Les Troubles cognitifs et comportementaux chez la personne âgée

Cours de Lucie Faubert et Aurélie Goudin

Objectifs

Comprendre le fonctionnement cognitif et ses troubles chez la personne âgée c’est être plus sensible aux spécificités qui caractérisent cette population.

Il s’agit surtout de mieux repérer les difficultés et pouvoir les appréhender plus facilement pour pouvoir adapter votre pratique clinique.

C’est aussi pouvoir orienter la personne âgée vers d’autres professionnels.

Les fonctions cognitives

Définition

Capacités gérées par le cerveau qui nous permettent d’interagir avec notre environnement et qui nous sont indispensable pour la réalisation des activités quotidiennes.

  • La mémoire et l’apprentissage
  • L’orientation spatiale et temporelle
  • La communication (expression et compréhension)
  • La reconnaissance visuelle, gestuelle, l’exploration spatiale
  • Les fonctions exécutives
  • La mobilisation attentionnelle, la concentration
  • La vitesse de traitement de l’information

Les 5 grands domaines cognitifs

  • Mémoire
  • Attention
  • Fonctions exécutives
  • Fonctions instrumentales
  • Aspects psycho-comportementaux

Les fonctions mnésiques

Mémoire à court terme et mémoire à long terme

Les erreurs consécutives aux troubles mnésiques

  • Désorientation dans le temps ou dans l’espace
  • Oubli de ce qu’elle a fait ou ce qu’on lui a dit… la veille, quelques heures, quelques jours auparavant
  • Oubli de se rendre à ses RDV
  • Oubli de payer ses factures, d’envoyer un document, faire une tâche donnée à l’avance
  • Oubli ce qu’elle venait faire dans une pièce ou ce qu’elle venait chercher
  • Confusion entre des événements, transformation de ce qu’on lui a dit, invention
  • Difficulté pour restituer les événements dans le temps
  • Discours répétitif, pose plusieurs fois les mêmes questions
  • Difficulté pour faire fonctionner un outil
  • Arrêt en cours de tâche, ne sait plus ce qu’elle doit faire
  • Difficulté pour faire de nouveaux apprentissages (utilisation d’un nouveau tel, retenir un nouveau trajet, retenir le nom d’une nouvelle personne)

Les fonctions exécutives

Définition

Ensemble de processus dont la fonction principale est de faciliter l’adaptation du sujet à des situations inhabituelles et ce, notamment, lorsque les routines d’actions ne peuvent pas suffire à une tâche.

Elles permettent donc :

  • D’établir des tâches séquentielles dirigées vers un but
  • De passer d’une tâche à une autre
  • De décider du comportement le plus efficace
  • De s’adapter à des conditions nouvelles
  • D’initier des nouvelles séquences d’actions en inhibant les réponses habituelles

Les différents processus cognitifs

Les erreurs consécutives au syndrome dysexécutif

  • Dispersion
  • Persévérations
  • Manque d’organisation
  • Manque de stratégie
  • Mauvaise saisie des informations pertinentes à un problème donné
  • Dangerosité non perçue
  • Manque d’intégration de toutes les informations
  • Mauvaise évaluation de leurs erreurs
  • Mauvaise gestion du temps
  • Mauvaise prise en compte de l’autre

Les fonctions attentionnelles

  • Divisée : partage de l’attention simultanément pour réaliser 2 actions en même temps
  • Sélective : sélection des informations pertinentes de la tâche et faire abstraction des éléments distracteurs de l’environnement
  • Soutenue : maintien d’un niveau d’attention adéquat et stable au cours d’une activité d’une certaine durée

Les erreurs consécutives aux troubles attentionnels

  • Est distractible
  • Perd le fils des conversations
  • Ne peut pas faire plusieurs choses à la fois
  • Ne peut pas se concentrer très longtemps sur une activité
  • N’arrive plus à suivre l’histoire d’un livre
  • N’arrive pas à faire des calculs mentaux
  • N’écoute pas, décroche, déforme
  • Ne peut pas prendre des notes lors d’une réunion
  • Ne tient pas en place

Les fonctions instrumentales

  • Langage : expression (manque du mot, mutisme, jargon), compréhension (mot-phrase simple, phrase complexe), articulation
  • Gnosies : capacité à reconnaître la forme des objets, de se les représenter et d’en saisir la signification (en modalité visuelle)
  • Praxies : capacité à réaliser/coordonner des gestes fins pour utiliser des objets ou effectuer une série d’actions (en l’absence d’un trouble moteur ou sensitif)
  • Visuo-spatiale : capacité à se situer dans un liieu, d’appréhender les perspectives, les distances, à se représenter les éléments dans un environnement, d’imaginer mentalement un objet absent

Intrication des fonctions


Bilan neuropsychologique

  • Les tests neuropsychologiques sont standardisés et normés car ils prennent en compte l’âge et le niveau socio culturel de la personne.
  • Evaluation d’un niveau individuel par rapport à la population de référence.
  • Avant bilan : Entretien avec le patient et un proche (si possible) => recueil des informations sur la personne, nécessaire à l’interprétation globale.
  • Bilan : passation d’un ensemble de tests => inventaire des déficits et des fonctions préservées.
  • Observation du comportement et prise en compte de l’état émotionnel.

Le MMSE

Mini Mental State Examination

  • Orientation
  • Apprentissage
  • Attention et calcul
  • Rappel
  • Langage
  • Praxie
  • Note globale :  /30
  • Normal :     > 25
  • Atteinte Légère :     20 à 25
  • Atteinte Modérée : 10 à 19
  • Atteinte Sévère :     < 10

5 Mots Dubois

1.Apprentissage

2.Rappel Immédiat

3.Tâche interférente

4.Rappel Différé

Score total : /10

Score pondéré : /20

BREF (batterie rapide d’efficience mentale)

Le BREF

Cette batterie, destinée à permettre une évaluation rapide des fonctions exécutives au lit du patient, est composée de six sous tests

  • Similitudes (conceptualisation)
  • Fluidité lexicale (flexibilité mentale)
  • Séquences motrices (programmation)
  • Consignes contradictoires (sensibilité à l’interférence)
  • Go – No Go (contrôle inhibiteur)
  • Comportement de préhension (autonomie environnementale)

RL/RI-16

Le RL/RI-16

Test neuropsychologique primordiale pour mesurer les capacités de mémoire épisodique. Il consiste à présenter 16 mots à un individu avant de lui demander de les rappeler dans différentes conditions. Ce procédé permet de disséquer les phases d’encodage, de stockage et de récupération de l’information.

Test de la figure de REY

Cette épreuve donne des indications, à un instant donné, sur le niveau intellectuel et surtout sur l’organisation perceptivo-motrice. 


Les troubles du comportement

Définition

Un comportement lié à une maladie neurodégénérative provoquant une détresse et/ou constituant un danger pour la personne malade ou pour son entourage.

Ils représentent un signal de détresse adressé de façon maladroite à son entourage.

Expression d’un besoin :

  • Besoin de sécurité, de contrôle
  • Besoin de stimulations adaptées
  • Besoin de contacts et d’interactions sociales
  • Besoin de plaisir …

Exemple de TDC : déambulation, opposition aux soins, troubles alimentaires, déshinibition, troubles du sommeil, agressivité, cris, fugues, hallucinations, apathie

Agir face à un TDC

Rechercher la cause

Permet une meilleur compréhension qui peut amener à une tentative d’une solution adaptée

Les causes ou facteurs aggravants : troubles psychiatriques, douleur, lésion cérébrale, déficits sensoriels, limitations physiques, déficits cognitifs, histoire de vie

  • La majorité des TDC sont liés à des facteurs extérieurs ou physiologiques de la personne âgée (douleur, perte sensorielle, incontinence, déclin physique)
  • L’observation et la compréhension sont la clé de la réussite. Rechercher des causes primordiale pour désamorcer une situation complexe
  • Mise à distance du thérapeute par rapport au comportement du patient : ne pas prendre pour soi
  • Eviter au maximum les contentions, les confrontations et les messages autoritaires

=> Adaptabilité, flexibilité, patience, tolérance


La démarche diagnostique

  • Diagnostic différentiel
  • Evaluation neuropsychologique
  • Examens médicaux complémentaires

  • Exclure : troubles psychiatriques, confusion mentale aigue, vieillissement normal, affections toxiques, médicamenteuses et métaboliques
  • Etablir l’importance du déclin cognitif
  • Définir la perte d’autonomie et l’impact sur la vie quotidienne
  • Comprendre les troubles comportementaux

=> Imageries cérébrales, examens biologiques, ponctions lombaires, biomarqueurs


Le vieillissement

Définition

Processus continue et progressif d’altération naturelle

Ensemble de modifications liées à différentes sources :

  • Intrinsèques (génétique)
  • Environnementales (événements de vie)
  • Psychologiques (individualités, structure de personnalité)

Vieillissement normal

Sujets qui vieillissent sans connaître de maladies spécifiques, les troubles rencontrés étant liés à l’âge

Il est caractérisé par une atrophie corticale normale avec plusieurs conséquences :

  • moindre fonctionnement exécutif et diminution des ressources attentionnelles
  • Affaiblissement des capacités langagières
  • Défaut de stratégies efficaces pour encoder et récupérer les infos en mémoires
  • Ralentissement du traitement cognitif

D’autres modifications peuvent accompagner le vieillissement

  • des troubles  moteurs (ostéo-articulaires, force musculaire)
  • des troubles oculaires (cataracte, glaucome, DMLA, presbytie)
  • des troubles vestibulaires (vertige positionnel paroxystique)
  • des neuropathies périphériques => trouble de la sensibilité
  • des troubles psychopathologiques (dépression, anxiété)
  • des troubles alimentaires (perte appétit, carence, dénutrition)
  • des troubles sensoriels (audition, sensibilité)
  • des troubles du sommeil

Le syndrome confusionnel

  • Trouble fréquent en gériatrie : 30-40% des plus de 70 ans
  • Modifications brutales du comportement qui contrastent avec les habitudes du patients ou inversion du rythme nycthéméral
  • Manifestations cliniques
    • troubles de la conscience de soi et de l’environnement
      • trouble de la vigilance
      • hallucinations visuelles ou illusions
      • troubles cognitifs (désorientation, tb attention et mnésique)
      • comportement anormal

Caractéristiques cliniques

  • Survenue rapide/brutale
  • Fluctuation rapide de la symptomatologie
  • Réversible
  • Etiologie multifactorielle

Facteurs prédisposant

  • Présence de tb cognitifs
  • déficits sensoriels
  • troubles dépressifs
  • immobilisation prolongée
  • dénutrition
  • médication importante

Facteurs déclencheurs

  • Etat infectieux (pneumonie, méningite)
  • Tb cardiovasculaires, neuro, métaboliques (insuffisance rénale), endocriniens
  • Facteurs psychiatriques, iatrogénies médicamenteuses ou toxiques (alcoolisation)
  • Facteurs traumatiques (chirurgie, douleur aiguë, privation de sommeil)

Vieillissement pathologique

  • Evolution du sujet marquée par l’apparition de maladies ou handicaps
  • Neurodégénérative : Alzheimer, Parkinson, DCL, DFT, SLA
  • Non dégénérative : vasculaire, hydrocéphalie à pression normale, maladies d’origine infectieuse, encéphalite, tumeur cérébrale

Critères DSM 5

  • TNC léger : déclin cognitif (un seul domaine cognitif touché), autonomie préservée
  • TNC majeur : atteinte de plusieurs domaines cognitifs, perte d’autonomie

Classification des maladies neurocognitives

Maladie d’Alzheimer

Maladie de Parkinson

Maladie à Corps de Lewy

Maladie vasculaire

Dégénérescence fronto-temporal


Cas clinique

Cas 1

  • Mme Gisèle, 92 ans, syndrome post-chute
  • Présente des petits oublis liés à l’âge, perte d’audition, DMLA avancée
  • Exercice de rééducation : travail de relever du sol

Cas 2

  • Mr Robert, 74 ans
  • Fracture de l’humérus, post-chute dans la rue
  • Bras immobilisé en écharpe
  • Diagnostiqué démence fronto-temporale
  •   => Troubles importants des fonctions exécutives + troubles du comportement (logorrhéique et désinhibé)
  • Exercice de rééducation : exercices d’équilibre

Cas 3

  • Mme Brigitte, 80 ans
  • Fracture du col fémoral – post chute à domicile
  • Maladie D’Alzheimer avancée, MMSE à 15/30 :
    • troubles de mémoire importants
    • désorientation
    •  oublis à mesure
    •  fabulations
  • Exercice de rééducation : marche entre les barres parallèles

Adapter sa pratique à la personne âgée

Gérontologie – Démarche diagnostic

  • Quels sont les 9 marqueurs du vieillissement et l’effet de l’activité physique ?
  • Quelles sont les 8 hypothèses de déficiences primaires de la personne âgée ?
  • Quel raisonnement avoir pour confirmer / infirmer une hypothèse ?
  • Pouvez-vous construire et justifier le diagramme de radar des hypothèses de déficiences primaires en gériatrie ? (1er CM +ED)
  • Quels sont les critères de jugements, de suivi et d’arrêt pour développer les capacités physiques d’une personne âgée ? CM2
  • Pouvez-vous construire et expliquer le tableau du raisonnement clinique en gériatrie ? CM2
  • Pouvez-vous construire un programme de soin d’un patient âgé ? CM2/TD

Définition

La gérontologie (du grec ancien γέρων / gérôn « vieillard » et λογία / logía « étude ») est un champ d’étude qui porte sur le vieillissement, ses conséquences et son implication au sens le plus large : biologie et physiologie des organismes vivants, psychologie, médecine, santé publique, économie, société, démographieanthropologie, sociologie et plus généralement la plupart des sciences humaines. Elle est donc un point de rencontre de multiples disciplines. La gériatrie est une composante du champ de la gérontologie qui s’intéresse plus spécifiquement aux conséquences du vieillissement sur la santé humaine et aux maladies des personnes âgées. Elle aborde la santé des personnes âgées dans le cadre de cette vision globale (Wikipédia)

Les 9 marqueurs du vieillissement

L’instabilité génomique

  • A chaque division cellulaire, erreur de réplication de l’ADN entraînant une accumulation de dommages génétique
  • Diminution des capacités anaboliques favorisant le catabolisme
  • L’exercice physique permet le maintien de la stabilité génomique en développant des mécanisme de réparation de l’ADN

Usure des télomères

  • Les télomères maintiennent l’intégrité génomique et le bon fonctionnement des cellules
  • L’exercice physique permet le changement d’activité des télomérase entraînant une réduction de l’inflammation, du stress oxydatif, une meilleure réparation de l’ADN, stimule le pool de cellules satellites et maintien la longueur des télomères

Altération épigénétique

  • Modification de l’ADN en fonction de notre comportement et des états de notre environnement
  • Activité physique stabilise les télomères, influence positivement le vieillissement (même en une seule séance)

Perte de la protéostase

  • Diminution de l’autophagie entraînant une accumulation de protéines endommagées
  • Effets délétères sur le vieillissement
  • L’exercice physique favorise l’autophagie cérébrale, musculaire et cardiaque
  • Un niveau élevé d’autophagie est lié à une longévité exceptionnelle

Régulation ds nutriments déséquilibrés

  • Somatopause entraîne la réduction progressive des la GH avec l’âge
  • Exercice physique utilise le glucose de manière efficace (prévient diabète), stimule la croissance musculaire (prévient la sarcopénie) et prévient l’ostéoporose

Dysfonction mitochondriale

  • Altération des mitochondries qui réduit leur intégrité et incapacité à se renouveler, entraînant une augmentation des dommages cellulaires et des réactions inflammatoires
  • L’activité physique maintient un pool de mitochondries fonctionnelles
  • L’AP en résistance diminue les dommages oxydatifs en stimulant leurs défenses antioxydantes

Sénescence cellulaire

  • Arrêt stable du cycle cellulaire pour empêcher la prolifération de cellules endommagées et les éliminer grâce au système immunitaire. Lorsque les tissus perdent leur capacité régénératrice, la sénescence cellulaire peut devenir nuisible et accélérer le vieillissement
  • L’activité physique en aéobie favorise la sécrétion de substance anti-tumorales et renforce l’activité des cellules tueuses naturelles

Epuisement des cellules souches

  • Entraîne la diminution de la capacité régénératrice des tissus et de la production de cellules immunitaires, et le déclin de cellules satellites
  • Accélération du vieillissement (2 ans de douleurs chroniques = 8-15 ans de veillissement)
  • Activité physique en aérobie augmente le pool de cellules satellites entrainant la diminution de la sarcopénie

Altération de la communication inter/intracellulaire

Activité physique en aérobie chronique restaure la communication interccellulaire en réduisant les radicaux libres mitochondriaux

La sécrétion de myokines entraîne la hausse des protéines, GH, cytokine anti-inflammatoire pendant et après l’exercice


Le travail en aérobie en résistance

  • Vieillissement = risque cardio-vasculaire, sarcopénie et fragilité du système musculo-squelettique
  • Aérobie = vascularisation et perfusion des tissus
  • Résistance = mécano-transduction et hormone anabolique

Evaluation de l’aérobie

  • Être entre SV1 (pouvoir parler pendant l’effort) et SV2 : difficulté à parler mais peut encore faire des phrases (sinon on est en surcharge)
  • Fréquence cardiaque : 70-80% FCmax théorique (220 – âge)
  • Echelle de Borg 10 à 14 = effort un peu facile à un peu difficile
  • Saturation augmente à l’effort (différent de BPCO)
  • Sudation

=> Faire aérobie (35mn minimum à 70% de FCmax) avec résistance

Evaluation de la résistance

  • Viser 15 à 25 RM pour la personne âgée pour l’hypertrophie musculaire. (rappel pour le sujet non-âgé : 1 à 4RM pour la force, 8 à 12RM pour force et hypertrophie, et 15 à 30RM pour hypertrophie)
  • Pas d’excentrique overload (mais excentrique reste recommandé) car les capacités de remodelage sont diminuées chez la PA
  • Ne pas chercher l’échec musculaire (sujet fragile)

Prescription

Pour chaque groupe musculaire à travailler (fonctionnel ou chaîne muscu)

  • RM25
  • Série 3-8 séries
  • Repos : 1min30 – 2min 30

2 à 3 séances/semaines avec récup 48-72h


Rééducation en gériatrie

Pourquoi évaluer

  • Préconiser une intervention : rechercher la cause, poser des hypothèses. Ne pas faire une batterie de tests mais suivre le raisonnement bayésien
  • Suivi du patient à visée de transmission
  • Dépister : faire un pronostic, notions de fragilité, de risque

  • Souvent patient polypathologique : on doit trouver la déficience la plus impactante pour être efficace

Diagnostic

Anamnèse

  • Faire en sorte que le patient exprime une incapacité
  • Identifier le marqueur général de l’incapacité (ex : conduire, aller au marché, etc)

Syndrome post chute

  • La patiente exprime la peur
  • En position assise : posture en forte rétropulsion
  • En position debout : posture en antépulsion pour être le plus proche possible du sol

Notion de handicap

CIF

Cette classification permet d’organiser les pensées, d’identifier que la plus grande restriction de participation de la personne âgée est la perte d’autonomie liée à un mouvement qu’elle ne peut plus faire pour des raisons mécaniques ou cognitives, ce qui permet de commencer un raisonnement clinique.

L’autonomie d’une PA est délicate car ils réagissent plus difficilement aux stress. On parle de stress dans le niveau « modification de l’environnement », et pas stress émotionnel courant

Quelques tests

  • Tinetti
  • Unipodal : <10s : risque de chute ; <5s : fort risque de chute
  • TUG
  • Assis-debout 30s/1mn
  • Mini GDS
  • MMSE
  • WBLT : lien de corrélation et de causalité avec l’équilibre dynamique (la marche)
  • Nombre de chute au cours des 6/12 derniers mois et gestion de la chute (relevé aidé, solitude, temps au sol)
  • Berg Balance Scale
  • Mini-Bestest
  • Test de force : exemple du triceps corréler à l’équilibre statique debout/unipodal

Facteurs de l’autonomie

7 facteurs qui s’organisent autour de capacités physiques et cognitives

  • Force
  • Equilibre
  • Cognitif
  • Souplesse
  • Coordination
  • Endurance
  • Confiance en soi

Les 8 hypothèses de déficiences primaires

Elles permettent de représenter les causes de la diminution de l’autonomie

Les déficitsLes testsRééducation
Déficit de forceTesting, dynamomètre, RM 8-10Renforcement, supplémentation en protéine, récupération en 48-72h
Déficit d’amplitude articulaire RoMRecherche d’amplitude, type d’arrêt
Peur et phobie : espaces ant, latExposition à l’élément phobique avec dissociationThérapie cognitivo-comportemental et émotionnelle
(Cognitivo : ce que je crois / Emotionnel : ce que je ressens / comportement : ce que je fais)
Mettre des mots sur des ressentis et faire le lien avec des pensées et un comportement
Exposition à l’élément phobique et variations symptomatiques
Douleur et inhibition douloureuse (diminution du message moteur  à cause d’une stimulation douloureuse, consciente ou inconsciente )Variation des contraintes, structure par structureNociceptif et neurogène périphérique : pronostic prévisible
Nociplastique : biopsychosocial, hand off, aérobie

Chargeabilité selon sévérité/irritabilité
Vice architectural (mécanique +) : Différence de longueur du MI, PTH, déviat°, …Mesure centimétrique, goniométriqueCorrection / compensation du vice
Contrôle moteur : qté d’activation motrice ou d’info envoyées par le cerveau pour réaliser le mouvementDissociation des mouvementsÉtape d’apprentissage du CM : 
Conscientisation -> Dissociation -> Réintégration et développement des compétences de manière dissocié -> Réalisation du mouvement de manière consciente ->
Réalisation du mouvement de manière inconsciente

Rééduquer le geste dans la fonction :
– APA et dynamique
– Facilitation du geste par le guidage des mains
Répétition +++
Intensité
Visuo ou pododépendance ? Lutter ou encourager la compensation ?
Troubles cognitifs : qté de mouvement activée par le cerveau pour réaliser un mouvement fonctionnelExamen des troubles cognitifsIdéation/planification/programmation/exécution
Sd neurologique : pyramidal, extra pyramidal, cérébelleux…Recherche des signes spécifiques au syndrome et confirmation médicaleApplication des concepts de neuro

Modèle cognitivo-comportemental de la peur liée à la douleur


Analyse du mouvement

  • Etape 1 – Questionner sur le handicap, sur le déficit fonctionnel. On peut également lui demander comment la personne fait dans la vie quotidienne
  • Etape 2 – Analyse du mouvement qui entraîne la restriction sociale. Démonstration du mouvement par le patient, puis d’une sous modalité du mouvement
  • Etape 3 – Corriger le patient sans poser d’hypothèse unique. Ne faire varier qu’un seul paramètre à la fois pour une même hypothèse. Exemple d’une difficulté de lever de chaise : est-ce du à un manque de force, une phobie ou un défaut de planification du mouvement ? Il faut être spécifique pour être efficace.

Analyse fonctionnelle

Modèle SECCA

  • Situations qui posent problème
  • Emotions (réactions émotionnelles)
  • Cognitions
  • Comportements avec les conséquences, les facteurs de renforcement
  • Anticipation : croyances de base qui se développent

Conclusion d’une AF

ConclusionProgramme
Somatique : douleur nociplastiquePsychoéducation : informer/éduquer/rasssurer
Cognitif : distorsions cognitives sur l’avenir fonctionnel et sur le diagnosticEpreuve de réalité des cognition : voir ses pensées avec une méta-cognition
Emotion : kinésiophobie, trouble anxieux (HAD>9)Ré-équilibrer la balance sympathique/parasympathique
Gestion des émotions/respiration/cohérence cardiaque
Comportement : peur-évitement/déconditionnementExposition graduelle uniquement sur patient préparé (imagination puis in vivo)

La chute de la personne âgée

Epidémiologie

  • 450 000 personnes > 65 ans /an => 9000 décès par an
  • Etiologie principale pour les > 70 ans et plus : immobilisation prolongée après la chute
  • 14% des patients âgés de 65 ans ou plus sont hospitalisés pour une blessure provoquée par une chute, présentaient une rhabdomyolyse

Signes de gravité d’une chute au sol

  • Traumatismes physiques modérés et sévères
  • Impossibilité de se relever du sol avec séjour au sol >1h (forte augmentation de risque d’institutionnalisation)
  • Conséquences potentielles : hypothermie, escarres, pneumopathies d’inhalation, déshydratation
  • Syndrome post-chute en aigue ou désadaptation psychomotrice en chronique – Si la PA est resté au sol → penser à la rhabdomyolyse

Cas clinique

Patiente de 74 ans, chute à domicile, est restée au sol pendant 3h30. En lien avec le temps passé au sol, on fait des exercices au sol. En cas de chute, la patiente a peur de ne pas réussir à se lever : la peur est la principale hypothèse.

Traitement :

  • Travail de la descente au sol
  • Travail de force en aérobie au sol
  • Exposition graduelle au sol

Conséquences de la chute

Syndrome post chute (conséquence aiguë)

Ensemble de manifestations physiques, psychologiques et comportementales qui peuvent survenir chez une personne, généralement âgée, après une chute.

Symptômes

  • Faiblesse musculaire généralisée
  • Rétropulsion à la station assise
  • Antépulsion à la station debout
  • Peur de retomber→ perte d’autonomie
  • Lenteur dans les mouvements

Spirale de déconditionnement

Ces symptômes, souvent combinés, entraînent une spirale de déconditionnement : peur de bouger → réduction de l’activité → affaiblissement physique → risque accru de chute → aggravation du syndrome.

Comportement

  • Assis : forte rétropulsion, Peur (regard le + loin possible du sol)
  • Debout : forte antépulsion pour être au + proche du sol. Une nouvelle verticalité se met en place, modifiant les schémas neuronaux. Cela explique la forte appréhension à se redresser (comme si on marchait penchés en arrière)

⇒ Il faut les réhabituer à aller vers l’avant, explorer l’espace antérieur

Désadaptation psychomotrice (conséquence chronique)

Trouble caractérisé par une perturbation des fonctions motrices, psychologiques et comportementales, généralement observée chez les personnes âgées après un événement stressant comme une chute, une maladie ou une hospitalisation.

Complication fonctionnelle des chutes à l’origine d’une incapacité motrice, psychologique et/ou cognitive totale ou partielle , caractérisée par une hypertonie oppositionnelle ou extrapyramidale, une rétropulsion et une phobie de la station debout.

Evaluer la peur de tomber : FES-I (Falls Efficacy Scale International)


Test-retest

Marqueur général (plainte fonctionnelle du patient). Ex : chuteMarqueur spécifique (cause de la perte de fonction). Ex : déficit force MFRaisonnement et rééducation
S’amélioreS’amélioreBon raisonnement et bonne rééducation. Renforce le raisonnement et le lien causal
Stagne ou empireS’amélioreBonne rééducation mais mauvais raisonnement
S’amélioreStagne ou empireMauvaise rééducation et mauvais raisonnement. L’amélioration est due à un autre paramètre, la rééducation n’a pas été spécifique.
Stagne ou empireStagne ou empireMauvaises rééducation et mauvais raisonnement.
Renforce le lien et le raisonnement mais il faut changer de rééducation. Attention à la charge (QSM)
Pas de variationPas de variationEn théorie, pas de conclusion mais il faut quand même changer de rééducation

Cas clinique

Diagramme radar : plus on est dans le rouge, plus c’est un élément à travailler

Cas 1 : femme de 75 qui a chuté au sol, c’est la 3e fois en 1 an mais cette fois elle n’a pas pu se RDS. Passage aux urgences, hospitalisée, SSR.

Plus difficile pour elle de sortir, ne se sent pas à l’aise, porte lourde difficile à passer.

Sort de – en -, donc veut – sortir etc

Marqueur général (fonctionnel) : difficultés à marcher (ex : sortir faire ses courses) => elle sort moins et elle chute

Diagramme radar :

  • Phobie : anamnèse (peur de sortir), chutes (et difficulté à se relever du sol) visible quand elle se lève + patiente semble très concentrée quand elle marche
  • Neuro : tremblements de la main droite, pas de dissociation des ceintures, perte ballant des bras, Difficulté passage de porte (anamnèse), freezing, hypométrie (petit pas)
  • Force : assis debout coûteux, chutes à répétition, rhabdomyolyse (fonte musculaire en restant au sol), verrouillage du genou insuffisant, force du moyen fessier, se laisse tomber sur la chaise,  différence MI droit et gauche , petit pas
  • Douleur : esquive du pas à droite
  • Contrôle moteur : difficulté passage de porte
  • ROM : Petit pas

Tests pour confirmer/infirmer hypothèses

Force : Single leg heel raise test, dynamo

Syndrome neuro :

  • Manoeuvre de Froment
  • Test écriture (spiralographie, phrase 30 mots)
  • Test adiadococinésie (marionnettes)
  • Indiçage à la marche pour voir si ça améliore : avec et sans indiçage visuel et auditif
  • La manifestation des signes de la triade parkinsonienne est unilatérale ou asymétrique. L’asymétrie persiste tout au long de la maladie

⇒ En parler au médecin pour investigation médicale !

En attendant, on peut prendre :

  • des marqueurs (TUG, TDM10…)
  • faire de l’exo au sol
  • RDS
  • exos de renfo

exos de contrôle moteur