJ (V-Y) ou du grand fessier pour combler le trou

Escarres trochantériennes

  • Ne cicatrise pas seul
  • Lambeau musculo-cutané de fascia-lata

Escarre de fin de vie

  • Chirurgie de propreté avec parfois amputation
  • Objectif : fin de vie décente

Techniques de chirurgie

Cicatrisation centripète (avec expansion)

  • greffe de peau sur une maille
  • Les kératinocytes migrent vers l’intérieur pour refermer la maille

Cicatrisation centrifuge (technique de Meek)

  • cicatrisation à partir de petits carrés de peau prélevés sur le patient
  • Les kératinocytes migrent vers l’extérieur, démultipliant ainsi la surface de greffe

Substitut dermique

Fabriqué en laboratoire

La matrice est colonisée par fibroblaste en 3 semaines

Reconstitue mieux le derme

Greffe

  • peau qui adhère sur la plaie induisant une épidermmisation

Lambeau

  • peau et muscles vascularisés déplacés d’un endroit à un autre

Attention à la dégénérescence : toute plaie qui ne cicatrise pas depuis longtemps peut être atteint de cancérisation. Faire une biopsie.

L’obésité

Rôle du MK dans l’obésité

  • Problème de santé publique mondiale
  • Le MK intervient au niveau de l’activité physique sans négliger de distiller des conseils d’hygiène de vie : alimentation, sédentarité, etc
  • La perte de poids n’est pas un objectif en soi mais une conséquence de ces modifications de comportement

Comprendre les déterminants de l’obésité et la régulation physiologique du comportement alimentaire

Les obésités

Définition

Situation d’accumulation anormale ou excessive de masse graisseuse dans le tissu adipeux dans des proportions telles qu’elle altère la santé (OMS 2000)

Classification par l’IMC

AvantagesInconvénients
– Facile d’utilisation
– Très bon outil statistique
– Corrélation au risque de mortalité (IMC>28, sauf personnes âgées)
Ne prend pas en compte :
– La répartition des graisse (androïde/gynoïde)
– L’augmentation de la MG avec l’âge
– L’origine ethnique
– La composition corporelle

Le tour de taille

  • L’augmentation du tour de taille est fortement corrélée au risque métabolique : augmentation du risque de diabète et du risque cardio-vasculaire
  • Facteur de risque de maladie métabolique plus important que l’excès de masse grasse

Les déterminants de l’obésité

Prédisposition génétique

  • 2 parents obèse : risque pour l’enfant = 80%
  • 1 parent obèse : risque 40%
  • 80% des adultes obèse ne l’étaient pas dans l’enfance ou l’adolescence = prédisposition génétique + environnement

Les effets de la stigmatisation

  • La stigmatisation est une expérience courante et les sujets obèses font souvent des efforts pour y faire face
  • Une exposition plus fréquente à la stigmatisation est associée à une plus grande détresse psychologique et aggrave l’obésité
  • La stigmatisation augmente le stress et l’évitement des soins, la méfiance à l’égard des médecins et une mauvaise observance du traitement chez les patients souffrant d’obésité
  • Le délai avant consultation pour une raison de santé est retardé chez les personnes obèses

Classifications

Gradation de l’obésité sur 7 critères

  • 1. Le retentissement médical somatique
  • 2. Le retentissement fonctionnel : essoufflement, gonalgie, degré de sarcopénie
  • 3. Le contexte psychopathologique
  • 4. L’étiologie de l’obésité
  • 5. Les troubles du comportement alimentaire et leur intensité
  • 6. La trajectoire : échecs multiples de prise en charge
  • 7. La qualité de vie et le handicap associé

5 classes déterminent le niveau de recours

  • Grade 1 : IMC 30 à 35, PEC par les MG (médecin de premier recours). 1B si complications somatiques
  • Grade 2 : IMC >35. L’obésité associe à d’autres facteurs pour lesquels les PEC sont recommandées
  • Grade 3 : 3A de 35 à 50, 3B >50. Complexe et très complexe (“complexe” : aggrave une maladie chronique existante) -> Centre hospitalier, SMR, CSO (centre spécialisé de l’obésité)

La restriction cognitive

Les régimes

  • Alimentation contrôlée par des facteurs cognitifs et non plus par les facteurs de régulation physiologique
  • Dans un régime amaigrissant, il s’agit de contrôler son alimentation pour perdre du poids
  • Tous les régimes font maigrir tant qu’ils sont suivis, même les plus déséquilibrés
  • Les régimes marchent à court terme

La restriction cognitive

  • Crée un état d’hypophagie chronique, éventuellement entrecoupé d’accès d’hyperphagie -> Contrôle / désinhibition
  • Accentue les déséquilibres nutritionnels en augmentant la part des protéines et des lipides au détriment des glucides
  • Augmente la fréquence des troubles des conduites alimentaire comme le binge eating disorder (hyperphagie boulimique)

Echec des régimes à long terme

  • Taux d’échec à 5 ans dans tous les pays concernés >90%, quelque soit le régime suivi

Pourquoi le contrôle cognitif est un échec

Manger c’est répondre à des besoins

  • Nutritionnel
  • Energétique
  • Emotionnel
  • Social
  • Symbolique : construction culturelle, processus cognitif

La masse grasse est régulée

La régulation homéostatique de la masse grasse est un système de régulation d’une très grande précision (0,02%)

Le poids d’équilibre : le set point

  • Set point = poids de stabilisation (poids d’équilibre)
  • Le poids d’équilibre dépend de la masse grasse : elle est une valeur régulée
  • Stabilité de nos réserves énergétique avec des mécanismes de régulation complexe
  • Cette valeur de consigne est génétiquement déterminée et peut se déplacer vers le haut
  • Dans certain cas, la prise de poids est irréversible : fibrose et hyperplasie du tissu adipeux
  • L’obésité est une maladie du tissu adipeux (fibro-inflammatoire)
  • C’est le rôle des sensations de faim et de satiété qui ramène toujours à cette valeur de consigne

Le triple contrôle de la prise alimentaire

  • Homéostatique (axe intestin-cerveau) : énergétique (faim/satiété) et nutritionnel (appétit spécifique) à court terme (échelle de la semaine), adipostat (leptine) à long terme (mécanisme de régulation de la masse grasse)
  • Hédonique (système limbique) : faim et émotion, plaisir -> satisfaction du besoin (fin de l’envie)
  • Mental (système exécutif) : social, valeurs (religion, santé, écologie), restriction cognitive

La régulation homéostatique


Homéostasie nutritionnelle

  • Appétit spécifique : envie des aliments contenant le nutriment qui nous fait défaut
  • Rassasiement sensoriel spécifique : rétablissement de l’équilibre nutritionnel
  • Nécessite un apprentissage : image métabolique de l’aliment associée à l’image sensorielle

Système hédonique ou régulation non homéostatique

  • L’aliment qui a bon goût active les circuits de la récompense (dopamine, sérotonine, endorphine) et diminue la sécrétion de cortisol donc le niveau de stress

Les mécanismes de la reprise de poids

Physiologiques

La perte de masse maigre

La dépense énergétique du sujet sédentaire est constitué

  • Pour 80% par le métabolisme de base (MB)
  • Pour 10% par la thermogénèse alimentaire (ADS)
  • Pour 10% par les activités de la vie quotidienne

La quantité de masse maigre détermine le MB

  • Tout régime (même équilibré) entraîne une perte de masse maigre
  • Tout régime diminue le MB -> diminution des Kcal dépensés donc prise de poids

A la reprise de poids

  • Le retour au poids initial après régime se fait préférentiellement sur la masse grasse (valeur “protégée”)
  • La masse maigre ne revient pas spontanément à son niveau antérieur (que le sujet soit de poids normal ou obèse avant)

L’augmentation de l’efficience métabolique

  • La baisse réelle du MB après perte de poids est supérieure à la baisse théorique calculée d’après le nb de kg de masse maigre perdue
  • Une des explications : la dépense énergétique pour les activités de faible intensité (AVQ) diminue après le régime
  • Le métabolisme est en mode économie : il dépense moins

Les modifications du tissu adipeux

La perte de poids chez certains sujets active l’expression de gène qui favorisent la multiplication des cellules graisseuses, donc augmentent les capacités de stockage du sujet

  • Hypertrophie adipocytaire : augmentation de la taille des cellules adipeuses (réversible)
  • Hyperplasie adipocytaire : prolifération des cellules adipeuses (irréversible)

Libération des polluants organiques persistants

  • Substances chimiques lipophiles issues des pesticides, produits chimiques industriels, etc
  • Se concentrent dans le tissu graisseux, sont libérées lors de la perte de poids
  • Effets : perturbateurs endocriniens, diminution de l’utilisation des acides gras libres par le muscle, etc

Conséquences émotionnelles et comportementales de restriction cognitive

  • Meilleurs résultats à long terme pour les méthodes basées sur l’acceptation corporelle et baisse de la restriction cognitive
  • Restriction cognitive : détérioration du rapport à la nourriture et développement de TCA
  • Les mangeurs non restreints ont de meilleurs capacités de régulation. Les mangeurs restreints, par l’effet de transgression, en viennent à se gaver lorsqu’on leur propose un buffet (expérience princeps d’Hermann et Polivy)

Les 3 erreurs conceptuelles du régime amaigrissant

Tout le monde peut maigrir : faux

  • Rôle prépondérant de la génétique
  • Toute prise de poids n’est réversible
  • On ne choisit pas son poids

Le gras et le sucre font grossir : faux

  • Les calories lipidiques ne doivent pas être imputer sans réserve à l’épidémie d’obésité
  • L’apport calorique global, quelle qu’en soit l’origine, semble bien plus en cause
  • Complexité du métabolisme : module l’efficience énergétique différemment selon les sujets
  • Complexité du système de régulation qui tend à assurer la stabilité pondérale

Pour maigrir, il faut suivre un régime

  • =principe de “restriction cognitive”
  • Le régime est un déni de la réalité

L’alimentation intuitive

Les 10 principes

  • 1. Rejeter la mentalité des diètes amaigrissantes qui crée de faux espoirs
  • 2. Honorer sa faim lorsqu’elle est modérée
  • 3. Se permettre de manger tous les aliments souhaités
  • 4. Cesser de catégoriser les aliments comme étant bons ou mauvais
  • 5. Considérer sa sensation de rassasiement pour savoir quand cesser de manger
  • 6. Découvrir la satisfaction et le plaisir de manger
  • 7. Vivre ses émotions sans nécessairement utiliser la nourriture
  • 8. Respecter son corps tel qu’il est au moment présent
  • 9. Etre physiquement actif par plaisir, et non pour perdre du poids
  • 10. Honorer sa santé et ses papilles gustatives par ses aliments préférés

Les données scientifiques de l’alimentation intuitive

  • Santé mentale : meilleure estime de soi, meilleure image corporelle, moins de symptômes dépressifs
  • Santé physique : meilleure PA, meilleur taux de cholestérol, meilleur risque CV
  • Perte de poids : maintien de la perte de poids à long terme
  • Comportement alimentaire : baisse des TCA
  • Alimentation saine : meilleurs apports en fruits et légumes, meilleurs score d’alimentation santé
  • IMC : relation inverse entre AI (alimentation intuitive) et IMC

Régulation du poids et des émotions

L’homéostasie émotionnelle

  • Si je suis déshydraté : envie de boire
  • Si j’ai une dette calorique : je vais avoir faim
  • Si j’ai une émotion : je vais avoir envie de manger un aliment riche
  • Le système de régulation se met en place avec le système de la récompense et de la dopamine

Cercle vicieux quand il n’est plus possible de réguler ni son poids ni ses émotions

Seuls les aliments denses en énergie réconfortent

  • Leur densité énergétique et leur palatabilité leur confèrent le pouvoir d’allumer le circuit de la récompense
  • De faire baisser le taux de dopamine et ainsi d’obtenir réconfort
  • Disparition de l’envie de manger

Quand le mangeur répond sans lutter à ses envie de manger (faim, appétits, émotions), on parle d’un comportement égosyntonique. Au contraire, quand il lutte contre elles, on parle d’un comportement égodystonique (risque de compulsion)

Comment réagir face à une envie de manger émotionnelle (EME) ?

  • Lutter augmente le risque de compulsion
  • Ignorer en faisant autre chose n’est pas tenable à long terme
  • Accueillir et accepter l’émotion en attendant le rétablissement de l’humeur

L’approche triaxiale du GROS

Les 3 axes de prises en charge

  • Pensées négatives -> régulation des émotions
  • Image négative du corps -> acceptation de soi
  • Relation négative avec les aliments -> traitement de la restriction négative

L’approche bio-psycho-sensorielle

  • Prescrire de l’alimentation intuitive : travail sensoriel
  • Prescrire de l’alimentation consciente
  • Traiter la restriction cognitive
  • Prendre en charge l’intolérance émotionnelle
  • Travailler l’acceptation corporelle

Pour remplacer le contrôle mental par la restauration du dialogue entre système hédonique et homéostatique, savoir se réconforter avec les aliment, accueillir et accepter ses émotions, tendre vers son poids d’équilibre et l’accepter

Apaiser la relation à l’alimentation

Effet : maintenir ou retrouver un poids d’équilibre et équilibrer son alimentation

Satisfaction des 3 besoins :

  • Energétique : sensation de faim et de satiété
  • Nutritionnel : appétits spécifiques
  • Emotionnel : les envies de manger sans faim

Faire des expériences, pratiquer, s’entraîner

  • Attendre d’avoir faim pour manger
  • Apprendre répondre aux envies de manger émotionnelles
  • Apprendre à déguster

Acceptation corporelle

  • Accepter les émotions relatives à son corps
  • Engager des valeurs
  • Acceptation corporelle : insister sur la diversité biologique
  • Impact de la stigmatisation et des réseaux sociaux

  • L’excès de poids est vu comme une incapacité à se contrôler (donc échec)
  • La minceur est vue comme une preuve de self-contrôle et de réussite
  • Les personne en surpoids et en situation d’obésité sont peu représentées sur les écrans

Rôle des soignants

Objectifs

  • PEC individualisée avec approche multidisciplinaire
  • Permettre aux personnes de choisir de prendre en charge (ou non) leur problème de poids et le moment le plus opportun
  • Proposer l’alimentation intuitive et faire a paix avec son corps
  • Une faible perte de poids (3 à 5%) mais stabilisée dans la durée permet une amélioration des paramètres de santé

Rupture de la sédentarité et de l’inactivité

  • Proposer une remise en mouvement progressive : activités adaptées aux possibilités de chacun
  • Bouger un peu c’est déjà efficace
  • Même la plus petite mise en mouvement est bénéfique (OMS)

En résumé

  • On ne choisit pas son poids et toutes les prises de poids ne sont pas réversibles
  • Le contrôle de son alimentation n’est pas tenable sur le long terme…ou alors au risque de complications (prise de poids, TCA, dépression…)
  • Le comportement alimentaire est contrôlé par des processus physiologiques principalement inconscients (des envies spécifiques au service de besoins spécifiques)
  • Manger en réponse à une émotion n’est pas une anomalie (contrôle hédonique)
  • Les études sur l’alimentation intuitive sont très encourageantes et laissent penser que sa prescription aura des effets bénéfiques sur de nombreux paramètres de santé.
  • La santé d’une personne se résume-t-elle au seul chiffre qui apparaît sur la balance ?
  • Le médecin traitant joue un rôle central dans la PEC des personnes en situation d’obésité
  • La PEC doit être bienveillante, individualisée
  • Et multidisciplinaire : importance d’un réseau de professionnels de santé médicaux et paramédicaux pour l’optimiser

Les autres traitements de l’obésité

La chirurgie

  • Traitement de 2ème intention
  • IMC>40 ou 35-40 si commorbidité
  • Contre-indications : troubles psychiatriques dont TCA, cancer récent (<5 ans), risque de non-suivi post-opératoire, obésités monogéniques

Les principales interventions

  • Anneau gastrique : perte de 40-60% de l’excès de poids (PEP), en moyenne 20-30kg

Les médicaments de l’obésité (MGO)

  • Les analogues du GLP1 : Liraglutide, Sémaglutide
  • Les multi-agoniste et les analogues combinés : Tirzépatide

Les diabètes

Classification des diabètes

Secondaire

Cause identifiée, diabète potentiellement réversible

  • Chirurgie : pancréatectomie
  • Maladies : pancréatite chronique calcifiante, hémochromatose, mucoviscidose, endocrinopathies (Cushing, acromégalie)
  • Médicaments : corticoïdes, immuno-suppresseurs, neuroleptiques 2ème génération

Primitifs : génétiques

Polygéniques

  • Type 1 : “classique”, “type 1 lent” : LADA (Latent Autoimmun Diabet in Adult), autres (diabète cétosique du sujet d’origine africaine)
  • Type 2 : près de 90% des diabètes primitifs

Monogénique

MODY : maturity Onset Diabetes of the Young

Autres

Mitochondriaux, inclassables


Définitions – diagnostic

Norme

Glycémie normale à jeun <1,10g/l

Hyperglycémie chronique

Glycémie comprise entre 1,10g/l et 1,26g/l
=> Seuil d’augmentation du risque vasculaire

Diabète “sucré”

Glycémie à jeun >1,26g/l (à 2 reprises) (ou glycémie aléatoire >2g/l)
=> Seuil d’apparition de la rétinopathie, lésion pathognomonique du diabète


Rappels de de physiologie

Le pancréas

Il sécrète

  • Des enzymes pancréatiques déversées dans le tube digestif : sécrétion exocrine
  • Des hormones déversés dans le sang ; insuline (cellules beta), glucagon (cellules alpha) : sécrétion endocrine

L’insuline

  • Il permet au glucose de rentrer dans les cellules des tissus musculaires, adipeux et hépatique.
  • Elle fait donc baisser le taux de glucose plasmatique (glycémie) : c’est une hormone hypoglycémiante
  • Elle est également anabolisante : protéinogénétique, lipogénétique, glycogénogénétique

Le diabète de type 1

Anciennes terminologie

  • Diabète insulino-dépendant (DID)
  • Diabète juvénile
  • Diabète maigre

Facteurs génétiques

  • Le DT1 est une maladie auto-immune survenant chez les sujets génétiquement prédisposés
  • Cette prédisposition est présente même si, dans 95% des cas il n’existe pas d’ATCD familiaux connus
  • Liaison complexe avec le système HLA. Certains facteurs sont prédisposants, d’autres protecteurs, leur effet varie selon les populations.

Epidémiologie

  • Risque de DT1 en France : 0,4%, en augmentation depuis 10 ans
  • Survient habituellement avant 35 ans (pic à l’adolescence) mais peut survenir à tout âge
  • Apparenté de 1er degré : mère 2-3%, père 5%
  • Deux parentsdiabétiques type 1 : 30%
  • Jumeaux homozygotes : 50%
  • Jumeaux homozygotes + HLA : 70%

Physiopathologie

Mécanisme initial

  • Insulite (Inflammation des îlots de Langerhans du pancréas) initiée par les lymphocytes T4
  • Puis destruction des cellules beta par des lymphocytes T8 cytotoxiques
  • Apparition du diabète quand environ 90% des cellules béta sont détruite
  • => Aboutit à une carence absolue en insuline

Relation avec les signes cliniques

Début rapide (quelques semaines) avec :

  • Syndrome cardinal : polyro-polydypsie + amaigrissement + asthénie
  • Cétose : signe la carence insulinique (accumulation de corps cétoniques dans le sang)

Mécanismes

  • Hyperglycémie par la baisse de l’utilisation périphérique du glucose
  • Glycosurie : quand la glycémie dépasse le seuil rénal du glucose (1,8g/l)
  • Perte calorique ->amagrissement et asthénie -> Polyurie osmotique -> polydipsie (sensation de soif exagérée)
  • Augmentation de la lipolyse et protéolyse -> cétonurie (élimination urinaire excessive de corps cétoniques) et augmentation de la cétonémie (augmentation de la teneur en sang en corps cétoniques)

Evolution de la maladie

  • Rémission totale ou partielle dans au moins 25% des cas (lune de miel)
  • Favorisée par l’insulinothérapie intensive et précoce
  • Rechute inéluctable après 6 à 12 mois

Le diabète de type 2

Ancienne terminologie

  • Diabète non insulino-dépendant (DNID)
  • Diabète de la maturité
  • Diabète gras, diabète floride

Epidémiologie

  • En France en 2019 : 4,5M de diabétique (90 DT2), 1M qui s’ignorent
  • Projections mondiales : Afrique +143%, Afrique du N et Moyen-Orient +96%, Asie du SE +74%
  • 2013 : 5,1M de décès dans le monde, 14000/jours (1/sec)
  • Fréquence en augmentation du fait de l’augmentation de l’obésité, de vieillissement de la population, de l’exposition chronique aux perturbateurs endocriniens environnementaux
  • Âge moyen 63 ans, pic entre 75 et 79 ans
  • Prévalence plus élevée dans certaines régions (Nord, DOM-TOM) et dans les CSP les plus défavorisées
  • Rôle déterminant des facteurs génétiques : un des 2 parents DT2=30%, jumeau monozygote = 90%
  • Selon les populations : Chine <3%, Maurice 10-20%, Polynésie >20%

Physiopathologie

2 anomalies métaboliques génétiquement programmées

Insulinorésistance

  • Favorisée par la surcharge adipeuse abdominale
  • Incapacité de l’insuline à obtenir une réponse maximale au niveau de ses organes cibles
  • Prédomine au niveau du muscle : défaut de captation musculaire du glucose
  • Au niveau hépatique : accroissement de la production de glucose à l’origine de l’hyperglycémie à jeun

Insulinopénie relative

  • Insuffisance de sécrétion d’insuline compte tenu du niveau de la glycémie
  • Ce trouble est évolutif et inéluctable, s’aggravant avec l’âge et la durée du diabète, jusqu’à conduire au maximum au diabète insulino-nécessitant

Diagnostic

Dépistage

  • Maladie longtemps asymptomatique, parfois révélée par un accident cardio-vasculaire, des infections récidivantes
  • A la découverte, 50% des patients ont déjà des complications
  • Dépistage par glycémie veineuse à jeun

Qui dépister ?

Tous les patient avec FDR

  • ATCD familiale de DT2
  • ATCD de diabète gestationnel ou de macrosomie foetale

Syndrome métabolique avec :

  • HTA (>140/80 mmHG)
  • Hyperglycéridémie (>2g/l) et/ou HDL-cholestérol bas (<0,35g/l)
  • IMC >27 kg/m2
  • Tour de taille >88cm femme, 102 cm homme

Objectif général du traitement du diabète

Prévenir les complications

  • Aiguës : surtout DT1 : hypo ou hyperglycémie, acido-cétose
  • Chroniques : macro et micro-angiopathies

Moyen

  • Equilibre glycémique optimal (dosage HbA1C ou données FSL)
  • Contrôle des FDR : TA, LDL-C, tabac

Stratégie thérapeutique dans le DT2

  • Mesures hygiéno-diététiques (MHD)
  • Médicaments : les anti-diabétiques oraux (ADO), les injectables non-insuliniques, l’insulinothérapie
  • Le traitement des autres facteurs de risque cardio-vasculaire

Mesures hygiéno-diététiques dans le DT2

Diététique

  • Alimentation équilibrée en 3 repas
  • Apport calorique adapté au poids
  • Pas de glucides simples, privilégier aliments avec index glycémique bas
  • Attention aux aliments riches en graisses saturées. Privilégier les graisses mono ou poly-insaturées
  • Fibres ç chaque repas
  • Alcool <2 verres de vin/jour max

Activité physique en endurance

  • Ne fait pas maigrir !
  • Diminue l’insulinorésistance : efficacité sur IR 48h max, donc tous les 2j minimum
  • Augmente la masse maigre
  • Diminue le niveau de stress surtout pratiquée dans la nature
  • Augmente la faim à jeun mais augmente le rassasiement
  • L’AP doit etre choisie par le patient, elle doit être progressive et régulière

ADO et injectable non insulinique

Biguanides

  • Meltformine, Glucophage, Stagid
  • Traitement de 1ère intention du DT2, seul insulino-sensibilisateur disponible
  • Diminue l’insulinorésistance et la néoglucogénèse hépatique
  • Effets II : pas d’hypoglycémie
  • Troubles digestifs : doses progressives, prise au milieu ou en fin de repas (acidose lactique)

Sulfamides

  • Glibenclamide, Glicazide, Glimépiride
  • Insulino-sécréteur, durée plus ou moins longue
  • Hypoglycémie, prise de poids, allergies

Glinides

  • Novonorm, Répaglinide
  • Insulino-décréteurs, durée d’action courte
  • Elimination biliaire et non rénale
  • Effets II : hypoglycémie, donc pas de repas, pas de comprimé

Inhibiteur de l’alpha glucocidase

  • Diastabol, Glucor
  • Diminuent l’absorption du glucose dans l’intestin, donc la glycémie post-pradiale : ne pas prendre si pas de repas
  • Pas d’hypoglycémie
  • Ballonnements et douleurs abdominales

Les incrétines

Les analogues du GLP1

  • Injectables non insuliniques : incrétino-mimétiques
  • Agissent comme le GLP1 : stimulent la sécrétion d’insuline et inhibent celle du glucagon en présence de glucose
  • Effets II : pas d’hypoglycémie, perte de poids

Les inhibiteurs de la DPP4

  • Médicaments per os
  • Moins puissants que les GLP1-A
  • Pas d’hypoglycémies, neutres sur le poids

Les gliflozines

  • Inhibiteurs des SGLT2 (co-transporteurs sodium-glucose de type 2)
  • Mécanisme d’action : augmente la glycosurie (présence de glucose dans les urines)
  • Effets II : Pas d’hypoglycémie
  • Attention aux infections génitales/urinaires
  • Indications des gliflozines en cardiologie (insuffisance cardiaque) et en néphrologie

Place de l’insulinothérapie dans le DT2

Prescription quand hbA1 reste supérieure à 8% malgré traitement oral maximal et lorsque la diététique et l’AP ne sont pas améliorable

  • Dose minimale efficace car entraîne une prise de poids et risque d’hypoglycémie. Injection d’insuline lente au coucher ou le matin, en association avec les ADO
  • Seuls traitements à risque d’hypoglycémie : sulfamides hypoglycémiants, glinides et insuline rapide. Patient sous SH : décaler la prise au repas suivant. Patient sous glinide : sauter la prise

Stratégie thérapeutique dans le DT1

Traitement insulinique

  • Traitement qui ne doit jamais être arrêté
  • Le traitement est palliatif, à vie

L’insulino-sécrétion physiologique

Schéma insulinique

Reproduire l’insulino-sécrétion physiologique = schéma basal-bolus optimisé :

  • 3 bolus prandiaux par analogue rapide de l’insuline + couverture basale par insuline lente (4 injections/jour)
  • ou 2 injections lentes et 3 inections rapides aux repas
  • ou pompe
  • Doses : selon phase d’observation initiale et adaptation des bolus en fonction des glycémie, des l’AP et des l’alimentation prévue
  • Effet II : hypoglycémies, prise de poids, lipodystrophie

Traitement non insulinique

  • Accompagnement et soutien psychologique
  • Alimentation variée avec apports glucidiques réguliers, index glycémique
  • Exercice physique régulier : nécessite d’adapter les doses d’insuline (risque d’hypoglycémie retardée). Beaucoup plus compliqué que dans le DT2 non insuliné

L’insulinothérapie fonctionnelle

  • Apprentissage actif : ajuster ses doses d’insuline à ses besoins physiologiques
  • Centrée sur lui-même et son mode de vie

Trouver la bonne dose d’insuline basale

  • Sert à assurer les besoins vitaux des cellules (“insuline pour vivre”)
  • Si arrêt : cétose puis acido-cétose potentiellement létale
  • Evaluée par l’épreuve e jeûne aglucidique. Suppose de connaître ses objectifs glycémiques

Trouver la bonne dose d’insuline rapide

  • “Insuline pour manger” : calcul à partir des ratios théoriques, après comptage des glucides du repas, le plus rapidement possible, à l’oeil

Savoir corriger sa glycémie

  • Insuline “de correction ou de compensation”
  • Si la glycémie est trop élevée avant un repas, il faut injecter un supplément d’insuline pour la ramener à un niveau souhaité
  • Déterminer combien d’unité d’insuline fait baisser la glycémie (sensibilité à l’insuline)

L’alimentation intuitive

  • Travail sur les sensations alimentaires, les envies de manger émotionnelles, l’acceptation de soi
  • Pour apaiser la relation à l’alimentation, augmenter l’estime de soi et tendre vers son poids d’équilibre
  • Effets très positif sur les glycémies !
  • Favoriser une perte de poids même modeste mais durable
  • Ne pas induire de restriction cognitive qui expose à l’échec, aux TCA avérés, à l’anxiété

Diabète gestationnel (DG)

Définition

Trouble de la tolérance du glucose diagnostiqué pour la première fois pendant la grossesse

Diagnostic

  • Au premier trimestre : glycémie veineuse à jeun 0,92g/l
  • Entre 24 et 28 SA : HPO, 75g de glucose : T0 à à,92, T60 à 1,8, T120 à 1,53
  • Une seule valeur pathologique suffit pour poser le diagnostic
  • 6% des grossesses en France

Facteurs de risque

  • ATCD de DG ou macrosomie
  • ATCD familiaux de DT2 chez apparentés 1er degré
  • IMC > 25kg/m2
  • Âge > 35 ans

Métabolisme glucidique pendant la grossesse

1ère partie : anabolisme facilité

  • Mise en réserve de glycogène et de lipides
  • Augmentation de la sensibilité à l’insuline dès les premières semaines (hormone anabolisante)
  • Augmentation de l’utilisation périphérique du glucose
  • Diminution des glycémies à jeun de 10 à 15%

2ème partie : catabolisme privilégié

  • Mobilisation des substrats vers le foetus pour une croissance optimale
  • Insulino-résistance modérée, nécessaire et physiologique

Stratégie thérapeutique dans le DG

Régime sans sucres simples et ASG

Objectifs glycémiques

  • avant repas : <0,95 g/l
  • 2 heures après : <1,20 g/l
  • Au bout d’1 à 2 semaines : si les glycémies sont aux objectifs : poursuite du régime jusqu’à la naissance

Si les résultats ne sont pas aux objectifs

  • Introduction d’une insulinothérapie basale et/ou prandiale
  • Avec poursuite du régime et ASG

Recommandations hygiéno-diététiques

  • 25-35kcal/kg par j
  • 0 sucre rapide
  • Glucide = 50% de la ration répartie sur 3 repas
  • >1600 kcal/j même chez obèse
  • Activité physique : 30mn 3 à 5 fois/semaine

Après la naissance

  • Surveillance : glycémie à jeun à 3 mois puis les 1 à 2 ans à vie
  • Prévenir l’apparition d’un éventuel DT2 à distance : mise en place de MHD (seul cas om l’efficacité à été prouvé)

Les complications des diabètes

Complications aiguës

Acido-cétose

  • Surtout pour le type 1
  • Signe la carence insulinique
Mécanisme
  • hypersécrétion d’hormones hyperglycémiantes et cétogènes (glucagon)
  • dans le but de corriger l’hypoglycémie intra-cellulaire des tissus insulino-dépendants
  • en générant glycognénolyse puis protéolyse et lipolyse
Circonstances
  • arrêt de l’insuline
  • problème de pompe
  • augmentation des besoins
  • autres
Clinique
  • Polyurie-polydipsie (augmentation volume d’urine et sensation de soif intense) depuis quelques semaines
  • Nausées, douleurs abdominales
  • Haleine cétonique
  • Déshydration globale qui évolue vers une obnubilation puis un coma
Signes biologiques
  • Hyperglycémie
  • Cétonie >1,5mmol (N<0,5)
  • Acidose métabolique : pH diminue
  • Déshydratation importante
Traitement
  • Insuline IV
  • Réhydratation (sérum physiologique) 2l les 2 premières heures
  • Supplémentation potassique systémique
  • Sérum bicarboné si pH<7

Coma hypoglycémique

Peut survenir chez DT1 et DT2 traité par sulfamides hypoglycémiants, répaglinide, insuline
Définition de l’hypoglycémie <0,60g/l

Causes
  • Repas sauté
  • AP imprévue
  • Erreur de doses
  • Plusieurs combinées
Clinique
1er stade : de la glucopénie et de la riposte végétative
  • Asthénie, faim
  • Palpitation, tremblements, sueurs, pâleur, sialorrhée, sensation de froid
2ème stade : de la neuroglucopénie corticale
  • Ralentissement idéo-moteur, désorientation
  • Diplopie et autres troubles visuels
  • Hallucinations
  • Vertiges, céphalée, paresthésie, mono ou hémi-parésie
  • Trouble psy : irritabilité, agressivité, voire délits
  • Apathie, anxiété, attaque de panique, pleurs
3ème stade : de la neuroglucopénie profonde
  • Coma calme et profond avec sueur profuses, sans hyperpnée, sans signes de déshydratation
  • Parfois convulsions, abolition ROT, Babinsky
Traitement
  • Injection IV : réveil immédiat
  • Puis perfusion si trouble digestif ou âgé
  • Glucagon si patient agité ou pas de veine
  • Chercher la cause : réadaptation du traitement, éducation thérapeutique

En résumé

  • hypoglycémie : incidence bien supérieure à ce qu’on croit généralement chez patient DT2 insulino-traité ou sous sufamide hypoglycémiant ou sous glinide
  • Acido-cétose : quand le patient est devenu insulino-nécessitant (“diabète 2.5”)

Les complications chroniques

Les complications dégénératives

Liées à l’hyperglycémie chronique

  • Vasculaires : macro et micro-angiopathie
  • Neuropathiques : mixte : micro-angiopathie et gluco-toxicité
  • 1ère cause d’amputation non traumatique des MI
  • 1ère cause de cécité et de troubles visuels
  • Mortalité cardiovasculaire x2

Le diabétique, un malade vasculaire

Macroangiopathie
  • Les grosses artères : coronaires, TSA, MI (angor, AVC, AOMI)
  • Mécanisme : plaque d’athérome et occlusion progressive de l’artère
  • Signe clinique selon la localisation : angor, claudication intermittente, signe d’AIT ou rien (TSA)
Microangiopathie
  • Rétine, rein, nerfs
  • Cécité, insuffisance rénale, neuropathie sensitive (peut aussi être motrice et végétative)
  • Cas particulier : le pied diabétique “insensible et mal vascularisé”

Atteinte micro-angiopathique

La néphropathie
  • Diabète : 1ère cause de dialyse dans les pays développés
  • Elle évolue à bas bruit vers l’insuffisance rénale modérée puis terminale
  • Evaluée par le rapport microalbuminurie/créatinurie
  • Traitement : équilibre glycémique et tensionnel optimal, gliflozine
La rétinopathie
  • Traitement : équilibre glycémique optimal
  • Attention, si glycémie haute, ne pas baisser brusquement

Le pied diabétique : neuropathie et macroangiopathie

  • 1ère cause d’amputation non traumatique des MI
  • 15% des diabétiques présenteront une ulcération podologique
Physipathologie
  • Trouble de la sensibilité tactile, algique et thermique
  • Déficit moteur : déséquilibre extenseurs/fléchisseurs du pied
  • Atteinte végétative : source de sécheresse cutanée, oedèmes et troubles vasomoteurs
  • Stade avancé : ostéo-arthropatie nerveuse diabétique (“pied de Charcot”)
Mécanismes
Les lésions post-traumatiques
  • Brûlure
  • Corps étranger
  • Blessure par la chaussure
  • Chirurgie de salle de bain : taille des ongles, râpe, etc
  • Pommade corricide, verrucide
Le mal perforant plantaire (MPP)
  • Siège aux points d’appuis : têtes de métatarsiens ++
  • Succession de microtraumatisme répétés, indolores
  • Aggravés par les troubles trophiques
  • Formation d’hyperkératose et cisaillements des tissus sous-jacents
  • Surinfection qui diffuse aux tissus voisins : destruction articulaire, tendineuse
  • Maximum : plaie transfixiante
Traitement
  • Soins locaux : toilette (savon), détersion mécanique
  • Décharge : un MPP qui n’est pas déchargé doit être considéré comme non traité
  • Recherche d’ostéite
  • Antibiotiques au cas par cas

Prise en charge de patients amputés

Généralités

Définition

Une amputation est une ablation d’un membre ou d’un segment de membre, que ce soit chirurgical, accidentel, inné ou acquis.

Epidémiologie

Amputation membre inférieur en France : 90% pour artériopathie, 8% pour traumatisme, âge moyen 70 ans (Au Bénin, c’est 73% pour traumatisme)
Niveau d’amputation : orteil (52%), pied (17%), tibial (15%), fémoral (15%)

Niveau d’amputation

Définition

C’est le niveau à partir duquel une ablation du membre a été réalisée.

  • Ablation avec section osseuse : trans (suivi du niveau d’amputation)
  • Ablation sans section : désarticulation (suivi du niveau d’amputation)
  • Amputation mineure (60%) : en-dessous du niveau malléolaire
  • Amputation majeure (40%) : au-dessus du niveau malléolaire

Les types d’amputation

Principes chirurgicaux

  • Longue valve postérieure ou plantaire : permettent des sutures sans tension. En transtibial, la partie inférieure du moignon correspondra à des parties molles, mieux tolérées lors de l’appareillage.
  • Myoplastie : fixation des muscles entre eux. La seule réalisable pour les patients vasculaires. Sans tension.
  • Myodèse : myoplastie associée à une fixation en transosseux
  • Amputation transtibial : fibula plus courte d’environ 2cm ou retirée si moignon trop court. Arrondi de l’angle de Faraboeuf (partie antéro-inférieure du tibia après section osseuse)

Ostéointégration

Généralités

Ancrage d’un implant dans la diaphyse de l’os sectionné du moignon avec un embout donnant sur l’extérieur.
Principalement en transfémoral. Permet de passer de l’emboiture de la prothèse fémorale et une meilleure ostéoperception.

Complications

  • L’infection osseuse/cutanée représente le risque le plus important : 27% entre 5 mois et 5 ans
  • Fracture périprothétique
  • Casse de l’implant
  • Réaction cutanée

Complication générales

Douleurs du membre résiduel

Nociception résultante d’un traumatisme tissulaire secondaire à la lésion initiale (blessures secondaires, douleurs post-opératoires, infections, ossification, exostoses, dégénération articulaire, mauvaise adaptation prothéique)

Névromes

Tuméfactions nerveuses se formant dans les suites d’une amputation lorsque le nerf n’a pas la possibilité de réinnerver les structures adjacentes. Ils sont à l’origine de douleurs neuropathiques (membre résiduel et membre fantôme).
Prise en charge : colonisation nerveuse d’un muscle ou entourer le nerf d’un carré musculaire.

Sensations et douleurs fantômes

Sensation transférée à un membre amputé chirurgicalement ou une partie de celui-ci. Elles sont classées dans les douleurs neuropathiques.
– Sensations fantômes : hallucinoses (70-100%)
– Douleurs fantômes : algohallucinoses (10-70%)
Théories : périphérique (névromes), centrale (irritation corne dorsale de la ME), supraspinale (décharge des nerfs lésés).
Elles apparaissent généralement directement ou quelques jours après l’opération et disparaissent après plusieurs semaines (années pour certains). Les traitements ont pour but d’accélérer ce phénomène de stabilisation ou disparition des douleurs. Cependant, lors de la stimulation au niveau du moignon (port prothèse, coup, événement émotionnel), elles peuvent réapparaître ponctuellement

Attitude vicieuse : pied

Pied équin : perte de l’appui antérieur du pied (tête des métatarsiens), donc risque de position en équin accru

Attitude vicieuse : transtibial

Flexum de genou : plus le patient va passer de temps sans prothèse et en positi assise prolongée, plus il risque de développer un flessum de genou

Attitude vicieuse : transfémoral

Risque flessum de hanche

  • Désinsertion distale des ischio-jambiers -> antéversion de bassin
  • Désinsertion du fascia lata -> diminution du moment d’extension de hanche du grand fessier superficiel
  • + Position assis prolongée

=> Compensation par antéversion du bassin et augmentation de la lordose lombaire

Risque d’abductum de hanche

  • Plus l’amputation est haute, plus le risque d’abductum est important
  • Lors de l’amputation fémorale est réalisée une ablation d’une partie des adducteurs. Le moyen fessier garde son intégrité complète : déséquilibre musculaire en faveur d’une abduction de hanche.

Coup énergétique

  • Le coûté énergétique à la marche avec une prothèse est augmenté et varie selon le niveau d’amputation : +20-35% du niveau tibial, 60% au niveau fémorale, 100% bilatéral tibiale.
  • Il est important pour le patient de pratiquer une activité physique.

Douleurs du rachis

  • 45 à 64% des patient se plaignent de douleurs de dos
  • Lombaire à 72%, lombo-sacrées à 53%, cervicales de 18 à 45%, thoracique de 10 à 32%

Arthrose

Hanche (3-37%) et genou (9-81%) côté amputé

Ostéoporose / fracture

L’ostéoporose est due au manque de contraintes passant par l’os après amputation. Celle-ci favorise donc le risque de fracture lors de l’utilisation de la prothèse : fracture supra-condylienne pour un amputé tibial, fracture du col du fémur pour un amputé fémoral.

Psychologique et social

  • L’amputation constitue un deuil du membre amputé mais aussi des capacités antérieures
  • 38-66% des patients souffrirons de troubles psychologiques
  • 66% reprendront un emploi

Artériopathie oblitérante des membres inférieurs

Définition

AOMI se caractérise par un rétrécissement du calibre des artères qui irriguent les membres inférieurs.

Epidémiologie

1 million de Français, 2/3 asymptomatique

Etiologies

Athérosclérose (95%), artérite inflammatoire, infectieuse, radique

Facteurs de risque

HTA, diabète, tabac, hypercholestérolémie, obésité, sédentarité

Diagnostic

  • Mesure de l’index de pression systolique à la cheville (IPS) et rapport avec celui du bras : si inférieur ou égal à 0,9, alors IPS anormal
  • Angioscanner ou écho-doppler pour localiser la thrombose
  • Asymétrie ou abolition du pouls à la palpation en distal de la thrombose artérielle
  • Modification de la température en distales de la thrombose artérielle
  • En cas d’insuffisance artérielle chronique sévère : signe de Ratschow ou signe de Bueger
  • Oedème, dermite ocre, ulcération, nécrose (gangrène)
  • Claudication : douleurs ou faiblesses musculaires dues à un manque d’oxygénation. Dans un premier temps : claudication intermittente à la marche. Si aggravation : claudication de repos
  • Troubles de la sensibilité, alopécie, ongles cassants, test de recolorisation positif

Traitement AOMI

Médicamenteux, curetage, pontage, stent, endarterectomie

Evolution et risques

Si poursuite de l’aggravation de l’AOMI après l’amputation initiale : réamputation homolatérale ou controlatérale

Recommandations

  • Freiner ou stabiliser l’évolution de la maladie athéromateuse
  • Rééducation à visée préventives des complications vasculaires, de ralentissement ou de stabilisation de l’AOMI. Ne doit pas aggraver les symptômes !

Principes de PEC

Prévenir les fractures à cause de l’ostéoporose : favoriser les prises courtes

Prévenir l’apparition de claudications

  • S’arrêter si le patient présente des claudications à la marche. Travailler sur la reconnaissance des prodromes
  • Proscrire la cryothérapie sur les MI
  • Proscrire les postures
  • Eviter étirement musculaire maximal >6s
  • Eviter travail musculaire statique >6s
  • Laisser un temps de repos de 5s entre les répétitions si travail musculaire statique
  • Privilégier travail musculaire dynamique (concentrique et excentrique)
  • Eviter travail de globulisation du moignon : technique pour augmenter la tonicité des muscles du moignon en statique afin d’atteindre une forme “globuleuse” et de la garder. Désormais à éviter car ischiémant pour le moignon (travail musculaire statique permanent), déchaussement de la prothèse (impossible de garder le même tonus musculaire au moignon lors de la marche), augmentation des algohallucinose par compression des névromes.
  • Surveiller symptômes vasculaires du moignon et du MI CL
  • Surveiller les signe d’hyperglycémie (soif intense, urines abondantes, hyperphagie et perte de poids, fatigue physique et intellectuelle) et d’hypoglycémie (malaise, fatigue extrême, tremblements, faim intense, pâleur, irritabilité, difficulté à parler) en cas de diabète

Traumatisme

Etiologies et généralités

AVP, accident de travail, tentative de suicide, brûlure, électrocution, cause balistique
Risques associées : fractures, lésions cutanée, infection, saignements apex de l’os sectionné (risque de formation d’exostose), atteintes neurologiques (trauma crânien, neuro-périphériques)

  • Exostose : calcification au niveau de l’extrémité osseuse de l’os amputé. Risque plus important dans les amputations traumatiques car opération réalisée dans l’urgence ou os trop fragile pour pouvoir suturer les périostes et éviter les saignements.
    Dans certains cas, si saignement abondant à l’intérieur du membre résiduel, possibilité de formation hétérotopiques.
  • Moignon “défectueux” : état cutané pouvant rendre l’appareillage difficile, voire rendre le patient innapareillable
  • Ostéites : infection osseuses pouvant être vues à la radio

Principes de PEC

  • Prise en compte des traumatismes : principes de rééducation selon la traumatologie, favoriser les prises courtes
  • Prise en compte des risques associés : exostoses, ostéites
  • Prise en compte des interventions : si perte de substance ou greffe -> verticalisation progressive pour habituer le néo-derme aux contraintes

Tumorales

La majorité du temps, conséquences d’ostéosarcomes ou chondrosarcomes. Les amputations tumorales sont souvent réalisées en proximal.

Principes de PEC

  • Prise en compte de la pathologie : prise courte car fragilité osseuse, éviter massages du moignon si nodule
  • En cas de radiothérapie : éviter massage à cause du risque de formation de processus chéloïde. Si atteinte vasculaire : respecter les mêmes principes que l’AOMI
  • En cas de chimiothérapie : prise en compte de la fatigabilité du patient, respect hygiénique (aplasie)

Agénésies

Malformation congénitale du développement (troubles de développement, maladie des fibres amniotiques)
Possibilité d’intervention chirurgicale pour permettre l’appareillage


Purpura fulminans

Choc septique associé à un purpura extensif et d’une coagulation intravasculaire disséminée. Principalement d’origine méningococcique.
Entraîne souvent des amputations bilatérales ou quadrilatérales.
Risque vital important : administration massive de vasopresseur

Complications : le néo-derme formé après cicatrisation en dessous des zones précédemment nécrotique est fragile

Principes de PEC : prise en compte de la fragilité du néo-derme

  • Mise en charge progressive sur les MI
  • Eviter les massages sur le néo-derme
  • Surveillane cutanée

Rééducation sans appareillage

Bilan

  • Informations patient : âge, taille, poids, niveau d’amputation, date, étiologie, MDV, ACTD médicaux, chirurgicaux, pathologies associées, FDR, aspects psycho-sociaux
  • Morphostatique : position au lit/fauteuil, aides techniques, contentions, aides sur le fauteuil
  • Bilan des douleurs : membres résiduels, articulation sus-jacente à l’articulation, membre CL,, rachis, MS. Bilan classique : où, quand, comment, combien, facteurs soulageants/aggravants, gêne fonctionnelle. Douleur mécanique (exostose), inflammatoires (ostéites), neuropathiques (névromes)
  • Douleurs fantômes : EVA, DN4, Short form McGill Pain
  • Sensibilité : superficielle et profonde. Vigilance pour les patients diabétiques et ceux avec atteinte du SNC
  • Cutané : cicatrice moignon (localisation pansements, aspect invaginé/chéloïde/inflammatoire, adhérences, suintement), moignon ouvert. Parfois la cicatrisation à moignon ouvert est préférée chez les patients très artéritiques (risque de nécrose avec les sutures)
  • Vasculaire : surveillance de tous les signes vasculaires sur le membre résiduel et membre amputé (AOMI). Vérification de signe de phélbite : si récidive tumorales au bout du moignon, le tableau clinique peut ressembler à celui d’une phélbite.
  • Trophique : longueur et périmétrie donne l’aspect du moignon : oedematié post-opératoire, conique, cylindrique, pyriforme. La forme conique d’un moignon permet une répartition des contraintes sur plus de surface.
  • Articulaire : vérifier toutes les articulations avec une attention particulière sur le niveau d’amputation : amputation pédieuse (varus équin), tibial (flessum de genou), fémoral (flessum ou abductum de hanche), patients diabétiques (risque pied de Charcot). Pour évaluer une éventuelle hypoextensibilité de hanche -> test de Thomas
  • Musculaire : perte de force côté amputation en général sont : extenseurs de hanche et genou, fléchisseurs genou, stabilisateurs de hanche. Ne pas oublier le membre CL, les MS et le tronc
  • Fonctionnel : tranfert, déambulation, équilibre assis, équilibre monopodal pour la capacité de chaussement des amputés fémoraux, chute, marche en monopodal (périmètre, limites), diagnostic éducatif (diabète, contention)

Rééducation

Objectifs globaux

  • Sécuriser le patient pour ses activités sans prothèse
  • Maintenir ou obtenir une indépendance fonctionnelle sans prothèse
  • Anticiper ou faciliter la rééducation avec prothèse

Principes

Techniques de rééducation adaptées

  • Selon la phase de rééducation (post-opératoire ou ultérieurement)
  • L’étiologie de l’amputation
  • Les pathologies associées

Objectifs analytiques

Contention du moignon

Le volume du moignon est modifié à cause de

  • L’opération chirurgicale
  • Le manque d’appui sur les structures (diminution du retour veineux)
  • La résorption de l’oedème et le remodelage des parties molles
  • Le moignon atteint se forme définitive dans 6 mois/1 an

Diminuer l’oedème

  • Diminution des douleurs neuropathiques et ischémiques
  • Améliore la fonction des artérioles
  • Stabilise le volume du moignon pour favoriser l’appareillage

Mise en pratique

  • Dès le post-opératoire immédiat
  • 23h par jour théoriquement
  • A refaire toutes es 4h idéalement
  • Retirer les contentions lors des mobilisations
  • Remettre les contention si verticalisation

Prévention des troubles du décubitus

  • Escarre sacrée
  • Escarre trochantérienne

Levée des adhérences cicatricielles

La présence d’adhérences cicatricielles au niveau du moignon peut être à l’origine de :

  • Douleurs mécaniques lors de la verticalisation avec prothèse
  • Disjonction cicatricielle lors de la marche avec prothèse
  • Douleurs neuropathiques si névromes sous la cicatrice
  • Attention : la levée d’adhérence cicatricielle des cicatrices de pontage sont à éviter

Lutte contre les douleurs

Lutte contre les halgohallucinoses

  • Thérapie mettant en jeu les neurones miroirs (thérapie miroir, imagerie motrice)
  • But : tromper le cerveau pour réduire l’hyperactivité cérébrale
  • Un pic de douleur peut apparaître après les premiers jours de traitement

Travail des transferts

Généralement du côté non amputés pour

  • Retournement décubitus dorsal à latéral
  • Transferts lit-fauteuil
  • Les transfert doivent être adaptés au niveau fonctionnel et au niveau d’amputation du patient

Premier lever / verticalisation

  • Toujours avec contention sur le moignon
  • Attention aux douleurs vasculaires dues aux compressions de l’oedème
  • Surveillance des signes vasculaires, des vertiges

Travail articulaire

  • Adapter les mobilisation selon l’étiologie (AOMI, etc), les ATCD chirurgicaux (pontages, stents)
  • Eviter les attitudes vicieuses selon le niveau d’amputation
  • Travail de la mobilité lombo-pelvienne pour les patients désarticulés de hanche (ou plus haut) pour anticiper l’utilisation de la prothèse lors de la marche

Travail musculaire

Renforcement ciblé selon niveau d’amputation

  • Amputé tibial : quadriceps, IJ, GF et MF
  • Amputé fémoral : add, GF, MF
  • Désarticulé de hanche : abdo, erecteur du rachis, TS CL
  • Ne pas oublier le membre CL, MS et tronc
  • Diagonales Kabat pour appréhender la mobilisation du membre dans toutes ses composantes spatiales avec une résistance importante. Ceci anticipera la mobilisation du MI dans l’espace avec la prothèse.

Marche monopodale

  • Avec aides techniques adaptées : déambulateur, cannes anglaises
  • Evaluer le périmètre de marche et travailler sur son augmentation selon la limite (claudications, dyspnées)
  • Marche monopodale et équilibre : pour les amputés tibiaux cicatrisés, position genou dressé côté amputation sur une table mise à hauteur pour travail de charge sur le MI amputé et schéma de marche. Pour les bilatéraux, travail proprioceptif en position genou dressée une fois la cicatrisation des moignons acquise.

Activité physique et sport

  • Des activités sportives plus intenses peuvent être proposées sans appareillage
  • Réentrainement à l’effort

Obtention d’une indépendance fonctionnelle

Autonomiser le patient pour

  • Transferts et AVQ
  • Mise en place des contention du moignon

Appareillage

Généralités

  • Les prothèses pour amputés sont des dispositifs médicaux
  • Le choix du matériel se fait en équipe pluridisciplinaire (patient, MPR, ortho, MK)
  • Une tentative d’appareillage sera effectuée uniquement s’il existe une perspective d’amélioration de la qualité de vie avec la prothèse et si cela n’augmente pas trop le risque de chute
  • Tous les patients ne vont pas bénéficier d’un appareillage (50%) dans les suites d’une amputation de MI

Confection

  • Prise d’empreinte, rectification, fabrication de l’emboiture, montage par le prothésiste
  • Essayage avec modification des alignements en statiques et puis modification des alignements en dynamique selon le schéma de marche
  • Prothèse provisoire qui peut être modifiée, puis prothèse définitive lorsque le volume du moignon se stabilise et réglages optimaux trouvés

Composants prothétiques

Le manchon

  • Interface entre le moignon et l’emboîture.
  • Absorbe une partie des contraintes et participe à la suspension de l’emboîture.
  • Le choix du manchon dépend du niveau d’amputation, du type de suspension de la prothèse, la forme du moignon, les allergies, la dextérité du patient, le climat de son lieu d’habitation

Les emboitures

Total surface bearing (TSB) : forme physiologique, répartition des contraintes sur l’ensemble de la surface du moignon

Emboitures tibiales

  • Possibilité d’ajouter un cuissard si moignon trop court (<7cm), moignon défectueux, instabilité du genou, déficit proprioceptif, fragilité du fémur, port de charges lourdes.

Prothèse sans contrainte

  • En cas de retard important d’une cicatrisation, possibilité d’une prothèse sans aucune contrainte au niveau du segment jambier qui ne permet pas de flexion de genou lors de la marche.
  • Deux possibilités : prothèse monobloc (appuis au niveau ischiatique et genou), prothèse petite monobloc (appui au niveau genou et cuisse).
    Indications : fractures nécessitant une décharge, flessum de genou, intolérances aux appuis dans une emboîture classique

Emboîtures fémorales

Coques

  • A destination des patients amputés DDH
  • Permet un appui sous ischiatique côté amputé
  • Il existe des coques englobant la totalité du bassin et des hémi-coques avec une ceinture

Système de suspension

  • La suspension de l’emboîture se fait par accrochage ou par pression négative pour éviter le déchaussement de la prothèse durant la marche
  • Suspension par accrochage distal : présence d’une tige l’extrémité du manchon devant être clipsé dans l’emboîture
  • Non indiqué : utilisation sportive de la prothèse, moignon trop long, si flessum, varus, valgus, genou trop grand.
  • Risque : traction sur l’extrémité du moignon

Suspension par dépressurisation

  • Vide d’air grâce à une valve unidirectionnelle
  • Pour amputés tibiaux, valve + gaine de maintien pour empêcher l’air d’entrer entre le manchon et l’emboîture. Attention au contact avec la peau pour avoir un vide
  • Pour amputés fémoraux, collerettes sur le manchon ou l’emboîture pour empêcher l’air d’entrer. En cas de variation de volume du moignon, l’étanchéité est difficilement assurée

Pieds prothétiques

Pied avec amortissement du talon

  • Permet d’absorber les contraintes et d’avoir un amorti plus souple lors de la pose du pied au sol
  • Généralement, l’avant-pied est souple pour faciliter le passage du pas
  • Ne permet que peu d’emmagasinement et de restitution d’énergie
  • Sécurité +++

Pied à restitution d’énergie

  • Emmagasinement et restitution lors de la marche

Pied mécatronique

  • Un ou plusieurs axes de mouvement
  • Reproduit le déroulé du pas
  • Stabilité en phase d’appui
  • Détection des activités fonctionnelles (escaliers, pentes)

Genou prothétique

  • Choix du genou prothétique selon balance entre fonctionnalités permises et la sécurité (risque de chute important si genou libre durant la marche)
  • Le MK se doit de connaître les activités fonctionnelles permises par le matériel prothétique ainsi que les risques éventuels d’utilisation du matériel
  • Le fonctionnement du genou se fait par gestion de la flexion et de l’extension par la cinétique de la marche et le contrôle du patient. Peuvent présenter un certaines insécurité en cas de dérobement.

Principales caractéristiques du genoux prothétique que le kiné doit connaître :

  • La flexion ou non du genou en phase pendulaire du cycle de marche : permet un raccourcissement du MI en phase pendulaire, diminuant certaines boîteries
  • La résistance ou non en flexion du genou lors du transfert assis-debout : permet de décharger le poids du membre CL sur la prothèse durant le transfert debout-assis
  • La présence ou non d’une préflexion lors de l’attaque talonnière : permet d’amortir l’appui et de disperser les contraintes. Avec une préflexion possibilité de descendre des petites pentes en alterné
  • La présence ou non d’une résistance à la flexion de genou en phase d’appui pour les descentes de pentes et d’escaliers

Hanche prothétique

  • Permet mouvements de flexion et d’extension. Certains modèles ajoutent de la rotation et de l’adduction lors du pas antérieur.
  • Pour déclencher une flexion de hanche, le patient doit effectuer une rétroversion du bassin

Prothèses de sport

  • Les activité de loisirs sans grandes contraintes peuvent être effectuées avec la prothèse de marche
  • Les prothèses présenteront des formes différentes selon les activités : course de fond, sprint, sport avec appuis courts
  • Les stratégies adoptées différent par rapport aux athlètes valides. Les prothèses de courses n’emmagasinent et ne restituent pas encore autant d’énergie que les membres physiologiques

Réglages

Alignements

  • Les alignements se font en modifiant le placement des composants se trouvant en distal de l’emboîture .
  • Les réglages prothétiques peuvent être comparés aux mouvements de roulement glissement des articulations. Par exemple, un réglage en flexion de l’emboîture sera associée à une translation postérieure du genou.

Rééducation avec appareillage

Chaussement de la prothèse

Chaussement de la prothèse avec accrochage distal

  • Chaussement prothèses fémorales à dépressurisation : descendre le plus bas possible puis placer la valve anti-reflux et chasser l’air en piétinant sur place. Attention à ne pas utiliser de solution hydroalcoolique pour aider le manchon à descendre dans l’emboîture. Cela abîme le matériel à long terme et le rend adhérent.

Verticalisation

  • Adaptée selon fragilité du moignon
  • Vérifier rougeurs, blessures au moignon après les premières séances de verticalisation et de marche

Exercice d’équilibre statique

  • Reconnaître les appuis dans l’emboîture selon le type de déséquilibre
  • Identifier les causes de non appui : douleurs et alignements statiques : référer à l’orthoprothésiste. Déficit de stabilité : identifier le plan et le travailler

Marche

  • Boiterie d’esquive fréquemment retrouvée lors des premières séances de marche : liée à une douleur ? une appréhension ?
  • Utilisation d’un métronome ou tapis de marche pour le travail de la régularité du pas
  • Identifier la cause de limitation de marche : claudication, dyspnée. Donc stratégie adaptée : rééducation vasculaire, cardio-respiratoire
  • Si le patient présente des douleurs dans la prothèse : demander la localisation et le moment de la marche (les contraintes varient en fonction de la phase du cycle de marche)
  • Pour les patients désarticulés de hanche, il est conseillé d’effectuer en simultané une rétroversion du bassin et un vaulting du membre CL
  • Puis marche en diminuant les aides techniques
  • Les alignements sont évolutifs : le patient va mettre de plus en plus de charge sur sa prothèse et les alignements optimaux vont changer. Donc, il faut toujours se poser la question sur l’origine des boiteries : causes rééducatives ou causes prothétiques ?

Escaliers

  • Les patients amputés tibiaux ont la possibilité de monter les escaliers en alterné selon la force du quadriceps et les douleurs. Pour descendre, il faut placer son pied au bord de la marche pour basculer et ne pas être gêné par le manque de flexion dorsale de la cheville prothétique.
  • Les patients amputés fémoraux montent les escaliers marche par marche. Pour la descente, seul le genou avec résistance à la flexion en phase d’appui peuvent descendre en alterné, toujours en plaçant le pied au bord de la marche.

Pentes

  • Pour la montée des pentes, quel que soit le niveau d’amputation, le patient doit monter sur la pointe du pied côté prothèse.
  • Pour la descente de pente, les patients amputés tibiaux ont la possibilité de descendre en alterné. Seuls les patients amputés fémoraux avec un genou prothétique permettant une résistance à la flexion en phase d’appui ont la possibilité de descendre les pentes en alterné
  • Pour les pentes très importantes : possibilité de descendre en latéral avec la prothèse toujours en contrebas

Franchissement d’obstacles

  • Chaque patient adopte la stratégie avec laquelle il est le plus à l’aise
  • Le plus souvent, pour les petits obstacles, les patients se sentent plus en sécurité en passant leur prothèse en premier de face
  • Pour les grands obstacles, ils passent latéralement le plus souvent leur jambe CL en premier

Séquence de redressement

Les relevés du sol doivent être appris aux patients

  • avec et sans prothèse
  • avec ou sans appui des membre supérieur sur des supports
  • Il est parfois nécessaire d’apprendre au patient à enlever sa prothèse au sol avant d’engager la SDR

Evaluation fonctionnelle

  • Amputee Mobility Predictor Pro ou Billat
  • TUG
  • TDM 6min, 10m, 2min
  • Hought Scale, SIGAM

Informations et aspects éducatifs

Contention du moignon

Même une fois le volume du moignon stabilisé, le patient doit avoir une contention sur le moignon hors du port de la prothèse pour prévenir le risque de ne pas réussir à la chausser

Reconnaissance des douleurs

  • Reconnaissance des douleurs dues à l’appareillage, à sa pathologie, à l’amputation, ou signaler toutes nouvelles douleurs. Puis s’adresser au professionnel de santé adéquat.

Hygiène du moignon et de la prothèse

Une hygiène du moignon et du manchon en utilisant du savon neutre diminuera le risque de réactions allergiques

Entretien technique de la prothèse

  • Contacter le prothésiste en cas de questionnement concernant l’entretien de la prothèse
  • Il ne doit pas modifier lui-même sa prothèse

Maintien d’une activité physique adaptée

  • L’utilisation d’une prothèse de MI est coûteux en énergie
  • Le patient doit pratiquer régulièrement une activité physique de loisir ou en club pour faciliter sa vie quotidienne et lutter contre la sédentarité

Gestion des variations de volume

  • Une variation importante de poids corporel (5kg) peut influer sur le volume du moignon
  • Le patient doit adopter une alimentation équilibrée pour limiter ce risque

Gestion des FRD cardio-vasculaires

  • Pour diminuer le risque d’aggravation de la pathologie initiale
  • Limiter le risque de désadaptation de la prothèse
  • Améliorer la qualité de vie du patient

Surveillance du membre controlatérale

  • Surveiller la moindre complication pouvant affecter la membre CL, surtout en cas de pathologie vasculaire
  • Regarder son son membre CL dans un miroir

Appréhender son nouveau schéma corporel

  • Apprendre à vivre avec son nouveau corps, avec ou sans appareillage
  • Exprimer son vécu auprès de professionnels compétents

Amputation de membres supérieurs

Epidémiologie

Traumatique (69%), vasculaire (2%), autres (29%) : tumorale, neuro, infectieux, thermique
Unilatéral (88%), bilatéral (12%)

Niveau d’amputation

  • Opération de Krukenberg : créer une pince radio-ulnaire chez les amputés transradio-ulnaire. Réalisé chez des patients atteints de cécité et amputés bilatéraux. Possibilité de cacher par une prothèse esthétique

Complications générales

Mêmes complications que pour le MI à l’exception de l’ostéoporose

Bilan

  • Informations patient : âge, poids, tailles, amputation, latéralité, ATCD, FDR, etc
  • Morphostatique : semblable à un MS traumatisé sur toutes les articulations sus-jacentes à l’amputation : scapula en élévation, scapulo-humérale en adduction,RM, rachis thoracique en inclinaison CL, rachis cervical en inclinaison HL
  • Douleurs : fantômes, du rachis, du membre résiduel
  • Sensibilité : superficielle, profonde (atteinte SNC associée), dysesthésies
  • CTV : cicatrice, trophicité, signes vasculaires (radiothérapie). Dans le cadre d’une amputation du MS, la localisation d’une cicatrice à l’extrémité du moignon n’est pas gênante
  • Articulaire : mesure des amplitudes articulaire (épaule, rachis)
  • Musculaire : force, hypoextensibilité, tonicité (contracture), contractilité (intérêt pour les prothèses myoélectriques), vigilance sur les atteintes neuro-périphériques
  • Fonctionnel : évaluation de l’indépendance fonctionnel (contention moignon, AVQ, transferts)

Rééducation pré-appareillage

  • Contention du moignon
  • Drainage de l’oedeme : le MS n’étant pas une zone d’appui, l’oedème risque de devenir chronique, donc comprimer les artérioles, les névromes. Ceci peut entraîner des douleurs vasculaires, neuropathiques.
  • Sédation des douleurs : douleurs du membre résiduel, rachis, MI, fantômes
  • Travail sensitif : hyperexthésie ou hypoesthésie au niveau du moignon
  • Léve des adhérences cicatricielles
  • Travail articulaire : ouverture angle thoraco-brachial (hygiène), amplitude du rachis
  • Travail musculaire : mobilisation active du MS dans tout le cône de préhension du patient (PNF), muscles du tronc
  • Travail fonctionnel : AVQ, dissociation ceinture pour la marche

Appareillage de membre supérieur

Type de prothèse

  • Esthétiques : pas de mouvements possible
  • Fonctionnelles mécaniques : absence d’esthétisme, principalement pour les métiers manuels. Les effecteurs terminaux peuvent être changé selon les activités fonctionnelles
  • Fonctionnelles myoélectriques : des électrodes sont intégrées dans l’emboiture permettant de capter les activités musculaire afin d’enclencher la main ou le coude prothétique. Les muscles concernés sont les extenseurs et fléchisseurs de poignet pour l’amputation trans-radio-ulnaire, le biceps et triceps brachial pour l’amputation humérale

Rééducation avec appareillage

  • Apprentissage au chaussement : différent selon si le patient porte un manchon ou non et le type d’accrochage
  • Travail des prises : objet de différentes formes, avec différents types de prise. Apprentissage sur la pression mise sur les objets
  • Travail des AVQ, activités sportives
  • Changement de l’effecteur terminal : de façon sécurisé pour ne pas abîmer le matériel
  • Entretien du manchon et du manchon avec des produits neutres