
Définition : le STTB (TOS en anglais “Thoracic Outlet Syndrome”) est un syndrome consécutif à une compression du paquet vasculo-nerveux de la région cervico-scapulaire.
Il regroupe un ensemble de signes et symptômes dans 5 catégories : veineuse, artérielle, nerveuse, traumatique et neurotypique,
Manifestations cliniques
– Douleur à l’épaule qui irradie dans le MS mais pas de manière systématisée sur un tronc ou une racine.
– Apparition insidieuse et progressive (sauf trauma)
– Amyotrophie distale avec perte fonctionnelle qui va toucher la force et la dextérité du MS
– Absence de symptômes articulaires
– HDM : répétition de mouvements en fin d’amplitude du MS (loisir, métier)
– Symptômes spécifiques à des positions données
– STTB veineux : signe thrombose, sudation (anomlie flux veineux)
– STTB artériel : signe de coloration, recoloration de la peau et pouls périphérique
Epidémiologie
– 90% des STTB sont neurologiques
– Plus de femmes touchées
– Prévalence : 3 à 80 pour 1000
Facteurs de risque
– Trophicité musculaire : phénotype filiforme
– Posture atypique : hyperextension cervicale, enroulement épaule, cyphose, etc
– Proximité d’une situation de grossesse (variation hormonale ? contrainte mécanique ?)
Physiopathologie
Majoration de la pression exercée sur le PVN
Les causes peuvent être :
– Congénitale (côte surnuméraire), tumeur, kyste.
– Fermeture du canal acromio-claviculaire (acquis) par : trapèze supérieur pas assez fort, fracture de la clavicule, traumatisme cervicale, fibrose musculaire, gestes répétitifs en fin d’amplitude au niveau de l’épaule
Mécanisme principal par ischémie
La compression extrinsèque entraîne :
– une compression mécanique responsable d’une mécanosensibilité des tissus conjonctifs environnant et d’un oedème.
– une compression vasculaire responsable d’une hypoxie et aussi d’un oedème.
L’oedeme exerce une pression sur les capillaires sanguins majorant ainsi l’hypoxie. L’auto-entretien de l’ischémie forme ainsi un cercle vicieux (voir schéma)
Diagnostic différentiel d’exclusion
Liste des patho à éliminer avant d’évoquer un STTB :
Les pathos | Elimination |
Syndrome du petit pectoral : compression PVN en dehors de la traversée thoraco-brachiale (syndrome canalaire assez minoritaire) | PEC centrée sur le petit pectoral qui améliore les symptomes |
Lésion du plexus brachial : mécanisme d’étirement et d’élongation | Pas même histoire que STTB (patho non compressive chronique) |
Douleurs projetées de la région cervicale | Pas de symptôme neurologique périphériques compressifs et pas systématisé sur un territoire d’une racine nerveuse |
Radiculopathies cervicales | Systématisation des symptômes avec une racine cervicale en particulier + examen neuro périph |
Syndrome sub-acromial : tendinopathie de coiffe et autres sans patho neuro-vasculaire de l’épaule | Pas de paramètre neurologique |
Pathologie de sur-sollicitation du coude et de l’avant-bras | Pas de symptômes compressifs au niveau de l’épaule |
Pathologies acromio-claviculaire irradiantes | Pas de composante neurogène |
SDRC | Pas de modification douleur par compression au niveau de l’épaule |
Examen clinique

- – Présence de FDR : surtout postural, donc jouer sur la posture pour modifier les effets de compression.
– Absence de signe articulaire : amplitude articulaire passive de l’épaule symétriques.
– Amyotrophie distale : éminence thénar et hypothénar
Les tests
Aucun n’est pathognomonique
– Test de Spruling : compression vertical sur le rachis cervical en inclinaison du côté douloureux.
– Test d’Adson (pour STTB artériel) : MS en RL, Ext° et Abd épaule coude tendu + ext° et rotation tête vers le côté lésé. Le patient bloque sa respiration 10s, le MK prend le pouls de l’artère radiale.
– Test de Roos : les 2 bras en R3 et fermetures/ouvertures des doigts pendant 3mn. Regarder s’il y a des variations de couleur entre les 2 extrémités.
Traitement conservateur
– Hygiène de vie et comportement : limiter les activités reproduisant les symptômes, adapter sa posture (ergonomie)
– Limiter la sédentarité : pratique physique régulière, meilleure tolérance périphérique à la contrainte
– Qualité de sommeil
– Alimentation : non inflammatoire
– Rééducation : abord lié aux symptômes, renforce/hypertrophie musculaire, modification psycho-comportementale
– Modulation de symptômes : thérapie manuelle
=> 90% de réussite du traitement conservateur : pronostic très favorable.
Chirurgie : stratégie globalement controversée
Principalement atteintes vasculaires majeures et/ou atrophie muscle intrinsèques de la main.