Mill test

Mill test


structure cible:
tendinopathie des épicondyliens latéraux / “tennis” elbow


Objectifs / critères de positivité du test:

Clinimétrie:

méthode d’exécution:

élément à retenir :

bibliographie:

Maudsley test

Maudsley test


structure cible:
tendinopathie des épicondyliens latéraux/ “tennis” elbow


Objectifs / critères de positivité du test:

Clinimétrie:

méthode d’exécution:

élément à retenir :

bibliographie:

Cozen Test

Cozen Test


structure cible:
tendinopathie des épicondyliens latéraux / “tennis” elbow


Objectifs / critères de positivité du test:
Si douleur reproduite en regard de l’épicondyle latérale ou le long du LERC ou CERC

Clinimétrie:

méthode d’exécution:

élément à retenir :

bibliographie:

valgus/varus stress test(coude)

valgus/varus stress test(coude)


structure cible:
ligament collatérales radial(LCR) pour le varus
– ligament collatérales ulnaire (LCT) pour le valgus


Objectifs / critères de positivité du test:

Clinimétrie:

méthode d’exécution:

élément à retenir :

bibliographie:

Lasegue test

Lasègue test


structure cible:
– mécano sensibilité du nerf sciatique


Objectifs / critères de positivité du test:
– reproduction de la douleur (linéaire sur le trajet du nerf, diffus , fourmillement ect…)

Clinimétrie:

méthode d’exécution:

élément à retenir :

bibliographie:

Prise en charge de patients amputés

Généralités

Définition

Une amputation est une ablation d’un membre ou d’un segment de membre, que ce soit chirurgical, accidentel, inné ou acquis.

Epidémiologie

Amputation membre inférieur en France : 90% pour artériopathie, 8% pour traumatisme, âge moyen 70 ans (Au Bénin, c’est 73% pour traumatisme)
Niveau d’amputation : orteil (52%), pied (17%), tibial (15%), fémoral (15%)

Niveau d’amputation

Définition

C’est le niveau à partir duquel une ablation du membre a été réalisée.

  • Ablation avec section osseuse : trans (suivi du niveau d’amputation)
  • Ablation sans section : désarticulation (suivi du niveau d’amputation)
  • Amputation mineure (60%) : en-dessous du niveau malléolaire
  • Amputation majeure (40%) : au-dessus du niveau malléolaire

Les types d’amputation

Principes chirurgicaux

  • Longue valve postérieure ou plantaire : permettent des sutures sans tension. En transtibial, la partie inférieure du moignon correspondra à des parties molles, mieux tolérées lors de l’appareillage.
  • Myoplastie : fixation des muscles entre eux. La seule réalisable pour les patients vasculaires. Sans tension.
  • Myodèse : myoplastie associée à une fixation en transosseux
  • Amputation transtibial : fibula plus courte d’environ 2cm ou retirée si moignon trop court. Arrondi de l’angle de Faraboeuf (partie antéro-inférieure du tibia après section osseuse)

Ostéointégration

Généralités

Ancrage d’un implant dans la diaphyse de l’os sectionné du moignon avec un embout donnant sur l’extérieur.
Principalement en transfémoral. Permet de passer de l’emboiture de la prothèse fémorale et une meilleure ostéoperception.

Complications

  • L’infection osseuse/cutanée représente le risque le plus important : 27% entre 5 mois et 5 ans
  • Fracture périprothétique
  • Casse de l’implant
  • Réaction cutanée

Complication générales

Douleurs du membre résiduel

Nociception résultante d’un traumatisme tissulaire secondaire à la lésion initiale (blessures secondaires, douleurs post-opératoires, infections, ossification, exostoses, dégénération articulaire, mauvaise adaptation prothéique)

Névromes

Tuméfactions nerveuses se formant dans les suites d’une amputation lorsque le nerf n’a pas la possibilité de réinnerver les structures adjacentes. Ils sont à l’origine de douleurs neuropathiques (membre résiduel et membre fantôme).
Prise en charge : colonisation nerveuse d’un muscle ou entourer le nerf d’un carré musculaire.

Sensations et douleurs fantômes

Sensation transférée à un membre amputé chirurgicalement ou une partie de celui-ci. Elles sont classées dans les douleurs neuropathiques.
– Sensations fantômes : hallucinoses (70-100%)
– Douleurs fantômes : algohallucinoses (10-70%)
Théories : périphérique (névromes), centrale (irritation corne dorsale de la ME), supraspinale (décharge des nerfs lésés).
Elles apparaissent généralement directement ou quelques jours après l’opération et disparaissent après plusieurs semaines (années pour certains). Les traitements ont pour but d’accélérer ce phénomène de stabilisation ou disparition des douleurs. Cependant, lors de la stimulation au niveau du moignon (port prothèse, coup, événement émotionnel), elles peuvent réapparaître ponctuellement

Attitude vicieuse : pied

Pied équin : perte de l’appui antérieur du pied (tête des métatarsiens), donc risque de position en équin accru

Attitude vicieuse : transtibial

Flexum de genou : plus le patient va passer de temps sans prothèse et en positi assise prolongée, plus il risque de développer un flessum de genou

Attitude vicieuse : transfémoral

Risque flessum de hanche

  • Désinsertion distale des ischio-jambiers -> antéversion de bassin
  • Désinsertion du fascia lata -> diminution du moment d’extension de hanche du grand fessier superficiel
  • + Position assis prolongée

=> Compensation par antéversion du bassin et augmentation de la lordose lombaire

Risque d’abductum de hanche

  • Plus l’amputation est haute, plus le risque d’abductum est important
  • Lors de l’amputation fémorale est réalisée une ablation d’une partie des adducteurs. Le moyen fessier garde son intégrité complète : déséquilibre musculaire en faveur d’une abduction de hanche.

Coup énergétique

  • Le coûté énergétique à la marche avec une prothèse est augmenté et varie selon le niveau d’amputation : +20-35% du niveau tibial, 60% au niveau fémorale, 100% bilatéral tibiale.
  • Il est important pour le patient de pratiquer une activité physique.

Douleurs du rachis

  • 45 à 64% des patient se plaignent de douleurs de dos
  • Lombaire à 72%, lombo-sacrées à 53%, cervicales de 18 à 45%, thoracique de 10 à 32%

Arthrose

Hanche (3-37%) et genou (9-81%) côté amputé

Ostéoporose / fracture

L’ostéoporose est due au manque de contraintes passant par l’os après amputation. Celle-ci favorise donc le risque de fracture lors de l’utilisation de la prothèse : fracture supra-condylienne pour un amputé tibial, fracture du col du fémur pour un amputé fémoral.

Psychologique et social

  • L’amputation constitue un deuil du membre amputé mais aussi des capacités antérieures
  • 38-66% des patients souffrirons de troubles psychologiques
  • 66% reprendront un emploi

Artériopathie oblitérante des membres inférieurs

Définition

AOMI se caractérise par un rétrécissement du calibre des artères qui irriguent les membres inférieurs.

Epidémiologie

1 million de Français, 2/3 asymptomatique

Etiologies

Athérosclérose (95%), artérite inflammatoire, infectieuse, radique

Facteurs de risque

HTA, diabète, tabac, hypercholestérolémie, obésité, sédentarité

Diagnostic

  • Mesure de l’index de pression systolique à la cheville (IPS) et rapport avec celui du bras : si inférieur ou égal à 0,9, alors IPS anormal
  • Angioscanner ou écho-doppler pour localiser la thrombose
  • Asymétrie ou abolition du pouls à la palpation en distal de la thrombose artérielle
  • Modification de la température en distales de la thrombose artérielle
  • En cas d’insuffisance artérielle chronique sévère : signe de Ratschow ou signe de Bueger
  • Oedème, dermite ocre, ulcération, nécrose (gangrène)
  • Claudication : douleurs ou faiblesses musculaires dues à un manque d’oxygénation. Dans un premier temps : claudication intermittente à la marche. Si aggravation : claudication de repos
  • Troubles de la sensibilité, alopécie, ongles cassants, test de recolorisation positif

Traitement AOMI

Médicamenteux, curetage, pontage, stent, endarterectomie

Evolution et risques

Si poursuite de l’aggravation de l’AOMI après l’amputation initiale : réamputation homolatérale ou controlatérale

Recommandations

  • Freiner ou stabiliser l’évolution de la maladie athéromateuse
  • Rééducation à visée préventives des complications vasculaires, de ralentissement ou de stabilisation de l’AOMI. Ne doit pas aggraver les symptômes !

Principes de PEC

Prévenir les fractures à cause de l’ostéoporose : favoriser les prises courtes

Prévenir l’apparition de claudications

  • S’arrêter si le patient présente des claudications à la marche. Travailler sur la reconnaissance des prodromes
  • Proscrire la cryothérapie sur les MI
  • Proscrire les postures
  • Eviter étirement musculaire maximal >6s
  • Eviter travail musculaire statique >6s
  • Laisser un temps de repos de 5s entre les répétitions si travail musculaire statique
  • Privilégier travail musculaire dynamique (concentrique et excentrique)
  • Eviter travail de globulisation du moignon : technique pour augmenter la tonicité des muscles du moignon en statique afin d’atteindre une forme “globuleuse” et de la garder. Désormais à éviter car ischiémant pour le moignon (travail musculaire statique permanent), déchaussement de la prothèse (impossible de garder le même tonus musculaire au moignon lors de la marche), augmentation des algohallucinose par compression des névromes.
  • Surveiller symptômes vasculaires du moignon et du MI CL
  • Surveiller les signe d’hyperglycémie (soif intense, urines abondantes, hyperphagie et perte de poids, fatigue physique et intellectuelle) et d’hypoglycémie (malaise, fatigue extrême, tremblements, faim intense, pâleur, irritabilité, difficulté à parler) en cas de diabète

Traumatisme

Etiologies et généralités

AVP, accident de travail, tentative de suicide, brûlure, électrocution, cause balistique
Risques associées : fractures, lésions cutanée, infection, saignements apex de l’os sectionné (risque de formation d’exostose), atteintes neurologiques (trauma crânien, neuro-périphériques)

  • Exostose : calcification au niveau de l’extrémité osseuse de l’os amputé. Risque plus important dans les amputations traumatiques car opération réalisée dans l’urgence ou os trop fragile pour pouvoir suturer les périostes et éviter les saignements.
    Dans certains cas, si saignement abondant à l’intérieur du membre résiduel, possibilité de formation hétérotopiques.
  • Moignon “défectueux” : état cutané pouvant rendre l’appareillage difficile, voire rendre le patient innapareillable
  • Ostéites : infection osseuses pouvant être vues à la radio

Principes de PEC

  • Prise en compte des traumatismes : principes de rééducation selon la traumatologie, favoriser les prises courtes
  • Prise en compte des risques associés : exostoses, ostéites
  • Prise en compte des interventions : si perte de substance ou greffe -> verticalisation progressive pour habituer le néo-derme aux contraintes

Tumorales

La majorité du temps, conséquences d’ostéosarcomes ou chondrosarcomes. Les amputations tumorales sont souvent réalisées en proximal.

Principes de PEC

  • Prise en compte de la pathologie : prise courte car fragilité osseuse, éviter massages du moignon si nodule
  • En cas de radiothérapie : éviter massage à cause du risque de formation de processus chéloïde. Si atteinte vasculaire : respecter les mêmes principes que l’AOMI
  • En cas de chimiothérapie : prise en compte de la fatigabilité du patient, respect hygiénique (aplasie)

Agénésies

Malformation congénitale du développement (troubles de développement, maladie des fibres amniotiques)
Possibilité d’intervention chirurgicale pour permettre l’appareillage


Purpura fulminans

Choc septique associé à un purpura extensif et d’une coagulation intravasculaire disséminée. Principalement d’origine méningococcique.
Entraîne souvent des amputations bilatérales ou quadrilatérales.
Risque vital important : administration massive de vasopresseur

Complications : le néo-derme formé après cicatrisation en dessous des zones précédemment nécrotique est fragile

Principes de PEC : prise en compte de la fragilité du néo-derme

  • Mise en charge progressive sur les MI
  • Eviter les massages sur le néo-derme
  • Surveillane cutanée

Rééducation sans appareillage

Bilan

  • Informations patient : âge, taille, poids, niveau d’amputation, date, étiologie, MDV, ACTD médicaux, chirurgicaux, pathologies associées, FDR, aspects psycho-sociaux
  • Morphostatique : position au lit/fauteuil, aides techniques, contentions, aides sur le fauteuil
  • Bilan des douleurs : membres résiduels, articulation sus-jacente à l’articulation, membre CL,, rachis, MS. Bilan classique : où, quand, comment, combien, facteurs soulageants/aggravants, gêne fonctionnelle. Douleur mécanique (exostose), inflammatoires (ostéites), neuropathiques (névromes)
  • Douleurs fantômes : EVA, DN4, Short form McGill Pain
  • Sensibilité : superficielle et profonde. Vigilance pour les patients diabétiques et ceux avec atteinte du SNC
  • Cutané : cicatrice moignon (localisation pansements, aspect invaginé/chéloïde/inflammatoire, adhérences, suintement), moignon ouvert. Parfois la cicatrisation à moignon ouvert est préférée chez les patients très artéritiques (risque de nécrose avec les sutures)
  • Vasculaire : surveillance de tous les signes vasculaires sur le membre résiduel et membre amputé (AOMI). Vérification de signe de phélbite : si récidive tumorales au bout du moignon, le tableau clinique peut ressembler à celui d’une phélbite.
  • Trophique : longueur et périmétrie donne l’aspect du moignon : oedematié post-opératoire, conique, cylindrique, pyriforme. La forme conique d’un moignon permet une répartition des contraintes sur plus de surface.
  • Articulaire : vérifier toutes les articulations avec une attention particulière sur le niveau d’amputation : amputation pédieuse (varus équin), tibial (flessum de genou), fémoral (flessum ou abductum de hanche), patients diabétiques (risque pied de Charcot). Pour évaluer une éventuelle hypoextensibilité de hanche -> test de Thomas
  • Musculaire : perte de force côté amputation en général sont : extenseurs de hanche et genou, fléchisseurs genou, stabilisateurs de hanche. Ne pas oublier le membre CL, les MS et le tronc
  • Fonctionnel : tranfert, déambulation, équilibre assis, équilibre monopodal pour la capacité de chaussement des amputés fémoraux, chute, marche en monopodal (périmètre, limites), diagnostic éducatif (diabète, contention)

Rééducation

Objectifs globaux

  • Sécuriser le patient pour ses activités sans prothèse
  • Maintenir ou obtenir une indépendance fonctionnelle sans prothèse
  • Anticiper ou faciliter la rééducation avec prothèse

Principes

Techniques de rééducation adaptées

  • Selon la phase de rééducation (post-opératoire ou ultérieurement)
  • L’étiologie de l’amputation
  • Les pathologies associées

Objectifs analytiques

Contention du moignon

Le volume du moignon est modifié à cause de

  • L’opération chirurgicale
  • Le manque d’appui sur les structures (diminution du retour veineux)
  • La résorption de l’oedème et le remodelage des parties molles
  • Le moignon atteint se forme définitive dans 6 mois/1 an

Diminuer l’oedème

  • Diminution des douleurs neuropathiques et ischémiques
  • Améliore la fonction des artérioles
  • Stabilise le volume du moignon pour favoriser l’appareillage

Mise en pratique

  • Dès le post-opératoire immédiat
  • 23h par jour théoriquement
  • A refaire toutes es 4h idéalement
  • Retirer les contentions lors des mobilisations
  • Remettre les contention si verticalisation

Prévention des troubles du décubitus

  • Escarre sacrée
  • Escarre trochantérienne

Levée des adhérences cicatricielles

La présence d’adhérences cicatricielles au niveau du moignon peut être à l’origine de :

  • Douleurs mécaniques lors de la verticalisation avec prothèse
  • Disjonction cicatricielle lors de la marche avec prothèse
  • Douleurs neuropathiques si névromes sous la cicatrice
  • Attention : la levée d’adhérence cicatricielle des cicatrices de pontage sont à éviter

Lutte contre les douleurs

Lutte contre les halgohallucinoses

  • Thérapie mettant en jeu les neurones miroirs (thérapie miroir, imagerie motrice)
  • But : tromper le cerveau pour réduire l’hyperactivité cérébrale
  • Un pic de douleur peut apparaître après les premiers jours de traitement

Travail des transferts

Généralement du côté non amputés pour

  • Retournement décubitus dorsal à latéral
  • Transferts lit-fauteuil
  • Les transfert doivent être adaptés au niveau fonctionnel et au niveau d’amputation du patient

Premier lever / verticalisation

  • Toujours avec contention sur le moignon
  • Attention aux douleurs vasculaires dues aux compressions de l’oedème
  • Surveillance des signes vasculaires, des vertiges

Travail articulaire

  • Adapter les mobilisation selon l’étiologie (AOMI, etc), les ATCD chirurgicaux (pontages, stents)
  • Eviter les attitudes vicieuses selon le niveau d’amputation
  • Travail de la mobilité lombo-pelvienne pour les patients désarticulés de hanche (ou plus haut) pour anticiper l’utilisation de la prothèse lors de la marche

Travail musculaire

Renforcement ciblé selon niveau d’amputation

  • Amputé tibial : quadriceps, IJ, GF et MF
  • Amputé fémoral : add, GF, MF
  • Désarticulé de hanche : abdo, erecteur du rachis, TS CL
  • Ne pas oublier le membre CL, MS et tronc
  • Diagonales Kabat pour appréhender la mobilisation du membre dans toutes ses composantes spatiales avec une résistance importante. Ceci anticipera la mobilisation du MI dans l’espace avec la prothèse.

Marche monopodale

  • Avec aides techniques adaptées : déambulateur, cannes anglaises
  • Evaluer le périmètre de marche et travailler sur son augmentation selon la limite (claudications, dyspnées)
  • Marche monopodale et équilibre : pour les amputés tibiaux cicatrisés, position genou dressé côté amputation sur une table mise à hauteur pour travail de charge sur le MI amputé et schéma de marche. Pour les bilatéraux, travail proprioceptif en position genou dressée une fois la cicatrisation des moignons acquise.

Activité physique et sport

  • Des activités sportives plus intenses peuvent être proposées sans appareillage
  • Réentrainement à l’effort

Obtention d’une indépendance fonctionnelle

Autonomiser le patient pour

  • Transferts et AVQ
  • Mise en place des contention du moignon

Appareillage

Généralités

  • Les prothèses pour amputés sont des dispositifs médicaux
  • Le choix du matériel se fait en équipe pluridisciplinaire (patient, MPR, ortho, MK)
  • Une tentative d’appareillage sera effectuée uniquement s’il existe une perspective d’amélioration de la qualité de vie avec la prothèse et si cela n’augmente pas trop le risque de chute
  • Tous les patients ne vont pas bénéficier d’un appareillage (50%) dans les suites d’une amputation de MI

Confection

  • Prise d’empreinte, rectification, fabrication de l’emboiture, montage par le prothésiste
  • Essayage avec modification des alignements en statiques et puis modification des alignements en dynamique selon le schéma de marche
  • Prothèse provisoire qui peut être modifiée, puis prothèse définitive lorsque le volume du moignon se stabilise et réglages optimaux trouvés

Composants prothétiques

Le manchon

  • Interface entre le moignon et l’emboîture.
  • Absorbe une partie des contraintes et participe à la suspension de l’emboîture.
  • Le choix du manchon dépend du niveau d’amputation, du type de suspension de la prothèse, la forme du moignon, les allergies, la dextérité du patient, le climat de son lieu d’habitation

Les emboitures

Total surface bearing (TSB) : forme physiologique, répartition des contraintes sur l’ensemble de la surface du moignon

Emboitures tibiales

  • Possibilité d’ajouter un cuissard si moignon trop court (<7cm), moignon défectueux, instabilité du genou, déficit proprioceptif, fragilité du fémur, port de charges lourdes.

Prothèse sans contrainte

  • En cas de retard important d’une cicatrisation, possibilité d’une prothèse sans aucune contrainte au niveau du segment jambier qui ne permet pas de flexion de genou lors de la marche.
  • Deux possibilités : prothèse monobloc (appuis au niveau ischiatique et genou), prothèse petite monobloc (appui au niveau genou et cuisse).
    Indications : fractures nécessitant une décharge, flessum de genou, intolérances aux appuis dans une emboîture classique

Emboîtures fémorales

Coques

  • A destination des patients amputés DDH
  • Permet un appui sous ischiatique côté amputé
  • Il existe des coques englobant la totalité du bassin et des hémi-coques avec une ceinture

Système de suspension

  • La suspension de l’emboîture se fait par accrochage ou par pression négative pour éviter le déchaussement de la prothèse durant la marche
  • Suspension par accrochage distal : présence d’une tige l’extrémité du manchon devant être clipsé dans l’emboîture
  • Non indiqué : utilisation sportive de la prothèse, moignon trop long, si flessum, varus, valgus, genou trop grand.
  • Risque : traction sur l’extrémité du moignon

Suspension par dépressurisation

  • Vide d’air grâce à une valve unidirectionnelle
  • Pour amputés tibiaux, valve + gaine de maintien pour empêcher l’air d’entrer entre le manchon et l’emboîture. Attention au contact avec la peau pour avoir un vide
  • Pour amputés fémoraux, collerettes sur le manchon ou l’emboîture pour empêcher l’air d’entrer. En cas de variation de volume du moignon, l’étanchéité est difficilement assurée

Pieds prothétiques

Pied avec amortissement du talon

  • Permet d’absorber les contraintes et d’avoir un amorti plus souple lors de la pose du pied au sol
  • Généralement, l’avant-pied est souple pour faciliter le passage du pas
  • Ne permet que peu d’emmagasinement et de restitution d’énergie
  • Sécurité +++

Pied à restitution d’énergie

  • Emmagasinement et restitution lors de la marche

Pied mécatronique

  • Un ou plusieurs axes de mouvement
  • Reproduit le déroulé du pas
  • Stabilité en phase d’appui
  • Détection des activités fonctionnelles (escaliers, pentes)

Genou prothétique

  • Choix du genou prothétique selon balance entre fonctionnalités permises et la sécurité (risque de chute important si genou libre durant la marche)
  • Le MK se doit de connaître les activités fonctionnelles permises par le matériel prothétique ainsi que les risques éventuels d’utilisation du matériel
  • Le fonctionnement du genou se fait par gestion de la flexion et de l’extension par la cinétique de la marche et le contrôle du patient. Peuvent présenter un certaines insécurité en cas de dérobement.

Principales caractéristiques du genoux prothétique que le kiné doit connaître :

  • La flexion ou non du genou en phase pendulaire du cycle de marche : permet un raccourcissement du MI en phase pendulaire, diminuant certaines boîteries
  • La résistance ou non en flexion du genou lors du transfert assis-debout : permet de décharger le poids du membre CL sur la prothèse durant le transfert debout-assis
  • La présence ou non d’une préflexion lors de l’attaque talonnière : permet d’amortir l’appui et de disperser les contraintes. Avec une préflexion possibilité de descendre des petites pentes en alterné
  • La présence ou non d’une résistance à la flexion de genou en phase d’appui pour les descentes de pentes et d’escaliers

Hanche prothétique

  • Permet mouvements de flexion et d’extension. Certains modèles ajoutent de la rotation et de l’adduction lors du pas antérieur.
  • Pour déclencher une flexion de hanche, le patient doit effectuer une rétroversion du bassin

Prothèses de sport

  • Les activité de loisirs sans grandes contraintes peuvent être effectuées avec la prothèse de marche
  • Les prothèses présenteront des formes différentes selon les activités : course de fond, sprint, sport avec appuis courts
  • Les stratégies adoptées différent par rapport aux athlètes valides. Les prothèses de courses n’emmagasinent et ne restituent pas encore autant d’énergie que les membres physiologiques

Réglages

Alignements

  • Les alignements se font en modifiant le placement des composants se trouvant en distal de l’emboîture .
  • Les réglages prothétiques peuvent être comparés aux mouvements de roulement glissement des articulations. Par exemple, un réglage en flexion de l’emboîture sera associée à une translation postérieure du genou.

Rééducation avec appareillage

Chaussement de la prothèse

Chaussement de la prothèse avec accrochage distal

  • Chaussement prothèses fémorales à dépressurisation : descendre le plus bas possible puis placer la valve anti-reflux et chasser l’air en piétinant sur place. Attention à ne pas utiliser de solution hydroalcoolique pour aider le manchon à descendre dans l’emboîture. Cela abîme le matériel à long terme et le rend adhérent.

Verticalisation

  • Adaptée selon fragilité du moignon
  • Vérifier rougeurs, blessures au moignon après les premières séances de verticalisation et de marche

Exercice d’équilibre statique

  • Reconnaître les appuis dans l’emboîture selon le type de déséquilibre
  • Identifier les causes de non appui : douleurs et alignements statiques : référer à l’orthoprothésiste. Déficit de stabilité : identifier le plan et le travailler

Marche

  • Boiterie d’esquive fréquemment retrouvée lors des premières séances de marche : liée à une douleur ? une appréhension ?
  • Utilisation d’un métronome ou tapis de marche pour le travail de la régularité du pas
  • Identifier la cause de limitation de marche : claudication, dyspnée. Donc stratégie adaptée : rééducation vasculaire, cardio-respiratoire
  • Si le patient présente des douleurs dans la prothèse : demander la localisation et le moment de la marche (les contraintes varient en fonction de la phase du cycle de marche)
  • Pour les patients désarticulés de hanche, il est conseillé d’effectuer en simultané une rétroversion du bassin et un vaulting du membre CL
  • Puis marche en diminuant les aides techniques
  • Les alignements sont évolutifs : le patient va mettre de plus en plus de charge sur sa prothèse et les alignements optimaux vont changer. Donc, il faut toujours se poser la question sur l’origine des boiteries : causes rééducatives ou causes prothétiques ?

Escaliers

  • Les patients amputés tibiaux ont la possibilité de monter les escaliers en alterné selon la force du quadriceps et les douleurs. Pour descendre, il faut placer son pied au bord de la marche pour basculer et ne pas être gêné par le manque de flexion dorsale de la cheville prothétique.
  • Les patients amputés fémoraux montent les escaliers marche par marche. Pour la descente, seul le genou avec résistance à la flexion en phase d’appui peuvent descendre en alterné, toujours en plaçant le pied au bord de la marche.

Pentes

  • Pour la montée des pentes, quel que soit le niveau d’amputation, le patient doit monter sur la pointe du pied côté prothèse.
  • Pour la descente de pente, les patients amputés tibiaux ont la possibilité de descendre en alterné. Seuls les patients amputés fémoraux avec un genou prothétique permettant une résistance à la flexion en phase d’appui ont la possibilité de descendre les pentes en alterné
  • Pour les pentes très importantes : possibilité de descendre en latéral avec la prothèse toujours en contrebas

Franchissement d’obstacles

  • Chaque patient adopte la stratégie avec laquelle il est le plus à l’aise
  • Le plus souvent, pour les petits obstacles, les patients se sentent plus en sécurité en passant leur prothèse en premier de face
  • Pour les grands obstacles, ils passent latéralement le plus souvent leur jambe CL en premier

Séquence de redressement

Les relevés du sol doivent être appris aux patients

  • avec et sans prothèse
  • avec ou sans appui des membre supérieur sur des supports
  • Il est parfois nécessaire d’apprendre au patient à enlever sa prothèse au sol avant d’engager la SDR

Evaluation fonctionnelle

  • Amputee Mobility Predictor Pro ou Billat
  • TUG
  • TDM 6min, 10m, 2min
  • Hought Scale, SIGAM

Informations et aspects éducatifs

Contention du moignon

Même une fois le volume du moignon stabilisé, le patient doit avoir une contention sur le moignon hors du port de la prothèse pour prévenir le risque de ne pas réussir à la chausser

Reconnaissance des douleurs

  • Reconnaissance des douleurs dues à l’appareillage, à sa pathologie, à l’amputation, ou signaler toutes nouvelles douleurs. Puis s’adresser au professionnel de santé adéquat.

Hygiène du moignon et de la prothèse

Une hygiène du moignon et du manchon en utilisant du savon neutre diminuera le risque de réactions allergiques

Entretien technique de la prothèse

  • Contacter le prothésiste en cas de questionnement concernant l’entretien de la prothèse
  • Il ne doit pas modifier lui-même sa prothèse

Maintien d’une activité physique adaptée

  • L’utilisation d’une prothèse de MI est coûteux en énergie
  • Le patient doit pratiquer régulièrement une activité physique de loisir ou en club pour faciliter sa vie quotidienne et lutter contre la sédentarité

Gestion des variations de volume

  • Une variation importante de poids corporel (5kg) peut influer sur le volume du moignon
  • Le patient doit adopter une alimentation équilibrée pour limiter ce risque

Gestion des FRD cardio-vasculaires

  • Pour diminuer le risque d’aggravation de la pathologie initiale
  • Limiter le risque de désadaptation de la prothèse
  • Améliorer la qualité de vie du patient

Surveillance du membre controlatérale

  • Surveiller la moindre complication pouvant affecter la membre CL, surtout en cas de pathologie vasculaire
  • Regarder son son membre CL dans un miroir

Appréhender son nouveau schéma corporel

  • Apprendre à vivre avec son nouveau corps, avec ou sans appareillage
  • Exprimer son vécu auprès de professionnels compétents

Amputation de membres supérieurs

Epidémiologie

Traumatique (69%), vasculaire (2%), autres (29%) : tumorale, neuro, infectieux, thermique
Unilatéral (88%), bilatéral (12%)

Niveau d’amputation

  • Opération de Krukenberg : créer une pince radio-ulnaire chez les amputés transradio-ulnaire. Réalisé chez des patients atteints de cécité et amputés bilatéraux. Possibilité de cacher par une prothèse esthétique

Complications générales

Mêmes complications que pour le MI à l’exception de l’ostéoporose

Bilan

  • Informations patient : âge, poids, tailles, amputation, latéralité, ATCD, FDR, etc
  • Morphostatique : semblable à un MS traumatisé sur toutes les articulations sus-jacentes à l’amputation : scapula en élévation, scapulo-humérale en adduction,RM, rachis thoracique en inclinaison CL, rachis cervical en inclinaison HL
  • Douleurs : fantômes, du rachis, du membre résiduel
  • Sensibilité : superficielle, profonde (atteinte SNC associée), dysesthésies
  • CTV : cicatrice, trophicité, signes vasculaires (radiothérapie). Dans le cadre d’une amputation du MS, la localisation d’une cicatrice à l’extrémité du moignon n’est pas gênante
  • Articulaire : mesure des amplitudes articulaire (épaule, rachis)
  • Musculaire : force, hypoextensibilité, tonicité (contracture), contractilité (intérêt pour les prothèses myoélectriques), vigilance sur les atteintes neuro-périphériques
  • Fonctionnel : évaluation de l’indépendance fonctionnel (contention moignon, AVQ, transferts)

Rééducation pré-appareillage

  • Contention du moignon
  • Drainage de l’oedeme : le MS n’étant pas une zone d’appui, l’oedème risque de devenir chronique, donc comprimer les artérioles, les névromes. Ceci peut entraîner des douleurs vasculaires, neuropathiques.
  • Sédation des douleurs : douleurs du membre résiduel, rachis, MI, fantômes
  • Travail sensitif : hyperexthésie ou hypoesthésie au niveau du moignon
  • Léve des adhérences cicatricielles
  • Travail articulaire : ouverture angle thoraco-brachial (hygiène), amplitude du rachis
  • Travail musculaire : mobilisation active du MS dans tout le cône de préhension du patient (PNF), muscles du tronc
  • Travail fonctionnel : AVQ, dissociation ceinture pour la marche

Appareillage de membre supérieur

Type de prothèse

  • Esthétiques : pas de mouvements possible
  • Fonctionnelles mécaniques : absence d’esthétisme, principalement pour les métiers manuels. Les effecteurs terminaux peuvent être changé selon les activités fonctionnelles
  • Fonctionnelles myoélectriques : des électrodes sont intégrées dans l’emboiture permettant de capter les activités musculaire afin d’enclencher la main ou le coude prothétique. Les muscles concernés sont les extenseurs et fléchisseurs de poignet pour l’amputation trans-radio-ulnaire, le biceps et triceps brachial pour l’amputation humérale

Rééducation avec appareillage

  • Apprentissage au chaussement : différent selon si le patient porte un manchon ou non et le type d’accrochage
  • Travail des prises : objet de différentes formes, avec différents types de prise. Apprentissage sur la pression mise sur les objets
  • Travail des AVQ, activités sportives
  • Changement de l’effecteur terminal : de façon sécurisé pour ne pas abîmer le matériel
  • Entretien du manchon et du manchon avec des produits neutres

Sclérose latérale amyotrophique (SLA)

Généralités

SLA : maladie de la commande motrice. Perte sélective en motoneurones au niveau :

  • Du cortex moteur (MTN centraux)
  • Des noyaux du bulbes (faisceau cortico-nucléaire : synapse au niveau des noyaux moteurs des nerfs crâniens)
  • De la corne antérieure de la moelle épinière (MTN périphérique)

Sémiologie

Déficit moteur

Atteinte des MNC et MNP dans un ou plusieurs des 4 territoires anatomique :

  • Bulbaire : parole, déglutition
  • Cervical : MS, respiratoire
  • Lombaire : MI
  • Thoracique/respiration : camptocormie

Signe cardinal de la SLA

Association des signes cliniques d’atteinte

  • des MTN centraux : syndrome pyramidal, affect pseudo-bulbaire (labilité émotionnelle : très émotif)
  • des MTN périphériques : amyotrophie, fasciculations, diminution ou abolition ROT

Début de la maladie

Site de début : 1/3 bulbaire, 2/3 spinal
Signe cardinal : déficit moteur avec localisation variable

  • Membres supérieurs : distal (main++) ou proximal
  • Membres inférieurs : steppage++
  • Muscles du cou : tête tombante, lourde
  • Sphère bulbaire : dysarthrie, trouble de la déglutition
  • Respiratoire (dysfonction diaphragmatique : dyspnée d’effort, orthopnée

Symptômes non moteurs absents

Absence de :

  • Signes sensitifs
  • Signes cérebelleux
  • Atteinte sphinctérienne
  • Atteinte occulomotrice
  • Troubles cognitifs (rares)

Diagnostic

Diagnostic syndromique

Pas de marqueur spécifique de la maladie
Bilan diagnostic minimal :

  • ENMG : confirme atteinte MNP
  • IRM cérébrale ou médullaire : permet d’exclure diagnostics différentiels

Exclusions des diagnostics différentiels : ALS mimics

  • Tableau d’atteinte isolée du MNC : forme progressive de SEP, parasie spastique héréditaire
  • Atteinte médullaire focale : myélopathie cervicarthrosique (compression médullaire cervicale), synringomyélie
  • Tableau d’atteinte isolée du MNP : myosite à inclusion, neuropathie multifocale
  • Symptomatologie bulbaire pure : myasthénie bulbaire, tumeur du TC
  • Atteinte du MN secondaires/autres : infection VIH, lymphome

Pronostic

Evolution

  • Absence de récupération de la fonction motrice perdue
  • Aggravation prévisible de la perte de force et diffusion à d’autres territoires
  • Vitesse et topographie de l’aggravation sont variables et non prédictibles
  • Médiane de survie : 20 à 48 mois, 10/20% de survie à 5 ans, 5/10% de survie à 10 ans

Facteurs de mauvais pronostic

  • Age : plus l’âge est élevé au moment du diagnostic, plus la durée de survie sera courte
  • Baisse de la capacité vitale inférieure à 70% (atteinte respiratoire)
  • Perte de poids et baisse de l’IMC : un des plus mauvais facteurs pronostics
  • Atteinte bulbaire ou respiratoire initiale
  • Pente rapide de dégradation de la fonction musculaire

Evaluation de la fonction musculaire

ALS Functional rating scale révisée (ALS-FRS-R) en 12 items
Indication de progression rapide : perte d’1 point par mois


Traitements

Médicaments

Riluzole orale : seul traitement à ce jour

  • Action sur excès de glutamate toxique pour les MTN : permet la recapture du glutamate dans la fente synaptique
  • Ne fait pas récupérer les fonctions perdeues
  • Allongement de la survie modeste (moyenne 2 ans)
  • (+3 médicaments en accès dérogatoire)

Traitements symptomatiques

Objectif : soulager les symptômes

  • Crampes : dérivé de la quinine, magnésium
  • Hypertonie spastique : baclofène, toxine butolique, étirement des chaînes spastiques
  • Douleurs musculaires : antalgiques, massage
  • Douleurs articulaires (capsulite d’épaule fréquente) : antalgiques, mobilisations douces
  • Ultrasons, chaleur antalgique, TENS : utilisables
  • Hyperémotivité pseudo bulbaire : inhibiteur de la recapture de la sérotonine
  • Hypersalivation : atropine en sublingual

Traitements des complications

  • Kinésithérapie respiratoire : désencombrement, assistance à la toux, VNI
  • Mesures diététiques : adaptation des textures, supplémentation

Rééducation

Recommandation HAS

  • Pas de mécanothérapie ni de travail en charge ou excentrique, pas d’électrostimulation excito-motrice, pause fréquente de récupération

Indications kinésithérapiques

  • Mobilisations passives et actives aidées des membres
  • Lutte contre l’enraidissement articulaire
  • Lutte contre la spasticité
  • Massage / techniques antalgiques
  • Travail de la marche/posture/équilibre/verticalisation
  • Kiné respiratoire /désencombrement
  • Respecter la fatigabilité

Principes de faible intensité

  • Physiopathologie de la SLA : cycles de dénervation/réinnervation itératifs jusqu’à ce que les neurones n’arrivent plus à se réinnerver
  • Les exercices intensifs permettent une moins bonne réinnervation
  • L’électrostimulation aggrave la maladie et entraîne une amyotrophie rapide

Les épilepsie

Généralités

Définition

Crise d’épilepie

Manifestation clinique transitoire en lien avec hyperactivité paroxystique d’un réseau de neurone et sa propagation dont les symptômes vont dépendre de la région corticale concernée

Epilepsie

Maladie cérébrale chronique caractérisée par :

  • Prédisposition durable à générer des crises
  • Conséquences neurobiologiques, psychologiques, sociales
  • 1/3 sont pharmacorésistantes

Prévalence

  • 0,5-0,8% en France
  • Pic durant l’enfance puis adulte après 60 ans

Causes des épilepsie

Structurelle (lésion cérébrale, focale), génétiques, métaboliques, infectieuses, auto-immune, inconnue

Examens utiles au diagnostic du type d’épilepsie

  • Electroencéphalogramme (EEG)
  • IRM cérébrale

Diagnostics différentiels

  • Perte de conscience d’origine cardiaque : syncope (parfois convulsivantes)
  • Crises non épileptiques psychogènes : mécanisme dissociatif

Différents types de crise d’épilepsie

Crise généralisée tonico-clonique

Crise convulsive

  • Perte de conscience brutale
  • Phase tonique : hypertonie des 4 membres, membres en extension, blocage respiratoire (apnée), morsure latérale de la langue
  • Phase clonique : clonie des 4 membres, synchrones
  • Phase post-critique : trouble de la vigilance s’améliorant progressivement, avec confusion, respiration stertoreuse, +/-perte d’urine
  • Amnésie complète de l’épisode

Etat de mal épileptique généralisé

  • Crise généralisé de plus de 5mn, ou répétition de crises tonicocloniques généralisées sans retour de conscience entre les crises
  • Mise en jeu du pronostic vital : risque de détresse respiratoire, d’arrêt cardio-respiratoire
  • Risque de séquelles cognitive

Crises focales (partielles)

  • Toutes les crises ne sont pas convulsives
  • L’activité épileptique débute dans une région focale du cerveau, peut se propager aux régions adjacentes et peut gagner l’ensemble du cortex. Elle peut donc évoluer vers une crise secondairement généralisée
  • Avec ou sans altération de la conscience
  • Manifestations brèves (<1mn en général)
  • Les symptômes dépendent de la région cérébrale concernée

Crise focale temporale (la plus fréquente)

Crises longues (quelques minutes), rarement secondairement généralisées

  • Aura épileptique : signes végétatifs (tachychardie, palpitation, sensation épigastrique ascedante) et/ou signes dysmnésiques (sensation de déjà-vu ou de déjà-vécu, sensation de rêve éveillé) et/ou hallucination olfactives (plus rarement auditives ou visuelles)
  • Puis rupture de contact prolongée, avec automatismes oroalimentaires, gestuels, verbaux

Absence

  • Crise classée comme généralisée
  • Rupture de contact brutale
  • Durée brève, en moyenne 8s
  • Début et fin brusque, arrêt de l’activité en cours, et reprise immédiate de l’activité au décours
  • Crises fréquentes, pouvant être pluriquotidiennes, provoquées par l’hyperpnée
  • Début dans l’enfance ou l’adolescence

Myoclonies

  • Secousses musculaires brèves involontaires
  • Sans modification de la conscience
  • Parfois en salves
  • Attention : mouvements physiologiques lors de l’endormissement

Diagnostics différentiels

Crises non-épileptiques d’origine psychogènes

A évoquer devant :

  • Suggestibilité
  • Manifestations motrices violentes, amples, désorganisées, sans systématisation neurologique
  • Fermeture des yeux avec résistance à l’ouverture des yeux
  • Absence de réelles perte de conscience, pendant et au décours immédiat d’une pseudo-crise
  • Pas de perte d’urine, ni désaturation, ni apnée

Prise en charge d’une crise généralisée tonico-clonique

Crise tonico-clonique

  • Noter l’heure du début
  • Ne rien tenter de mettre dans la bouche
  • Ne pas empêcher les mouvements et éloigner les objets pouvant être blessant. Protéger la tête
  • Mettre en position latérale de sécurité dès que possible
  • Prévenir le médecin et prendre les contantes dont la glycémie et la température dès que possible
  • Rester jusqu’à ce que la personne récupère et repasser la voir à distance pour vérifier la récupération complète
  • La majorité des crises cède spontanément : pas de traitement médicamenteux systématique

Etat de mal épileptique

Traitement médicamenteux (clonazépam) en cas de crises généralisées supérieures à 5mn ou crises répétées sans récupération de la conscience entre celles-ci

Mesures générales

  • Position latérale de sécurité
  • Maintenir libres les voies aériennes supérieures
  • Oxygénothérapie : objectif SpO2 supérieure ou égale à 95%
  • Poser une voie veineuse périphérique avec perfusion de sérum physiologique
  • Mesurer la glycémie capillaire et corriger si besoin

Traitements anti-épileptiques

But du traitement

Diminuer

  • La fréquence des crises
  • Le risque de généralisation
  • L’impact de l’épilepsie sur la vie quotidienne

Réduire les risques liés aux crises

  • Risque traumatique/accident
  • Si généralisée : pneumopathie d’inhalation, état de mal généralisé (pronostic vital engagé)

Choix thérapeutique

En fonction de :

  • Type d’épilepsie : généralisée ou focale
  • Profil du patient : femme en âge de procréer, personnes âgées, ATCD psychiatrique
  • Tolérance, effects secondaires, interactions médicamenteuses

Neuropathies périphériques

Introduction

Aspects cliniques généraux en cas de lésion du SNP

  • Diminution/abolition des réflexes ostéotendineux
  • Fasciculations : contractions musculaires brèves visibles à l’oeil nu n déplaçant pas le membre
  • Déficit moteur
  • Amyotrophie (signe majeur) usuellement absent au début
  • Rétraction tendineuse
  • Déficit sensitif : superficiel, thermo-algique, ataxie proprioceptive (le patient regarde vers le bas pour voir ses MI)
  • Troubles végétatifs : hypotension orthostatique, troubles vasomoteurs, anomalies de la peau
  • Pas de signes en faveur d’une atteinte du SNC (sauf lésion associée)

Examens complémentaires usuels

  • Electromyogramme : permet de différencier les atteintes axonales (diminution des amplitudes des PA, activité spontanée au repos) d’une atteintes démyélinisantes (diminution des vitesses de conduction, allongement des temps de latences distales motrices)
  • Biologie : cause métabolique, diabète
  • Imagerie : recherche de compression nerveuse/radiculaire

Arbre décisionnel pour le diagnostic des neuropathies périphériques


Les syndromes canalaires (mononeuropathie)

Définition : compression mécanique des nerfs périphériques
Mononeuropathie : atteinte d’un tronc spécifique

Syndrome du canal carpien : compression du nerf médian

  • Paresthésie et hypoesthésie des 3 premiers doigts
  • Signes de Tinel et Phalen peuvent être positifs
  • Parfois secondaire à la grossesse, hypothyroïdie, diabète
  • Traitement : orthèse de repos, injection de corticoïde, chirurgie

Syndrome du nerf ulnaire au coude

  • Compression du nerf ulnaire dans la gouttière épitrochléo-olécranienne : mouvements répétés de F°/Ext° de coude, appui statique prolongé, séjour en réanimation

Clinique

  • Paresthésies du V + face médiale du IV
  • Signe de Froment positif
  • Faiblesse des interosseux : signe du croisement (impossibilité de superposer médius sur index)
  • Amyotrophie éminence hypothénar

Syndrome du canal de Guyon

  • Compression du nerf ulnaire
  • Paresthésie des 2 derniers doigts
  • Amyotrophie hypothénar, interosseux, adducteur du pouce
  • Beaucoup plus rare que syndrome du canal carpien

Syndrome du nerf interosseux postérieur

  • Compression du nerf radial
  • Mouvements de pronosupination répétés, violonistes
  • Extension de poignet préservé mais déficit des extenseurs des doigts

Compression du nerf fibulaire commun

  • Au niveau du col de la fibula le plus souvent
  • Travailleurs du bâtiment, agriculteur (travail au sol/à genou), patients en réanimmation (amyotrophie, compression sur barrière de lit)
  • Déficit des releveurs du pied
  • Amyotrophie de la loge antéro externe de la jambe

Les syndromes radiculaires

  • Compression des racines nerveuses lors de leur sortie de la moelle épinière, avant le foramen intervertébral
  • Souvent sur pathologies ostéo-articulaires dégénératives (herbie discale, arthrose) mais aussi pathologies infectieuses et tumorales
  • Attention aux souffrances médullaires associées (éléments centraux surajoutés)
RacineDéficit sensitifDéficit moteur
C5Moignon de l’épauleDeltoïde
C6Face antérieure du bras
Face latérale de l’avant bras
Doigt : pouce +++
Biceps brachial + brachial antérieur
C7Face postérieure de l’avant-bras
Doigt : majeur +++
Triceps brachial
C8Face médiale du bras et avantèbras
Doigt : 5e +++
Fléchisseurs des doigts + interosseux
RacineDéficit sensitifDéficit moteur
L3-L4Fesse
Face antéro-latérale de la cuisse
Face antéro-médiale du genou et de la jambe
Quadriceps +++
Tibial antérieur +
L5Fesse
Face post de la cuisse
Face latérale de la jambe
Face dorsale du pied
Extenseur des orteil
Tibial antérieur
Fibulaires
S1Fesse
Face postérieure de la cuisse et de la jambe
Face plantaire du pied
Triceps sural +++

Syndrome de la queue de cheval

Clinique

  • Troubles sensitifs : hypo ou anesthésie avec topographie variable, anesthésie en selle caractéristique (périnée, OGE, marge anale)
  • Troubles moteurs : troubles de la marche ou paraplégie complète, souvent déficit moteur asymétrique
  • Abolition des ROTS et des réflexes périnéaux
  • Troubles vésico-sphinctériens : rétention aiguë d’urine, urgenturie, constipation

Etiologies

  • Hernie discale +++
  • Tumeurs : épendymomes ++
  • Spondylodiscite : infection du disque vertébral
  • Canal lombaire rétréci

=> Urgence neurochirurgicale +++


Polyradiculonévrite

Syndrome de Guillain Barré

Atteinte de la racine et du nerf

Contexte post infectieux fréquent
2 grandes formes

  • Atteinte démyélinisante
  • Atteinte motrice pure (AMAN)

Physiopathologie

Pathologie auto-immune complexe

Clinique

  • Déficit sensitivomoteur ascendant avec aréflexie ostéo-tendineuse

Evolution en 3 phases

1 – Phase d’extension

  • Durée variable : de quelques jours à quelques semaines
  • Début par phénomène sensitifs (paresthésie, picotements distaux) puis progressivement ascendants
  • Symétrie des symptômes
  • Paralysie distale qui touche les membres d’abord en proximal
  • Parfois atteinte des muscles respi, déglutition -> réanimation

=> Plus la phase d’extension est rapide, moins bon est le pronostic pour les formes démyélinisantes

2 – Phase de plateau

  • Déficit moteur d’intensité et de durée variable
  • Aréflexie tendineuse
  • Syndrome dysautonomique (tachycardie, bradycardie)

3 – Phase de récupération

  • En ordre inverse de l’apparition des déficits
  • En cas d’absence de récupération à 12-18 mois : état définitif
  • 5% de décès, 15% de séquelles définitives

Complications à long terme : douleurs neuropathiques, déficits persistants, troubles proprioceptifs, rétractions

Examens complémentaires

  • Clinique : histoire de la maladie
  • Ponction lombaire
  • Electromyogramme : ralentissement vitesse de conduction, blocs de conduction, augmentation des latences distales
  • Biologie

Traitement

  • Le plus rapidement possible
  • But : stopper la réaction inflammatoire
  • Points de vigilances en séance de rééducation : toujours bien évaluer la proprioception (ataxie, risque de chute), la motivation (récupération parfois très longue)

Polyneuropathies

Atteinte de toutes les fibres nerveuses en fonction de leur longueur (atteinte longueur-dépendante)
Attaque les fibres les plus longues en premier
Atteinte de plusieurs fibres en même temps, mais pas les racines

Polyneuropathie diabétique

Le diabète est responsable de nombreuses complications dans l’organisme, on parle d’organes cibles : coeur, cerveau, oeil, rein, pied, nerf, infections

Poolyneuropathie axonale longueur dépendante : atteinte diffuse et symétriques qui touche les extrémités distales des fibres nerveuses les plus longues (donc les membres inférieurs)

Mécanisme

  • Ischémique : altération de la paroi des artères de petits calibres qui vont vasculariser les nerfs
  • Toxicité directe de l’hypoglycémie (stress oxydatif)

Clinique

  • Atteinte distale d’évolution ascendante, symétrique, à prédominance sensitive+++
  • Atteinte des petites fibres : paresthésie, altération de la sensibilité thermo algique (mal perforant plantaire)
  • Atteinte dysautonomique (trouble vésico-sphinctérien, trouble du transit, impuissance)

Eléments de vigilance sur le plateau technique

  • Risque d’hypoglycémie (signe de tachycardie, sensation de faim brutale, frisson, tremblements, trouble de la coordination, de la concentration, etc)
  • Attention aux troubles podologiques et si plaies
  • Troubles visuels, facteurs de risque cardiovasculaire associés

Polyneuropathie alcoolique

  • Toxicité de l’alcool sur les fibres nerveuses ou par carence vitaminiques associées (B1 B9)
  • Hypoesthésie en chaussette
  • Crampe nocture, fatigabilité à la marche
  • Déficit moteur, amyotrophie distale
  • Troubles cutanés et trophiques (dépilation anhydrose, ongles cassants)

Neuromyopathie de réanimation

  • Faiblesse acquise en réanimation
  • Syndrome qui recouvre polyneuropathie et la myopathie
  • Touche les muscles périphériques et les muscles respiratoires
  • Définition clinique : score MRC<48 (sur 60)

Facteurs de risque

  • Sévérité du tableau médical, sepsis sévère
  • Hyperglycémie
  • Immobilisation prolongée

Physiopathologie complexe

  • Dysfonction musculaire
  • Altération de la capacité de régénération musculaire

Echelle pour s’assurer de la bonne coopération du patient

  • RASS : niveau de conscience (+4=combatif; 0=éveillé et calme; -3=diminution modérée de la vigilance, -5= non réveillable). Si RASS supérieur ou égale à 3, procéder au CAM-ICU
  • CAM-ICU : 4 critères (fluctuation de l’état mental, inattention, niveau de conscience altéré, pensée désorganisée)

Autres méthodes

  • Handgrip : <11kg H ou <7kg F
  • Evaluation M respiratoire PIM < 30cm d’H2O

Syndromes plexiques

  • Surtout plexus brachial
  • Lésions favorisées chez les patients sous anesthésie générale + curares
  • Tableau complexe, en “mosaïque” : déficit moteur et sensitif, abolition ROT
  • Risque rétractions myotendineuse
  • Récupération très longue, parfois incertaine

Tumeurs cérébrales

  • Tumeurs primitives : nées dans le SNC
  • Tumeurs secondaires : nés ailleurs dans le corps et métastasent jusqu’au cerveau
  • Les tumeurs secondaires sont dix fois plus fréquent que les primitives

Examen histologiques systématique

  • Toutes les lésions expansives intracrâniennes ne sont pas des tumeurs
  • Stratification pronostique et décision thérapeutique

Classification de l’OMS

  • Tumeurs neuroépithéliales : gliomes
  • Tumeurs méningées primitives : méningiome
  • Lymphomes primitif du SNC
  • Tumers de la région sellaire
  • Métastases intracrânienne (cérébrales, durales)

Classification histomoléculaire des gliomes

  • 4 grades de malignité croissante
  • I Astrocytome pilocytique ; II astrocytome ; III anaplasique, IV glioblastome

Métastases cérébrales : épidémiologie

Certains cancers donnent volontiers des métastases cérébrales :

  • Mélanome
  • Choriocarcinome
  • Sein, poumon

Mode de découverte

3 grands modes de découverte des tumeurs intracrâniennes :

  • Syndrome d’hypertension intracrânienne (HTIC) : céphalée, vomissement, oedème papillaire. Chez l’enfant : accroissement anormal du périmètre crânien, élargissement des fontanelles, dysjonction des sutures crâniennes. URGENCE
  • Crise d’épilepsie
  • Déficit focal : dépend de la localisation du processus expansif. Le déficit s’installe progressivement puis s’aggrave en “tâche d’huile”

Signes cliniques et localisation

  • Frontal/calleuse : syndrome frontal
  • Pariétale : hémihypoesthésie
  • Temporale : aphasie, trouble mnésique
  • Occipitale : QHL, HLH controlatérale
  • Chiasmatique/sellaire : hémianopsie, déficit hormonaux par envahissement de la région hypothalamo-hypophysaire
  • Noyaux gris et capsule interne : hémiparésie proportionnelle
  • Méningiome : pas agressif, né depuis la dure-mère
  • Lymphome : agressif
  • Métastase

Prise en charge

  • Objectif principal : conserver une bonne qualité de vie
  • PEC multidisciplinaire